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DOSSIER > CTICS Un rôle devenu central dans la filière Le Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre a toujours eu pour vocation première de mesurer la richesse des cannes. Mais, pour répondre aux besoins d’encadrement et d’expérimentations de la filière, ses missions se sont peu à peu élargies à des domaines divers. Pour la mesure de la richesse, le CTICS dispose aujourd’hui de 13 laboratoires répartis sur les plates-formes de réception (deux seulement n’en possèdent pas jusqu'à présent, La Mare et Baril). Trente et un permanents forment l’ossature de son équipe, auxquels s’ajoutent pendant les campagnes sucrières un personnel saisonnier qui double cet effectif. Cependant, cette montée en puissance s’explique aussi par l’extension des activités du centre technique en 10 ans. Le CTICS a vu ses compétences s’élargir à de nouvelles missions qui font de lui un acteur central de la filière. Pour les plus récentes, rappelons que le CTICS assure des missions pour le compte du Comité Paritaire de la Canne et du Sucre (CPCS) créé en 2007. Ainsi, il a distribué l’aide aux intrants, mis en place la Caisse de portage et gère le système des aides à la plantation des industriels. Au fil des ans, le CTICS n'a cessé de développer une ingénierie de grande qualité. Depuis 2001, il est en charge de la gestion du système d’information géogra phique (SIG), la base de données géoréférencées des exploitations cannières. A partir de 2008, l’encadrement administratif La disparition de François Brelle Directeur du CTICS depuis 1995, François Brelle est décédé le 13 février dernier. Sa carrière professionnelle se confond avec l’évolution du centre technique auquel il a donné une nouvelle légitimité par la modernisation de ses équipements et par son sens du dialogue. François Brelle nous a quitté en début d’année. 10 et technique des planteurs a pris une place accrue dans les activités du CTICS avec l’entrée en fonction des Pôles canne. Au sein de ces Pôles, les personnels du CTICS Localisation des parcelles de canne en 2009 assurent l’accueil pour l’information, l’orientation et la réception des dossiers de demandes de financement des planteurs. Ses techniciens plantation accompagnent les planteurs dans « Avec les industriels, je suis 50% planteur. Avec les planteurs, je suis 50% industriel» aimait à répéter François Brelle pour afficher sa neutralité vis-à-vis des uns et des autres. Sa disparition brutale à l’âge de 49 ans a surpris et affecté ses collaborateurs, ainsi que tous les acteurs de la filière, car tous appréciaient les compétences, l’efficacité et le sens du dialogue de cet homme ouvert, disponible, qui avait mis son intelligence et son énergie au service de la filière. L’hommage qui lui est rendu est unanime. A l’image de celui des deux coprésidents du Comité Paritaire de la Canne et du Sucre dont François Brelle était le délégué. Pour Xavier Thiéblin, «Il jouait pleinement le rôle d’arbitre qui revient au CTICS. C’est une grande perte pour l’Interprofession et pour toute notre filière». Jean-Patrice Pounoussamy souligne que «François avait de grandes qualités humaines. Il savait écouter et mettre à l’aise ses interlocuteurs». Source : BDORTHO 2008 - IGN - DAF - BDPA 2009 - Réalisation : SIG CTICS - Mai 2010
DOSSIER > CTICS Des essais d’amendement, de fertilisation et de techniques culturales Les expérimentations ont pour but de fournir des référentiels techniques aux planteurs. Débutées il y a 5 ans, les expérimentations agronomiques sont une évolution assez récente du CTICS. En partenariat avec le CIRAD et eRcane, ces essais ont pour but de définir des référentiels destinés aux planteurs. Leur quatrième coupe a eu lieu en 2009. Après qu’une enquête ait témoigné d’une forte attente de repères techniques dans la profession, c’est à la demande des planteurs que les essais ont été lancés. Les expérimentations sont menées à travers l’île sur différents types de terrain, essentiellement chez des planteurs, et occasionnelle- leurs démarches administratives (immatriculation, déclaration de surface, demande d’aide à la plantation et aux améliorations foncières, etc.). Ils dispensent du conseil technique et contribuent à l’approvisionnement des planteurs en boutures par le biais d’un réseau de pépiniéristes (15 à 20% des boutures de canne sont commercialisées par le CTICS). Menées en collaboration avec le CIRAD et eRcane, les expérimentations agronomiques sont un autre développement récent des activités du CTICS. Ces essais de vulgarisation ont C’est en effet sous l’impulsion de son nouveau directeur que le CTICS avait repris à bras le corps le problème de la fiabilité technique de la mesure de la richesse, source de tensions entre planteurs et industriels. François Brelle est à l’origine du plan de modernisation actuel du centre technique, qu’il a accompagné d’un intense travail d’explication auprès des partenaires de la filière sur les méthodes de prélèvement et d’analyse. Toute la vie professionnelle de François Brelle est marquée par cette volonté d’ouverture et de dialogue et par le désir de mettre ses compétences d’ingénieur en agriculture au service du développement agricole. Diplômé de l’institut supérieur d’agriculture Rhônes- Alpes, François Brelle a connu une première expérience, humainement très forte, en 1984, en tant que volontaire du Service National (VSN) au Cameroun où il conduit un projet d’appui technique au développement agricole. Dans ce cadre, il mène plusieurs actions. Il dirige un projet de provenderie pour volailles et porcs, crée une Maison des paysans pour la fourniture des intrans et encadre deux associations professionnelles d’éleveurs et de maraîchers. Parallèlement, avec son épouse, il œuvre au sein de l’association pour la ment en station d’essai. Elles ont pour thème les amendements chaulant (Cendres de bagasse, Chaux magnésienne et Physiolith®), divers modes de fertilisation azotée. Depuis deux campagnes est aussi testée la technique de plantation en rangs jumelés, mode de plantation qui doit éviter à la récolte les risques de compaction des rangs de canne. Actuellement, une vingtaine de sites sont concernés par ces expérimentations pour un régime de croisière qui devrait atteindre une trentaine. pour but de diffuser dans la profession des pratiques culturales performantes. Les essais de référencement testent aussi localement des techniques ayant donné de bons résultats dans d’autres pays ou d’autres cultures (voir encadré ci-dessus). Pour l’ensemble de ces missions, le CTICS dispose d’un budget annuel d’environ trois millions d’euros. Ses ressources proviennent de la cotisation (1,30 € par tonne de canne) servant à financer la mesure de la richesse et, pour ses autres missions, de subventions de l’Europe, de l’Etat, du Département et de l’Interprofession Canne-Sucre. formation de cadres de l’industrie et de l’administration. En 1986, nouvelle étape : François Brelle rejoint la sucrerie de Bourdon, à Aulnat dans le Puyde-Dôme. Il y découvre l’activité sucrière en tant que responsable du service technique. Il entreprend de moderniser la sucrerie sur le plan technique et sur celui des méthodes de travail. François Brelle s’est vu confier la direction du CTICS en 1995 et, plus récemment, le poste de délégué du CPCS. Sa neutralité revendiquée haut et fort lui a valu la confiance de tous. Chacun peut mesurer le chemin parcouru par le centre technique sous sa direction. L’évolution du système de paiement du prix de la canne indépendamment des zones géographiques est à son actif. Au-delà du plan de modernisation, il a engagé le centre technique dans la démarche de qualité ayant abouti en 2008 à la certification ISO 9001. C’est également sous sa direction que le CTICS a pris un rôle grandissant dans la filière en élargissant ses missions d’encadrement des planteurs et d’expérimentation agricole. Par son action, François Brelle a su rétablir le crédit du CTICS. «Pour mesurer le chemin parcouru, il faut se rappeler qu’une partie des planteurs avait une très mauvaise image du CTICS. Ils l’appelaient la “boîte noire“ ! François a su redonner confiance par son sens de l’écoute et du dialogue. Il a ouvert les laboratoires aux planteurs, il a expliqué ce qu’on y faisait. Par sa neutralité, il a contribué à décrisper les relations entre planteurs et industriels. Il était reconnu pour cela par toute la filière et l’Interprofession s’est naturellement tournée vers lui pour occuper le poste de délégué» témoigne Jean-Yves Gonthier qui dirigeait alors le service planteurs du CTICS. Bernard de Ranchin assure l’intérim Ancien secrétaire permanent de la Mission Canne du Conseil général, Bernard de Ranchin s’est vu confier l’intérim de la direction du CTICS en tant que chargé de mission. Il en assure l’interim avec l’appui de trois personnes représentant l’Etat, la Chambre d’agriculture et les industriels. Outre la gestion des affaires courantes, Bernard de Ranchin mettra en œuvre la procédure de recrutement du remplaçant de François Brelle pour proposer des candidats au Bureau et au Conseil d’Administration. 11
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