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Auguste Blanqui, Textes choisis - le cras

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<strong>Auguste</strong> <strong>Blanqui</strong>, <strong>Textes</strong> <strong>choisis</strong> (1971) 130<br />

perpétuel<strong>le</strong>, lois perpétuel<strong>le</strong>s, et surtout dette perpétuel<strong>le</strong>, en payement légitime de<br />

tant de sollicitude et d'amour.<br />

Hé ! bonnes gens, quand vous aurez rejoint vos ancêtres, on fera de vous <strong>le</strong> cas,<br />

et un peu moins que vous avez fait d'eux. Après s'être mises à l'abri de l'infection<br />

de vos carcasses matériel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s poupées à ressort de votre usine casseront tous<br />

<strong>le</strong>urs ressorts et feront, à peu près en ces termes, l'oraison funèbre de vos carcasses<br />

mora<strong>le</strong>s :<br />

« Dans l'histoire de l'Humanité, vous êtes la page du choléra et de la peste. Les<br />

barbaries et <strong>le</strong>s sottises de vos aïeux étaient la faute de l'ignorance, <strong>le</strong> résultat de<br />

convictions aveug<strong>le</strong>s. Vous avez fait <strong>le</strong> mal, vous, sciemment, avec préméditation,<br />

par noir égoïsme. Car vous n'avez jamais cru à rien qu'à votre intérêt, ignob<strong>le</strong>s<br />

sceptiques, et à cet intérêt vous avez voulu sacrifier jusqu'à vos plus lointains<br />

neveux. »<br />

« Qui vous avait donné mandat de stipu<strong>le</strong>r en notre nom, de penser et d'agir<br />

pour nous ? Avons-nous consenti la traite tirée sur notre travail ? Tartufes ! sous<br />

prétexte d'assurer notre bien-être, vous avez dévoré d'avance <strong>le</strong> fruit de nos sueurs,<br />

nous crevant de votre mieux <strong>le</strong>s yeux et <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s, pour nous empêcher de voir et<br />

d'entendre. Que ne vous borniez-vous à vos affaires, en nous laissant <strong>le</strong> soin des<br />

nôtres ? Vous aviez l'impôt annuel, pour recette et pour dépense. Il fallait rester<br />

dans cette limite et vous conduire en loyaux usufruitiers, frais et profits<br />

compensés. Nous n'acceptons l'héritage que sous bénéfice d'inventaire. Qui fait <strong>le</strong>s<br />

dettes <strong>le</strong>s paye.<br />

« On dit que vos emprunts avaient pour but des travaux profitab<strong>le</strong>s à la<br />

postérité, et qu'el<strong>le</strong> doit prendre sa part des charges comme des bénéfices. On<br />

travail<strong>le</strong> pour el<strong>le</strong>, à el<strong>le</strong> de payer. – Pour el<strong>le</strong> ? Hypocrites ! Quel<strong>le</strong> entreprise a<br />

jamais été conçue dans un intérêt futur ? Non ! <strong>le</strong> présent ne songe qu'à lui. Il se<br />

moque de l'avenir aussi bien que du passé. Il exploite <strong>le</strong>s débris de l'un et veut<br />

exploiter l'autre par anticipation. Il dit : « Après moi <strong>le</strong> déluge ! » ou, s'il ne <strong>le</strong> dit<br />

pas, il <strong>le</strong> pense et agit en conséquence. Ménage-t-on <strong>le</strong>s trésors amassés par la<br />

nature, trésors qui ne sont point inépuisab<strong>le</strong>s et ne se reproduiront pas ? On fait de<br />

la houil<strong>le</strong> un odieux gaspillage, sous prétexte de gisements inconnus, réserve de<br />

l'avenir. On extermine la ba<strong>le</strong>ine, ressource puissante, qui va disparaître, perdue<br />

pour nos descendants. Le présent saccage et détruit au hasard, pour ses besoins ou<br />

ses caprices. »<br />

Donc, occupons-nous d'aujourd'hui. Demain ne nous appartient pas, ne nous<br />

regarde pas. Notre seul devoir est de lui préparer de bons matériaux pour son<br />

travail d'organisation. Le reste n'est plus de notre compétence. Un bas Breton n'a<br />

point à faire la <strong>le</strong>çon à l'Institut Simons Veuillot soutient <strong>le</strong> contraire, comme c'est<br />

probab<strong>le</strong>, disons à son intention personnel<strong>le</strong> : « Gros-Jean n'en doit pas remontrer à<br />

son curé ! » Ce rô<strong>le</strong> de bas Breton ou de Gros-Jean n'est-il pas grotesque ? et ne

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