AVEC DU SENS - Vallée de l'Ubaye

VITAmInÉ 23
Vitaminé
Un
pays plein de pep’s
Une toute petite boule rouge laquée. Un concentré de vitamine C. Elles poussent dans la nature à l’état
sauvage en Ubaye, les frêles baies d’argousier qui n’ont pas leur pareille pour renforcer nos défenses
immunitaires. C’est David Viveau, au Villard, qui se
charge de les cultiver et d’en extraire jus, sirops et
confitures.
En Ubaye, personne avant lui ne faisait de l’argousier. David Viveau
vend ses produits à la Maison de Pays à Jausiers. Des jus chargés de
bienfaits, des confitures pleines de vitalité. L’argousier semble être le
fruit connu le plus chargé en vitamine C. Sur les 6 ou 7 producteurs
que compte la France, lui, à 1 500 m d’altitude, produit un peu moins
en quantité mais des baies de grande qualité, estampillée agriculture
biologique. « Le label AB, c’était forcément ma ligne de conduite. Je
ne désherbe pas à coups de produits chimiques, je fais tout à la
main. L’argousier n’aime pas la concurrence, il faut donc s’activer au
printemps et en début d’été. »
S’activer, David Viveau ne fait que ça mais, à 26 ans, il est encore un
débutant : « Pour l’instant, je me lance. Il y a 5 ans, j’ai commencé à
planter. L’argousier met entre 4 et 6 ans à entrer en production,
comme tout fruitier. Les premières années, j’ai attendu, j’ai arrosé
puis, l’an dernier, j’ai commencé à récolter. » Les débuts furent un
peu aléatoires : des pieds qui mouraient, des campagnols qui
mangeaient les racines, des plants qui, commandés en Allemagne,
arrivaient tout secs. « Des erreurs de jeunesse… Je dois encore
apprendre » résume l’agriculteur en herbe.
L’argousier semble être
le fruit connu le plus chargé
en vitamine C.
Avant de s’installer, David a fait des stages à la Chambre d’agriculture
mais aussi à Berlin : en Allemagne, où il est très connu, l’argousier
pousse à l’état naturel. La vogue de santé, de bien-être naturel y est
particulièrement active et le succès de l’argousier perpétuel. David,
lui, possède 2 000 arbustes sur un hectare et demi, une parcelle de
famille sur le Villard. Il a effectivement hérité son instinct agricole de
la famille de sa maman. « J’aime travailler en plein air, au rythme de
la nature. Le plus dur, ça a été l’incertitude, tous ces plants qui
dégénéraient, quel stress ! Mais je ne me suis jamais découragé
parce que je savais qu’ici aussi, en Ubaye, il y en avait plein dans la
nature. Je me disais qu’il n’y avait pas de raison, que le terrain est
propice. À vrai dire, de toute façon, l’argousier n’est pas exigeant :
les pieds dans le sable, au bord de l’eau, suffisent à son bonheur tel
un vacancier en bord de mer ! » Ce sont d’ailleurs uniquement les
plants femelles qu’il achète en pépinière, les plants mâles (qui
servent à polliniser les premiers) étant tirés de la nature.