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d'eRcane) reviennent aux agriculteurs soit 11,05 ... - Canne Progrès

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PORTRAIT ><br />

Urbain Assaby<br />

«Un investissement pour la vie»<br />

Urbain Assaby remet en culture 6,6 hectares de friches en bord de route, à Petit-Saint-Pierre. Il<br />

attend beaucoup de cette parcelle qui complètera les 9,5 hectares qu’il exploite déjà dans les<br />

Hauts de Saint-Benoît.<br />

Au-dessus de piton Armand, les chemins d’Urbain Assaby sont mis à rude épreuve par les fortes pluies.<br />

Le dernier champ de canne avant la forêt,<br />

en montant au-dessus de piton Armand,<br />

vers Sainte-Marguerite, c’est celui d’Urbain<br />

Assaby. Sur ces Hauts de l’Est si souvent noyés<br />

de pluies ou enveloppés de nuages, le planteur<br />

n’a pas trouvé le terrain le plus facile lorsqu’il<br />

a décidé de se consacrer à la canne, il y a<br />

quelques années. «Je travaillais dans les trav<strong>aux</strong><br />

publics, raconte-t-il, mais mon employeur a<br />

fait faillite. J’ai réfléchi. Je suis dans la canne<br />

depuis mon plus jeune âge, à 8 ans je travaillais<br />

déjà dans le champ de ma mère. J’ai choisi<br />

d’investir dans la terre. Au moins, on récolte<br />

le fruit de son propre travail. Même s’il est<br />

lourd, c’est un investissement pour la vie».<br />

Les 4,5 hectares de Chemin Pêche, hérités de<br />

sa mère, décédée, étaient alors en friche.<br />

Urbain a tout refait. Après trois récoltes, il<br />

s’apprête à passer à la coupe mécanique, avec<br />

la coupeuse «péï». «On n’a plus le choix, ditil.<br />

Il faut aller vers la mécanisation, sinon les<br />

cannes resteront au champ».<br />

Mais les terres familiales étaient insuffisantes<br />

pour assurer la rentabilité de l’exploitation. Il<br />

n’a donc pas hésité quand il a eu la possibilité<br />

d’intégrer un Groupement Foncier Agricole,<br />

avec cinq autres planteurs, pour cultiver<br />

5 hectares supplémentaires sur les hauteurs<br />

de Sainte-Marguerite. De la pente, de la roche<br />

et des pluies souvent diluviennes : à près de<br />

500 mètres d’altitude, à la limite de la forêt, il<br />

lui a fallu du courage pour remettre en état<br />

cette parcelle qui n’était plus entretenue depuis<br />

dix ans. «Je n’avais pas encore de tracteur, à<br />

l’époque, poursuit Urbain Assaby. Les chemins,<br />

c’est moi qui les ai faits, avec mon vieux 4x4<br />

et ma brouette pour transporter les roches.<br />

Je suis arrivé à maîtriser les mauvaises herbes,<br />

en pulvérisant à dos sur la totalité de la<br />

surface». Un rapide tour de la parcelle permet<br />

de mesurer les difficultés de la culture dans les<br />

conditions des Hauts de l’Est. A plusieurs<br />

endroits, les princip<strong>aux</strong> chemins d’accès sont<br />

à peine praticables en tracteur. Des trainées<br />

grises, au pied des rangs de canne, témoignent<br />

de la violence des précipitations et des véritables<br />

ravines qui peuvent naître après les fortes<br />

pluies avant de dévaler l’exploitation, au hasard<br />

des accidents du relief. «La diversification, je<br />

veux bien, mais s’il n’y avait pas la canne pour<br />

tenir le sol, ici, je me demande bien ce qui<br />

pourrait pousser. Mais si j’étais aidé pour refaire<br />

les chemins, je pourrais agrandir la parcelle»,<br />

commente le planteur. Le paroxysme a été<br />

atteint en 2007, après le passage du cyclone<br />

Gamède. Urbain avait terminé sa première<br />

plantation quelques mois auparavant. «Toutes<br />

les cannes ont été écrasées, j’ai dû tout refaire<br />

et je n’ai pas pu couper cette année-là. Après<br />

les deux campagnes de 2008 et 2009, en<br />

travaillant bien, j’atteins un rendement de 70<br />

tonnes à l’hectare, pas davantage». Progres -<br />

sivement, le planteur a pu s’équiper, acheter<br />

un tracteur, deux remorques, un pulvérisateur,<br />

et vient de terminer le hangar qui les abrite.<br />

Même si sa parcelle de Chemin Pêche bénéficie<br />

d’un meilleur sol et si son rendement approche<br />

des 100 tonnes à l’hectare, ce n’est pas<br />

encore suffisant pour donner à l’exploitation<br />

des garanties suffisantes de rentabilité. Urbain<br />

Assaby s’est donc lancé dans un nouveau<br />

chantier. Puisque vaincre les friches ne lui fait<br />

pas peur, il a signé un bail avec un propriétaire<br />

foncier de Petit-Saint-Pierre pour une parcelle<br />

de 6,6 hectares en voie d’abandon : le locataire<br />

précédent s’était découragé. Les grandes<br />

manœuvres ont commencé : nettoyage au<br />

bulldozer et au broyeur de pierre, puis<br />

épandage de fumier avant la plantation. Tout<br />

en restant fidèle à la R570, Urbain annonce<br />

qu’il va mettre en terre la R582 «au moins sur<br />

trois hectares, j’ai déjà réservé les boutures».<br />

Terrain en pente douce, mécanisable à 100%,<br />

situé au bord de la RN2 à quelques minutes<br />

en tracteur de la balance de Beaufonds : enfin<br />

une vraie perspective d’avenir pour un planteur<br />

qui ne ménage pas sa peine !<br />

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