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Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 25<br />

Les masses n'ont pas besoin de ces caricatures du passé. Le trait commun de<br />

ces nouvel<strong>le</strong>s religions, saint-simonisme, fouriérisme, positivisme, est <strong>le</strong>ur attitude<br />

négative vis-à-vis de la révolution. Toutes, el<strong>le</strong>s la « traitent en ennemie » ; el<strong>le</strong>s<br />

prétendent la remplacer. Mais, en se séparant de la révolution, el<strong>le</strong>s quittent<br />

inéluctab<strong>le</strong>ment « la route de l'avenir » ; el<strong>le</strong>s en viennent « à s'allier aux<br />

gouvernements du passé » ; el<strong>le</strong>s cherchent à obtenir <strong>le</strong>ur soutien, et el<strong>le</strong>s<br />

« achètent ce triste secours par <strong>le</strong>urs outrages à la révolution et à ses défenseurs ».<br />

Saint-Simoniens, fouriéristes, positivistes se sont montrés identiquement<br />

craintifs, flagorneurs, diplomates, mendiants vis-à-vis des pouvoirs contrerévolutionnaires...<br />

On peut en retrouver <strong>le</strong>s débris au Sénat, dans <strong>le</strong>s conseils ou<br />

dans <strong>le</strong>s auxiliaires du gouvernement impérial (celui de Napoléon III).<br />

À toutes <strong>le</strong>s fantaisies religieuses et idéalistes, <strong>Blanqui</strong> oppose <strong>le</strong> matérialisme<br />

et l'athéisme.<br />

L'affirmation qui va prendre possession du monde est l'athéisme, l'univers<br />

incréé, éternel, vivant par lui-même, de sa propre force. Cette affirmation a pour<br />

base la science, et la science moderne est venue apporter et apporte chaque jour<br />

de nouveaux arguments à l'appui de cette conclusion...[Les religions, sont]<br />

maîtresses encore aujourd'hui en apparence... [Mais déjà] <strong>le</strong>s dogmes sont morts<br />

pour toujours. Le monde est en marche, la science à sa tête. L'écrou<strong>le</strong>ment des<br />

religions est inéluctab<strong>le</strong>.<br />

Tout comme ses maîtres en philosophie, Helvétius et d'Holbach, <strong>Blanqui</strong> n'était<br />

pas en mesure de s'é<strong>le</strong>ver à la compréhension matérialiste dia<strong>le</strong>ctique du<br />

développement de la société. Les lois des phénomènes de la vie socia<strong>le</strong> lui<br />

paraissaient sans liaison avec <strong>le</strong>s progrès de la société humaine, avec <strong>le</strong><br />

perfectionnement des rapports sociaux, comme résultats de l'activité consciente<br />

des hommes. Le mot « loi », écrivait-il, n'a de sens que par rapport à la nature ; ce<br />

qu'on nomme « loi », règ<strong>le</strong> immuab<strong>le</strong>, est incompatib<strong>le</strong> avec la raison et la volonté.<br />

Là où l'homme agit, il n'y a point place pour la loi.<br />

Dans ce domaine <strong>Blanqui</strong> est en retard sur Saint-Simon et Fourier.<br />

<strong>Blanqui</strong> considérait <strong>le</strong> processus historique comme un mouvement progressif.<br />

Mais ce sont la raison et la volonté, la pensée et l'expérience de l'homme qui lui<br />

confèrent ce caractère progressif.<br />

Rien ne s'est improvisé dans l'histoire des hommes... L'humanité n'a franchi<br />

que par des transitions insensib<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s étapes sans nombre qui séparent son<br />

berceau de son âge viril... Les révolutions el<strong>le</strong>s-mêmes, avec <strong>le</strong>urs apparences si<br />

brusques, ne sont que la délivrance d'une chrysalide. El<strong>le</strong>s avaient grandi<br />

<strong>le</strong>ntement sous l'enveloppe rompue.

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