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I. LA NÉPHROPATHIE A CYLINDRES MYÉLOMATEUX (NCM) OU<br />
TUBULOPATHIE MYÉLOMATEUSE<br />
Dans la classification de Durie et Salmon, <strong>le</strong> myélome est dit de stade B dès qu’il existe<br />
une insuffisance réna<strong>le</strong> (définie par une créatininémie > 180 µmol/L).<br />
La NCM ou tubulopathie myélomateuse est de loin la plus fréquente des complications<br />
réna<strong>le</strong>s du myélome. El<strong>le</strong> est liée à la précipitation intratubulaire de chaînes légères<br />
d’immunoglobuline monoclona<strong>le</strong>.<br />
A. Signes biocliniques<br />
• Le diagnostic de NCM se fait <strong>le</strong> plus souvent au cours de l’exploration d’une<br />
insuffisance réna<strong>le</strong> aiguë, volontiers révélatrice du myélome.<br />
• Le tab<strong>le</strong>au néphrologique est caractérisé par :<br />
– une insuffisance réna<strong>le</strong> aiguë souvent sévère et « nue », c’est à dire sans<br />
signe d’accompagnement en dehors d’une altération de l’état général ou de<br />
dou<strong>le</strong>urs osseuses;<br />
– l’absence d’hématurie, d’hypertension artériel<strong>le</strong> ou d’œdèmes.<br />
– une protéinurie, souvent de fort débit (supérieure à 2 g/j dans 50 à 60 %<br />
des cas), constituée essentiel<strong>le</strong>ment de chaînes légères<br />
d’immunoglobulines.<br />
– Le dosage pondéral de la protéinurie des 24 heures doit être complété par<br />
une é<strong>le</strong>ctrophorèse des protides urinaires qui met en évidence un pic<br />
étroit dans la zone des globulines et permet d’évaluer la composition de la<br />
protéinurie. La présence d’une albuminurie supérieure à un gramme par<br />
jour doit faire remettre en cause <strong>le</strong> diagnostic et rechercher une atteinte<br />
glomérulaire associée<br />
• Les chaînes légères d’immunoglobulines dans <strong>le</strong>s urines ne sont pas détectées<br />
par <strong>le</strong>s bande<strong>le</strong>ttes réactives. La dissociation entre une protéinurie détectée<br />
par <strong>le</strong> dosage pondéral des protéines urinaires et des bande<strong>le</strong>ttes réactives<br />
négatives doit faire évoquer la présence chaînes légères dans <strong>le</strong>s urines.<br />
• L’immunofixation des protides sériques et urinaires permet d’identifier<br />
l’immunoglobuline monoclona<strong>le</strong> sécrétée dans <strong>le</strong> sérum, confirme la présence<br />
de chaînes légères monoclona<strong>le</strong>s urinaires et en précise l’isotype.<br />
• À ce tab<strong>le</strong>au néphrologique s’ajoutent <strong>le</strong>s signes classiques du myélome,<br />
presque toujours de forte masse tumora<strong>le</strong> (stade III de la classification de Salmon<br />
et Durie dans 70 à 80 % des cas), en sachant que la tubulopathie myélomateuse<br />
est une complication plus fréquente des myélomes à chaînes légères et des<br />
myélomes à IgD.<br />
B. Facteurs favorisant la précipitation des chaînes légères<br />
Chez plus de la moitié des malades atteints de myélome et présentant une insuffisance<br />
réna<strong>le</strong> aiguë, on retrouve un ou plusieurs facteurs favorisant la précipitation intratubulaire<br />
de chaînes légères. Leur connaissance permet la mise en œuvre de mesures préventives<br />
efficaces (tab<strong>le</strong>au 1).<br />
Tab<strong>le</strong>au 1. Facteurs favorisant la précipitation de chaînes légères