1414 Magazine des donateurs de la Garde aérienne suisse ... - Rega
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Au théâtre ce soir : grand-mère et petits-fils interprètent, à Bâle,<br />
un histoire digne d’un scénario <strong>de</strong> po<strong>la</strong>r qui <strong>de</strong>viendra réalité quelques<br />
mois plus tard, en Sardaigne.<br />
Le policier appelle alors une ambu<strong>la</strong>nce qui mène <strong>la</strong> courageuse<br />
grand-mère, toujours accompagnée <strong>de</strong> son amie, à l’hôpital.<br />
Le trajet cahotant sur les pavés inégaux est atroce. Une fois aux<br />
urgences, elle peut enfin s’étendre sur un brancard, rendant ainsi<br />
les douleurs plus supportables.<br />
Hospitalisation à l’étranger, rapatriement avec <strong>la</strong> <strong>Rega</strong><br />
Un peu plus tard, un sympathique mé<strong>de</strong>cin s’occupe d’elle.<br />
Les radios sont formelles : double fracture du bassin, dép<strong>la</strong>cement<br />
articu<strong>la</strong>ire et fracture <strong>de</strong> l’auricu<strong>la</strong>ire droit. Pas étonnant que<br />
Madame Ritter souffre même si personne n’a l’air <strong>de</strong> s’en soucier !<br />
L’ambu<strong>la</strong>nce <strong>la</strong> transfère dans un hôpital orthopédique. Là, <strong>la</strong> blessée<br />
est installée dans une chambre déjà complète ; Anna-Katharina<br />
Ritter a donc un lit sans sonnette d’appel. « Si vous avez besoin <strong>de</strong><br />
nous, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z à une autre patiente <strong>de</strong> sonner », s’entend dire <strong>la</strong><br />
Suissesse. Impossible <strong>de</strong> dormir : les événements, le choc, <strong>la</strong> douleur,<br />
<strong>la</strong> soif et <strong>la</strong> faim <strong>la</strong> tourmentent. Le len<strong>de</strong>main, c’est <strong>la</strong> visite<br />
du mé<strong>de</strong>cin en gran<strong>de</strong> pompe. Verdict : six semaines d’allitement,<br />
avec interdiction formelle <strong>de</strong> bouger. Madame Ritter refuse <strong>de</strong><br />
rester ; passer six semaines dans une chambre d’hôpital bondée,<br />
qui plus est dans un environnement inconnu, elle ne le supporterait<br />
Rétrospective<br />
pas. Il faut trouver une solution : elle existe et elle s’appelle <strong>Rega</strong> !<br />
Un premier appel à <strong>la</strong> centrale d’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gar<strong>de</strong> <strong>aérienne</strong><br />
<strong>suisse</strong> <strong>de</strong> sauvetage, et tout s’enchaîne très vite. Encore une longue<br />
nuit d’insomnie avant qu’enfin le dimanche Anna-Katharina Ritter,<br />
accompagnée <strong>de</strong> son amie, soit transportée en ambu<strong>la</strong>nce à l’aéroport<br />
où elle arrive juste à temps pour voir atterrir l’avion-ambu<strong>la</strong>nce<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Rega</strong>. « Mes sauveteurs du ciel », dit-elle, très émue. Peu après,<br />
le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Rega</strong> <strong>la</strong> rejoint dans l’ambu<strong>la</strong>nce et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>:<br />
« Souffrez-vous ? » Elle ne retient alors plus ses <strong>la</strong>rmes. C’est <strong>la</strong><br />
première fois que quelqu’un lui pose <strong>la</strong> question <strong>de</strong>puis son acci<strong>de</strong>nt.<br />
Grâce à <strong>la</strong> prévenance <strong>de</strong> l’équipage, elle a l’impression<br />
d’être déjà <strong>de</strong> retour au pays. « C’était fantastique, je me sentais au<br />
septième ciel, comme si j’étais passée <strong>de</strong> l’enfer au paradis »,<br />
raconte-t-elle plus tard. Quant à sa première nuit dans un lit<br />
d’hôpital bâlois, elle l’a passée à dormir. Enfin!<br />
Guérison en Suisse et retour au travail en quelques mois<br />
Contrairement au pronostic fait en Italie, <strong>la</strong> blessée ne passe que<br />
neuf jours à l’hôpital, puis neuf autres en rééducation. Physiothérapeute<br />
<strong>de</strong> profession, elle contribue au processus <strong>de</strong> guérison par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
exercices ciblés. En rééducation, elle s’exerce activement à monter<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong>cendre les escaliers afin <strong>de</strong> retrouver au plus vite son indépendance<br />
et <strong>de</strong> retourner travailler. En effet, bien que retraitée, elle<br />
adore son métier <strong>de</strong> professeur <strong>de</strong> tai-chi et <strong>de</strong> gymnastique.<br />
D’expérience, elle sait qu’un entraînement physique régulier bien<br />
ciblé est bénéfique à tous points <strong>de</strong> vue. C’est pourquoi elle est sûre<br />
<strong>de</strong> retrouver <strong>la</strong> forme, même si, plusieurs mois après l’agression,<br />
elle ressent parfois <strong><strong>de</strong>s</strong> douleurs et que son auricu<strong>la</strong>ire lui cause<br />
encore quelques soucis. Autre certitu<strong>de</strong>: pas <strong>de</strong> po<strong>la</strong>r au programme<br />
du prochain nouvel-an familial !<br />
Ariane Güngerich<br />
A <strong>la</strong> ville comme à <strong>la</strong> scène, <strong>la</strong> dynamique retraitée a été agressée par <strong>de</strong>rrière.<br />
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