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Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 32<br />

Révolution. Les bourgeois déclassés activent la fermentation des masses, <strong>le</strong>s<br />

conduisent au combat contre la bourgeoisie dans l'intérêt du prolétariat. Mais<br />

<strong>Blanqui</strong> rail<strong>le</strong> de façon acerbe <strong>le</strong>s gens qui se proclament « démocrates » et<br />

déclarent qu'ils n'appartiennent ni au camp de la bourgeoisie ni à celui du<br />

prolétariat. Seuls, ceux qui cherchent à tromper <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> peuvent se cacher sous<br />

des phrases aussi creuses ; ceux à qui sont véritab<strong>le</strong>ment chers <strong>le</strong>s intérêts du<br />

peup<strong>le</strong> doivent, sans réserve et sans hésitation, rejoindre son camp et porter<br />

ouvertement sa cocarde. <strong>Blanqui</strong> évoque <strong>le</strong>s hommes d'action de la Montagne de<br />

1793 ; il <strong>le</strong>s idéalise pour <strong>le</strong>s donner en exemp<strong>le</strong> aux démocrates de son temps.<br />

Depuis <strong>le</strong> 10 août, chute de la Monarchie, jusqu'au 1er prairial, dernière<br />

convulsion des faubourgs, <strong>le</strong> Peup<strong>le</strong> et la Montagne marchent comme un seul<br />

homme, déclare-t-il, inséparab<strong>le</strong>s dans la victoire et dans la défaite 1 .<br />

<strong>Blanqui</strong> ne croit pas à la possibilité de changer <strong>le</strong>s conditions de vie des masses<br />

opprimées par <strong>le</strong>s moyens que proposent <strong>le</strong>s différentes éco<strong>le</strong>s du socialisme<br />

utopique. Il reconnaît qu'en posant la question de la transformation socia<strong>le</strong> el<strong>le</strong>s<br />

ont été d'une certaine utilité, car el<strong>le</strong>s ont montré <strong>le</strong>s défauts de l'ordre existant et<br />

ont inspiré aux masses l'espoir dans un avenir meil<strong>le</strong>ur, dans <strong>le</strong> socialisme. Mais<br />

aucune de ces éco<strong>le</strong>s socialistes ne peut prétendre avoir donné une recette qui<br />

sauverait l'humanité de tous <strong>le</strong>s maux sociaux. Il appel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s raisonnements des<br />

utopistes sur l'avenir de la société, « une scolastique révolutionnaire ». Les<br />

discussions de ces doctrines n'aboutiraient qu'à un lamentab<strong>le</strong> avortement si <strong>le</strong><br />

peup<strong>le</strong> se laissait entraîner par <strong>le</strong>s utopistes, s'il « négligeait <strong>le</strong> seul élément<br />

pratique de succès : la force ».<br />

La société future ne saurait être la création de l'esprit de tel ou tel penseur.<br />

Le communisme [de l'avenir] n'est pas une utopie. Il est <strong>le</strong> développement<br />

normal de tout un processus historique et n'a aucune parenté avec <strong>le</strong>s trois ou<br />

quatre systèmes sortis tout équipés de cervel<strong>le</strong>s fantaisistes... Le communisme<br />

est une résultante généra<strong>le</strong>, et non point un œuf pondu et couvé dans un coin de<br />

l'espèce humaine par un oiseau à deux pieds, sans plumes ni ai<strong>le</strong>s 2 .<br />

Les rêveries utopiques sur l'édification d'une société nouvel<strong>le</strong>, sans renverser<br />

l'ancien régime, paraissent à <strong>Blanqui</strong> absolument irréalisab<strong>le</strong>s. Dès que <strong>le</strong>s<br />

gouvernements remarquent <strong>le</strong> danger, ils brisent sans difficulté toutes <strong>le</strong>s tentatives<br />

faites pour la réalisation de ces plans utopiques. <strong>Blanqui</strong> considère aussi que tous<br />

<strong>le</strong>s essais pour améliorer la condition des travail<strong>le</strong>urs par la « coopération » n'ont<br />

aucune va<strong>le</strong>ur sérieuse.<br />

1<br />

Discours au banquet des « Travail<strong>le</strong>urs socialistes » (3 décembre 1848). Cf. La Révolution de<br />

1848, n° LXI, sept. 1925, p. 546.<br />

2<br />

Critique socia<strong>le</strong>, t. I, p. 199.

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