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Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 165<br />

mois d'août 1 s'est refaite. Le gouvernement provisoire n'est qu'une pâ<strong>le</strong><br />

contrefaçon de l'empire.<br />

À son tour, il craint plus la révolution que la Prusse, et prend ses précautions<br />

contre Paris avant de <strong>le</strong>s prendre contre Guillaume. Il se hérisse de soupçons et<br />

d'hostilité envers <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>.<br />

Quel est <strong>le</strong> coupab<strong>le</strong> de cette rupture ? Qui a failli <strong>le</strong> premier aux conditions de<br />

l'alliance ? El<strong>le</strong> s'était conclue sur <strong>le</strong> terrain de la défense nationa<strong>le</strong>. Le pouvoir<br />

nouveau n'est-il pas sorti <strong>le</strong> premier de ce programme ? – Il n'y est pas même entre<br />

une seu<strong>le</strong> minute.<br />

Certes, après <strong>le</strong> 4 septembre, la cause de l'empire et cel<strong>le</strong> de la Prusse se sont<br />

aussitôt confondues. Guillaume et Bonaparte sont deux alliés. Disons mieux. La<br />

monarchie, quel<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> soit, est aujourd'hui coalisée avec l'invasion contre la<br />

République, et la République, c'est la France.<br />

Si une paix ignominieuse démembre <strong>le</strong> territoire ou rançonne la nation, quel en<br />

sera <strong>le</strong> bénéficiaire en commun après l'ennemi ? Un monarque. C'est au profit<br />

d'une monarchie que la France sera disloquée ou mise à sac.<br />

Si donc il y aurait injustice à voir dans tous <strong>le</strong>s monarchistes des auxiliaires<br />

actifs de l'invasion, certes on n'est pas tenu à la même indulgence envers <strong>le</strong>s<br />

fonctionnaires de l'empire, mendiants de places sous tous <strong>le</strong>s pouvoirs corrompus.<br />

Dès <strong>le</strong> premier jour, <strong>le</strong>urs fureurs ont éclaté contre la République. Ils ont<br />

ouvertement passé à l'ennemi, ils sont ses pionniers et ses recruteurs. Inuti<strong>le</strong> de<br />

raconter <strong>le</strong>urs exploits. La presse est gorgée des récits de ces trahisons.<br />

Demander la révocation de ces traîtres, était-ce vio<strong>le</strong>r <strong>le</strong> pacte de concorde ?<br />

Maintenir <strong>le</strong>ur autorité, n'était-ce pas se rendre solidaire de l'usage criminel<br />

qu'ils en font !<br />

Depuis <strong>le</strong> 4 septembre, <strong>le</strong>s républicains supplient <strong>le</strong> gouvernement de destituer<br />

<strong>le</strong>s maires et <strong>le</strong>s juges de paix, ces instruments servi<strong>le</strong>s de la tyrannie, aujourd'hui<br />

artisans de complots et de désorganisation.<br />

Le gouvernement reste sourd et muet.<br />

1 Il s'agit de la manifestation blanquiste du 14 août 1870, bou<strong>le</strong>vard de La Vil<strong>le</strong>tte, qui avait pour<br />

but de rétablir la république en France. La manifestation échoua à cause de sa mauvaise<br />

organisation et de son caractère prématuré. <strong>Blanqui</strong> pense qu'après la chute de l'empire la<br />

situation exige de nouveau la lutte contre <strong>le</strong> gouvernement de la « défense nationa<strong>le</strong> ».

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