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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 53<br />
il fallait prendre pour <strong>le</strong> préserver. Dans ces conseils, il faisait preuve d'une<br />
profonde intelligence, de perspicacité et d'une grande connaissance de la tactique<br />
militaire.<br />
Le soir, dans <strong>le</strong>s clubs, <strong>Blanqui</strong> exposait <strong>le</strong>s fautes et <strong>le</strong>s crimes du<br />
gouvernement et indiquait <strong>le</strong>s mesures à prendre pour constituer une armée<br />
nationa<strong>le</strong>.<br />
Au mois de septembre, à une réunion de gardes nationaux, <strong>Blanqui</strong>, après avoir<br />
prononcé un discours, fut élu commandant du 169e bataillon. Poste qu'il n'occupa<br />
pas longtemps, car, <strong>le</strong> 19 octobre, <strong>le</strong> général Trochu fit dissoudre <strong>le</strong> bataillon. Dans<br />
un des numéros de La Patrie en danger, <strong>Blanqui</strong> écrivait : « Le premier acte de la<br />
défense doit être la révocation de ceux qui rendent la défense impossib<strong>le</strong>. » Le<br />
gouvernement de la défense nationa<strong>le</strong> et <strong>le</strong> général Trochu, qui était à la tête des<br />
forces armées parisiennes, montrèrent au peup<strong>le</strong> français <strong>le</strong>ur vrai visage, <strong>le</strong> visage<br />
de la trahison nationa<strong>le</strong>. À la nouvel<strong>le</strong> de la capitulation de Metz, connue à Paris <strong>le</strong><br />
31 octobre, <strong>le</strong>s masses populaires manifestèrent <strong>le</strong>ur émotion. La capitulation<br />
menaçait Paris ; il fallait à tout prix sauver la capita<strong>le</strong>. Le 31 octobre, <strong>le</strong>s masses<br />
populaires et <strong>le</strong>s bataillons de la garde nationa<strong>le</strong>, après avoir occupé l'Hôtel de<br />
Vil<strong>le</strong> et mis en état d'arrestation <strong>le</strong>s membres du gouvernement, créèrent un comité<br />
provisoire, chargé d'assurer la sécurité généra<strong>le</strong> et de fixer <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions<br />
municipa<strong>le</strong>s. <strong>Blanqui</strong> et ses partisans prirent la tête du mouvement du 31 octobre et<br />
la candidature de <strong>Blanqui</strong> fut posée au nouveau gouvernement. Mais <strong>le</strong><br />
mouvement du 31 octobre échoua comme <strong>le</strong>s précédents ; <strong>le</strong> gouvernement de la<br />
défense nationa<strong>le</strong> conserva <strong>le</strong> pouvoir, en promettant de ne pas poursuivre ceux qui<br />
avaient participé à l'insurrection. <strong>Blanqui</strong> resta à Paris. Dans <strong>le</strong> journal qu'il<br />
continuait d'éditer, il lançait des appels en faveur de l'armement de tous <strong>le</strong>s<br />
citoyens pour défendre la capita<strong>le</strong> et s'indignait de l'inaction du gouvernement :<br />
Les pouvoirs légitimes sont aux mains de qui résiste. Le bul<strong>le</strong>tin de vote,<br />
aujourd'hui, c'est la cartouche.<br />
<strong>Blanqui</strong> et son groupe jouèrent un rô<strong>le</strong> actif dans la manifestation du 22 janvier<br />
1871, qui avait pour but de renverser <strong>le</strong> gouvernement de la défense nationa<strong>le</strong>.<br />
Mais cette manifestation populaire, aussi peu préparée que <strong>le</strong>s autres, échoua.<br />
Même après la capitulation de Paris et l'amnistie du 28 janvier, <strong>Blanqui</strong><br />
espérait encore que la France serait sauvée. Le 8 février 1871 devaient avoir lieu<br />
<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions à l'Assemblée nationa<strong>le</strong>. Le nom de <strong>Blanqui</strong> ne se trouvait pas sur la<br />
liste des 43 candidats présentés par <strong>le</strong>s clubs, <strong>le</strong>s comités et <strong>le</strong>s rédactions des<br />
journaux. Après <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions, où il recueillit néanmoins 52 839 voix, <strong>Blanqui</strong> se<br />
décida à partir pour Bordeaux. En quittant Paris <strong>le</strong> 12 février, il fit apposer une<br />
affiche, intitulée Un dernier mot, dans laquel<strong>le</strong> il résumait tout ce qu'il avait écrit<br />
dans La Patrie en danger. Il y était question de la conduite du gouvernement<br />
pendant <strong>le</strong> siège de Paris, des mesures qu'on aurait dû prendre pour sa défense, de