25.06.2013 Views

Dossier de presse - Musées de Strasbourg

Dossier de presse - Musées de Strasbourg

Dossier de presse - Musées de Strasbourg

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

UN ART DE L’ILLUSION<br />

PEINTURES MURALES ROMAINES EN ALSACE<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DE STRASBOURG<br />

20 AVRIL 2012 / 31 AOÛT 2013<br />

Relations avec la <strong>presse</strong><br />

Service communication <strong>de</strong>s musées<br />

Julie Barth<br />

julie.barth@ strasbourg.eu<br />

Tel.: +33/ (0)3 88 52 50 15<br />

Fax: +/33 (0)3 88 52 50 42<br />

www.musees.strasbourg.eu


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

1. INFORMATIONS PRATIQUES PAGE 2<br />

2. LE PROJET PAGE 3<br />

3. UNE VASTE CAMPAGNE DE RESTAURATION ET D’ÉTUDE PAGE 4<br />

3.1 Une collection née à la fin du XIX e siècle<br />

3.2 L’étu<strong>de</strong> et la restauration<br />

4. STYLES ET COULEURS PAGE 6<br />

4.1 Des styles bien définis, mais en constante évolution<br />

4.2 Une autre perception <strong>de</strong>s couleurs ?<br />

5. UN ART AU SERVICE DE LA PROPAGANDE IMPÉRIALE ? PAGE 7<br />

6.<br />

DU MOYEN ÂGE À LA PÉRIODE CONTEMPORAINE : PAGE 8<br />

UNE TRADITION QUI PERDURE<br />

7. AUTOUR DE L’EXPOSITION : UN REGARD CONTEMPORAIN À TRAVERS<br />

LES « FRAGMENTS » DE FRESQUES DE BERNARD LATUNER PAGE 9<br />

8. LISTE DES VISUELS DISPONIBLES<br />

1<br />

PAGE 10


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

1. Informations Informations pratiques<br />

Lieu Lieu :<br />

:<br />

Musée Archéologique <strong>de</strong> la Ville <strong>Strasbourg</strong><br />

(salle d’expositions temporaires et section gallo-romaine du musée)<br />

Palais Rohan 2, place du Château, <strong>Strasbourg</strong><br />

Tél. : 03 88 52 50 00<br />

Horaires oraires :<br />

Les lundi, mercredi, jeudi, vendredi <strong>de</strong> 12h à 18 h<br />

Les samedi et dimanche <strong>de</strong> 10 h à 18 h<br />

Fermé le mardi<br />

Fermé le 1er janvier, Vendredi Saint, 1er Mai, 1er et 11 Novembre et le 25 décembre.<br />

Accueil Accueil <strong>de</strong>s <strong>de</strong>s groupes groupes :<br />

Réservation obligatoire auprès du Service Éducatif <strong>de</strong>s <strong>Musées</strong> <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong><br />

Tél. : 03 88 52 50 50 (du lundi au vendredi <strong>de</strong> 8 h 30 à 12 h 30)<br />

Pour les visites scolaires, consulter la brochure <strong>de</strong>s actions éducatives<br />

(www.musees-strasbourg.eu/visites,ateliers/actions éducatives)<br />

Pour toute information : du lundi au vendredi, <strong>de</strong> 14 à 17 h au 03 88 52 50 04<br />

Fax : 03 88 52 50 41.<br />

Prix Prix d’entrée d’entrée :<br />

Tarif normal : 6 €<br />

Tarif réduit : 3 €<br />

Gratuités :<br />

- moins <strong>de</strong> 18 ans<br />

- carte Culture<br />

- carte Atout voir<br />

- carte Museums Pass <strong>Musées</strong> du Rhin supérieur<br />

- carte Éduc’Pass<br />

- visiteurs handicapés<br />

- étudiants en histoire <strong>de</strong> l’art et en archéologie<br />

- personnes en recherche d’emploi<br />

- bénéficiaires <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> sociale<br />

- agents <strong>de</strong> la CUS munis <strong>de</strong> leur badge<br />

- pour tous, le 1er dimanche <strong>de</strong> chaque mois<br />

Pass 1 jour : 10 €, tarif réduit : 5 €<br />

Pass 3 jours : 15 €, tarif réduit : 10 € tarif (accès à tous les <strong>Musées</strong> <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong> et à<br />

leurs expositions temporaires)<br />

Museums Pass <strong>Musées</strong> – 1 an : tarif individuel 76 € ; tarif familial 132 € (accès à plus <strong>de</strong> 230<br />

musées en Alsace, Suisse et Allemagne).<br />

Catalogue Catalogue Catalogue :<br />

:<br />

Un catalogue d’environ 220 pages, abondamment illustré, accompagne l’exposition. Prix : 28 euros<br />

En vente à la caisse du musée<br />

2


2. . Le projet<br />

DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

Les peintures murales gallo-romaines sont <strong>de</strong> retour ! La collection du Musée Archéologique − la plus<br />

importante d’Alsace − a fait l’objet durant trois ans d’une gran<strong>de</strong> campagne d’étu<strong>de</strong>, d’analyse et <strong>de</strong><br />

restauration, bénéficiant chaque année <strong>de</strong> subventions importantes du Ministère <strong>de</strong> la Culture<br />

(DRAC Alsace). Cette vaste opération a été confiée à l’association Pro Pictura Antiqua, établie à<br />

Soissons et spécialisée <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> longues années dans la restauration <strong>de</strong>s peintures murales<br />

antiques. L’étu<strong>de</strong> scientifique a été réalisée par l’équipe <strong>de</strong> restaurateurs en collaboration avec <strong>de</strong>s<br />

chercheurs du CNRS et <strong>de</strong>s universitaires.<br />

Cet ambitieux programme <strong>de</strong> travail a permis <strong>de</strong> reprendre la totalité <strong>de</strong>s restaurations anciennes<br />

datant du début du XX e siècle et, après étu<strong>de</strong> iconographique et technique détaillée, <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong><br />

nombreux panneaux peints selon les normes les plus actuelles <strong>de</strong> restauration et <strong>de</strong> conservation.<br />

Une reprise complète <strong>de</strong> la composition et <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong>s grands décors muraux, en<br />

particulier ceux mis au jour places Kléber et Saint-Thomas, a ainsi été possible grâce à <strong>de</strong> nouvelles<br />

propositions <strong>de</strong> remontages, étayées par l’étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong> leur iconographie et par l’analyse <strong>de</strong>s<br />

mortiers supportant la couche picturale.<br />

L’exposition se propose <strong>de</strong> mettre en valeur les étapes successives et les techniques <strong>de</strong> restauration<br />

utilisées et <strong>de</strong> dresser le bilan complet <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s scientifiques réalisées. L’accent est mis aussi sur<br />

l’iconographie spécifique <strong>de</strong>s fresques strasbourgeoises, dans une province-frontière <strong>de</strong> l’Empire, et<br />

sur les relations qu’elles entretiennent avec les thèmes <strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> impériale romaine à<br />

travers la mise en scène <strong>de</strong>s mythes fondateurs <strong>de</strong> Rome. La présentation traite également <strong>de</strong>s<br />

matériaux et pigments employés et abor<strong>de</strong>, <strong>de</strong> façon pédagogique, les techniques <strong>de</strong>s fresquistes<br />

antiques, tout en fournissant l’occasion <strong>de</strong> mettre en perspective la vaste collection strasbourgeoise<br />

par rapport aux autres sites alsaciens qui ont livré, lors <strong>de</strong> fouilles anciennes ou récentes, <strong>de</strong>s<br />

enduits peints d’époque romaine.<br />

Une petite section est consacrée, par ailleurs, à la résurgence <strong>de</strong> thèmes inspirés <strong>de</strong>s fresques<br />

pompéiennes dans l’architecture et les arts décoratifs aux XVIII e et XIX e siècles, sans oublier un clin<br />

d’œil contemporain avec les travaux récents <strong>de</strong> l’artiste mulhousien Bernard Latuner qui explore et<br />

revisite <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années les thèmes et les co<strong>de</strong>s chers au peplum. Ses « Fragments »<br />

éclatés d’un mon<strong>de</strong> en plein bouleversement ont trouvé une nouvelle forme d’expression à travers<br />

une série <strong>de</strong> créations récentes directement inspirées par les fresques antiques.<br />

LES MUSÉES DE LA VILLE DE STRASBOURG<br />

Joëlle Pijaudier-Cabot<br />

Conservatrice en chef du Patrimoine,<br />

Directrice <strong>de</strong>s <strong>Musées</strong> <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong><br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE :<br />

Berna<strong>de</strong>tte Schnitzler<br />

Conservateur en Chef du Musée Archéologique<br />

Commissaire <strong>de</strong> l’exposition<br />

en collaboration avec toute l’équipe <strong>de</strong>s restaurateurs<br />

<strong>de</strong> l’association Pro Pictura Antiqua.<br />

3


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

3. . Une Une vaste campagne <strong>de</strong> restauration restauration et d’étu<strong>de</strong><br />

3.1 3.1 Une Une collection collection née née à à la la fin fin du du XIX XIXe<br />

siècle<br />

siècle<br />

Les peintures murales conservées au Musée Archéologique <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong> constituent la plus<br />

importante collection en ce domaine dans une région où les découvertes <strong>de</strong> fresques antiques<br />

restent relativement rares, en raison du caractère militaire dominant <strong>de</strong> cette région-frontière aux<br />

marges <strong>de</strong> l’Empire. Ces fresques ont été mises au jour à <strong>Strasbourg</strong>, pour la plupart d’entre elles, à<br />

la fin du XIX e et au début du XX e siècle, à l’occasion <strong>de</strong> grands travaux urbains ou <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong><br />

canalisations dans le centre ville. Deux lieux ont livré les ensembles les plus importants, tant en<br />

quantité qu’en qualité : le quartier situé autour <strong>de</strong> l’église Saint-Thomas et la place Kléber, <strong>de</strong>ux sites<br />

où se localisaient d’importants bâtiments d’habitation aux abords du camp légionnaire<br />

d’Argentorate.<br />

Les fouilles <strong>de</strong> sauvetage <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> moitié du XX e siècle, réalisées par Jean-Jacques Hatt dans<br />

les quartiers centraux <strong>de</strong> la ville au moment <strong>de</strong> la reconstruction d’immeubles détruits par les<br />

bombar<strong>de</strong>ments, n’apportent que peu <strong>de</strong> compléments. Des fragments d’enduits peints<br />

monochromes sont toutefois signalés pour divers sites. Un important bâtiment romain exploré sous<br />

la cathédrale dans les années 1970 livre <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> plafond peint appartenant à un bâtiment<br />

proche du prétoire du camp légionnaire. Le développement <strong>de</strong> l’archéologie préventive a permis<br />

quelques nouvelles observations au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière décennie à <strong>Strasbourg</strong> et sa périphérie. Le<br />

vicus <strong>de</strong> Koenigshoffen a fourni ainsi une petite moisson d’enduits peints, généralement sous forme<br />

<strong>de</strong> grands aplats <strong>de</strong> couleur, mais sans décor figuré, tant pour les fouilles anciennes (celles du<br />

mithraeum par exemple) que pour une série <strong>de</strong> caves romaines explorées dans les quartiers civils ou<br />

artisanaux le long <strong>de</strong> la Route <strong>de</strong>s Romains.<br />

L’absence <strong>de</strong> villes importantes dans une région-frontière marquée par la présence <strong>de</strong> l’armée et le<br />

peu <strong>de</strong> fouilles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s villas sub-urbaines ou rurales ont limité les découvertes faites dans le<br />

reste <strong>de</strong> la région. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, seuls quelques rares sites ont livré <strong>de</strong>s éléments<br />

notables <strong>de</strong> décors peints à Brumath, Seltz, Mackwiller, Lupstein dans le Bas-Rhin, ou encore à<br />

Illzach et Hochstatt pour le Haut-Rhin.<br />

3.2 3.2 L’étu<strong>de</strong> L’étu<strong>de</strong> et et la la restauration<br />

restauration<br />

Le Centre d’Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Peintures murales romaines est un laboratoire <strong>de</strong> recherche archéologique<br />

spécialisé dans le traitement <strong>de</strong>s peintures murales et <strong>de</strong>s stucs <strong>de</strong> l’époque romaine. Ses activités<br />

sont multiples, réparties en <strong>de</strong>ux sections complémentaires : l’étu<strong>de</strong> technique et stylistique et la<br />

restauration. Créée il y a près <strong>de</strong> trente ans à l’initiative d’Alix Barbet, gran<strong>de</strong> spécialiste française <strong>de</strong><br />

la peinture murale antique, cette structure s’est établie dans l’ancienne abbaye Saint-Jean <strong>de</strong>s<br />

Vignes à Soissons. Le laboratoire est géré aujourd’hui par l’association Pro Pictura Antiqua, qui est<br />

liée <strong>de</strong>puis 2010 par un contrat <strong>de</strong> collaboration scientifique avec le CNRS et l’École Normale<br />

supérieure (UMR 8546). C’est à ce laboratoire qu’ont été confiées la restauration et l’étu<strong>de</strong><br />

technique et stylistique <strong>de</strong>s peintures du Musée Archéologique.<br />

Plusieurs phases se sont succédé lors <strong>de</strong> trois gran<strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> restauration :<br />

- après un premier inventaire, associé à un constat d’état d’état et à un inventaire photographique <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong> la collection, les lourds panneaux anciens ont été entièrement démontés ;<br />

- un désépaississement <strong>de</strong> la face arrière <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s fragments a été fait ensuite à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />

scie à béton pour ne conserver que <strong>de</strong>ux à trois centimètres <strong>de</strong> mortier et alléger d’autant le poids<br />

du futur panneau restauré. La couche picturale a été nettoyée à son tour et les vernis anciens ont été<br />

allégés ou enlevés ;<br />

- l’assem assem assemblage<br />

assem blage <strong>de</strong>s fragments peints a été entrepris ensuite, prenant la forme d’un gigantesque<br />

puzzle en trois dimensions. Une recomposition complète <strong>de</strong> nombreux panneaux a permis d’intégrer<br />

également <strong>de</strong>s éléments complémentaires, anciennement conservés en réserve. Puis le travail a été<br />

poursuivi sur l’envers <strong>de</strong>s fragments pour assurer leur consolidation à l’ai<strong>de</strong> d’un mortier synthétique<br />

<strong>de</strong> finition à base <strong>de</strong> sable solidarisant l’ensemble <strong>de</strong>s fragments appartenant à un même<br />

assemblage.<br />

4


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

Les fragments ont été ensuite soigneusement montés sur un support léger, constitué d’une plaque<br />

en « nid d’abeille » insérée entre <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> laine <strong>de</strong> verre imprégnées <strong>de</strong> résine synthétique.<br />

Les peintures murales y apparaissent en léger relief par rapport au support mo<strong>de</strong>rne à fond clair.<br />

Afin <strong>de</strong> rendre la peinture le plus lisible possible pour le public, les gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> sa composition<br />

et les contours <strong>de</strong>s motifs manquants sont parfois complétées à l’aquarelle.<br />

5


4. Styles Styles et et couleurs<br />

couleurs<br />

DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

4. 4. 4. 1 1 Des Des styles styles styles bien bien définis, définis, définis, mais mais een<br />

ee<br />

n constante constante évolution<br />

Les styles <strong>de</strong>s peintures murales romaines ont été définis par leur vocabulaire ornemental à partir<br />

<strong>de</strong>s découvertes faites à Pompéi et à Herculanum, où <strong>de</strong> très nombreuses peintures murales ont été<br />

conservées presqu’intactes dans les maisons ensevelies sous les cendres du Vésuve en 79 après J.-<br />

C. ou dans les somptueux palais princiers <strong>de</strong> Rome. Ces quatre styles s’échelonnent entre la fin du II e<br />

siècle avant J.-C. et la fin du I er siècle après J.-C.<br />

Les peintures murales strasbourgeoises sont à mettre en relation avec les troisième et quatrième<br />

styles. Le troisième style connaît plusieurs phases <strong>de</strong> développement avec un enrichissement<br />

progressif du répertoire décoratif. Une place privilégiée est accordée au motif <strong>de</strong>s candélabres et <strong>de</strong>s<br />

colonnettes grêles enrubannées, qui remplacent les colonnes dans <strong>de</strong> vastes architectures fictives.<br />

Avec le quatrième style, on assiste à un renouveau du goût pour les architectures en trompe l’oeil<br />

dès la secon<strong>de</strong> moitié du I er siècle après J.-C. Apparaissent alors en Gaule <strong>de</strong> grands tableaux<br />

mythologiques à personnages <strong>de</strong> taille humaine (mégalographies) ou <strong>de</strong>s figures volantes qui<br />

s’agrègent progressivement au style précé<strong>de</strong>nt.<br />

Les anciens schémas survivent en Gaule au II e siècle après J.-C., où persiste le motif du candélabre<br />

qui cè<strong>de</strong> peu à peu la place à <strong>de</strong> hautes et élégantes tiges végétales. Au cours <strong>de</strong>s III e et IV e siècles<br />

après J.-C., le goût pour les gran<strong>de</strong>s architectures en trompe l’œil se maintient, à travers l’imitation<br />

<strong>de</strong> marbres somptueux et la multiplication <strong>de</strong> scènes figurées parfois monumentales. Ces<br />

changements sont étroitement liés à l’évolution du goût, <strong>de</strong> même que les choix <strong>de</strong>s thèmes<br />

décoratifs qui reflètent les préoccupations <strong>de</strong>s commanditaires ou l’existence <strong>de</strong> répertoires locaux.<br />

Outre les gran<strong>de</strong>s villas rurales ou urbaines, <strong>de</strong>s maisons plus mo<strong>de</strong>stes, souvent à étages, se<br />

développent au II e siècle dans les centres urbains pour accueillir les classes moyennes aisées. Le<br />

décor suit cette évolution architecturale : les programmes décoratifs <strong>de</strong>viennent moins ambitieux en<br />

raison <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong>s surfaces décorées, mais n’en restent pas moins d’un grand raffinement.<br />

4.2 4.2 Une Une autre autre perception perception <strong>de</strong>s <strong>de</strong>s couleurs couleurs couleurs ?<br />

La perception que l’Antiquité avait <strong>de</strong>s couleurs était sans doute assez différente <strong>de</strong> la nôtre, à une<br />

époque où les recherches sur la décomposition <strong>de</strong> la lumière et le spectre <strong>de</strong>s couleurs n’avaient pas<br />

encore façonné la vision que l’on en a aujourd’hui. Le système chromatique antique prend en effet<br />

en compte d’autres paramètres que la seule couleur : les contrastes entre le clair et l’obscur, l’éclat<br />

plus ou moins intense <strong>de</strong>s différentes couleurs, leur agencement et même leur toucher.<br />

La prise en compte <strong>de</strong> la valeur symbolique attachée aux couleurs était également très importante<br />

dans la perception qu’en avait le mon<strong>de</strong> antique : le rouge, par exemple, qui est la couleur par<br />

excellence <strong>de</strong> l’Antiquité, est synonyme <strong>de</strong> pouvoir et <strong>de</strong> puissance. L’emploi en abondance <strong>de</strong><br />

couleurs rares et coûteuses, telles le cinabre ou le bleu égyptien, traduit aussi le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> richesse<br />

du commanditaire ; leur large présence permet ainsi d’appréhen<strong>de</strong>r son rang social et, <strong>de</strong>rrière ces<br />

couleurs, transparaît l’image <strong>de</strong> luxe et <strong>de</strong> raffinement qu’il souhaitait donner à ses contemporains.<br />

6


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

5. . Un Un art au servic service servic<br />

e <strong>de</strong> <strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> impériale ?<br />

Le décor peint antique ne peut pas être envisagé sans la mise en relation avec la société qui l’a<br />

produit. Une corrélation ne peut manquer <strong>de</strong> s’établir entre les éléments du décor et la vision du<br />

mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’existence qui dominaient une société antique très hiérarchisée. Les goûts du<br />

propriétaire <strong>de</strong> la <strong>de</strong>meure, son statut social tout comme son niveau culturel, transparaissent aussi à<br />

travers le choix <strong>de</strong>s décors, dont tel ou tel thème est mis plus particulièrement en avant. La volonté<br />

<strong>de</strong>s nouvelles élites gallo-romaines <strong>de</strong> prouver leur loyalisme envers l’empire et d’affirmer leur<br />

parfaite romanisation s’exprime ainsi à travers <strong>de</strong>s thèmes spécifiques liés à l’idéologie impériale et<br />

à la fondation <strong>de</strong> Rome.<br />

Dès l’Antiquité, on reconnait aussi à la peinture <strong>de</strong>s qualités morales et mnémotechniques pour<br />

l’enseignement <strong>de</strong>s vertus morales qui doivent gui<strong>de</strong>r la vie <strong>de</strong> tout Romain. Cicéron se fait l’écho,<br />

comme d’autres auteurs avant lui, <strong>de</strong> cet « ars memoriae » (art <strong>de</strong> la mémoire) dans son ouvrage De<br />

oratore : « … <strong>de</strong> toutes nos impressions, celles qui se fixent le plus profondément dans l’esprit sont<br />

celles qui nous ont été transmises et communiquées par les sens ; or, <strong>de</strong> tous les sens, le plus subtil<br />

est la vue ».<br />

Les nombreuses images, soigneusement organisées et codifiées, qui prennent place dans<br />

l’environnement <strong>de</strong>s Romains (peintures murales, frises sculptées <strong>de</strong>s temples, statues, décors <strong>de</strong><br />

vases…) fournissent autant d’occasions d’admirer <strong>de</strong>s scènes mythologiques ou <strong>de</strong> contempler <strong>de</strong>s<br />

aventures édifiantes liées aux grands moments <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> Rome et donc <strong>de</strong> s’imprégner <strong>de</strong>s<br />

vertus et <strong>de</strong>s émotions sous-jacentes qu’elles véhiculent. Cette dimension « politique » est<br />

certainement à prendre en compte pour les thèmes iconographiques développés par les peintures<br />

strasbourgeoises retrouvées dans <strong>de</strong>s édifices proches du camp légionnaire. Leur mise en relation<br />

avec les mythes fondateurs <strong>de</strong> l’histoire romaine et les grands thèmes <strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> impériale<br />

ne sauraient surprendre dans un camp romain établi sur une <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong> l’Empire. Énée,<br />

l’ancêtre mythique <strong>de</strong> la dynastie impériale, est présent à travers l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fuite <strong>de</strong> Troie en<br />

flammes. La représentation d’Hercule et d’Hippolyte, reine <strong>de</strong>s Amazones, ne peut manquer<br />

d’évoquer la victoire <strong>de</strong>s légions et <strong>de</strong> la civilisation romaine sur le mon<strong>de</strong> barbare. Sous l’Empire,<br />

l’image d’Hercule se confond aussi fréquemment avec celle <strong>de</strong> l’empereur et son culte prend une<br />

ampleur considérable. Tel semble bien avoir été le cas à <strong>Strasbourg</strong>.<br />

7


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

6. . Du Moyen Âge à à la pério<strong>de</strong> contemporaine : : une<br />

une<br />

tradition tradition qui qui qui perdure<br />

perdure<br />

L'intérêt porté aux décors peints médiévaux débute au XIX e siècle, mais la prise en compte <strong>de</strong> leur<br />

contexte archéologique remonte essentiellement aux trois <strong>de</strong>rnières décennies du XX e siècle. Les<br />

étu<strong>de</strong>s, menées par <strong>de</strong>s archéologues et <strong>de</strong>s historiens <strong>de</strong> l’art, ont conduit à la préservation <strong>de</strong>s<br />

vestiges découverts et, parfois, à leur classement au titre <strong>de</strong>s Monuments Historiques. Tel a été le<br />

cas pour le site d’Istra, rue <strong>de</strong>s Juifs ou pour l'ancienne droguerie du Serpent, rue <strong>de</strong>s Hallebar<strong>de</strong>s.<br />

Les décors muraux, <strong>de</strong> même que les plafonds peints, ornent essentiellement les pièces d'apparat<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>meures médiévales, mais les vestiges en sont généralement fragmentaires et les données<br />

conservées souvent trop rares pour pouvoir i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> véritables programmes décoratifs. La fin du<br />

Moyen Âge est marquée par <strong>de</strong>s décors aux vives couleurs, avec <strong>de</strong>s motifs réalistes <strong>de</strong> fleurs,<br />

d'animaux, <strong>de</strong> saints, <strong>de</strong> personnages en pied, tirés à la fois <strong>de</strong> pratiques héraldiques ou <strong>de</strong> l'histoire<br />

biblique. Les XVI e et XVII e siècles privilégient, par contre, les décors allégoriques ou les motifs<br />

d'architecture, les fleurs stylisées, les rinceaux <strong>de</strong> diverses qualités, les motifs géométriques se<br />

réduisant parfois à <strong>de</strong> simples points pour les plafonds. Les couleurs sont dominées alors par <strong>de</strong>s<br />

tons gris, noir, gris-bleu sur fond blanc ou crème, tant pour les décors intérieurs qu’extérieurs.<br />

À partir <strong>de</strong> la fin du XVIII e siècle et au cours du XIX e siècle, les décors peints antiques, en particulier<br />

ceux <strong>de</strong>s célèbres villes campaniennes <strong>de</strong> Pompéi et d’Herculanum, ont bénéficié d’un regain<br />

d’intérêt et ont constitué une source d’inspiration privilégiée. Cette pério<strong>de</strong> a été en effet très frian<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> décors antiquisants et la vogue néoclassique, qui s’exprime <strong>de</strong> façon privilégiée dans<br />

l’architecture et la sculpture, trouve également une forme d’expression spécifique dans le domaine<br />

pictural (chez Gustave Boulanger (1824-1888), Lawrence Alma-Ta<strong>de</strong>ma (1836-1912) et bien<br />

d’autres).<br />

L’architecture du XIX e siècle a produit également quelques authentiques chefs-d’œuvre en ce<br />

domaine : Achilléon <strong>de</strong> Corfou, Villa Kérylos <strong>de</strong> Beaulieu près <strong>de</strong> Nice, château Favorite <strong>de</strong><br />

Ludwigsburg, « Galerie verte » du château <strong>de</strong> Stuttgart, sans oublier la « Maison Pompéienne » du<br />

Prince Napoléon à Paris ou les décors antiquisants du Palais impérial <strong>de</strong> Guillaume II à <strong>Strasbourg</strong>.<br />

Le goût pour les architectures peintes en trompe l’œil et la création d’un espace fictif se retrouve<br />

tout au long <strong>de</strong>s siècles et perdure jusqu’à nos jours à travers le renouveau <strong>de</strong> l’art <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s<br />

peintes contemporaines. Leur vogue tend à se développer dans l’esthétique urbaine avec <strong>de</strong> grands<br />

programmes décoratifs, qui redonnent parfois une symétrie à une architecture qui n’en possè<strong>de</strong> pas,<br />

contribuant à affirmer l’i<strong>de</strong>ntité visuelle d’un quartier rénové.<br />

8


DOSSIER DE PRESSE « UN ART DE L’ILLUSION. PEINTURES MURALES ROMAINE EN ALSACE»<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, 20 AVRIL 2012 – 31 AOÛT 2013<br />

7. . Autour <strong>de</strong> l’exposition : : un un regard regard regard contemporain contemporain à<br />

à<br />

travers travers les les « « Fragments Fragments » » <strong>de</strong> <strong>de</strong> fresques fresques <strong>de</strong> <strong>de</strong> Bernard<br />

Bernard<br />

Latuner<br />

Latuner<br />

En complément <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong>s collections antiques, le Musée Archéologique accueille aussi,<br />

pendant toute la durée <strong>de</strong> l’exposition, une série <strong>de</strong> travaux récents <strong>de</strong> l’artiste mulhousien Bernard<br />

Latuner. Ce <strong>de</strong>rnier explore et revisite <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années les thèmes et les co<strong>de</strong>s chers<br />

au peplum et ses œuvres récentes sont largement inspirées par la technique <strong>de</strong>s fresques antiques.<br />

Bernard Latuner y traite <strong>de</strong> l’Empire et du Pouvoir, mais le nom <strong>de</strong> Rome n’est qu’un paravent<br />

<strong>de</strong>rrière lequel se dissimulent <strong>de</strong>s cités contemporaines qui ont, à l’image <strong>de</strong> la Rome antique,<br />

rêvées <strong>de</strong> créer un nouvel empire et <strong>de</strong> dominer le mon<strong>de</strong>.<br />

Ces « Fragments » éclatés d’un mon<strong>de</strong> en plein bouleversement ont trouvé une nouvelle forme<br />

d’expression et un nouveau support particulièrement adapté, à travers cette série <strong>de</strong> créations<br />

inspirées par les fresques antiques. Tout comme les fresques brisées livrées par la fouille <strong>de</strong>s<br />

niveaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s sites archéologiques, les œuvres créées par le pinceau <strong>de</strong> B. Latuner sont<br />

autant <strong>de</strong> fragments éclatés <strong>de</strong> nos vies contemporaines, au langage et aux co<strong>de</strong>s empruntés à<br />

l’Antiquité : les guerriers mis en scène dans « L’Impasse », la « Petite fille à la poupée », les « Dieux du<br />

sta<strong>de</strong> », « Mars et Vénus » ou encore « Satyre et ména<strong>de</strong> » peuplent cet étonnant univers-miroir.<br />

9


-<br />

UN ART DE L’ILLUSION<br />

PEINTURES MURALES ROMAINES EN ALSACE<br />

PALAIS ROHAN/MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE<br />

21 avril 2012 - 31 août 2013<br />

LISTE DES VISUELS TÉLÉCHARGEABLES SUR LE SITE<br />

WWW.MUSEES.STRASBOURG.EU<br />

1. <strong>Strasbourg</strong>, place Kléber, ensemble 1 :<br />

vue d’ensemble du panneau :<br />

Dionysos et son thiase et tableau<br />

représentant Hercule et d’Hippolyte<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

2. <strong>Strasbourg</strong>, place Kléber, ensemble 1 :<br />

Dionysos et son thiase (détail)<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

3. <strong>Strasbourg</strong>, place Saint-Thomas,<br />

ensemble 4 : paysage avec arbre et oiseau<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

4. <strong>Strasbourg</strong>, place Saint-Thomas,<br />

ensemble 3 : scène <strong>de</strong> palestre<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

5. <strong>Strasbourg</strong>, place Kléber, ensemble 1 :<br />

Hercule et Hippolyte, reine <strong>de</strong>s Amazones<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

Deman<strong>de</strong> à adresser à :<br />

Service communication<br />

<strong>de</strong>s <strong>Musées</strong> <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong><br />

Julie Barth<br />

2, place du Château, <strong>Strasbourg</strong><br />

julie.barth@strasbourg.eu<br />

Tél. + 33 (0)3 88 52 50 15<br />

Fax + 33 (0)3 88 52 50 42<br />

6. <strong>Strasbourg</strong>, place Saint-Thomas,<br />

ensemble 3 : le jugement <strong>de</strong> Paris<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

7. <strong>Strasbourg</strong>, place Kléber,<br />

ensemble 5 : la fuite d’Énée<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

8. <strong>Strasbourg</strong>, place Saint-Thomas :<br />

buste <strong>de</strong> femme sur une corniche moulurée<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

9. <strong>Strasbourg</strong>, place Saint-Thomas :<br />

lyre retenue par un ruban<br />

(<strong>Musées</strong> <strong>de</strong> <strong>Strasbourg</strong>, photo M. Bertola).<br />

10. Bernard Latuner, « Mise en scène »,<br />

acrylique sur plâtre, 25 x 24 cm<br />

(© Jean-Jacques Delattre).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!