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Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 168<br />

Il est la contre-révolution et creuse <strong>le</strong> tombeau de la France.<br />

Retour à la tab<strong>le</strong> des matières<br />

4. – ARMISTICE ET CAPITULATION<br />

On lit dans Le Temps du 2 novembre :<br />

5 novembre 1870.<br />

... Paris devenu soldat, la France marchant, la province courant aux armes,...<br />

on a ouvert <strong>le</strong>s yeux, et aujourd'hui la France a reconquis l'estime de l'Europe et<br />

du monde... Les puissances ont compris. La première, la Russie a décidé qu'une<br />

plus longue inaction serait coupab<strong>le</strong>... Une entente s'est établie. Cette entente est<br />

arrivée à ce résultat, qu'une condition préalab<strong>le</strong> de toute tentative de pacification<br />

c'était la constitution en France d'un gouvernement régulier, que cette<br />

constitution était soumise à la conclusion d'un armistice ; qu'il y avait lieu, dès<br />

lors, de proposer un armistice...<br />

On ne saurait mieux démasquer ses projets. La défaite rapide des armées<br />

impéria<strong>le</strong>s, la marche victorieuse des Prussiens avaient convaincu l'Europe de<br />

notre décrépitude et de notre impuissance.<br />

Les rois ont salué notre chute d'un cri de joie.<br />

Lorsque <strong>le</strong> gouvernement de la défense nationa<strong>le</strong> a imploré <strong>le</strong>ur pitié, ils ont<br />

répondu froidement : « Cela ne nous regarde pas. Nous ne pouvons rien. » Et ils se<br />

sont croisé <strong>le</strong>s bras, attendant notre dernière heure.<br />

Mais, tandis que l'Hôtel de Vil<strong>le</strong> mendiait partout compassion et assistance,<br />

Paris se <strong>le</strong>vait p<strong>le</strong>in de colère et d'enthousiasme. En vain, nos prétendus<br />

gouvernants laissaient à Brest <strong>le</strong>s canons de marine, en Ang<strong>le</strong>terre ou ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s<br />

fusils offerts ; en vain, ils s'abstenaient de tous préparatifs, se faisaient petits,<br />

humb<strong>le</strong>s, soumis, Paris devenait chaque jour plus menaçant. Il fallait lui fournir<br />

des armes, simu<strong>le</strong>r ses sentiments et son langage, s'appliquer un masque de<br />

fermeté et de résistance, sous peine de désaveu et d'abandon.<br />

L'ennemi, qui avait cru entrer d'emblée dans une vil<strong>le</strong> tremblante, se heurtait à<br />

des remparts hérissés de baïonnettes. Le temps s'écoulait en vaines tentatives et<br />

sanglants combats. Ni l'incapacité, ni <strong>le</strong> mauvais vouloir des chefs ne prévalaient<br />

sur l'énergie de la population.<br />

Depuis deux mois, <strong>le</strong>s Prussiens se morfondent sous nos murs. Et l'Europe de<br />

s'étonner, <strong>le</strong>s monarchies de frémir au bruit du soulèvement parisien. El<strong>le</strong>s s'étaient

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