Le diable en gris - Free

usquement de me rappeler que nous sommes fermés.
Au revoir.
Le client hésita un moment, mais lorsque Billy-Joe lui
tourna le dos résolument et entreprit de déplacer
bruyamment des boîtes remplies de boutons militaires, il
jeta un regard à Decker et à Hicks et déclara :
— C’est la boutique la plus dingue que j’aie jamais
connue, où rien n’est à vendre.
Il hésita un instant encore, puis il s’en alla. Billy-Joe
continua à compter ses boutons, mais au bout d’un
moment, le dos toujours tourné, il demanda :
— Que puis-je faire pour vous, aujourd’hui, lieutenant ?
— Je ne sais pas. Vous êtes fermé, non ?
Billy-Joe se retourna pour leur faire face et prit de
nouveau le sabre.
— Ce n’est pas simplement un sabre, lieutenant. C’est la
gloire du Sud. Et que le diable m’emporte si j’accepte de le
vendre à un connard maigrichon qui est incapable de le
traiter avec le respect qui convient.
— C’est une façon plutôt sélective de faire des affaires.
— Ben, peut-être que c’était juste ce type en particulier.
Son chapeau ne me plaisait pas du tout.
Decker examina l’une des vitrines.
— Je m’intéresse aux baïonnettes et aux couteaux de
chasse.
— Des baïonnettes ? Je n’en ai pas beaucoup. Mais j’ai
un superbe couteau de chasse du Kentucky, avec un
manche en ivoire, daté de 1863.
— Je ne veux rien acheter. Je veux savoir si vous avez