d'eRcane) reviennent aux agriculteurs soit 11,05 ... - Canne Progrès

Le XXVIIème congrès de l’International Society of Sugar Cane
Technologists (ISSCT), qui s’est tenu du 5 au 11 mars à Veracruz
(Mexique), a offert l’opportunité à La Réunion de partager ses
expériences techniques avec les principaux pays sucriers. Près d’une
dizaine de représentants venant de La Réunion (CIRAD, eRcane et
Sucrière de La Réunion) ont participé à cette importante manifestation,
organisée tous les trois ans.
Plusieurs communications concernant des travaux de recherche ou
des expérimentations menées à La Réunion avaient été retenues au
programme du congrès. Dans le domaine des procédés industriels,
Laurent Corcodel (eRcane) a ainsi présenté les travaux qui ont servi à
la mise au point de l’analyse du saccharose contenu dans la canne
sans utilisation du plomb. La méthode de polarisation par filtration est
désormais la pratique à La Réunion pour la mesure de la richesse des
cannes ainsi que pour le suivi de la qualité des produits en usine.
A l’heure où le co-produit bagasse devient une source importante de
production d’électricité et où la distillation d’éthanol se développe
dans les pays sucriers, Laurent Corcodel a d’autre part proposé une
nouvelle approche pour l’évaluation de la valeur de la canne. Cette
communication a été l’occasion de signaler les avancées d’eRcane sur
la piste de la sélection de cannes plus fibreuses, sans pour autant altérer
leur richesse en sucre.
Sandrine Auzoux (CIRAD Montpellier) a présenté une approche d’aide
à la décision pour évaluer l’impact de nouveaux systèmes de paiement
de la canne sur le revenu des planteurs et sur le partage des recettes
entre planteurs et industriels. Cette démarche s’appuie sur un outil de
simulation «Pempa», qui permet de tester de nouvelles formules de
paiement basées sur la qualité des cannes pour la production du sucre
mais aussi pour les coproduits. Les simulations réalisées à La Réunion
ont démontré l’intérêt de cette méthode.
Plusieurs communications réunionnaises concernaient le domaine de
l’agronomie. Daniel Marion (CIRAD/eRcane) a notamment présenté
les résultats des essais d’amendement et de fertilisation, implantés en
2005 par Emilie Fillols, dans le cadre d’expérimentations agronomiques
menées par le CTICS et conduites en relation directe avec des planteurs
de La Réunion. Jean-Louis Chopart (CIRAD Réunion) a pour sa part
rendu compte des travaux consacrés à l’étude de la profondeur du
système racinaire des cannes, dans trois pays (Brésil, Côte d’Ivoire et
Réunion). Ces recherches ont permis d’estimer à 4 mètres la profondeur
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LE MONDE DE LA CANNE ET DU SUCRE >
XXVIIe congrès de l’ISSCT
Les contributions réunionnaises saluées
> Guadeloupe
Récolte mécanisée en Guadeloupe.
J.L. Chopart (CIRAD, au centre) et D. Marion (CIRAD/eRcane à gauche),
accompagnés de R. Goebel.
racinaire des variétés modernes, dans des environnements différents.
Une seconde présentation de Jean-Louis Chopart, associant un
chercheur brésilien et deux collègues de La Réunion (Daniel Marion
et Lionel le Mézo), a porté sur la relation entre la biomasse et la longueur
racinaire. Ce travail a reçu le prix de la meilleure communication
agronomique du congrès.
Régis Goebel (CIRAD/BSES Australie) a pour sa part fait le point sur
la lutte biologique menée contre le ver blanc dans notre île.
Outre ces communications orales, la recherche réunionnaise était
également à l’honneur sur les lieux du congrès de Veracruz sous forme
de deux panneaux d’informations réalisés par eRcane. Le premier
résumait les résultats de la sélection variétale initiée au Cameroun, au
Congo et au Tchad, à partir de graines de canne produites à La Réunion.
Le second était consacré l’étude de la variété R583, qui malgré une
sensibilité à la maladie du rabougrissement de la canne, a montré de
meilleurs résultats agronomiques, et une qualité du jus comparable
au témoin de la zone (R577) justifiant sa diffusion aux planteurs.
Le congrès a également été l’occasion pour ses participants étrangers
de découvrir quelques aspects de la filière canne-sucre mexicaine, qui
se concentre dans la province de Veracruz. Ils ont ainsi pu visiter un
centre de recherche où la canne à sucre est multipliée in vitro, technique
permettant de diffuser vers les planteurs du matériel sain.
Le prochain congrès de l’ISSCT se tiendra en mai 2013 au Brésil.
eRcane accompagne la sélection variétale
Le Centre Technique de la Canne et du Sucre (CTCS) de Guadeloupe,
émanation de l’interprofession Iguacanne, est désormais le chef
de file de la création variétale dans le département antillais, où il reprend
une compétence du CIRAD. En relation avec ce dernier, eRcane a été
sollicité pour accompagner la démarche et faire partager son expérience.
Les échanges sont déjà anciens entre le centre d’essais réunionnais et
la Guadeloupe, où les variétés R570 et R577 sont cultivées.
La Guadeloupe compte deux grandes zones de production aux
conditions très différentes. Celle du Nord de Basse-Terre, sur un sol
volcanique, présente de nombreuses similitudes avec le bassin cannier
du Nord-Est de La Réunion. Celle de Grande Terre (tout comme l’île
de Marie-Galante), au sol corallien et aux précipitations plus faibles,
s’apparente davantage à celui de l’Ouest réunionnais.