LA THYROÏDE - Europa Ziekenhuizen
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d’un goitre<br />
La fonction est euthyroïdienne, rarement hypothyroïdienne<br />
dans les zones de grande carence iodée.<br />
Un traitement n’est pas nécessaire s’il est petit et non<br />
évolutif; il faut toutefois recommander une majoration des<br />
apports iodés (sel iodé, produits d’eau de mer).<br />
Un traitement freinateur (50 – 100 µg/j de thyroxine) peut<br />
être utile si le goitre est évolutif, s’il existe un contexte<br />
familial ou endémique. Il faut alors essayer d’obtenir une TSH<br />
entre 0.5 et 1 µU/ml. L’efficacité de ce traitement freinateur<br />
est controversée mais environ 50 % des patients semblent y<br />
répondre (surtout si le goitre est débutant).<br />
2. Goitre endémique : concerne 200 millions de personnes<br />
dans le monde !<br />
Il s’agit d’un goitre diffus dans une région à haute prévalence.<br />
L’ampleur du déficit iodé peut être évaluée par l’iodurie. Une<br />
tendance familiale est très souvent retrouvée. Le goitre peut<br />
être simple ou multinodulaire.<br />
La fonction thyroïdienne peut être normale ou basse selon<br />
la gravité de la carence iodée. Une échographie suffit pour<br />
déterminer la taille de la thyroïde et l’existence de nodules.<br />
Le traitement consiste en l’administration d’hormones<br />
thyroïdiennes à visée freinatrice en plus de l’administration<br />
de suppléments en iode.<br />
Si le goitre devient compressif, il peut être nécessaire de<br />
recourir à la chirurgie.<br />
3. Goitre multinodulaire hétérogène<br />
Il représente la forme évoluée du goitre simple.<br />
A l’échographie, les nodules sont hétérogènes.<br />
La scintigraphie montre une association de nodules chauds<br />
et froids ou isocaptants.<br />
En l’absence de signes de compression et de nodule froid<br />
volumineux, deux attitudes sont envisageables : une<br />
surveillance simple ou un traitement freinateur.<br />
Le traitement freinateur semble moins efficace que dans les<br />
goitres simples et un contrôle régulier de la fonction est alors<br />
nécessaire en raison de la possibilité de développement<br />
de nodules autonomes, surtout chez les personnes âgées.<br />
Pour la même raison, l’administration d’un produit de<br />
contraste doit être réfléchie en raison du risque potentiel<br />
d’hyperthyroïdie.<br />
La survenue d’un cancer est possible; les critères d’alarme<br />
sont : une augmentation brutale du volume du goitre, un<br />
nodule froid unique, une modification de consistance,<br />
l’apparition d’adénopathies ou de signes de compression.<br />
Une exérèse chirurgicale partielle (nodulectomie) est alors<br />
réalisée pour obtenir des analyses anatomopathologiques.<br />
Une alternative au traitement freinateur est le traitement<br />
par radio-iode qui permet, dans 50 % des cas, de diminuer le<br />
volume du goitre. Il y a un risque d’hyperthyroïdie transitoire<br />
et également un risque d’hypothyroïdie définitive.<br />
En cas de compression locale, le traitement devient chirurgical.<br />
Lors de la résection partielle d’un lobe, un traitement freinateur<br />
est le plus souvent administré pour éviter le développement<br />
d’un goitre sur le lobe restant, mais l’efficacité de ce procédé<br />
est également controversée.<br />
4. Goitre multinodulaire toxique (GMN)<br />
Il est caractérisé par l’association de signes d’hyperthyroïdie<br />
et de plusieurs nodules chauds devenus plus ou moins<br />
autonomes (GMN secondairement toxique) ou stimulés par<br />
des TSI (GMN secondairement basedowifié).<br />
Le traitement est chirurgical (résection des nodules<br />
autonomes) après s’être assuré de l’euthyroïdie. En présence<br />
de contre-indication chirurgicale, le traitement consiste en<br />
l’administration de radio-iode (plusieurs doses sont souvent<br />
nécessaires).<br />
CONCLUSION<br />
Le goitre est une pathologie extrêmement fréquente.<br />
La première mesure thérapeutique consiste à majorer<br />
les apports iodés (poissons d’eau de mer, crustacés, sel<br />
enrichi en iode) qui, même dans nos régions, sont la<br />
plupart du temps insuffisants.<br />
Le traitement freinateur peut être utile dans les premiers<br />
stades mais semble nettement moins efficace dès<br />
l’apparition de nodules multiples et peut même s’avérer<br />
dangereux en cas de nodules autonomes chez des<br />
sujets âgés.<br />
Un bilan initial par biologie et échographie est suffisant<br />
pour faire le diagnostic étiologique. La scintigraphie est<br />
recommandée en cas de goitre multinodulaire ou de<br />
goitre plongeant.<br />
Un suivi annuel biologique et échographique est<br />
souhaitable en raison des complications potentielles<br />
(dysthyroïdie, compression, cancer).<br />
LE MAGAZINE DES CLINIQUES DE L’EUROPE | 17