Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

25.06.2013 Views

Auguste Blanqui, Textes choisis (1971) 90 3. – ADRESSE DE LA SOCIÉTÉ RÉPUBLICAINE CENTRALE AU GOUVERNEMENT (2 MARS 1848) – SALLE DU TIVOLI D'HIVER 1 Retour à la table des matières ... Nous avons le ferme espoir que le gouvernement sorti des barricades de 1848 ne voudra pas, à l'exemple de son devancier, remettre en place, avec chaque pavé, une loi de compression. Dans cette pensée, nous venons offrir au gouvernement provisoire notre concours pour la [sérieuse] réalisation de la [belle] devise : Liberté ! Égalité ! Fraternité ! Nous demandons [donc] que le gouvernement décrète [immédiatement] comme résultat de la victoire populaire : 1° La liberté complète et illimitée de la presse. 2° La suppression absolue et irrévocable des cautionnements, des droits de timbre et de poste. 3° La liberté entière de circulation des œuvres de la pensée, par toutes les voies possibles, par l'affichage, le colportage, les crieurs publics, sans restrictions ni entraves quelconques, sans nécessité d'autorisation préalable. 4° La liberté de l'industrie des imprimeurs et la suppression de tous les privilèges représentés par les brevets, toutefois avec indemnité préalable. 5° L'irresponsabilité absolue des imprimeurs pour tout écrit dont l'auteur est connu. 6° La suppression de l'article 291 du Code pénal, de la loi du 9 avril 1834, et l'abrogation formelle [des] lois, ordonnances, décrets, arrêtés, édits ou règlements quelconques, antérieurs à la date du 25 février 1848, qui pourraient limiter ou gêner le droit absolu et imprescriptible d'association et de réunion. 7° La déchéance de la magistrature debout et assise des trois derniers règnes, et son remplacement provisoire par des avocats, avoués, notaires, etc. 1 Mss Blanqui, N. A. F. 9580, liasse I a , chemise 2, sous-chemise B, feuillet U, n° 107. Cette adresse comprend une série de résolutions, adoptées au cours des réunions de la Société Républicaine Centrale pendant les premiers jours de la révolution.

Auguste Blanqui, Textes choisis (1971) 91 8° L'armement et l'organisation [immédiate] en gardes nationales de tous les ouvriers non établis [et] recevant salaire, sans [aucune] exception, avec indemnité de deux francs pour chaque jour de service actif. 9° L'abrogation des articles 415 et 416 du Code pénal, ainsi que des lois spéciales contre les coalitions d'ouvriers 1 . 4. – PREMIÈRE PÉTITION POUR L'AJOURNEMENT DES ÉLECTIONS 2 (6 MARS 1848) Retour à la table des matières Citoyens, l'élection immédiate de l'Assemblée nationale serait un danger pour la République. Depuis soixante ans, la contre-révolution parle seule à la France. La presse, bâillonnée par les lois fiscales, n'a pénétré que l'épiderme de la société ; l'éducation des masses [n']a été faite [que] par [le seul] enseignement oral, qui a toujours appartenu, [et] qui appartient encore aux ennemis de la République. Les notabilités des partis vaincus [dans les campagnes principalement] attirent seules l'attention du peuple [dans les campagnes surtout]. Les hommes dévoués à la cause démocratique lui sont à peu près inconnus. La liberté du suffrage ne serait qu'apparente, toutes les influences hostiles conjurées fausseraient inévitablement le vœu du peuple. On peut dire que la nation, considérée comme une vaste assemblée, voterait sous l'empire d'une opinion qui n'a pas de contradicteurs. C'est une injustice et encore plus un danger, car cette opinion, c'est le Royalisme. Quels sont les hommes qui demandent à grands cris la convocation immédiate des comices ? Les ennemis avérés de la République, ceux qui l'ont [toujours] 1 L'adresse est suivie de la mention : Le Bureau. Signé : L. A. Blanqui, président Xavier Durrieu, Alex Raisant, Hervé, Napol, Chancel-Sobrier, (etc.). 2 Mss Blanqui, N. A. F. 9580, liasse I-, chemise 2, sous-chemise B, feuillet U, n° 108. Sur l'initiative de Blanqui, la Société Républicaine Centrale avait commencé une campagne pour l'ajournement des élections fixées au 9 avril par le gouvernement provisoire. La première pétition composée par Blanqui fut approuvée par la Société le 6 mars, et transmise au gouvernement le 7. Elle n'eut aucune suite, et, le 14 mars, la Société adopta une nouvelle pétition sur l'ajournement des élections. Cf. Mss Blanqui, liasse Ia, chemise 2, sous-chemise B, feuillets U et V, n° 109, N. A. F. 9580.

<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 91<br />

8° L'armement et l'organisation [immédiate] en gardes nationa<strong>le</strong>s de tous <strong>le</strong>s<br />

ouvriers non établis [et] recevant salaire, sans [aucune] exception, avec indemnité<br />

de deux francs pour chaque jour de service actif.<br />

9° L'abrogation des artic<strong>le</strong>s 415 et 416 du Code pénal, ainsi que des lois<br />

spécia<strong>le</strong>s contre <strong>le</strong>s coalitions d'ouvriers 1 .<br />

4. – PREMIÈRE PÉTITION POUR L'AJOURNEMENT<br />

DES ÉLECTIONS 2<br />

(6 MARS 1848)<br />

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Citoyens, l'é<strong>le</strong>ction immédiate de l'Assemblée nationa<strong>le</strong> serait un danger pour<br />

la République.<br />

Depuis soixante ans, la contre-révolution par<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> à la France. La presse,<br />

bâillonnée par <strong>le</strong>s lois fisca<strong>le</strong>s, n'a pénétré que l'épiderme de la société ; l'éducation<br />

des masses [n']a été faite [que] par [<strong>le</strong> seul] enseignement oral, qui a toujours<br />

appartenu, [et] qui appartient encore aux ennemis de la République.<br />

Les notabilités des partis vaincus [dans <strong>le</strong>s campagnes principa<strong>le</strong>ment] attirent<br />

seu<strong>le</strong>s l'attention du peup<strong>le</strong> [dans <strong>le</strong>s campagnes surtout]. Les hommes dévoués à<br />

la cause démocratique lui sont à peu près inconnus. La liberté du suffrage ne serait<br />

qu'apparente, toutes <strong>le</strong>s influences hosti<strong>le</strong>s conjurées fausseraient inévitab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />

vœu du peup<strong>le</strong>.<br />

On peut dire que la nation, considérée comme une vaste assemblée, voterait<br />

sous l'empire d'une opinion qui n'a pas de contradicteurs. C'est une injustice et<br />

encore plus un danger, car cette opinion, c'est <strong>le</strong> Royalisme.<br />

Quels sont <strong>le</strong>s hommes qui demandent à grands cris la convocation immédiate<br />

des comices ? Les ennemis avérés de la République, ceux qui l'ont [toujours]<br />

1 L'adresse est suivie de la mention :<br />

Le Bureau. Signé : L. A. <strong>Blanqui</strong>, président Xavier Durrieu, A<strong>le</strong>x Raisant, Hervé, Napol,<br />

Chancel-Sobrier, (etc.).<br />

2 Mss <strong>Blanqui</strong>, N. A. F. 9580, liasse I-, chemise 2, sous-chemise B, feuil<strong>le</strong>t U, n° 108.<br />

Sur l'initiative de <strong>Blanqui</strong>, la Société Républicaine Centra<strong>le</strong> avait commencé une campagne<br />

pour l'ajournement des é<strong>le</strong>ctions fixées au 9 avril par <strong>le</strong> gouvernement provisoire. La première<br />

pétition composée par <strong>Blanqui</strong> fut approuvée par la Société <strong>le</strong> 6 mars, et transmise au<br />

gouvernement <strong>le</strong> 7. El<strong>le</strong> n'eut aucune suite, et, <strong>le</strong> 14 mars, la Société adopta une nouvel<strong>le</strong><br />

pétition sur l'ajournement des é<strong>le</strong>ctions. Cf. Mss <strong>Blanqui</strong>, liasse Ia, chemise 2, sous-chemise B,<br />

feuil<strong>le</strong>ts U et V, n° 109, N. A. F. 9580.

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