AVEC DU SENS - Vallée de l'Ubaye

ÉCURIE
Ubaye
© Manu Molle
Déboule une formule
Ford noire et fuchsia qui
s’arrête au stand. Une
fois la bête mise sur
cales par Daniel et
Philippe, le pilote peut
ôter son casque, lui aussi
noir et fuchsia. Le pilote
ou plutôt « la » puisqu’à
la tête de la voiture 17,
on trouve Luce, le cheveu
long et l’œil bleu-vert
clair maquillé avec soin.
« Var, Drôme, Hautes-
Alpes, Bouches-du-Rhône
et Alpes-de-Haute-Provence, nous sillonnons le Sud de la France au
gré des courses de côte » sourit la douce et déterminée pilote de
Draguignan. « Cette course de Barcelonnette Le Sauze nous plaît
énormément parce qu’elle se déroule sur une belle route, facile à
retenir. Sur ce tracé peu dangereux, je me régale. Honnêtement, c’est
l’une des plus belles de la région, sans conteste ! ». Luce est coupée
par l’arrivée de son frère auprès de son mari mécano. Après la « miniformule
1 » de la première, nous faisons connaissance avec la voiture
du second. L’Opel Speedster arbore le numéro 31 et, surtout, une
sérigraphie droit sortie du dessin animé Cars : il faut dire que Francis
a quatre fils… Oh mais voilà que Flash MacQueen perd sa porte !
Les aléas s’enchaînent sur ce genre de journées : ainsi la formule
Ford peine-t-elle à démarrer. « La faute à l’altitude ! La sonde
apprécie moyennement » plaisante Luce qui adore sa monture,
« c’est une bonne auto qui ne nous revient pas trop cher. » Mais fini
la plaisanterie, la fratrie se doit d’approcher le départ à présent :
laissons les pilotes se concentrer.
ÉcURIE UbAyE 29
uand les chevaux
MURMURENT à NOS OREIllES
Une petite centaine de bijoux roulants à admirer, à écouter aussi. Des pilotes sur-motivés qui, pour certains, se
donnent rendez-vous chaque été depuis plus de vingt ans. Comptant pour la coupe de France de la
montagne, la course de côte Barcelonnette Le Sauze propose un tracé sécurisant, aux abords peu
impressionnants. Rencontre avec quelques-uns des participants de cette 31e édition.
Cherchant un autre cobaye à questionner sur cette passion des
courses de côte, nous rencontrons « Lucky », chargé de l’assistance
de la voiture 205 avec son antique véhicule de pompiers réformé.
Local de l’étape, son fils Laurent Dumont, de Jausiers, court « contre »
son cousin, Faustin Erard de Barcelonnette et entraîne dans sa
passion ses neveux et nièces. Quentin estime que « c’est une très
belle course de côte. La montée du Sauze Super Sauze est spéciale :
elle est mythique. » Entre deux vrombissements impressionnants, son
papy souligne que cela fait 31 ans qu’elle se court. Les 87 voitures
de cette édition 2012 défilent les unes derrière les autres pour aller
se placer au départ des essais. Toutes customisées, elles véhiculent
fièrement un aspect de la personnalité des pilotes et… leur groupe
sanguin, au cas où. La petite fille de Lucky encourage son poulain
par téléphone : « Laurent, va les chercher les deux secondes, mais ne
va pas te mettre dans un trou ». La passion affleure partout, quel que
soit l’âge ou le sexe. « Dans
deux ans, je suis co-pilote.
Dans 4 ans, j’ai un volant »
annonce Coralie. Alors que
Luce Pierre termine 18 e
au général (accessoirement
devant son frère et les autres
filles), la relève se tient prête.
« La montée du Sauze
Super Sauze est spéciale :
elle est mythique. »