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Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 47<br />

Mais ils se heurtèrent à la résistance des gardes nationaux, mobilisés sous <strong>le</strong><br />

prétexte de faire échec à la « conspiration communiste ».<br />

Les résultats des é<strong>le</strong>ctions à l'Assemblée constituante firent honneur à la<br />

perspicacité et à la clairvoyance de <strong>Blanqui</strong> qui avait réclamé <strong>le</strong>ur ajournement.<br />

Dans plusieurs vil<strong>le</strong>s, des barricades s'é<strong>le</strong>vèrent <strong>le</strong> jour des é<strong>le</strong>ctions. Le choc entre<br />

la bourgeoisie et <strong>le</strong>s ouvriers fut particulièrement rude à Rouen, <strong>le</strong>s 27 et 28 avril,<br />

où <strong>le</strong>s ouvriers furent véritab<strong>le</strong>ment massacrés ; ce fut une nouvel<strong>le</strong> « Saint-<br />

Barthé<strong>le</strong>my ». Dans une proclamation consacrée à cet événement, <strong>Blanqui</strong><br />

dénonçait la responsabilité du gouvernement : « Est-ce trahison ou lâcheté ? »<br />

demandait-il. « Le sang du peup<strong>le</strong> répandu ne doit, ne peut rester sans<br />

vengeance. »<br />

L'Assemblée constituante se réunit pour la première fois <strong>le</strong> 4 mai. El<strong>le</strong> légitima<br />

la république bourgeoise en France. Il n'y eut pas de place au sein du nouveau<br />

gouvernement pour <strong>le</strong>s représentants ouvriers. Les masses populaires parisiennes<br />

étaient profondément déçues. Leur mécontentement à l'égard des premières<br />

mesures gouvernementa<strong>le</strong>s se manifesta par la démonstration du 15 mai. Les<br />

ouvriers, voulant faire pression sur <strong>le</strong> gouvernement provisoire, envahirent la sal<strong>le</strong><br />

où se trouvait l'Assemblée constituante. Ils demandaient que l'on porte secours<br />

immédiatement aux Polonais insurgés. <strong>Blanqui</strong> prit la paro<strong>le</strong> à l'Assemblée ; mais<br />

il n'avait pas été l'instigateur de la manifestation ; bien au contraire, pensant qu'el<strong>le</strong><br />

échouerait, il avait essayé d'en détourner <strong>le</strong>s membres de son club. À l'Assemblée,<br />

<strong>Blanqui</strong> réclame une assistance prompte aux Polonais, une enquête sur <strong>le</strong>s<br />

événements de Rouen et <strong>le</strong> jugement des coupab<strong>le</strong>s, du travail pour tous <strong>le</strong>s<br />

chômeurs et l'amélioration de la condition des classes populaires.<br />

L'Assemblée constituante déclarée dissoute, <strong>le</strong>s manifestants marchèrent sur<br />

l'Hôtel de Vil<strong>le</strong> où un nouveau gouvernement fut constitué, composé de Barbès,<br />

Raspail, Albert, Ledru-Rollin, Louis Blanc etc. <strong>Blanqui</strong> n'en fit pas partie. Mais,<br />

très vite, l'Hôtel de Vil<strong>le</strong> fut occupé par l'armée. El<strong>le</strong> dispersa <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>, arrêta<br />

Barbès et Albert. <strong>Blanqui</strong> réussit à se cacher pendant onze jours, mais il fut arrêté<br />

<strong>le</strong> 26 mai et enfermé au château de Vincennes.<br />

Les nouvel<strong>le</strong>s des journées de juin, baignées dans <strong>le</strong> sang du peup<strong>le</strong> parisien,<br />

parvenaient à <strong>Blanqui</strong> qui souffrait de son impuissance et de son inaction. Ce ne<br />

fut que <strong>le</strong> 7 mars 1849, neuf mois après l'arrestation de <strong>Blanqui</strong>, que la Haute Cour<br />

délibéra sur l'affaire du 15 mai.<br />

Le procès eut lieu à Bourges. À cette époque, <strong>Blanqui</strong> avait quarante-quatre<br />

ans. Pâ<strong>le</strong>, épuisé, <strong>le</strong>s cheveux tout blancs, il avait l'air d'un vieillard. Mais ni <strong>le</strong>s<br />

prisons ni <strong>le</strong>s privations n'avaient ébranlé sa force d'esprit. Comme en 1832, au<br />

procès des Quinze, <strong>Blanqui</strong> fut son propre défenseur. Il disait :

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