P LITIQUE ET LITTERAIRJ.JA doet - Bibliothèque de Toulouse
P LITIQUE ET LITTERAIRJ.JA doet - Bibliothèque de Toulouse
P LITIQUE ET LITTERAIRJ.JA doet - Bibliothèque de Toulouse
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
26 MARS ma<br />
PRIX<br />
DE L'ABONNEMENT.<br />
<strong>Toulouse</strong>. Dép. Etr.<br />
Un an 36 Cr. 42 Cr. 48 Cr.<br />
6 mois 19 Cr. 22 Cr. 25 Cr.<br />
3 mois fo Cr. 12 Cr. 14 Cr.<br />
Les abonnements ne<br />
Sont reçus que pour trois<br />
mois, six mois ou un an,<br />
et ne commencent que<br />
du 1e, ou du 16 <strong>de</strong> chaque<br />
mois.<br />
Impr. <strong>de</strong> BO A1 et GIBBAC<br />
RUE SAINT-RAME, 46.<br />
Les Lettres<br />
non affranchies ne sont pas<br />
reçues.<br />
44e ANNPJ!<br />
M<br />
No 78 -- DIMANCHE<br />
ON S'ABONNE<br />
eU<br />
BUREAU dit JOURNAL<br />
ruas St-Rome, 46,<br />
mm<br />
A TOULOUSE.<br />
MM M 'lm Chez les Libr., Bureaux<br />
1 DUL%owfflr E <strong>de</strong>s Messageries<br />
et Directeurs <strong>de</strong> Postes<br />
P <strong>LITIQUE</strong> <strong>ET</strong> <strong>LITTERAIRJ</strong>.<strong>JA</strong> <strong>doet</strong><br />
Ce Journal paraît; tous les jours.<br />
Les Annonces et Avis<br />
vent être remis<br />
se paient d'avtanceille<br />
PRITx nss INSERTIONS:<br />
40 e la ligne d'Annonce<br />
70 e. la ligne <strong>de</strong> Réclame<br />
S'adresser à l'office central<br />
d'Annonces , rue<br />
st-Rome , 44.<br />
SOMMAIRE<br />
G. Durand, Monthus, Panot, capitaine ; Saiettes, Barafrtte, J.<br />
`TOULOUSE. 26 mars : Nouvelles diverses; Cour d'assises Lanard, Jean-Marie Flotard, Naury, Jean-Marie Foutan, Cabos,<br />
affaire Cécile Combettes. - Nouvelles <strong>de</strong>s départements. -<br />
Bougé fils <strong>de</strong> l'aîné, Gentil, chapelier ; Meige, Théodore Mal-<br />
NOUVELLES D'IT 1L1E, - PARIei 22 et 43 mars : Arrêtés; pet, Sigau<strong>de</strong>s, De%ille, Trille père, Trille fils, Jean Bonna,sicole,<br />
Faits divers. - Nouvelles d'Allemagne.<br />
Dumège, Honoré Renard, F. Hue, E gène Lagane, Victor Jat-<br />
P l P<br />
b i R ho Ti cier<br />
Ri-<br />
TOULOUSE, 26 mars 1848.<br />
A l'avenir, le Journal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, au lieu <strong>de</strong><br />
ne paraître que six fois par semaine, paraîtra tous<br />
les jours.<br />
Le prix <strong>de</strong> l'abonnement, à compter du 15<br />
mars, est réduit comme suit:<br />
Un an. Sic mois. Trois mois<br />
Pour <strong>Toulouse</strong>, 36 fr. 19 fr. 10 fr.<br />
Pour les départem., 42 22 12<br />
Pour l'Etranger, 48 25 14<br />
Les nouvelles <strong>de</strong> l'Italie septentrionale que nous avons reçues<br />
ce matin, confirment celles que nous avons données hier. Le<br />
mouvement se propage. Le roi <strong>de</strong> Sardaigne aurait été nommé roi<br />
<strong>de</strong>-Parme. (Voir Nouvelles d'Italie)<br />
Nous nous empressons <strong>de</strong> rectifier une erreur qui s'est glissée<br />
dans notre article <strong>de</strong> vendredi , relativement à une lutte qui<br />
s'est engagée dans l'enceinte du palais <strong>de</strong> justice entre un gar<strong>de</strong><br />
national en faction et un individu qui voulait pénétrer dans la<br />
salle. Nous avions dit que le gar<strong>de</strong> national avait eu , dans la<br />
lutte, son arme enlevée. Ce fait est inexact ; l'honorable citoyen<br />
a conservé son arme.<br />
SOUSCRIPTION POUR L'OUVERTURE D'UN CHANTIER DE TRAVAIL.<br />
(16e liste. - Secrétariat.)<br />
Dans la réunion qui a eu lieu au Capitole, le 23 mars, les souscriptions<br />
suivantes out été recueillies pour les chantiers <strong>de</strong> travail<br />
-<br />
Ont souscrit pour 355 francs, les élèves du Lycée.<br />
A souscrit pour 250 francs, M. Charles Viguerie oncle.<br />
Ont souscrit pour 100 francs : MM. Champreux, CasimirPlanet,<br />
Henri Saint-Jean Alfred d'Avisard, Antoine Mauléon, <strong>de</strong><br />
Pins, Charlesd'i-laumont, Léon Decamps.<br />
Ont souscrit pour 80 francs : MAI. Daguilhon-Pujol, avocatgénéral,<br />
Suares d'Almeyda.<br />
A souscrit pour 60 francs, M. d'Ai'bou Castillon.<br />
Ont souscrit pour 50 francs : MM. Rigues fières, Bou=quet,<br />
<strong>de</strong> Randal, André Alerly, G. Rives, Suau frères, Dulac, Dufour,<br />
Rouent-, Baudon, Amiel, avoué, Louis Pons, Auguste Careena.<br />
Ont souscrit pour 40 francs : NIAI. Geronis et Niariteau, Petit,<br />
juge <strong>de</strong> paix.<br />
A souscrit pour 35 francs , NI. Esnault.<br />
Ont souscrit pour 30 francs : MNI. Guillaume Lamothe, Causse<br />
fils, négociant, Fiancois Berthier, Barelly Dagras et Compe, Ras,<br />
F. Lacoinia, G. Juitlac, Mailhol fils, Bernady, prêtre du Sacré-<br />
Coeur, Pratviel.<br />
Ont souscrit pour 25 fr.: MM. Loubens, Maucel, Ch. Boyer,<br />
Pierre Milhès , imp. d'ass_, Alexandre Gary , Vert, Gary ,<br />
Auguste Marceille , Jean-Marie Lacroix , Bossus, Antoine Desloup<br />
neveu , Duplan, avoué, Gautier aîné , Macary , docteur<br />
mé<strong>de</strong>cin, Canet.<br />
Ont souscrit pour 20 fr. : MM. Cousin Mauvaisin , Ch. Fourca<strong>de</strong>,<br />
Ville, Tignol , Papis , docteur mé<strong>de</strong>cin, Pinel, B. Julien,<br />
entrepreneur , Pigneis, J.-J. Grèze , Niamy , capitaine <strong>de</strong> pompiers<br />
, Rousse aîné, Izarié , Ressayre , F. Jacotot , vannier ,<br />
Guinthert jeune, Durant, Semiglia , Bonnal et Gibrac, Cambolas,<br />
Guillaume Mazères, Marcel Poque.<br />
Ont souscrit pour 15 fr. : AMM. Courson Estra<strong>de</strong>, Talandier<br />
capitaine retraité (a souscrit déjà), F. Robert , G. Cannerau<br />
Dbs , Pomiés, F. Bonnefous, Fieux fils atné , Timbal-Lagrave,<br />
Bourrel , fabricant , Broustet, Douzon , Villars, Pech, Pradinet,<br />
Peyre, minotier, Ych,<br />
A souscrit pour 12 fr.: NI. Chamaison.<br />
Ont souscrit pour 10 fr. : l11M.Denot , Garros, épicier, Auguste<br />
Geraud, Benaben, Laforgue et Dufoureau, Brun jeune<br />
Michel, Raymond Lafont, Cazaux, Fageret , Louis Vestrepain,<br />
.Antoine Bardou, P. Lacassiu.<br />
Ont souscrit pour 10 fr. : MM. Amans Balan , Plammajou<br />
gouges ca<strong>de</strong>t, Migear, Charles Chopinet, Carolis, Duclot, Marty,<br />
Gauthier, avocat; Joseph Bernis, Jacques Perés, Joseph Virbés,<br />
Sancery, Villedieu Alexandre, Traverse , Gouget et Raynaud ,<br />
Peyre, pharmacien; Barbery, frères ; Bellegarrigue et Daller ,<br />
G. Durand, L. Lacoste, Doublé, J. Estève, Fournier, Chaubard<br />
François , F. Labonté , Cazaux , Gasc , Dangely Antoine , D-<br />
Latour, docteur-mé<strong>de</strong>cin ; Racaud, Bellecour, Balland Michel,<br />
Amiel , piquet Arnaud-Vidal , Pradère ca<strong>de</strong>t , Secat, Colson ,<br />
lieutenant-colonel en retraite; Bazier , Louis Castes, Huguenelle<br />
Lafforgue, Sales, Jougla, Ravel Pierre, Belloc, B. Pujos,<br />
Tisseire, Carrère, Darles jeune, Anduran, Bou<strong>de</strong>(, J.-R. Caussé,<br />
V. Dorliac, Theaux, receveur <strong>de</strong> l'enregistrement; Henri-Fortuné<br />
Négrier, Rivière , Picard , Berdier , Achille Pomarè<strong>de</strong><br />
,<br />
Emile Pomarè<strong>de</strong>, Dangely frères.<br />
lary, Nauzes, a a an, ra<strong>de</strong>ms, Mon c , iC u,<br />
vière, Saint-Martin jeune, Bourges, Rouch, Fagot, Lombard,<br />
T. Barateau, Jean-Baptiste Rabou, Labit, Jean Boivieux, l)ounadieu,<br />
Lacombe lits, B. Vidal, Verdies père, Canut, huissier<br />
Caste , employé à la mairie.<br />
Ont souscrit pour 5 fr. : MM. L. Fauré, Pierre Clavetou , J.-<br />
Ni. Vilespy, Nïontamal, Fonquernes, Robeynand, Castex , Germain<br />
Bouton, J. Vignes, Tajan dit Roger.<br />
A souscrit pour 3 fr.: AI. Jean-Marie Bigue.<br />
A souscrit pour 2 fr.: M. François Gazel.<br />
228 souscripteurs. Total , 5,082<br />
1092 souscriptions précé<strong>de</strong>ntes, 62,104<br />
13120 souscripteurs, Total , 67,186<br />
Erratum. - Dans la liste d'hier, au lieu <strong>de</strong> . Pagès , lisez<br />
Cazes , pour lui et sa famille.<br />
Deux souscriptions , sous le nom <strong>de</strong> M. H. Daran , ont figuré<br />
dans notre journal , l'une <strong>de</strong> 100 fr. dans notre supplément au<br />
numéro du 15 mars, l'autre <strong>de</strong> 25 fr. dans notre numéro du<br />
20. Nous sommes priés <strong>de</strong> faire connaître que celle <strong>de</strong>,100 fr.<br />
a été versée par M. Hippolyle Dirait.<br />
On lit dans la Gazette du Languedoc :<br />
M. Isidore Jauot , rédacteur en chef <strong>de</strong> l'Einancipalion, vient<br />
d'être nommé commissaire-général du gouvernement , pour les<br />
départemei ts <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'Ariége.<br />
ASSISES EXTRAORDINAIRES DE LA IITE-GARONNE.<br />
PRÉSIDENCE DE M. DE LA BAUME, CONSEILLER.<br />
AFFAIRE CECILE COMB<strong>ET</strong>TES.<br />
Accusation <strong>de</strong> viol et <strong>de</strong> meurtre contre Louis BONsFOUS (en religion,<br />
Frère LÉOT.4DE).<br />
Suite <strong>de</strong> l'audience du 24 mars.<br />
AI. le prési<strong>de</strong>nt : Après l'arrestation <strong>de</strong> Léota<strong>de</strong>, vous avez fait<br />
faire par les élèves une composition écrite pour parvenir à connaître<br />
ceux-qui avaient eu <strong>de</strong>s rapports avec lui dans la matinée?<br />
- R. Ce n'était pas une composition littéraire, c'était <strong>de</strong> simples<br />
renseignements ; je fis passer un frère dans les classes et je<br />
fis dire aux élèves <strong>de</strong> fixer leurs souvenirs par écrit. Je pourrai,<br />
du reste, vous faire voir quelques échantillons <strong>de</strong> ces rapports,<br />
ce ne sont pasiles compositions littéraires.- D. C'est inutile. Eh!<br />
bien , n'appelons pas cela Une composition littéraire ; mais n'aviez-vous<br />
pas compris qu'en faisant faire ces rapports par les<br />
élèves, vous vous exposiez à ce qu'ils fussent considérés par eux<br />
comme (les narrations, et qu'ils n'y missent <strong>de</strong> l'amour-propre,<br />
désirant être remarqués, et obtenir un prix <strong>de</strong> mémoire ? - R.<br />
Il fallait chercher <strong>de</strong>s renseignements ; on disait que nous entravions<br />
la marche (le la justice ; il y a même à cet égard une<br />
lettre du gar<strong>de</strong>-<strong>de</strong>s-sceaux......<br />
1). Laissons-là la lettre du gar<strong>de</strong>r<strong>de</strong>s-sceaux... Ne cherchez<br />
pas à la réfuter, parlez-nous <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> conscience. - R. Je<br />
dis d'abord que ces comptes <strong>de</strong>vaient être prêts le 14, et ensuite,<br />
je dis que je donnai jusqu'au 15 au matin. - D. Comment<br />
est-il possible que le fait <strong>de</strong> ces lettres n'ait été connu que<br />
10 mois après ? Vous avez provoqué <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> tous les<br />
frères et <strong>de</strong>s élèves, c'était vouloir faire comprendre que vous<br />
n'aviez pas perdu <strong>de</strong> vue un seul instant Léota<strong>de</strong>, dans la mail<br />
du 15, et vous oubliez un fait aussi capital que la lettre<br />
<strong>de</strong> conscience ! vous oubliez <strong>de</strong> dire que Léota<strong>de</strong> vous l'a remise<br />
lui-mêmele 15 au matin.<br />
D. Vous ne vous êtes rappelé la lettre <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> Léota<strong>de</strong><br />
, qu'après son arrestation ? - R. Certainement. - D. Et le<br />
23 avril , quand on l'interrogeait sur l'emploi <strong>de</strong> sa matinée<br />
vous n'avez pas parlé <strong>de</strong> cette circonstance ?<br />
M. le procureur-général : Mais votre déposition écrite donne<br />
l'emploi du temps <strong>de</strong>s frères et élèves ? - R. Pas du 15 avril.<br />
- D. Je vais lire votre déposition. R. '(Avec un signe <strong>de</strong><br />
résignation) : Je vous écoute.<br />
M. le procureur-général , vivement : Oui , vous m'écouterez<br />
et vous le <strong>de</strong>vez !<br />
Al' Gasc : M. le procureur général se méprend sur l'attitu<strong>de</strong><br />
du témoin.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Je crois , Me<br />
Ont souscrit pour 5 francs : MM. Barrere aîné , Lermiterie<br />
.Noaillan, Gaytou, Louis Vignes, Commenges, Gardès, Gailhac,<br />
Gasc , que ce serait une<br />
preuve <strong>de</strong> bon goût <strong>de</strong> ne pas prendre la défense <strong>de</strong> ce témoin.<br />
Me Gasc Je voulais faire observer quelesinlentions<br />
du témoin<br />
sont suspectées à tort.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Ce n'est pas<br />
l'accusé, et vous n'êtes pas chargé<br />
<strong>de</strong> sa défense. Ce serait montrer l'intimité<br />
du lien.<br />
Le frère Irli<strong>de</strong>: Je voulais dire tout-à-l'heure<br />
que j'avais donné<br />
l'emploi du temps <strong>de</strong> chaque jour ,<br />
mais pas spécialement du 15<br />
avril.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Il reste un fait à éclaircir. Avez-vous vu<br />
R- Peut-être <strong>de</strong>ux ou trois fois.<br />
souvent l'élève Laporte? -<br />
D. Vous étiez seul ? - R.<br />
Je crois que le frère Flori<strong>de</strong> s'y est<br />
trouvé quelquefois.-D.<br />
Dans quel but avaient lieu ces interrogatoires<br />
? - R. Afin <strong>de</strong> nous assurer si ce qu'il assez long-temps avec Léola<strong>de</strong>. Il s'y était trouvé avec d'autres<br />
élèves. - D. Il dit qu'il se rappellaitque c'était un jeudi, mais<br />
qu'il ne savait pas si c'était le 15 avril. Et ne lui avez-vous pas<br />
donné <strong>de</strong>s explications ? - R. Non. - D. Il dit que vous lui<br />
suggériez les ressources <strong>de</strong> la grand'messe , d'un jeudi pluvieux<br />
etc... - R. Non , monsieur. Il me ledit lui-même.<br />
On rappelle Laporte.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Laporte, quand avez-vous fait la déclaration<br />
par écrit ? - B. On m'avait dit <strong>de</strong> la faire, mais je ne la fis pas.<br />
- D. Qui vous dit <strong>de</strong> la faire ? - R. Le directeur. - D. On<br />
vous avait dit: N'oubliez pas votre déclaration et couchez-la par<br />
écrit ? - R. Oui.- D. Quand? - R. Deux mois avant la sortie.<br />
- D. (au frère Irli<strong>de</strong>) : Vous n'avez pas une note écrite du<br />
témoin ? -- R. Non. - D. (à Laporte) : Vous rappelâtes au<br />
frère directeur que le jour où se référait votre déclaration, c'était<br />
le jeudi 15 avril? -- R. Pas moi , c'était une autre fois. La première<br />
fois nous étions seuls...<br />
Le frère Irli<strong>de</strong> : Mais jamais (murmures).<br />
Ni. le prési<strong>de</strong>nt : Que le public s'abstienne <strong>de</strong> ces murmures<br />
ces manifesj,ations ont. leur inconvénient et leur danger. - (Au<br />
témoin) : Depuis la <strong>de</strong>rnière audience, quand ce jeune homme<br />
s'est présenté pour. le paiement <strong>de</strong> la taxe, quelles explications<br />
ont eu lieu entre vous? - R. J'étais désolé 'qu'il eût perdu les<br />
bons en,teignements qu'il avait recus; je lui dis que sa déposition<br />
<strong>de</strong>vant la justice avait été composée , dite d'une manière erronée,<br />
inexacts..-. Je lui rappelai que rien ne peut dispenser un témoin<br />
du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> dire la vérité.<br />
Al. le prési<strong>de</strong>nt : Cela est bien théoriquement. Mais ne l'avezvous<br />
pas traité <strong>de</strong> polisson, <strong>de</strong> drôle? - R. Non... J'ai dit seule-<br />
disait se rapportait<br />
à la vérité. - D.<br />
Quelle explication donait-il ? -- R. Il<br />
disait qu'un jour qu'il pleuvait... qu'il n'y avait pas en <strong>de</strong> promena<strong>de</strong><br />
, il avait été à la couture à neuf heures, et avait causé<br />
ment qu'il avait manqué à ses <strong>de</strong>voirs...<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : C'est çà... nous nous entendons.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Puisque le procès n'était pas fini , vous n'aviez<br />
pas le droit <strong>de</strong> lui dire qu'il s'était mal conduit vous <strong>de</strong>viez<br />
remettre au moins l'explosion <strong>de</strong> votre ressentiment jusqu'à<br />
preuve certaine ? - R. Je considère sa déposition comme nu<br />
faux témoignage. - D. Il n'est pas permis aux témoins d'incriminerainsi.<br />
Il a été sincère, au moins quand il a rapporté la<br />
manière dont vous l'avez traité. - R. C'est vrai, je lui ai fait <strong>de</strong>s<br />
reproches. - D. Avec les termes cités : drôle, polisson ? - R.<br />
Je De puis préciser les termes (on rit).<br />
L'élève Laporte : Après ma première déclaration , on me té,<br />
moigna plus d'égards ; mais avant j'étais souvent puni.<br />
La liste <strong>de</strong>s témoins à charge est épuisée.<br />
Ni. Caubet , juge d'instruction , est introduit.<br />
Un débat s'engage immédiatement sur le fait <strong>de</strong>s chemises essayées<br />
dans le cabinet <strong>de</strong> M. le juge d'instruction. Me Gasc prétend<br />
qu'il y a <strong>de</strong>s inexactitu<strong>de</strong>s dans les procès-verbaux. M.<br />
Gaussait , rappelé aux débats , déclare avoir essayé une chemise<br />
assez gran<strong>de</strong> , et qui permettait facilement <strong>de</strong> panser un vésicatoire.<br />
Cette chemise était sale , et fut mesurée avec les autres<br />
qui étaient propres ; elle s'est trouvée <strong>de</strong> la même gran<strong>de</strong>ur.<br />
NI. le prési<strong>de</strong>nt : J'ai à appeler votre attention sur d'autres<br />
faits; ainsi le procès-verbal constatant la saisie du linge chez<br />
les frères, porte que le sac qui le contient est entouré d'une<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> papier portant votre signature et celle <strong>de</strong> NIAI. Aumont<br />
et Boissooneau, et il se trouve au contraire qu'il est scellé d'une<br />
ban<strong>de</strong> portant seulement la signature <strong>de</strong> M. Lamarle.<br />
Me Gasc: Ainsi, je veux prouver qu'il n'est pas étonnant que<br />
quelques témoins aient commis quelques inexactitu<strong>de</strong>s, quand M.<br />
lejuged'instruction lui-même et les experts se trouvent en désaccord<br />
avec leurs propres procès-verbaux.<br />
AI. le prési<strong>de</strong>nt : Veuillez, Monsieur le juge d'instruction ,<br />
expliquer cela..<br />
AI. Caubet : Après <strong>de</strong> nombreuses .perquisitions, dans celle<br />
que nous fimes avec MM. Auraient et Boissonneau nous saisîmes<br />
le linge sale que nous déposâmes dans une salle qui servait <strong>de</strong><br />
greffe et <strong>de</strong> permanence chez les frères. Les pièces furent numérotées<br />
et enfermées dans un sac. Je fus ensuite interroger Jubrien et<br />
Léota<strong>de</strong> qui se trouvaient dans une autre pièce. Mes ordres ne<br />
furent pas suivis, et le sac fut même oublié; mais toutes les<br />
pièces numérotées furent retrouvées le len<strong>de</strong>main. Je l'envoyai<br />
chercher par un officier <strong>de</strong> police <strong>de</strong> confiance qui me le rapporta<br />
sous son manteau et qui me suivit partout. Si l'erreur que j'ai<br />
commise est nuisible à la défense, je la prie <strong>de</strong> croire qu'elle est<br />
involontaire.<br />
Me Gase : Ce n'est pas nous qui élevons <strong>de</strong>s doutes à ce sujet<br />
loin <strong>de</strong> là nous rendrons toujours justice à la loyauté <strong>de</strong> NI.<br />
le juge d'instruction.<br />
Un nouveau débat s'engage sur l'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échelles,<br />
dont l'une a été saisie, le 30 avril, et l'autre reproduite aux débats.<br />
Le témoin reconnaît celle qui fut saisie, comme celle qui<br />
s'adapte aux empreintes. Il reconnaît <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> couleur qui<br />
sont sur les branches. Cette échelle fut laissée à la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
Frères.<br />
NI Caubet déclare que les empreintes <strong>de</strong> pas lui ont paru résulter<br />
d'un piétinement qui paraissait fait par <strong>de</strong>s souliers. Il a<br />
pensé que l'échelle qui a servi à jeter le cadavre a pu être placée<br />
à l'angle du mur. Toutes les traces semblent l'indiquer.<br />
M' Gasc : Mais le procès-verbal <strong>de</strong> M. le juge d'instruction<br />
ne constate pas <strong>de</strong> piétinements.<br />
M. Caubet : Je me suis abstenu dans mon rapport <strong>de</strong> porter un<br />
jugement que <strong>de</strong>s experts seuls peuvent rendre.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Que veulent dire les mots et faiblement ? -<br />
-- R. Les traces étaient superficielles. - D. Pensez vous que ce<br />
piétinement ait été fait pour cacher les empreintes d'échelles ?<br />
- R. On a fait la vérification ; on a toujours pu détruire par ce<br />
moyen les empreintes d'échelles que nous apposions.<br />
Aie Gasc : M. le juge d'instruction a-t-il reconnu <strong>de</strong>s soaliars?<br />
- R. Oui, <strong>de</strong>s souliers <strong>de</strong> la maison.<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
Ni, Gasc : Mais les souliers <strong>de</strong>s frères ne portent bas <strong>de</strong><br />
xts<br />
Coi-rnès est rappelé Les déclarations <strong>de</strong> Al. le jugé u " msaction<br />
s'accor<strong>de</strong>nt avec les miennes. J'ai aussi vu un piétineent.<br />
L'audience est levée à 4 heures.<br />
Audience du 25 mars.<br />
A dix heures et <strong>de</strong>mie, l'audience est reprise.<br />
Bounhour, marchand <strong>de</strong> chevaux : Le 15 avril, au matin,<br />
M. Salinier m'a conduit chez les Frères, où nous sommes arrivés<br />
après huit heures sonnées. Nous entrâmes au !parloir ; un quart<br />
d'heure api è,, arrivèrent Vidal et Ru<strong>de</strong>l. Puis viril le fière Jubrien.lui<br />
parla-',mes, I. Salinier et moi, d'une jument qui<br />
était à vendre.<br />
Le témoin décrit la position qu'occupaient les diverses personnes<br />
qui étaient dans le parloir.<br />
Après avoir visité la jument, nous allâmes voir les vaches, puis<br />
nous sortîmes; neuf heures avaient alors sonné. Nous sommes<br />
restés à peu près une heure.<br />
D. Quand vous êtes entré dans le parloir, il n'y avait personne<br />
? - R. Oui, .Monsieur; Vidal et Ru<strong>de</strong>l sont entrés ensuite.<br />
D. Il va <strong>de</strong>s frères qui se rappellent tout, ce n'est pas étonnant,<br />
mais sons ? - R. On m'a appelé pour m'en faire souvenir.<br />
-- D. Qui vous a appelé ? - R. Un fière, je ne sais lequel. -<br />
D. Ce c'est pas quelques jours après le 15 avril, mais pins <strong>de</strong><br />
cinq trois après, que vous vous rappelez tout et vous fixez les<br />
heures, les minutes. Mais, voyez-vous, Ru<strong>de</strong>l et Vidai déclarent<br />
qu'il n'y avait personne quand ils sont entrés. De plus , jusqu'à<br />
l'audience d'aujourd'hui, Jubriena dit qu'il n'était pas venu. Les<br />
Frères oïl[ (lit qu'ils ne vous avaient pas vu. Maintenant, il est<br />
vrai, un d'eux le dit. - R. Mais , moi , je m'en souviens. Il y<br />
a une circonstance essentielle qui m'en fait rappeler ; c'est l'acci<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la jument ; je sais allé trois fois chez les Frères le 15<br />
avril. - D. Vous m'avez dit la première fois : voyous la <strong>de</strong>uxième<br />
et la troisième? Le témoin raconte avec détails les autres<br />
visites qu'il a faites le 15 avril dans l'établissement.<br />
D. La jument était-elle blessée <strong>de</strong> manière à tic pouvoirpas marcher.?<br />
-- R. i\aoi, je l'aurais laissé reposer <strong>de</strong>ux mois, avant <strong>de</strong><br />
la:faire travailler. - D. Dans votre déposition, ce qui surprend,<br />
c'est que votre mémoire ne se réveille qu'au mois d'octobre, c'est<br />
que vous vous souveniez alors <strong>de</strong>s moindres détails ? - R. Les<br />
circonstances avaient fixé les faits dans ma mémoire.<br />
M. le procureur-générai fait retirer le frère Jubrieu.<br />
Bounhour , n'avez-vous pas vu le frère Jubrien dans un autre<br />
endroit que le parloir , avant d'y entrer ? - R. Non. -<br />
D.- Dans votre première déposition vous fixiez les heures d'une<br />
manière plus positive; vous disiez je suis entré à 8 heures 10<br />
minutes ; nous avons été à: l'écurie à 8 heures et <strong>de</strong>mie , et nous<br />
avons quitté à 9 heures et <strong>de</strong>mie à peu près? - R. Je n'avais pas<br />
une montre à la main. - D. Et vous avez vu Vidai et Ru<strong>de</strong>l à 8<br />
heures 10 minutes, eux qui ne sont entrés qu'à 9 heures , près<br />
avoir <strong>de</strong>mandé l'heure à un homme , qui leur a répondu : 9<br />
heures viennent <strong>de</strong> sonner à St-Etienne.<br />
D. Vidai et Ru<strong>de</strong>l , vous n'avez pas vu le témoin Bounhour ?<br />
'lar<strong>de</strong>l et Vidal : Oh', non. - D. S'il y avait été, vous n'auriez<br />
pas pu ne pas le voir ? Ru<strong>de</strong>l : Le parloir n'est pas assez<br />
grand pour ça. - D. Voilà un témoin , Ru<strong>de</strong>! , qui na jamais<br />
menti , qui nous affirme être entré à 9 heures et n'avoir vu petsonne<br />
dans le parloir. Bounhour, vous dites aujourd'hui elle<br />
sorti à 9 heures et quelques minutes par une porte débouchant<br />
dans la rite Riquet; ces jeunes gens arrivant à 9 heures par la<br />
vue Riquet , n'est-ce pas là que vous les auriez rencontrés ? -<br />
R. Oh! non. (Avec chaleur". D'ailleurs je dis la vérité.<br />
D. L'énergie,quc vous mettez ne donne pas plus <strong>de</strong> vérité à<br />
vos paroles ; cela me prouverait tout au plus que vous recevez<br />
les inspirations <strong>de</strong> la maison, car là on en met aussi beaucoup<br />
d'énergie. - R. Je me souviens même que le frère Jubrien m'a<br />
touché au bras gauche pour m'emmener.-D. Au bras gauche..<br />
ait ! c'est fort , ce souvenir arrivant après six mois. - R. Enfin ,<br />
dans tout ça , N. Salinier dit comme moi. - D. Oh ! nous le savons<br />
bien , seulement il ne précise pas le jour ; il dit simplemen.<br />
qu'il g' a été avant son déjcûner.<br />
Aie Gasc : Il y a trois points qu'ils ne faut pas perdre <strong>de</strong> vue.<br />
Bounhour est allé le 15 avril chez les Frères , le jour où Vidal<br />
s'est trouvé dans le parloir...<br />
h1. le procureur-général Mais c'est là la question...<br />
AI, Gasc : Je pose simplement les faits : il y a ce fait que Bounhour<br />
s'est trouvé d ans le parloir, le jour où Vidal s'y est aussi<br />
trouvé....<br />
M; le procureur-général : Mais pas du tout , nous ne pouvons<br />
accepter cela comme un fait acquis; Vidal et Ratel disent<br />
ne pas avoir va le témoin. Vous n'avez donc pas le droit <strong>de</strong> dire<br />
que le fait est acquis.<br />
Me Gasc: Je n'ai pas 'dit un fait acquis; je pose ce fait, que<br />
Bounhour dépose qu'il s'est trouvé dans le parloir , lor_que Vidal<br />
y était lui-même; que c'est le 15 avril ; que ce jour-là même ,<br />
le fait important est la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la rencontre <strong>de</strong>s individus.<br />
L'heure est un fait accessoire. Je prie MM. les jurés <strong>de</strong> suspen<br />
dre leur jugement jusqu'après avoir entendu tous les témoignages.<br />
M. le procureur-général : Messieurs les jurés remarqueront que<br />
d'une part , Bounhour dit que ces jeunes gens étaient là ; <strong>de</strong><br />
l'antre, ces jeunes gens le nient. De plus, Bounhour dit qu'il<br />
est entré après 8 heures , qu'il est sorti à 8 heures 40 minutes<br />
d'autre part., les jeunes gens (sent leur arrivée à 9 heures<br />
passées.<br />
Voilà les faits: jetés pose tels qu'ils sont. Nous verrons si nous<br />
n'arriveronspas à prouver s'il y a erreur ou mensonge d'un côté.<br />
Bounhour : J'ai dit, quinze jours après le 1 s avril , à l'oncle<br />
<strong>de</strong> Vidal , que j'avais vu sou neveu.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt.- Nous sommes convaincus que vous avez vu ces<br />
jeunes gens; mais le doute reste pour les circonstances accessoires.<br />
il s'agit <strong>de</strong> faire coïnci<strong>de</strong>r l'heure <strong>de</strong> l'entrée et <strong>de</strong> la sortie <strong>de</strong><br />
Bounhour avec celle <strong>de</strong> l'entrée et <strong>de</strong>-la sortie <strong>de</strong> ces jeunes gens.<br />
lls'agit <strong>de</strong> savoir si par une malheureuse confusion , vous placez<br />
fans le parloir ce qui s'est passé dans la rue... Plus vous êtes<br />
affirmatif moins vous nous donnez <strong>de</strong> convictions.<br />
Bounhour : J'affirme que j'ai vu l'oncle <strong>de</strong> Vidal ; je lui ai<br />
lit que j'avais vit son neveu ; il m'a dit que ce jeune homme<br />
avait vu sortir la jeune fille.<br />
AI=Saint-Gresse: Il faut savoir si M. Salinier atTrrrera avoir<br />
vu au parloir Vidal et Ru<strong>de</strong>l. Ce fait établi sertira à fixer les<br />
heures.<br />
AI. le prési<strong>de</strong>nt : Messieurs les jurés , tenez pour sûr que si<br />
AI. Salirüer affirme le fait dont cri parle , la situation offrira toujours<br />
la mème difficulté ; celle <strong>de</strong> savoir qui se trompe : Bonnhorir<br />
et Saliuicr , ou Vidal et Ru<strong>de</strong>l. Vous apprécierez les cir-<br />
,<br />
,<br />
constances qui peuvent vous inspirer <strong>de</strong> la confiance. AI. le procu eut eau.: Failcs rert(rcr le<br />
frère 3ubriçn : Lejour<br />
où vous avez vu Iiouuh quel costume avait-il ? -<br />
uar au p arloir ,<br />
11. Je ne me rappelle par. D. Le frère<br />
lboueicn a déclaré que<br />
vous avez rencontré ni, pl=an au bas <strong>de</strong> l'escalier, au moment<br />
où vous alliez peser le pair ) ? - R. Je ne sais plus. -- D. C'est<br />
ga'Iban tort n'a jamaisvarié vous avez rencontré un Paysan; eh<br />
cn r.:<br />
! ce paysan n'était-il pa; s I;auulaour que vous avez unau<br />
vis Ru<strong>de</strong>l etVidal dans la cour <strong>de</strong> l a di l i gence qu i part<br />
<strong>de</strong> Lavaur<br />
Al. le procureur-général à Bounhour : Quel costume portiez- Nous parlâmes du malheur et ttu<strong>de</strong>l dit qu'il était dans la<br />
eus et, jour-la - R. Une blouse à carreaux. communauté ce jour-là. Vidal ajouta : oui, et j'ai vu cette petite<br />
bas<br />
et les corbeilles , et même elle sortit en passant <strong>de</strong>rrière moi.<br />
Comment peux-tu parler comme ça, reprit alors iiu<strong>de</strong>l, j'y étais<br />
comme toi, et'si c était vrai, j'aurais sa comice loi.<br />
Jacques Gasc, menuisier, e rencontré, quelques jours après<br />
l'éiénemcut , Vidal , qui lui a dit avoir vu sortir la petite , et<br />
pouvoir même décrire son costume.<br />
'<br />
d<br />
' M. Bouissac <strong>de</strong> Riyals<br />
e l escaliet r e non pas au parloir a i vu bouuhour au<br />
, propriétaire à Lavaur : J'ai vu Vidai<br />
? --. R J<br />
à Lavaur, il nie raconta qu'il avait vu une jeune fille appuyée<br />
parloir. - I). Iboncien, vous vous rappelez ce fait du paysan, -<br />
sur<br />
l'arc-boutant <strong>de</strong> là porte <strong>de</strong>s Frères et'qu'un instant après, il.<br />
Iboncien : Est-ce que je sais, moi?... Le frère a pesé le pain avec<br />
avait été obligé <strong>de</strong> l'aire un pas en avant pour la laisser sortir.<br />
moi, et voilà... - D. Enfin vous avez cu le paysan? - R. Si je<br />
Il<br />
me défini t sen costume et inc parla d'une robe <strong>de</strong> Castres et d'en<br />
l'ai vu, c'est qu'il y était le paysan. (Ilires). - mouchoir bleu à pastilles blanches. Il m'indiqua même la<br />
NI. te prési<strong>de</strong>nt renonce à intrroger le témoin et l'envoie à sa<br />
taille<br />
<strong>de</strong> la jeune fille. Je parlai <strong>de</strong> cette version <strong>de</strong> Vidai à 3J . Cau-<br />
p'ace.<br />
bel , substitut à Lavaur.<br />
M. Silirtier, propriétaire : .A la foire du trois d'avril , je fus M. le procureur-général : Pourquoi rte cherc63tes,tous pas à<br />
avecBouuhour pour voir un cheval à l'établissement <strong>de</strong>s frères, et confronter Ru<strong>de</strong>l avec Vidai ? -R. Je ne connais_ais pas Ru<strong>de</strong>l<br />
nous y restâmes quelque temps. Voilà tout ce que je puis affirmer, je n'avais entendu que Vidai lui-même.<br />
Je puis dire que le ne suis resté que le temps (le voir le cheval . A1. Barthe , prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> La-<br />
qui ne me convint pas à premièrevue , et qu'on tac toucha pas. vaur, a appris les révélations <strong>de</strong> Vidal et a su que Vidal était ap-<br />
Dix minutes au parloir , et le temps d'aller aux écuries , c'est à pelé à <strong>Toulouse</strong> pour déposer. Il a dit qu'il y aurait <strong>de</strong>s difficultés<br />
peu près une <strong>de</strong>mi-heure que nous sommes restés à l'établisse- à ce que ce jeune homme s'y rendit accompagné d'un frère.<br />
ment. - D. Quand vous -ètes entré au parloir les jeunes gens y M. Cauhet, substitut à Lavaur , dépose <strong>de</strong>s mêmes faits.<br />
étaient ? - R. Ils étaient quatre, et il n'y avait qu'un frère là.- Il a vu Vidal, le 17 avril , à Lavaur , et l'a engagé à se tendre<br />
D. Il y a là encore équivoque , et ce frère n'est pas le frère Na- à <strong>Toulouse</strong>, pour déposer;dcs faits qu'il avancait. Le témoin vit son<br />
varre?-- R. Oh! non. C'est uti frère très-fort.<br />
oncle, 141. le juge d'instruction Cauhet , le len<strong>de</strong>main<br />
Al I Gaic : il reste toujours un fait , c'est qu'à quclqu heure que<br />
, qui pa-<br />
q raissait déjà noir <strong>de</strong>s doutes sur la déposition <strong>de</strong> Vidal.<br />
Vidai ait été au parloir, M. Salinier l'a vu.<br />
M. Lugan Dclasalle a vu également Vidal et lui a entendu<br />
Ai. le proeureur-général : Ce n'est pus là ur, fait acquis. tenir les mornes propos.<br />
M' Gasc : C'est incontestable.<br />
MI. Milhès : Je fus prévenu par le rapport ordinaire qu'une<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : pardon, 51' Gase, il est clair que la défense jeune fille avait été trouvée morte dans le cimetière Saint-Aubin;<br />
regar<strong>de</strong> comme incontestable tout cc qui lui est favorable. MM, je ne m'y transportai pas d'abord , mais on vint me dire que le<br />
les jurés apprécieront les différentes dépositions.<br />
peuple se portait <strong>de</strong> ce côté, j-' me déterminai à m'y lransporterà<br />
M. le procureur-général donne lecture <strong>de</strong> la lettre que le mon arrivée ; j'y trouvai M. le juge d'instruction , AI le procu-<br />
frère Jubrieu a adressée à AL Salinier pour réclamer son té reur du roi qui avaient exploré le cimetière et qui se livraient<br />
moignage.<br />
à la même opération dans la maison <strong>de</strong>s Frères.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Maintenant, il est évi<strong>de</strong>nt que M. Salinier Me Gasc : Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai au témoiu quelle a été l'impression<br />
et Bounhour ne sont pas d'accord sur les heures. Il résulterait qui lui fut laissée par la vue <strong>de</strong> la position du cadavre<br />
cependant qu'ils auraient quitté le jardin à 9 heures ou 9 heu- R. J'avoue que l'idée ne me vint pas que le crime eût été<br />
res quelques minutes. Ce qui ne rendrait pas impossible la pré- commis chez les Frères. Je ne vis rien sur les parois <strong>de</strong>s murs<br />
sence <strong>de</strong> Jubrien à 9 heures 1/4 au vestibule, c'est-à-dire à l'en- qui indiqult qu'on avait jeté un cadavre , mais je n'avais pas<br />
trée <strong>de</strong> Conte.<br />
vu le mur du côté du jardin <strong>de</strong>s Frères; <strong>de</strong>puis, les investigations<br />
Me Gaze : Mais il y a un fait qui domine tout, c'est la rencon- auxquelles s'est livrée la justice, ont singulièrement modifié mon<br />
tre <strong>de</strong> M. Salinier et <strong>de</strong> Vidal et Ru<strong>de</strong>l au parloir.<br />
opinion , et aujourd'hui je crois que le crime a été commi-- dans<br />
M. le procureur-général : Toujours selon la défense. N'empié- l'établissement.<br />
tons pas sur la discussion.<br />
AI. Biraguet fait une déposit icn sans importance.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Faites venirr Bounhour.-D. Comment êtes- Aie Rameau : Une personne a entendu dire que le témoin n'a<br />
vous sûr qu'il fût neuf heures quand vous étiez dans l'écurie pas retiré son fils du pensionnat ,<br />
<strong>de</strong>s frères. - R. (Hésitant) Parce que je l'ai vu en rentrant<br />
parce qu'on l'avait prié <strong>de</strong> l'y<br />
laisser.<br />
chez moi. (Rires). - D. C'est votre seul renseignement... Je AI. le prési<strong>de</strong>nt r Qui a tenu ce propos?<br />
crois que nous n'obtiendrions rien <strong>de</strong> plus sur cet inci<strong>de</strong>nt. Il hie Rumeau : Mme Trouilhet...<br />
reste tout-à,fait à l'appréciation <strong>de</strong> MM. les jurés.<br />
Mme Trouilhet : Il m'a parlé <strong>de</strong> l'intention où il était <strong>de</strong> retirer<br />
M. Dessort , noiai:e à Ustou (Arige) , entendu pour la pre- son fils <strong>de</strong> l'établissement ;<br />
mière fois : Je vins dans la première quinzaine d'avril à Tou-<br />
trois mois après je m'étonnais qu'il<br />
n'eût pas fait cela ; alors il me dit :<br />
louse pour acheter un cheval. Le 14 avril , je rencontrai Boun-<br />
on m'a prié <strong>de</strong> le laisser<br />
heur qui me donna ren<strong>de</strong>z-vous pour le len<strong>de</strong>main. Le 15<br />
jusqu'après le procès; on a d'ailleurs diminué le prix <strong>de</strong> la pen-<br />
, vers sien.<br />
m'di , nous allâmes ensemble au noviciat , nous visitàmes l'éta-<br />
M. Biraguet : Je ne me rappelle pas cela. Je n'ai pas tenu<br />
blissement ; puis nous trouvâmes un frère qui nous mena à l'écu-<br />
ce<br />
propos.<br />
rie. Nous examinâmes la jument qui était blessée ait genou ; je<br />
la montai ;<br />
AI- Gasc : C'est la belle-smur <strong>de</strong> Ct)mlrettes.<br />
arrivée sur l'allée Lafayette , elle s'abattit et me<br />
lithographia sur la boue (rires) ; il fallut la ramener par la bri<strong>de</strong><br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : Oui , MM. les jurés apprécieront.<br />
à l'établissement, où nous arrivâmes vers <strong>de</strong>ux heures. On me<br />
Af. Biraguet fils du précé<strong>de</strong>nt témoin , âgé <strong>de</strong> 17 ans : J'ai<br />
<strong>de</strong>manda une in<strong>de</strong>mnité , je refusai <strong>de</strong> la donner parce que<br />
vu le 15 avril le frère Léota<strong>de</strong> dans la couture ; j'allais faire<br />
raccommo<strong>de</strong>r ma tunique.<br />
j'avais pris la jument à l'épreuve. J'étais désolé, démoralisé <strong>de</strong><br />
n'avoir pu faire cet achat , et je partis à cinq heures du soir par<br />
Briol, interrogé sur ce fait , ne se rappelle rien.<br />
la diligence.<br />
M. Biraguet fils , ne se souvient pas d'être allé chez Ms'-<br />
Trouilhet.<br />
D. Pensez-vous que cette jument aurait pu faire un voyage D. Vous avez écrit votre déposition ?<br />
le len<strong>de</strong>main ? - R. Elle au: ait pu le faire , mais difficilement ;<br />
- R. Non , j'étais stir<br />
il y avait <strong>de</strong> la cruauté à la forcer à ce voyage. - D. Comment<br />
<strong>de</strong> bien m'en souvenir. - D. .Mais on vous l'a recommandé ? -<br />
R. Oui.<br />
fixez-vous la date au 15? - R. Je sus par les journaux qu'on Ale Rumeau : Je voudrais savoir si<br />
soupçonnait un frère <strong>de</strong> l'établissement. Cela a taxé mes sou-<br />
le témoin n'a pas<br />
eu une<br />
venirs.<br />
conversation avec un ouvrier <strong>de</strong> M ' Trouillet.<br />
Le témoin : Je ne me rappelle pas.<br />
M. le procureur-général : N'avez-vous rien reçu qui pût fixer hie Rumeau : MIDe Trouillet pourrait donner <strong>de</strong>s<br />
ces souvenirs ?<br />
renseignements.<br />
Aime T'ouille( : Ce jeune homme a causé avec<br />
Le témoin r J'ai reçu une lettre du frère Jubrien , où il me<br />
un ouvrier <strong>de</strong><br />
chez aloi , et liai a dit qu'il en savait plus qu'on ne<br />
disait : J'ai presque perdu la mémoire , dites-moi donc le jour<br />
croyait<br />
que, si le prési<strong>de</strong>nt le pressait trop , et<br />
, il le<br />
et l'heure <strong>de</strong> votre visite à l'établissement. Je lui ai répondu que<br />
dirait. Et il a ajouté<br />
qu'étant le soir du 15 avril dans la chapelle<br />
j'y avais été le 15 , et comme je ne savais pas le nom du frère<br />
avec un frère, en<br />
train d'arranger <strong>de</strong>s fleurs pour le mois <strong>de</strong> Marie<br />
qui m'avait guidé ,<br />
, j'ai donné son signalement.<br />
ils avaient entendu<br />
du bruit dans le jardin.<br />
M. le procureur-général : Oui , c'est vrai. Je suis surpris D. Vous enten<strong>de</strong>z, témoin? -R. Je ne nie rappelle pas bien.<br />
même , en le lisant , <strong>de</strong> le voir aussi précis , pour une personne - D. C'est clair; vous avez dit, que vous étiez dans la<br />
que vous n'aviez vue qu'une seule fois ; je lis : 38 à 40 ans chapelle<br />
, avez un frère ? - B. Ce n'est pas moi, je l'ai<br />
taille 70 à 72 centimètres , teint pâle , cheveux noirs... Après<br />
entendu dire par<br />
les élèves. - D. Selon vous, c'était un bruit suspect, puisque<br />
six mois , c'est singulier.<br />
vous en parliez à cet ouvrier. Voyou., dites toute<br />
Le témoin , avec mo<strong>de</strong>stie : Comme on liait poète , cri naît votre âgé on peut subir <strong>de</strong>s influences,<br />
votre pensée; à<br />
mais on ne doit pas<br />
observateur. (Rire général).<br />
aimer à mentir? - R. Eh bien ! J'ai entendu dire qu'il<br />
A1. le prési<strong>de</strong>nt r C'est une prédisposition spéciale... Vous n'a- eu du bruit. - D. Vous vous êtes y avait<br />
exprimé autrement avec<br />
vez pas comparu aux premiers débats , maigri; l'assignation qui ouvrier. Comment s'appelle cet ouvrier<br />
cet<br />
vous a été envoyée , quel en est le motif ? - R. J'étais absent , Aime Trouillet : Forobert.<br />
je n'ai vu l'assignation qu'à mon retour et j'ai été peiné <strong>de</strong> A]. le prési<strong>de</strong>nt : J'ordonne,<br />
l'arrêt prononcé contre moi. - D. Il n'y avait pas intention chez<br />
en vertu <strong>de</strong> mon pouvoir<br />
crétionnaire , que Forobert<br />
dissoit<br />
appelé immédiatement<br />
vous <strong>de</strong> vous y soustraire? -- R. (avec dignité) : Oh ! monsieur le débats.<br />
aux<br />
prési<strong>de</strong>nt, je connais trop mes <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> citoyen.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt, au témoin<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : La Cour rapporte l'arrêt <strong>de</strong> défaut prononcé<br />
r Tout le mon<strong>de</strong> était couché<br />
o-n entendit ce bruit? q-uand<br />
contre le témoin aux assises-du mou <strong>de</strong> février.<br />
- R. Ou'éi. - D. A quel]<br />
ton? -R. A 8 heures. heure recouche<br />
L'audience est levée à midi et reprise à midi et <strong>de</strong>mi.<br />
-D. Ctait après 8 heures alors ?<br />
Ni. Plassan, pharmacien, s'est rendu au cimetière le 16 avril.<br />
Mais... je ne sais pas au juste. Il.<br />
- D. Ali !... Et quel est ce fière<br />
Il n'y avait personne ci' ce moulent autour du cadavre.<br />
qui arrangeait <strong>de</strong>s fleurs dans la chapelle?<br />
gicè<strong>de</strong>. (Sourires).<br />
- C'est le frère Eue-<br />
On rappelle Raspaud, qui n'a pas vu le témoin.<br />
Le fière Irli<strong>de</strong> r<br />
M. Plassan : Je connais Raspaad, je ne l'ai pas aperçu. J'ai<br />
Il est dans l'établissement.<br />
D. Au témoin r Est-ce ce frère<br />
touché les branches <strong>de</strong> cyprès à l'angle du - mur, en les soulevant<br />
qui vous a dit avoir<br />
<strong>de</strong> bas en haut.<br />
bruit ? - R. Non, les élèves le disaient.<br />
entendu du<br />
D. Il ne l'a pas dit ?<br />
MM. Gaussait et Ressayre, rappelés, disent qu'ils ont vu sur<br />
- R. Pas à moi. - D. Pourquoi<br />
vous à Forobert : si le prési<strong>de</strong>nt m'inquiète disiez-<br />
les branchés <strong>de</strong> cyprès <strong>de</strong>s traces d'un abaissement <strong>de</strong> haut R. Personne ne me l'avait trop, je le dirai ?<br />
en bas. NI. Plassan, d'après ces témoins, n'a pu rien changer à<br />
dit. - D. Et <strong>de</strong><br />
l'état <strong>de</strong>s lieux.<br />
avez arrêté <strong>de</strong> cacher quelque chose à vous_même vous,<br />
la justice. -<br />
monsieur. - D. Tout à l'heure, nous - R. Noir,<br />
Ai. Raynaud, entrepreneur, fait une déposition sans intérêt. Forobert. vous confronterons avec<br />
-<br />
Il dit seulement, sur l'interpellation <strong>de</strong> Ale Gasc, qu'il avait fait Le frère Inglebert : Le frère Léota<strong>de</strong><br />
planter le piquet en bois blanc sur le mur <strong>de</strong> la rue Riquet, une une maladie caractérisée par <strong>de</strong>s évacuations m'a dit qu'il avait eu<br />
vingtaine <strong>de</strong> jours avant l'événement,<br />
tes.sanguinolen-<br />
Jean Noë, maçon : Quinze ou vingt jours avant l'événement il a Ni. le prési<strong>de</strong>nt: A quelle époque ?<br />
planté ce piquet en bois blanc. il a vu la petite couchée sur le naval. - D. Mais Léota<strong>de</strong> qui a signalé<br />
-. R. Vers la fin du carte<br />
côté droit; il était 7 heures et <strong>de</strong>mie.<br />
parlé.<br />
ce propos, n'en a pas,<br />
M. Gaussail, consulté par'hs. le procureur-général, ne pense 1 éota<strong>de</strong> : Je vous en ai parlé, ici,<br />
aux précé<strong>de</strong>nts débats.<br />
pas que la plantation du piquet ait pu donner lieu aux dégrada- M. le prési<strong>de</strong>nt . Oui, c'est vrai,<br />
tions qu'on a observées sur le mur.<br />
témoin et la mort <strong>de</strong> M. Lafont, car<br />
mais vous avez attendu le.<br />
M. Bonhomme, <strong>de</strong> Lavaur ce n'est qu'à la mort <strong>de</strong><br />
: Le il avril à trois heures je M. Lafont que vous avez dit eu avoir parlé au frère Inglebèrt.<br />
- D, Vous n'aviez donc qu'un confi<strong>de</strong>nt. Si vous en<br />
<strong>de</strong>ux, nous nous serions fait un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> les aviez eu,<br />
frère Inglebert :) précisez bien l'époque.<br />
entendre. (Ait<br />
- B. Je crois lui<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
t r<br />
avoir dit : cher frère, c'est peut-être le maigre du carême. -<br />
D. Comment cela pouvait-il être le maigre du carème ? vous<br />
avez dit que c'était à la fin du carnaval... - B. Oui, j'étais sorti<br />
<strong>de</strong> l'infirmerie, j'allais quelquefois m'informer <strong>de</strong> sa santé.<br />
Un juré indisposé <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'audience soit interrompue...<br />
L'audience est reprise 10 minutes après.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt : L'un <strong>de</strong> MM. les jurés étant subilemeut indisposé,<br />
nous sommes forcés <strong>de</strong> renve,er l'audience. Nous espérons<br />
n'avoir pas à procé<strong>de</strong>r à son. remplacement , vu surtout<br />
le repos qu'il pourra prendre <strong>de</strong>main dimanche.<br />
La séance est renvoyée à lundi.<br />
St-Girons, 24 mars 1848.<br />
Le comité électoral s'est constitué à St-Girons ; il se compose<br />
<strong>de</strong>s citoyens dont les noms suivent :<br />
Bouzan, avocat, prési<strong>de</strong>nt; Cahors, mé<strong>de</strong>cin; Faur, neveu<br />
avocat , vice-prési<strong>de</strong>nts ; Rouaix , avoué; François Boué, lils<br />
Peyruzat , avoué ; Surre aîné , secrétaires ; Ferrié Baltazar<br />
banquier; Rouaix, huissier; Sourit (Alexis), pharmacien; Jalbert<br />
aîné, plâtrier; Vignes aîné , ébéniste; Sentiguan (Paul) ,<br />
négociant ; Rires, huissier ; Ainilha.5 aîné, marchand <strong>de</strong> cuirs;<br />
Cassè<strong>de</strong>, négociant; Signoretainé, père, propriétaire ; Bourges,<br />
percepteur ; Soucis , juge <strong>de</strong> paix ; Merle , marchand <strong>de</strong> vin<br />
Boué Réné, relieur; Rou<strong>de</strong>ille (Augustin), notaire; Despouy<br />
avoué ; Franc, adjoint au maire.<br />
Les membres du comité électoral ne négligent rien pour<br />
remplir la lâche qu'ils se sont imposée volontairement, par esprit<br />
<strong>de</strong> patriotisme et dans l'intérêt <strong>de</strong> la cause républicaine. Leur<br />
nomination qui n'était que provisoire a été sanctionnée par la<br />
population <strong>de</strong> St-Girons , qui a accueilli avec enthousiasme le<br />
choix qu'on avait fait et qui a couvert d'acclamations les noms<br />
<strong>de</strong> tous les membres qui ont été appelés par M. Dupré, maire<br />
provisoire, qui présidait l'assemblée.<br />
- Les attroupements qu'on avait remarqués dans les forêts<br />
domaniales et communales <strong>de</strong> l'arrondissement <strong>de</strong> St-Girons,<br />
grâce aux efforts et au dévouement <strong>de</strong>s citoyens Rouaix , souspréfet<br />
provisoire , et Boixo , inspecteur à St-Girons , secondés<br />
par les soinseempressés <strong>de</strong>s'citoyens Colomès , sous-inspecteur <strong>de</strong>s<br />
forêts à St-Liront; Kalb, .gar<strong>de</strong> général à Castillon; et Ailhaud,<br />
gar<strong>de</strong> général à Seix , ont presque cessé; il faut espérer quoir<br />
leur dévouement ne restera pas sans effet , et que les belles forêts<br />
<strong>de</strong> nos Pyrénées seront bientôt à l'abri <strong>de</strong> toute dévastation.<br />
Le 23 mars courant, le tribunal civil <strong>de</strong> Carcassonne , réun<br />
dans la chambre du conseil , en assemblée générale, pour procé<strong>de</strong>r<br />
à l'installation <strong>de</strong> M. Fages, ancien bâtonnier <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>s<br />
avocats près le même tribunal , nommé commissaire du gouvernement<br />
au méme siège , est entré en séance solennelle à midi<br />
précis , sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Birotteau.<br />
M. Soulé, premier substitut, a requis la lecture <strong>de</strong> l'arrêté <strong>de</strong><br />
nomination. Cette lecture faite, le tribunal a installé M. Fa-es<br />
dans ses fonctions.<br />
Les avocats et les avoués en robe ont assisté à celte cérémonie.<br />
M. Fages, qui avait été nommé procureur du roi en août<br />
1830 et <strong>de</strong>stitué peu <strong>de</strong> temps après à cause <strong>de</strong> ses opinions politiques,<br />
était un avocat très-occupé et recommandable , sous<br />
tous les rapports. Il emporte, en quittant le barreau, les regrets<br />
et les sympathies <strong>de</strong> tous ses confrères. Tout l'arrondissement <strong>de</strong><br />
Carcassonne a applaudi à cette nomination. Des choix semblai<br />
blables honorent la magistrature.<br />
- L'organisation <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> nationale , à Carcassonne, se<br />
poursuit avec autant d'ordre que d'activité. Li plupart <strong>de</strong>s compagnies<br />
ont nommé leurs chefs, et les armes se distribuent aux<br />
citoyens que l'on sait capables <strong>de</strong> n'en faire qu'un utile et pro<br />
<strong>de</strong>nt usage.<br />
Aux habitants <strong>de</strong> l'arrondissement <strong>de</strong> Limoux.<br />
Citoyens,<br />
Ce n'est pas sans un secret orgueil que vous avez vu le gouvernement<br />
provisoire faire tomber son choix, pour le commissariat<br />
du dcpartement, sur un éminent citoyen dont le nom est<br />
particulièrement chéri dans nos contrées. Ami du peuple, sorti<br />
<strong>de</strong> ses rangs, il a voulu s'adjoindre, pour cet arrondissement, un<br />
autre enfant du peuple, le fils d'un cultivateur. J'ai cru <strong>de</strong>voir<br />
répondre provisoirement à celte marque <strong>de</strong> haute confiance. Saris<br />
doute, le moment est difficile, les ouvriers ont une crise ds quelquesjours<br />
à traverser; nous emploirons tout notre pouvoir à alléger<br />
leur souffrance. Nous avons provoqué déjà l'établissement <strong>de</strong> chantiers<br />
<strong>de</strong> travaux communaux sur tous les points <strong>de</strong> l'arrondisse.<br />
ment. Pour notre chef-lieu, nous avons résolu, avec les autorités<br />
municipales, <strong>de</strong> faire un appel au patriotisme et à la générosité<br />
<strong>de</strong>s citoyens aisés pour fournir, pendant quelques jours encore,<br />
la subsistance, par le travail, aux ouvriers <strong>de</strong> la ville.<br />
D'autre part, un vote solennel se prépare.<br />
Citoyens, vous êtes tous également convoqués pour le 9 avril<br />
vous allez user <strong>de</strong> cette égalité politique que nous venons <strong>de</strong><br />
conquérir. De votre vote dépend le salut <strong>de</strong> la République. I7nissez-vous,<br />
concertez-vous, et que la voix du peuple proclame<br />
pour ses représentants les citoyens les plus éclairés, mais surtout<br />
les plus fermes, les plus probes et surtout les plus dévoués à la<br />
République.<br />
Vous comprenez tous que pour prépa.er et consommer ce<br />
grand uvre, l'ordre et la tranquillité publique sont indispensables.<br />
Vous me pr;tercz, j'ose l'espérer, le morne concours que<br />
la commission provisoire a obtenu <strong>de</strong> vous, et nous traverserons<br />
sacs secousses, la gran<strong>de</strong> épreuve <strong>de</strong>s élections générales.<br />
Vive la République !<br />
Le commissaire du gouvernement, pour l'arrondissement<br />
<strong>de</strong> Limoux,<br />
FRANC, avocat.<br />
Montauban, 24 mars.<br />
M. Xavier Sauriac est arrivé aujourd'hui It Montauban, porteur<br />
(le pouvoirs <strong>de</strong> M. Ledru-Ioollin, qui le constituent commissaire<br />
du département <strong>de</strong> Tarir-et-Garonne, et d'un arrété <strong>de</strong><br />
M. Joly qui continuait à la commission départementale les fonctions<br />
<strong>de</strong> conseil <strong>de</strong> préfecture et <strong>de</strong> conseil général.<br />
La commission départementale n'a pas cru <strong>de</strong>voir accepter cette<br />
nouvelle position, et blle a donné sa démission pure et simple.<br />
Un <strong>de</strong>s membres, Ml. Mary-Lafon, était absent et le secrétaire,<br />
AI. Sesquières, a été nommé secrétaire.général du nouveau<br />
commissaire par M. Joly.<br />
hiAi. Jutes Vialètes et Defrance ont également donné leur dé-<br />
Mission <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> la commission municipale.<br />
(Courrier <strong>de</strong> Tarn et-Garorate).<br />
5<br />
Bor<strong>de</strong>aux , 24 mars.<br />
Quelques clubs républicains <strong>de</strong> notre ville se sont réunis hier,<br />
- Ont été nommés .<br />
Conseiller à la Cour <strong>de</strong> cassation, AAl,batucci , conseiller<br />
à <strong>de</strong>ux heures , dans l'établissement <strong>de</strong> Vincennes. De là , ils se<br />
sont dirigés vers la préfecture. Plusieurs <strong>de</strong> leurs délégués se<br />
à la Cour d'appel <strong>de</strong> Paris<br />
, en<br />
Montjau<br />
remplacement<br />
, démissionnaire <strong>de</strong> AI. Madier <strong>de</strong><br />
sont détachés et ont été reçus par 1I. le commissaire du gouver-<br />
;<br />
nement, auquel ils ont adressé les paroles suivantes<br />
Conseiller à la Cour d'appel <strong>de</strong> Paris<br />
si<strong>de</strong>nt du Tribunal <strong>de</strong> la Seine. , M. Barbon ,<br />
« Citoyen<br />
, en remplacement <strong>de</strong><br />
vice-pré-<br />
tucci , appelé à d'autres fonctions. M. Abba_<br />
Nous vous parlons au nom <strong>de</strong> la démocratie , organisée en<br />
huit comités républicains réunis.<br />
- On assure que la salle <strong>de</strong>stinée aux délibérations<br />
» Une démonstration violente a cri lieu contre l'autorité du semblée constituante ne sera pas prèle pour <strong>de</strong> l'As-<br />
le 20 avril<br />
gouvernement provisoire <strong>de</strong> la République.<br />
chain , et que c'est là une <strong>de</strong>s causes probables pro-<br />
<strong>de</strong> l'ajourne-<br />
» Cet acte anarchique accuse,dans ceux qui l'ont fait ,<strong>de</strong>s ment <strong>de</strong>s élections que tout le mon<strong>de</strong> pressent. Néanmoins<br />
idées rétrogra<strong>de</strong>s ou fédératives.<br />
plus gran<strong>de</strong> activité est déployée dans la construction <strong>de</strong> la<br />
l'édifice<br />
Nous venons protester contre cette manifestation , et dé- provisoire. Les tapissiers s'occupent aussi <strong>de</strong>s banquettes<br />
, <strong>de</strong>s<br />
clarer que notre concours ne fera jamais défaut au gouverne- tapis et <strong>de</strong> la décoration <strong>de</strong>s tribunes dans laquelle on retroument<br />
<strong>de</strong> la République française , une et indivisible. »<br />
v°eia, dit-on , un mélange aux couleurs nationales.<br />
Le commissaire du gouvernement a remercié les délégués <strong>de</strong> - On annonce qu'un comptoir national dans le genre <strong>de</strong> celui<br />
la démarche qu'ils faisaient, et leur a promis , sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Paris va être ouvert à Alger.<br />
qui lui en avait été faite, que la gar<strong>de</strong> nationale bor<strong>de</strong>laise entière<br />
allait être organisée - La chapelle du palais <strong>de</strong>s Tuileries<br />
et armée sans retard.<br />
, qui n'a subi aucune<br />
dévastation<br />
A la sortie <strong>de</strong> la préfecture , qui a été respectée dans toutes ses parties, sera<br />
, les membres <strong>de</strong>s divers clubs se<br />
sont rendus sur les Quinconces et<br />
rendue au culte dimanche prochain. La<br />
ré sont séparés dans le plus<br />
messe y sera célébrée<br />
pour les mala<strong>de</strong>s qui<br />
grand calme. On évalue à 1,600 , au nombre <strong>de</strong> soixan'c<br />
environ , le nombre <strong>de</strong>s mem-<br />
, ont été admis à<br />
bres qui composaient<br />
l'hospice <strong>de</strong>s Invali<strong>de</strong>s<br />
cette réunion.<br />
civils, ainsi que pour tout le personnel <strong>de</strong><br />
ce nouvel établissement.<br />
- Pendant l'avant-<strong>de</strong>rnière nuit, les marins <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> na- Par l'ordre clé M. le<br />
tionale se sont portés<br />
capitaine Saint-Amand , commandant<br />
rue Lagrange, dans nue propriété où s'é- militaire du palais<br />
taient réfugiés <strong>de</strong>s individus<br />
, toutes les mesures ont été prises ii cet effet.<br />
prévenus <strong>de</strong> faire partie d'un groupe<br />
d'émeutiers, poussés par <strong>de</strong>s impru<strong>de</strong>nts qui ne réfléchissent<br />
- M. Ladoucette, ex-député <strong>de</strong> la Muselle, ancien préfet <strong>de</strong><br />
l'Empire, vient <strong>de</strong><br />
point que l'ordre est la conséquence du travail<br />
mourir.<br />
et <strong>de</strong> la liberté.<br />
Il avait atteint sa 76° ancrée.<br />
Vingt-une arrestations ont été opérées, et, nous avons le re- - Plusieurs journaux publient un rapport adressé par AI.<br />
gret <strong>de</strong> le dire, dans ce nombre se trouvent <strong>de</strong>ux individus âgés<br />
Boucly ancien procureur du roi, à M. Ilébert, gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux,<br />
<strong>de</strong> douze ans, un <strong>de</strong> treize, un <strong>de</strong> quatorze, trois <strong>de</strong> quinze ,<br />
relativement à <strong>de</strong>s soustraction; <strong>de</strong> livres précieux et <strong>de</strong> rnanus-<br />
<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> seize, trois <strong>de</strong> dix-sept, un <strong>de</strong> dix-huit et trois <strong>de</strong> dixcrils<br />
imputées à M. Libri, membre <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong>s sciences.<br />
neuf.<br />
Dès que le commissaire du gouvernement près le tribunal <strong>de</strong><br />
Voici <strong>de</strong> plus les titres qui recomman<strong>de</strong>nt.à la bienveillance<br />
la Seine, M. Landrin, a eu connaissance dLa inculpations qui<br />
publique huit <strong>de</strong> ces individus: Alphonse Benoît, libéré pesaient contre Al. Libri, il du pé-<br />
a requis qu'il fût procédé à une<br />
nitencier Saint-Jean, quinze ans; François Amen I, dix-huit<br />
information qui été confiée à M. flatton , Juge d'instruction. 011<br />
ans, vagabond libéré; Ber trand Dubosc, trois fois repris <strong>de</strong><br />
assure que les <strong>de</strong>ux magistrats ont opéré aujourd'hui une per-<br />
justice pour vol, vingt-huit ans; Hippolyte Petit, repris <strong>de</strong>jusquisition d'abord dans le logement occupé à la Sorbonne<br />
tice pour vol, dix-sept ans; Mathurin Viellet, Libri<br />
par M.<br />
, vivant en état <strong>de</strong><br />
et ensuite chez une personne impliquée dans la poursuite<br />
vagabondage <strong>de</strong>puis un an et porteur d'un passeport avec secours<br />
comme complice <strong>de</strong> la spoliation <strong>de</strong> nos bibliothèques M. Libri<br />
<strong>de</strong> route; Jean Clochard, six fois repris <strong>de</strong> justice, dont trois<br />
a, dit-on, quitté Paris <strong>de</strong>puis quinzejours, après avoir fait enle-<br />
fois pour vol, quarante-huit ans; Jean Hugon, vingt-sis ans,<br />
ver sa bibliothèque. Toutefois, on prétend que la perquisition a<br />
repris <strong>de</strong> justice pour vol; Chilien Ribcro, âgé <strong>de</strong> dix-sept amené la saisie <strong>de</strong> pièces qui prouvent les<br />
ans,<br />
soustractions imputées<br />
déjà arrété pour vagabondage à M. Libri<br />
plusieurs fois, et remis au consul<br />
, et qui donnent l'espoir <strong>de</strong> retrouver la plupart <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> sa nation le t 7 <strong>de</strong> ce mois.<br />
manuscrits détournés.<br />
Nous <strong>de</strong>mandons à nos braves et honnêtes ouvriers s'ils ne<br />
On ajoute que M. Hatton, juge d'instruction , a ensuite dé-<br />
sonut s d' pact, e cerné <strong>de</strong> nombreuses commissions rogatoires qui ont été expé-<br />
rogipras <strong>de</strong>osffee Troés nuver iées particulièrem<br />
u<br />
leur probité n'a pas à d<br />
nen paareilreilleconct ompagtnsi ie.<br />
Auxerre P t' ' G<br />
ent àMontpellier, à t arpentras , à Tro}'es, à<br />
a o ers, a i enoble, a Lyon. Plusieurs témoins ont<br />
NOUVELLES D'ITALIE.<br />
Nous apprenons <strong>de</strong> Gênes que le courrier qui était parti le 30<br />
<strong>de</strong> cette ville pour 31ilan , n'a pu passer outre ; il lui a été ordonné<br />
, a Pavie, <strong>de</strong> repartir dans une <strong>de</strong>mi-heure. La garnison<br />
autrichienne <strong>de</strong> cette place était en grand émoi , quoique aucun<br />
mouvement n'y ait encore éclaté.<br />
Les communications sont entièrement interrompues. Les volontaires<br />
sar<strong>de</strong>s, au nombre <strong>de</strong> plusieurs mille, se concentraient<br />
dans les villages <strong>de</strong> la frontière; chaque jour, il en arrive <strong>de</strong><br />
nouveaux ; on cri attend d'Alexandrie.<br />
Les troupes se concentrent; <strong>de</strong> toutes parts on en rencontre<br />
qui se dirigent vers l'extrême frontière.<br />
Un officier du régiment <strong>de</strong> la reine campé à Casteggio écrit<br />
à la date du 21 : « Demain irons espérons marcher sur Milan;<br />
l'enthousiasme qui anime nos soldats est impossible à décrire;<br />
nous avons vu passer ce matin <strong>de</strong>s bataillons gènois qui vont rejoindre<br />
ceux déjà stationnés à Gravellone.<br />
Les nouvelles <strong>de</strong> Milan sont bonnes. Le peuple tient ferme;<br />
encore <strong>de</strong>ux jours et ils seront libres!<br />
A chaque instant nous voyons passer <strong>de</strong>s patriotes italiens en<br />
ban<strong>de</strong>s armées qui vont au secours <strong>de</strong>s MMfilanais.<br />
La confirmation <strong>de</strong>s soulèvements <strong>de</strong> Parme et <strong>de</strong> Modène est<br />
parvenue à Gènes; on assure même que les Parmaisans ont proclamé<br />
Charles Albert pour leur roi, après avoir chassé les Autrichiens<br />
dans une Julie <strong>de</strong> quelques heures à peine.<br />
Il paraît certain que beaucoup <strong>de</strong> Suisses se trouvent à Alilan et<br />
qu'ils prennent une part très active à l'insurrection.<br />
- Les nouvelles qui précè<strong>de</strong>nt ont été apportées par le paquebot<br />
la Lille-<strong>de</strong>-,i1arsetlle. Hier, à midi, au moment où ce navire<br />
quittait Gènes , une foule innombrable, exaltée par les nouvelles<br />
<strong>de</strong> la Lombardie, se portait au palais du gouverneur , pour<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s armes ; à la tète <strong>de</strong> ce rassemblement se distinguait<br />
par sa fiévreuse attitu<strong>de</strong> et l'énergie <strong>de</strong> son langage , un capucin<br />
qui portait un drapeau aux trois couleurs nationales. Le gouverneur<br />
, ne pouvant sur-le-champ obtempérer aux -ceux <strong>de</strong><br />
ces masses, a pris sur lui <strong>de</strong> faire partir pour la frontière un<br />
régiment royal d'infanterie et un fort détachement d'artillerie.<br />
Le peuple en masse est fermement décidé à se faire armer et à<br />
marcher à la frontière. (outeiltste du 24<br />
q mars.<br />
Le gouvernement provisoire :<br />
Considérant qu'il importe <strong>de</strong> pourvoirau paiement <strong>de</strong>s travaux<br />
les plus urgents <strong>de</strong> conservation et d'entretien <strong>de</strong>s bâtiments<br />
faisant partie <strong>de</strong> la dotation <strong>de</strong> l'ancienne liste civile, lesquels<br />
font retour au domaine <strong>de</strong> la République, et rentreront à l'avenir<br />
dans toutes les attributions du ministère <strong>de</strong>s travaux publics.<br />
Décrète :<br />
Il est ouvert au ministre <strong>de</strong>s travaux publics , sur les fonds<br />
<strong>de</strong> l'exercice I8f8 , un crédit <strong>de</strong> 500,000 fr. pour la conservation<br />
et l'entretien <strong>de</strong>s édifices ci-après : palais du Louvre et sa<br />
galerie; palais <strong>de</strong>s Tuileries et son jardin ; palais National<br />
écuries du Carrousel ; écuries du faubourg du Roule et <strong>de</strong> la rue<br />
Montaigne; palais <strong>de</strong> l'Elysée; hôtel et magasins du mobilier<br />
<strong>de</strong> la liste civile; monument religieux <strong>de</strong> la rue d'Anjou-Saint-<br />
Honoré ; manufacture <strong>de</strong>s Gobelins ; palais <strong>de</strong> Versailles et <strong>de</strong><br />
Trianon , leurs lares et jardins ; eaux <strong>de</strong> Versailles et machines<br />
<strong>de</strong> Alarly i palais <strong>de</strong> Saint-Cloud et son parc : palais <strong>de</strong> Aleudon<br />
en même temps été appelés dans le cabinet du juge.<br />
M. Libri, contre lequel un mandat d'amener avait été décerné,<br />
est arrivé en Angleterre par Folkestone.<br />
- Dans un club formé à Paris pour les élections à l'assemblée<br />
constituante, un membre a annoncé qu'une commission était<br />
allée cette nuit chez M. Ledru-Rollin pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s<br />
explications sur la fermeture <strong>de</strong>s maisons religieuses <strong>de</strong> Lyon.<br />
M. Ledru-Rollin a répondu : Je regrette profondément ce qui<br />
s'est passé à Lyon, et je déplore qu'Emmanuel Arago ait cru<br />
<strong>de</strong>voir prendre une mesure violente ; au surplus,.il m'a dit qu'il<br />
ne l'avait fait que pour sauvegar<strong>de</strong>r la vie <strong>de</strong>s religieuses et <strong>de</strong>s<br />
capucins : je le regrette, comme un attentat à la liberté, et<br />
bientôt les religieuses <strong>de</strong> Lyon seront réintégrées dans leurs couvents.<br />
-- D'après une nouvelle qu'on donne comme officielle, la<br />
République est proclamée dans le Luxembourg hollandais, excepté<br />
dans la ville <strong>de</strong> Luxembourg même placée sous le canon<br />
<strong>de</strong> la forteresse.<br />
- La mort vient <strong>de</strong> frapper dans la force <strong>de</strong> l'âge un <strong>de</strong>s plus<br />
dignes officiers <strong>de</strong> la marine française. Le commandant d'Aubigny,<br />
connu par sa noble conduite en Océanie, et si lâchement<br />
désavoué par le ministère Guizot, a succombé à <strong>de</strong> longues et<br />
cruelles souffrances.<br />
(Correspondance particulière).<br />
PARIS, 23 mars 1848.<br />
Le 3 */,,au compt., 50150125° 50r 50r 9-5150e, fin cour., 50t 5o<br />
Le 5 0/0 , au compt. , 711 500 75° 50e 721 7tr 75e 50e 721<br />
711 701 750 50e, fin et , 711 00°.<br />
Emprunt 3 0/0, n'a pas été coté.<br />
Actions <strong>de</strong> la Banque 1675.<br />
Le 3°/, espagnol, j. (le juillet 1847, n'a pas été coté.<br />
- Il n'était encore question à la Bourse d'aujourd'hui que du.<br />
Projet d'expropriation <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer, et l'on disait que la<br />
commission nommée au ministère <strong>de</strong>s finances avait à examiner<br />
<strong>de</strong>ux plans. L'un consisterait, comme nous l'avons dit hier, <strong>de</strong><br />
faire verser aux actionnaires les termes non échus, en leur donriant<br />
25 fr. <strong>de</strong> rente 5 0/" au pair par action <strong>de</strong> 500 fr. libérée.<br />
D'après l'autre .plan qui comprendrait tous les chemins <strong>de</strong> fer li-<br />
bérés et non libérés en exploitation et en construction ,<br />
rembourserait d'après expertise en rente 5<br />
l'état<br />
°/ au pris Ce s<br />
ont d'abord produit 'le la hausse sur les<br />
ru ris,<br />
chemins <strong>de</strong> fer,<br />
baisse sur la rente. Mais les prix et <strong>de</strong> la<br />
out ensuite fléchi sur les actions<br />
parce que l'exécution <strong>de</strong> f'un ou <strong>de</strong> l'antre<br />
diffrcile. On annonçait aujourd'hui la<br />
plan a paru très-<br />
<strong>de</strong>ux maisons <strong>de</strong> banque.<br />
suspension <strong>de</strong> paiements <strong>de</strong><br />
'n ministère à part , en y-joignant<br />
Ilmaari,naiet<br />
onre<br />
-la<br />
etétédqeuestifai n due séparer<br />
palais <strong>de</strong> Fontainebleau ; palais <strong>de</strong> Compiègne; palais <strong>de</strong> Pau<br />
manufacture <strong>de</strong> porce l a ine<br />
d :; Sèvres<br />
; manufacture <strong>de</strong> tapisserie<br />
d e B eauva<br />
rs .<br />
les colonies du <strong>de</strong><br />
ministère<br />
l'Algérie. Cri a renoncé à cette idée. M. Schlcher,<br />
être le chef <strong>de</strong> ce nouveau ministère (lui <strong>de</strong>vait<br />
taire général du ministère <strong>de</strong> la marine<br />
, vient d'être nommé secré-<br />
et <strong>de</strong>s colonies.<br />
- On a:sure qu'il vient d'être décidé que le<br />
nomination <strong>de</strong>s représentants à l'Assemblée vote pour la<br />
à Paris par légions nationale aurait lieu<br />
, par bataillons et par compagnies.<br />
-- On dit que M. Thiers s'occupe en ce moment<br />
toire <strong>de</strong> la Révolution <strong>de</strong> Février 1848,<br />
d'une His-<br />
qui paraitra dans quelques<br />
jours, à la librairie <strong>de</strong> Paulin.<br />
-Le Gouvernement provisoire a chargé M. <strong>de</strong> Cormenin <strong>de</strong><br />
rédiger un décret relatif il la réduction <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> justice en<br />
matière commerciale.<br />
- Un décret du gouvernement provisoire<br />
, Il est ouvert au ministre <strong>de</strong>s travaux<br />
porte ee.qui suit : Nous sommes heureux <strong>de</strong> pouvoir citer un trait qui honore<br />
publics , sur les fond s le maréchal Sébastiani l'i<br />
°<br />
, nfor( ré père <strong>de</strong> M n la d uche sse<br />
<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> l'exercice 1848, un crédit extraordinaire<br />
<strong>de</strong> 250,000 fr., pour<br />
la construction dune salle provisoire Praslin. Le maréchal a déposé à l'hôtel <strong>de</strong> ]a Monnaie presque<br />
Nationale.<br />
<strong>de</strong>stinée à l'Assemblée toute son argenterie et sa vaisselle d'or et d'argent, qu'il met à la<br />
disposition du Gouvernement provisoire, pour être convertie en<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
IEU<br />
espèces. On dit que cette argenterie ne vaut pas moins <strong>de</strong><br />
150,000 fr.<br />
NOUVELLES D'ALLEMAGNE.<br />
La lutte a cessé à Berlin. Grâce à l'attachement traditionnel<br />
<strong>de</strong>s Prussiens pour la famille <strong>de</strong> leurs souverains<br />
, Frédéric-Guillaume<br />
a conservé son trône. Mais jamais prince n'avait été plus<br />
menacé.<br />
Nous avons raconté les événements du 18. On sait qu'à la suite<br />
d'une attaque imprévue <strong>de</strong> la troupe , le combat avait recommencé<br />
avec une nouvelle ar<strong>de</strong>ur.<br />
La nuit du 18 au 19 fut terrible. Le tocsin sonna ; les étudiants<br />
s'armèrent et conduisirent la multitu<strong>de</strong>.<br />
Toute la bourgeoi>ie, tous les habitants, se précipitèrent dans<br />
la lutte. Bientôt , toutes les rues sont dépavées ; <strong>de</strong>s barrica<strong>de</strong>s<br />
gigantesques s'élèvent , au haut <strong>de</strong>squelles flotte le drapeau<br />
allemand, rouge, noir et or.<br />
La troupe est partout tenue en échec; du haut <strong>de</strong>s maisons<br />
pleuvent sur elle <strong>de</strong>s tuiles et <strong>de</strong>s pierres. Des feux bien nourris<br />
répon<strong>de</strong>nt à ses feux <strong>de</strong> peloton. Les arquebusiers <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong><br />
passent du côté du peuple.<br />
Le combat dura ainsi jusqu'au 19 , à dix heures du matin.<br />
s'il s'était prolongé , ri Frédéric-Guillaume s'était obstiné dans<br />
la lutte , c'en était fait <strong>de</strong> son règne.<br />
. Mais<br />
il cè<strong>de</strong> ; il ordonne aux troupes d'évacuer la ville ; il<br />
publie une proclamation suppliante; lui-même parait au balcon<br />
du château et harangue _la multitu<strong>de</strong> ; il annonce que tout le<br />
ministère est changé , qu'il va faire rendre immédiatement les<br />
prisonniers.<br />
.Une révolution subite s'accomplit dans l'esprit <strong>de</strong> la foule.<br />
Encore palpitante <strong>de</strong>s émotions du combat , elle s'arrête et enformé<br />
un r.hant relig eux. Le monarque est sauvé.<br />
Voici la proclamation du roi<br />
A nos chers Berlinois.<br />
ri Par ma patente <strong>de</strong> convocation <strong>de</strong>s états-généraux en date <strong>de</strong><br />
ce jour, vous avez reçu un gage <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong> votre roi envers<br />
vous et envers tout le peuple allemand.<br />
» Les acclamations avec lesquelles tant <strong>de</strong> cceurs fidèles m'avaient<br />
salué retentissaient encore, quand une poignée <strong>de</strong> perturbaleurs,<br />
dont le nombre croissait à mesure que les bien<br />
intentionnés s'éloignaient, éleva <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s hardies et séditieuses.<br />
» Leur arrivée impétueuse jusque sous le portail du château<br />
me fit redouter <strong>de</strong> mauvais <strong>de</strong>sseins; ils insultèrent mes vail<br />
lants et fidèles soldats. La place dut donc être nettoyée par un<br />
détachement <strong>de</strong> cavalerie marchant au pas et le sabre dans lefourreau;<br />
<strong>de</strong>ux fusils se dtchargèrenl en même temps, tout seuls,<br />
sans que personne fût touché, Diva merci1<br />
Des scélérats, étrangers pour la plupart, qui avaient su se dérober<br />
<strong>de</strong>puis une semaine aux recherches les plus actives <strong>de</strong> la<br />
police, ont fait servir, par un mensonge évi<strong>de</strong>nt, celte circonstance<br />
au profit <strong>de</strong> leurs mauvais <strong>de</strong>sseins; ils ont rempli <strong>de</strong> pensées<br />
<strong>de</strong> vengeance les amer exaltées <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> mes fidèles<br />
Berlinois, et sont <strong>de</strong>venus ainsi les détestables auteurs <strong>de</strong> l'effusion<br />
du sang.<br />
» Mes troupes, vos frères et compatriotes, n'ont eu recours aux<br />
armes qu'après y avoir été forcées par une vive fusilla<strong>de</strong> dans la<br />
rue Royale.<br />
» A vous, les habitants <strong>de</strong> ma ville bien aimée, il appartient<br />
maintenant d'éviter <strong>de</strong> plus grands malheur . Peconnaissez votre<br />
père; votre plus fidèle ami vous en conjure par tout ce qui vous<br />
est sacré, reconnaissez une déplorable erreur.<br />
» Revenez à la paix, enlevez les barrica<strong>de</strong>s qui subsistent encore;<br />
envoyez-moi <strong>de</strong>s hommes animés du véritable esprit berlinois,<br />
avec <strong>de</strong>s paroles telles qu'il convient d'eu adresser à un roi, et<br />
je vous donne ma parole royale que toutes les rues et places vont<br />
être immédiatement dégarnies <strong>de</strong> troupes, et qu'il ne restera<br />
plus <strong>de</strong> garnison que dans le château et dans l'arsenal, et même<br />
pour très peu <strong>de</strong> t, mps.<br />
» Ecoutez la voix paternelle <strong>de</strong> votre roi, habitants <strong>de</strong> mort fidèle<br />
et beau Berlin. Oubliez ce qui s'est passé, comme je l'oublierai<br />
moi-même pour l'amour du grand avenir que lu bénédiction<br />
<strong>de</strong> Dieu prépare à la Prusse, et par la Prusse à toute l'Allemagne.<br />
» Votre reine , qui vous aime , qui est votre fidèle mère et<br />
amie , cruellement atteinte par les souffrances , vous conjure<br />
avec moi , et unit ses prières et ses larmes aux miennes.<br />
» Ecrit dans la nuit du 18 au 19 mars.<br />
» FP.EDÉRIC-GUII.LAU91E »<br />
A <strong>de</strong>ux heures a paru une affiche sur laquelle on lisait<br />
Dès hier matin j'ai accepté la démission <strong>de</strong> tous mes anciens<br />
ministres , et chargé le comte d'Arnim <strong>de</strong> la formation d'un<br />
nouveau ministère.<br />
Le comte d'Arnim aura la prési<strong>de</strong>nce du ministère d'Etat<br />
et provisoirement la direction du ministère <strong>de</strong>s affaires étrangères<br />
et <strong>de</strong> celles qui louchent à la constitution<br />
J'ai donné le ministère <strong>de</strong>s affaires ecclésiastiques au comte<br />
Schwerit.<br />
Le conseiller général Auerseval , encore absent , est chargé<br />
du ministère <strong>de</strong> l'intérieur, s'il veut l'accepter, comme il est<br />
permis <strong>de</strong> l'espérer , à l'exception <strong>de</strong> la partie <strong>de</strong> ce ministère<br />
dévolue ail comte d'Arnim.<br />
Les ministres <strong>de</strong> la justice , les ministres comte Siolberg et <strong>de</strong><br />
Bohr restent provisoirement chargés <strong>de</strong> leurs portefeuilles.<br />
Le directeur général <strong>de</strong>s impôts Kûhne est provisoirement<br />
chargé du ministère <strong>de</strong>s finances.<br />
F RÉDÉR1c-GUILLA UsmE.<br />
ARSIM.<br />
Le roi a autorisé l'armement <strong>de</strong> toute la population , et s'est<br />
confié à la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s citoyens.<br />
Le nombre <strong>de</strong>s morts est considérable.<br />
( Correspondance particulière. )<br />
Berlin, t0 mars.<br />
Une ordonnance du roi , accor<strong>de</strong> amnistie pleine et entière à<br />
tous les individus poursuivis ou condamnés pour délits politiques<br />
ou <strong>de</strong> presse. Le docteur en droit Borneu-ain , est nommé ministre<br />
<strong>de</strong> la justice. M. A. Crmphausen est appelé auprès du roi ,<br />
pour l'ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ses conseils comme ministre. A une heure , les<br />
Polonais détenus ont été mis en liberté. Ils se sont rendus en<br />
triomphe sur la place du Château. Le peuple les a accompagnés<br />
en poussant <strong>de</strong>s cris d'enthousiasme: le roi a paru au balcon.<br />
L'insurrection <strong>de</strong> Vienne est aussi terminée. L'empereur a fait<br />
une nouvelle déclaration , accordé la liberté immédiate <strong>de</strong> la<br />
presse , promis <strong>de</strong> hâter la réunion <strong>de</strong>s diètes et <strong>de</strong> promulguer<br />
au plus tôt une constitution. Il a été promené le 16 en triomphe<br />
à Vienne , et salué du titre d empereur constitutionnel. L'arcl:iduc<br />
Charles et l'archiduc Joseph l'accompagnaient. L'archiduc<br />
Etinne , palatin <strong>de</strong> Hongrie , est arrivé le jour même à Vienne ,<br />
et le peuple a dételé les_ chevaux <strong>de</strong> sa voiture. Ces trois archiducs<br />
représemaient à la cour'le parti du progrès.<br />
Aujourd'hui <strong>de</strong>s députations se sont rendues au château pour<br />
exprimer à S. M. la reconnrissance <strong>de</strong> toutes les classes <strong>de</strong> la<br />
société. L'ordre et la tranquillité sont iétahlib. M. <strong>de</strong> Bostehild a<br />
souscrit la somme <strong>de</strong> 100,000 florins ;oar l'habillement <strong>de</strong> la<br />
gar<strong>de</strong> nationale <strong>de</strong> Vienne.<br />
Francfort , 18 mars.<br />
Le gouvernement rte Nassau vient <strong>de</strong> mettre sous le sequestre le<br />
domaine <strong>de</strong> Johannisberg, appartenant au prince <strong>de</strong> Metternich<br />
Le lise réclame les droits assurés <strong>de</strong>puis 33 ans (1815 jusqu'à<br />
t 848).<br />
Gmttingue, 17 mars.<br />
La députation envcy