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Judaïsme Les 2 Messies INTeRVIeW Dr Alain Bellaïche ... - Tribu 12

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LE MAGAZINE DES COMMUNAUTÉS JUIVES<br />

<strong>INTeRVIeW</strong><br />

<strong>Dr</strong> <strong>Alain</strong> <strong>Bellaïche</strong><br />

<strong>Judaïsme</strong><br />

<strong>Les</strong> 2 <strong>Messies</strong><br />

dÉCOuVeRTe<br />

<strong>Les</strong> portes de Jérusalem<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com


SOMMAIRE i<br />

Éditorial p 4<br />

interview : dr alain <strong>Bellaïche</strong> p 6<br />

rÉflexion : esclavage et dÉlivrance p 8<br />

portrait : avi assouly p 10<br />

<strong>Judaïsme</strong> p <strong>12</strong><br />

onomastique p 14<br />

social : le maguen david adom p 16<br />

histoire p 18<br />

Billet d’humeur :pour sortir de la crise p 20<br />

nouvelles des communautÉs p 21<br />

les Juifs d’afrique du sud p 28<br />

les livres de JipÉa p 30<br />

Balade à saint maximim p 31<br />

arts et spectacles p 32<br />

cinÉma p 33<br />

dÉcouverte : les portes de JÉrusalem p 34<br />

recettes de micheline azeroual p 36<br />

Étude p 38<br />

ruBrique Juridique : les vices cachÉs p 40<br />

ruBrique mÉdicale : l’appendicite p 41<br />

sports : noam gershony p 42<br />

triBu <strong>12</strong> Junior p 43 à 46<br />

SOMMAIRE<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est une publication éditée par l’AE <strong>12</strong><br />

n t e rv i ew du dr alain <strong>Bellaïche</strong><br />

Originaire de Tunisie, <strong>Alain</strong> <strong>Bellaïche</strong>, gynécologue, est un homme<br />

curieux de tout, amoureux de la langue française...<br />

les Juifs d’afrique du sud<br />

L'implantation juive en Afrique du Sud est relativement récente. En<br />

1652, lorsque la Compagnie du Cap de Bonne Espérance est créée...<br />

Directeur de la publication et rédacteur en chef : Guy Fellous – Tel : 01 43 41 48 01<br />

8, rue de Madagascar 750<strong>12</strong> Paris Mél : tribu<strong>12</strong>@gmail.com Site : www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

ISSN 2263-0414<br />

Comité de rédaction : J-P Allali rédacteur en chef adjoint<br />

J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag,<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Micheline Azeroual - Yonni Chemla – Illan Cohen – Rémy Fellous - Caroline Haddad – Eliahou Hillel – Jipéa<br />

Rabbin Haï Krief – Martine Krief - Frédérique Lahmi - <strong>Dr</strong> Michel Mimoun - Gérard Sima<br />

Richard Sitbon - Ayala et Claude Sitbon – Franklin Rausky - Maître Ilanit Sagan-Nahum Noémie Wagman<br />

Publicité au support : G. Fellous - Tel : 01 43 41 48 01<br />

Maquette. Point par Point : 01 42 60 52 47<br />

Imp. Cyan <strong>12</strong> : 01 73 02 33 33<br />

Avec un lectorat de 15000 personnes<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est diffusé dans les lieux dont la liste se trouve en page 17<br />

6<br />

de Bodo à elizaBeth taylor<br />

Nous terminons dans ce numéro, la série des convertis au<br />

judaïsme, célèbres ou pas...<br />

18<br />

28<br />

INFORMATION : L’équipe de rédaction remercie<br />

l’ensemble des annonceurs qui permettent à <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />

de continuer à exister et invite ses lecteurs à contrôler la<br />

cacheroute auprès de ces commercants.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

3


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VERS UN NOUVEAU<br />

CONCEPT DE LA FAMILLE<br />

Dans quelques jours voire dans quelques semaines, les<br />

couples homosexuels auront le droit de se marier à la mairie.<br />

Voilà une nouvelle loi qui divise fortement les Français au lieu<br />

de les réunir. La France, avait su se préserver de cette métamorphose<br />

sociétale bien que la question se posait depuis<br />

près de quinze ans. Elle était un des derniers pays d’Europe<br />

à ne pas l’autoriser ; des pays catholiques comme l’Espagne<br />

et le Portugal l’avaient, eux, incluse dans leur constitution<br />

bien que l’Église s'y était fortement opposée. La France résistait.<br />

<strong>Les</strong> représentants français des trois grandes religions ont fait<br />

savoir au gouvernement qu’ils étaient totalement hostiles à<br />

ce « mariage pour tous » qui sous entend une nouvelle forme<br />

de famille. Ils dénoncent les dérives qui pourraient se produire<br />

dans le futur, et auraient préféré le terme d’« union »,<br />

celui de « mariage » ayant une connotation symbolique. Le<br />

Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, approuvé par le<br />

Pape Benoît XVI, a montré que ce mariage portait atteinte<br />

à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père,<br />

d’une mère et d’un ou de plusieurs enfants.<br />

<strong>Les</strong> couples hétérosexuels peuvent, malheureusement, être<br />

confrontés à la fin d’une liaison et à un divorce qui met, parfois,<br />

à mal l’éducation de leur progéniture. Mais, bien que<br />

perturbé, l’enfant saura biologiquement d’où il vient. Même<br />

Martine Krief s’est depuis 15<br />

ans totalement investie dans<br />

la peinture sur porcelaine.<br />

Après avoir commencé par<br />

toucher à l’encadrement, au<br />

cartonnage, au patchwork et<br />

à la peinture sur soie, elle re-<br />

joint un groupe d’amies qui<br />

s’étaient inscrites à un cours<br />

de peinture sur porcelaine.<br />

Elle a le coup de foudre pour<br />

cet art, nouveau pour elle,<br />

parce que, dit-elle, le résultat<br />

de son travail était visible<br />

rapidement.<br />

À force de travail, d’inspiration<br />

et de plaisir, Martine copie<br />

ou crée à partir de vases,<br />

de cendriers, de coupes de<br />

fruits en porcelaine blanche<br />

des œuvres, judaïca ou pas,<br />

d’une grande beauté.<br />

Depuis ses débuts elle a<br />

rempli toutes les étagères<br />

ÉDITORIAL<br />

si deux hommes ou deux femmes s’aiment il n’est pas certain<br />

que l’enfant qu’ils auront adopté ou procréé médicalement<br />

trouvera son épanouissement dans cette pseudo famille.<br />

La manifestation du 13 janvier contre le mariage pour tous<br />

a réuni un nombre très élevé de contestataires à ce projet.<br />

Ils ont ainsi voulu dire que toutes les évolutions sociales<br />

n’étaient pas forcément bonnes et particulièrement ce changement<br />

dans le Code civil.<br />

On a appris que le premier bébé de l’année 2013 était né<br />

avec deux mamans. Avoir une maman c’est avoir de l’amour,<br />

de la douceur, de l’attention. Imaginez le bonheur qu’aura<br />

cet enfant avec deux mamans. Il échappera ainsi aux réprimandes<br />

du papa. (LOL).<br />

Pour conclure, cette loi, si elle est votée, n’aura probablement<br />

aucune incidence sur les trois prochaines générations<br />

mais sur les suivantes. Si elles suivent le même chemin, les<br />

effets pourraient être dramatiques. Comme le disait le roi<br />

Louis XV « après moi, le déluge». Et après lui, il y a eu la Révolution<br />

Française. Nos législateurs d’aujourd’hui ne seront<br />

pas là lors de la révolution qu’ils auront fait germer.<br />

aPRÈs « maRTINe FaIT de La PeINTuRe suR sOIe »,<br />

« maRTINe emBeLLIT La PORCeLaINe »<br />

disponibles de son domicile<br />

et tous ses amis qui ont vu<br />

sa collection sont restés admiratifs<br />

par la variété de son<br />

inspiration et par la qualité<br />

artistique de son travail.<br />

Une autre facette de Martine<br />

Krief, sans rapport avec la<br />

peinture sur porcelaine, mais<br />

toujours dans le domaine artistique<br />

est le maquillage ;<br />

<strong>Les</strong> acteurs de la troupe<br />

Perle de vie apprécient<br />

quand elle les maquille pour<br />

les représentations qu’ils<br />

donnent. Notre artiste prend<br />

également plaisir à le faire<br />

de manière désintéressée.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

Guy Fellous<br />

Martine réserve la présentation<br />

de ses créations uniquement<br />

à ses amis. Elle n’a pas<br />

de site Internet et la seule<br />

solution qu’il vous reste pour<br />

voir ses peintures est de devenir<br />

son ami.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>


ALAIN BELLAÏCHE<br />

EN RÉVOLTE<br />

CONTRE LA SOCIÉTÉ<br />

Originaire de Tunisie, alain <strong>Bellaïche</strong>, gynécOlOgue, esT un hOmme curieux de TOuT, amOureux de la langue<br />

française, féru de pOésie, cruciverBisTe averTi eT, surTOuT, OBservaTeur impiTOyaBle de la sOciéTé. une<br />

sOciéTé dOnT l'évOluTiOn ne cesse de l'inquiéTer, une sOciéTé qui, selOn lui, réfléchiT de mOins en mOins,<br />

vicTime d'un sysTème de mOde eT de pensée unique pOrTé par une philOsOphie scienTisTe eT égaliTarisTe. ne<br />

vOulanT pas garder ses angOisses pOur lui seul, le dOcTeur alain <strong>Bellaïche</strong> s'esT lancé dans l'écriTure.<br />

dans sOn nOuveau livre, il nOus prOpOse, en alexandrins, des « faBles d'aujOurd'hui » (1) Où il précise sa<br />

pensée eT nOus faiT parT de ses inquiéTudes.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Vous affirmez que<br />

nous vivons dans une société<br />

qui ne réfléchit plus.<br />

Qu'est-ce à dire ?<br />

<strong>Alain</strong> <strong>Bellaïche</strong> : Je veux dire<br />

que de nos jours, on marginalise<br />

le bon sens au profit<br />

des modes. Un exemple<br />

simple me vient à l'esprit :<br />

je me trouvais au Canada<br />

alors qu'il y faisait une très<br />

forte chaleur. Des gens, une<br />

famille, non loin de moi, sirotaient<br />

un jus de raisin. Je décide<br />

de faire de même pour<br />

me désaltérer. Dès la première<br />

gorgée, je suffoque.<br />

La boisson a littéralement<br />

le goût du Fly Tox de mon<br />

enfance, ce produit que<br />

l'on vaporisait pour tuer les<br />

moustiques. Que s'était-il<br />

passé ? C'est simple à imaginer.<br />

Au début, lors du lancement<br />

de la boisson, elle<br />

devait, très probablement,<br />

être du véritable jus de raisin.<br />

Puis, peu à peu, pour<br />

des raisons économiques,<br />

on a remplacé une partie<br />

du jus par autre chose.<br />

Au fil des ans, on a rogné<br />

sur le produit d'origine au<br />

profit de succédanés insanes.<br />

Mais, voyez-vous, les<br />

gens s'habituent peu à peu<br />

au mauvais goût. C'est ce<br />

mécanisme pernicieux et<br />

progressif qui conduit nos<br />

contemporains à « avaler des<br />

couleuvres » et à « marcher<br />

sur la tête ». C'est une forme<br />

de conditionnement. Dans<br />

un autre domaine, celui des<br />

pratiques sexuelles, dès que<br />

vous émettez des réserves<br />

sur certaines orientations,<br />

on vous traite de fasciste<br />

par un faux raisonnement<br />

que certains appellent pertinemment<br />

« reductio ad Hitlerum<br />

». On a laissé le mono-<br />

INTERVIEW<br />

pole du bon sens à l'extrême<br />

droite. Je suis atterré, par<br />

ailleurs, de voir que l'antisémitisme<br />

(via l'antisionisme)<br />

fait aujourd'hui partie de la<br />

panoplie antiraciste. Comprenne<br />

qui pourra !<br />

T<strong>12</strong> : Je réalise que vous<br />

êtes en somme un révolté.<br />

Mais de là à exprimer votre<br />

désarroi en vers, en alexandrins,<br />

il y a quelque chose<br />

de surprenant. Quelle est<br />

votre motivation ?<br />

AB : J'aime beaucoup déclamer.<br />

J'ai été, par le passé,<br />

premier prix du Conservatoire<br />

d'Art <strong>Dr</strong>amatique. Je<br />

m'insurge contre les poètes<br />

du n'importe quoi. Cheveux<br />

longs et préciosité ne suffisent<br />

pas. Tout le monde<br />

n'est pas Verlaine. Il ne suffit<br />

pas de casser le rythme pour<br />

toucher les cœurs et les esprits.<br />

L'alexandrin se grave,<br />

lui, dans la pierre. Songez<br />

aux Parnassiens. José-Maria<br />

de Heredia et Charles-Marie<br />

Leconte de Lisle, pour n'en<br />

citer que deux, avaient choisi<br />

l'alexandrin. La rime permet<br />

de fixer les choses. C'est une<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

6<br />

forme de mnémotechnie.<br />

J'ajoute qu'elle me permet<br />

aussi de m'insurger contre<br />

un certain nihilisme.<br />

T<strong>12</strong> : Le célèbre philosophe<br />

juif du Moyen Âge, Maïmonide,<br />

est l'auteur d'un<br />

« Guide des Égarés ». L'un<br />

de vos textes s'intitule « Le<br />

Guide des Égarants ». Où<br />

voulez-vous en venir ?<br />

AB : De nos jours, les environnements<br />

sont devenus<br />

toxiques. Le cas le plus effarant<br />

est celui de cette jeune<br />

Autrichienne, Natacha Kampush,<br />

séquestrée depuis son<br />

plus jeune âge et coupée du<br />

monde par un ravisseur. Une<br />

fois libérée, elle découvre<br />

que le monde extérieur c'est<br />

aujourd'hui la délinquance,<br />

la drogue, les sectes, les<br />

pratiques immorales, la marginalité<br />

ambiante. Dès lors,<br />

elle en vient à remercier son<br />

ravisseur de l'avoir préservée<br />

de toutes ces abominations<br />

qui sont autant de maladies<br />

de l'Occident. Récemment,<br />

le ministre de l'Éducation<br />

Nationale, Vincent Peillon,<br />

a évoqué l'idée de réintro-


duire la morale à l'école. Et<br />

voilà que son prédécesseur,<br />

Luc Châtel, lui renvoie le<br />

maréchal Pétain à la face.<br />

C'est invraisemblable !<br />

T<strong>12</strong> : Vous êtes vraiment<br />

pessimiste !<br />

AB : Je vous le redis : je<br />

m'inquiète de voir la marginalisation<br />

du simple bon<br />

sens envahir les mœurs. Un<br />

exemple : j'assistais, dans<br />

les années 80 à un congrès<br />

réunissant des centaines de<br />

gynécologues. Une question<br />

était alors à l'ordre<br />

du jour : pourquoi est-ce<br />

la femme qui est amenée<br />

à consulter en premier en<br />

cas de stérilité du couple ?<br />

Toutes sortes d'arguments<br />

avaient été avancés par les<br />

uns et par les autres, notamment<br />

par les féministes<br />

et les « anti-machistes ».<br />

Je suis alors intervenu pour<br />

faire remarquer que c'est<br />

tout simplement la femme<br />

qui porte le symptôme de la<br />

grossesse et donc de la nongrossesse.<br />

C'est le bon sens,<br />

mais il est de nos jours battu<br />

en brèche par l'opinion majoritaire<br />

de l'establishment.<br />

Tout est vu au second degré.<br />

On n'enseigne plus le<br />

premier degré. Comme si<br />

nos têtes blondes pouvaient<br />

le deviner.<br />

T<strong>12</strong> : On parle beaucoup<br />

ces derniers temps de<br />

mariage homosexuel et<br />

d'adoption d'enfants par<br />

des couples homosexuels.<br />

Qu'en pensez-vous ?<br />

AB : A priori, l'union homosexuelle<br />

ne me dérange pas.<br />

Mais on peut légitimement<br />

se demander, si on continue<br />

dans la voie actuelle, à<br />

quels désordres épouvantables<br />

on va devoir faire<br />

face. Dans cinq générations,<br />

on ne saura plus qui est qui.<br />

Quand je pense à la quête<br />

éperdue des enfants nés<br />

sous X pour retrouver leurs<br />

parents biologiques, j'imagine<br />

quelle sera la perturbation<br />

des enfants adoptés par<br />

les couples d'homosexuels.<br />

La filiation, les origines de<br />

chacun, c'est important. Et,<br />

dans la voie où la société<br />

semble s'engager, il deviendra<br />

de plus en plus difficile<br />

de savoir d'où l'on vient.<br />

T<strong>12</strong> : Vous parlez de<br />

monde virtuel, de déshumanisation<br />

?<br />

AB : Je peux me targuer<br />

d'avoir, à l'échelle humaine,<br />

complété la connaissance<br />

sur le fameux réflexe de<br />

Pavlov. Le chien de Pavlov,<br />

même conditionné par le<br />

tintement des clochettes,<br />

salivera quand même si on<br />

lui présente des aliments, en<br />

dehors du conditionnement.<br />

L'homme, lui, conditionné<br />

par les médias, en viendra<br />

à ne saliver que par le biais<br />

des clochettes. L'écran à<br />

l'origine dédié à la fiction et<br />

qui émet les actualités, a un<br />

effet « clochette-like » qui<br />

conduit d'une part à l'insensibilisation<br />

aux vrais drames<br />

et, d'autre part, surtout chez<br />

les jeunes, à une confusion<br />

INTERVIEW<br />

entre réel et virtuel qui dérive<br />

peu à peu vers le très<br />

dangereux « Second Life ».<br />

Encore un mot sur la déshumanisation.<br />

Le « langage »<br />

informatique, pour entrer<br />

dans la « machine », a forcément<br />

été dépouillé de<br />

tout ce qui était proprement<br />

humain (sensibilité, morale<br />

etc...). Mais ce langage de<br />

la « machine » a dépassé<br />

son rôle d'« outil » pour devenir<br />

celui de nos sociétés<br />

laïques. <strong>Les</strong> hommes se sont<br />

appauvris en troquant leur<br />

âme contre cet outil matériel.<br />

Il en est sorti la nouvelle<br />

religion de l'Homme<br />

technologique que j'appelle<br />

« Logique égalitaire ». Aristote<br />

n'a-t-il pas dit : « Il n'est<br />

de science que du mesurable<br />

» ? <strong>Les</strong> notions qualitatives<br />

(Bien et Mal) sont remplacées<br />

par celles d'Égalité<br />

et d'Inégalité. L'Égalité représentant<br />

le Bien absolu.<br />

Même si les contextes sont<br />

bien différents Ainsi l'Obscurantisme<br />

vaudra bien nos<br />

civilisations dites de progrès.<br />

Tout se passe en tout cas<br />

comme si...<br />

T<strong>12</strong> : À propos d'Internet,<br />

vous citez Platon et l'anneau<br />

de Gygès. Pourquoi<br />

cette comparaison ?<br />

AB : Dans La République de<br />

Platon, Glaucon, contradicteur<br />

de Socrate, affirme que<br />

seule la peur du gendarme<br />

fait que l'Homme se comporte<br />

correctement. Et de<br />

citer l'exemple du berger<br />

Gygès qui découvre fortui<br />

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Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

7<br />

tement qu'un anneau qu'il<br />

avait subtilisé à un guerrier<br />

mort est en réalité magique<br />

et lui permet d'être invisible.<br />

Dès lors, lui jusqu'ici<br />

d'une probité sans faille, va<br />

en profiter à outrance : il tue<br />

le roi, séduit la reine, s'empare<br />

du trône...Aujourd'hui,<br />

j'affirme que l'anneau de<br />

Gygès, c'est le Web, c'est<br />

Internet.<br />

Propos recueillis<br />

par Jean-Pierre Allali<br />

(1) Éditions D.R. Mai 20<strong>12</strong>.<br />

Préface de Claude Hagège.<br />

60 pages. 9,50 euros.<br />

Diffusion Biblieurope.


quand une cOmmunauTé enTière d'êTres humains, innOcenTs eT pacifiques, esT<br />

vicTime de l'OppressiOn, de l'explOiTaTiOn, de l'esclavage, esT persécuTée, privée<br />

de TOuTe liBerTé de mOuvemenT, réprimée dans le sang, sOumise à des Travaux<br />

fOrcés inhumains jusqu'à la mOrT, dépOuillée de TOuT drOiT, cOnsidérée<br />

cOmme une chOse sans valeur, jugée indigne de vivre, cOndamnée frOidemenT<br />

à l'exTerminaTiOn : qui esT respOnsaBle d'un Tel crime ? un seul hOmme, celui<br />

qui exerce le pOuvOir ? une minOriTé d'éliTe, celle qui planifie eT cOnseille la<br />

desTrucTiOn du grOupe Opprimé ? Ou Bien un peuple enTier, celui qui accepTe,<br />

d'aBOrd en silence, ensuiTe acTivemenT eT dans le délire cOllecTif, l'esclavage<br />

eT l'exTerminaTiOn des auTres ? c'esT une des grandes inTerrOgaTiOns qui nOus<br />

viennenT à l'espriT à la lecTure de la haggada de pessah, la narraTiOn de la<br />

sOrTie d'égypTe que nOus lisOns le sOir du seder, le repas pascal qui symBOlise<br />

le passage de l'OppressiOn à la liBerTé, du pOuvOir pharaOnique à la délivrance<br />

dans la lOi du sinaï.<br />

Certains philosophes et historiens<br />

croient que l'histoire<br />

de l'humanité est, au fond,<br />

l'histoire des actions de certaines<br />

grandes personnalités<br />

exceptionnelles : des héros,<br />

des patriarches, des prophètes,<br />

des législateurs, des<br />

guerriers, des philosophes,<br />

des dictateurs, des rois. Pour<br />

le bien et pour le mal, le<br />

monde serait fait, défait et<br />

refait par des êtres d'exception.<br />

On trouve, dans la pensée<br />

hébraïque, certains commentaires<br />

sur la vie des Hébreux<br />

en Égypte qui semblent<br />

assez proches de cette<br />

vision : toute l'existence des<br />

Israélites en terre d'Égypte<br />

pourrait s'expliquer par les<br />

décisions successives du<br />

pharaon, monarque absolu,<br />

accueillant aujourd'hui ces<br />

étrangers asiatiques, frères<br />

du ministre Joseph, pour les<br />

mettre en esclavage demain,<br />

après la mort de ce même<br />

Joseph. Dans le monde<br />

égyptien, où le roi est une<br />

divinité vivante, toute puissante,<br />

illimitée, les responsabilités<br />

ne se partagent pas,<br />

ne se diluent pas : au sommet<br />

de la pyramide sociale<br />

et politique, le souverain absolu<br />

détermine qui doit vivre<br />

et qui doit mourir, qui sera<br />

élevé et qui sera réduit aux<br />

catacombes de la sous humanité,<br />

qui sera (provisoirement)<br />

libre et qui sera (éter-<br />

RÉFLEXION<br />

esclavage et délivrance<br />

nellement, croit-il) un serf<br />

attaché à la glèbe et à la corvée.<br />

Le Talmud de Babylone<br />

(traité Sota 11 a) s'interroge<br />

sur la nature des sentiments<br />

de bienveillance du Pharaon<br />

envers les Hébreux, au<br />

temps de la prospérité, avec<br />

Joseph. En vérité, disent nos<br />

sages, cette bienveillance<br />

n'était pas un geste d'amitié,<br />

de reconnaissance, d'ouverture,<br />

mais un calcul glacé<br />

est rusé, fondé sur l'intérêt<br />

matériel et la raison d'État...<br />

Il y a, ici, dans cet ancien<br />

commentaire, une leçon politique<br />

capitale à retenir pour<br />

notre temps : le peuple d'Israël,<br />

victime fréquente des<br />

amitiés illusoires et fragiles,<br />

se doit de connaître et re-<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

8<br />

connaître la nature machiavélique<br />

du pouvoir politique des<br />

États et comprendre - d'après<br />

Don Isaac Abravanel - qu'aucun<br />

État, fût-il le plus généreux<br />

et le plus tolérant, n'apporte<br />

ni la rédemption ni la<br />

perfection...<br />

LES SAgES<br />

fEMMES<br />

Pour d'autres commentateurs,<br />

il est impossible de<br />

rendre le Pharaon seul responsable<br />

de l'esclavage et<br />

de l'extermination des nouveaux-nés<br />

israélites jetés<br />

dans le Nil : un crime aussi<br />

bien organisé, planifié avec<br />

soin dans ses moindres détails,<br />

avec la stratégie du<br />

génocide rationnel, ne peut<br />

être que l'œuvre d'une élite<br />

pensante et agissante : ministres<br />

de la cour du Pharaon,<br />

conseillers privés de la<br />

couronne, prêtres du culte<br />

officiel de l'État, chefs des<br />

armées du Nil, magiciens et<br />

astrologues stipendiés par le<br />

palais royal, ingénieurs des<br />

gigantesques travaux publics<br />

de la nation, architectes<br />

des pyramides, bâtisseurs<br />

des temples : une exploitation<br />

à visage « scientifique »<br />

doublé d'une politique d'extermination<br />

« médicale » où<br />

on veut faire participer les<br />

médecins de l'époque : les<br />

sages-femmes...<br />

Un texte midrachique attribue<br />

les malheurs des Hébreux<br />

aux conseillers de la<br />

Cour : on suggère même<br />

que, parmi eux, la plus<br />

lourde responsabilité retombe<br />

sur la personnalité<br />

énigmatique de Bileam, prophète<br />

corrompu, d'origine<br />

étrangère, car la pensée hébraïque<br />

reconnaît aussi bien<br />

l'universalité des tendances<br />

au crime que celle de la probité<br />

et de l'honnêteté.


LE pEupLE<br />

cOMpLIcE<br />

Une troisième école va encore<br />

plus loin dans la désignation<br />

de celui qui peut<br />

exploiter, humilier, persécuter,<br />

détruire tout un groupe<br />

humain sans le silence approbateur,<br />

la complicité tacite,<br />

voire la collaboration du<br />

peuple égyptien tout entier.<br />

Le Midrash Rabba sur le livre<br />

de l'Exode voit les choses<br />

sous cet angle : la foule<br />

égyptienne hait les Hébreux,<br />

souhaite leur mise à mort,<br />

manifeste publiquement son<br />

projet et son mépris de ces<br />

étrangers venus de Canaan,<br />

détrône le Pharaon, trop<br />

complaisant envers Israël et,<br />

finalement, accepte de restituer<br />

le pouvoir royal au monarque<br />

déchu, en échange<br />

d'une seule concession au<br />

peuple égyptien : l'esclavage<br />

des Israélites. Ainsi, la haine<br />

collective est à la source des<br />

malheurs du peuple d'Israël.<br />

MOndE<br />

OuvERt<br />

Pour ces maîtres du Midrach,<br />

il serait naïf de croire à la méchanceté<br />

du petit nombre<br />

des puissants et à l'innocente<br />

bonté du plus grand<br />

nombre : la masse populaire<br />

égyptienne a profité des<br />

souffrances et des malheurs<br />

du peuple-esclave, s'est réjoui<br />

de cette déchéance et<br />

n'a eu aucune pitié des persécutés<br />

et des victimes...<br />

Ces trois théories renvoient,<br />

par association d'idées, un<br />

autre thème trop connu de<br />

l'histoire juive : qui est responsable<br />

du génocide nazi ? Le<br />

Führer, l'élite nazie ou l'électorat<br />

allemand de 1933 ?<br />

Si nous évoquons cette<br />

analogie, ce n'est pas pour<br />

proposer une solution à la<br />

question, qui reste largement<br />

ouverte, mais tout<br />

simplement pour montrer la<br />

complexité du problème des<br />

responsabilités historiques.<br />

Ainsi, la Pâque, avec le sou-<br />

RÉFLEXION<br />

venir de l'esclavage israélite<br />

en Égypte, loin de nous<br />

plonger dans l'univers fantastique<br />

de la légende ancienne,<br />

avec ses héros et ses<br />

démons, pose, une nouvelle<br />

fois, et chaque année, pour<br />

le lecteur soucieux de vérité<br />

et de profondeur, des interrogations<br />

qui sont au coeur<br />

de la vie et de l'histoire<br />

des hommes. À condition<br />

toutefois de renoncer à la<br />

béatitude bien-pensante et<br />

JE VOUDRAIS SAVOIR<br />

PAR JIPÉA<br />

LE JudAÏSME Et LA pROcRÉAtIOn ASSIStÉE<br />

apologétique des discours<br />

moralisateurs et édifiants<br />

(dont la stérilité philosophique<br />

n'est plus à démontrer)<br />

et d'accepter d'aller au<br />

fond du conflit dramatique<br />

entre l'univers clos du pharaonisme<br />

et le monde ouvert<br />

du Sinaï, décrit dans le livre<br />

de l'Exode.<br />

Franklin Rausky<br />

Un ami de mes parents, professeur de médecine, nous a raconté que dans le Talmud, dans le Midrach et, plus généralement<br />

dans la littérature rabbinique, les sages juifs envisageaient déjà des cas de procréation non classique, notamment celui d'une<br />

jeune fille vierge qui, reçoit par mégarde le sperme de son père et qui tombe enceinte. J'avoue que j'ai du mal à le croire.<br />

Ce professeur connaît manifestement son sujet. En effet, dans le Midrach Alef Bet de Ben Sira, texte cité par d'autres auteurs<br />

et dont l'authenticité est contestée par certains, on raconte que la fille du prophète Jérémie s'est trempée dans un bain<br />

chaud dont son père venait de sortir, laissant malencontreusement de la semence dans ce bain. Sa fille fut fécondée par cette<br />

semence. Un enfant naquit qui fut nommé Ben Sira. Or la valeur numérique de Sira en Guématria est la même que celle de<br />

Yirmiyahou. Le fils de Sira est donc « mathématiquement » le fils de Jérémie.<br />

Par ailleurs, on sait que lors de la période de menstruation, la femme « nida », se doit de respecter une certaine retenue à<br />

l'égard de son entourage. Elle doit notamment veiller à ne pas coucher dans les draps d'un autre homme que son mari. Elle<br />

risquerait en effet d'être fécondée par cet homme. Bien que l'enfant issu de cette « union » non désirée soit cacher, il subsisterait<br />

un doute de paternité et même un doute de consanguinité.<br />

Enfin, dans le traité 'Haguiga (14, b) du Talmud se pose la question du statut d'une jeune fille vierge enceinte par rapport au<br />

mariage du Cohen Gadol. Comme on le sait, le Cohen Gadol doit épouser une vierge. Or, si l'on se réfère aux cas précédents<br />

une jeune fille vierge, dont l'hymen est intact, peut se retrouver enceinte par accident. Le rav Chmouel considère que l'absence<br />

de relations sexuelles avec autrui autorise le mariage avec le Cohen Gadol.<br />

Comme on le voit, longtemps avant les fécondations in vitro et la procréation médicalement assistée, nos sages se penchaient<br />

sur des questions du même type.<br />

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9


aVI assOuLY<br />

UN DEPUTÉ FRANÇAIS HORS DU COMMUN<br />

« premier juif marseillais à enTrer à l'assemBlée naTiO-<br />

nale » cOmme il se plaîT à le dire, avi assOuly, dépuTé ps,<br />

esT un persOnnage hOrs nOrme. j'ai faiT sa cOnnaissance<br />

à jérusalem lOrs de la récenTe cOnvenTiOn du cOngrès<br />

juif mOndial cOnsacrée aux juifs des pays araBes. enTre<br />

deux séances, il me cOnfie qu'il va se rendre sur la TOmBe<br />

de ses parenTs. à mOn grand éTOnnemenT, il m'exhiBe sOn<br />

passepOrT israélien : « vOus savez, j'ai vécu ici, auTrefOis.<br />

je suis TOujOurs israélien ! ». j'ai reTrOuvé avi à l'Occa-<br />

siOn d'un allumage de BOugies de hanOuka, en décemBre<br />

20<strong>12</strong>, à l'amBassade d'israël à paris. j'ai vOulu alOrs en<br />

savOir plus sur ce dépuTé français hOrs du cOmmun, pa-<br />

rOlier à ses heures de lOisirs eT secOnd rôle dans le film<br />

de philippe dajOux, « les cOllègues », avec jOël canTOna.<br />

Né en 1950 à Aïn El Arba en Algérie, il<br />

est amené à quitter son village natal pour<br />

Oran, la grande ville voisine. En 1962,<br />

c'est la guerre. Comme tous les Juifs<br />

d'Algérie à l'époque, ses parents prennent<br />

peur. Ils décident, en juin d'envoyer<br />

leurs enfants en France. Avi, sa sœur et<br />

son frère se retrouvent, grâce à l'aide de<br />

l'OSE, au château de Laversine.<br />

Quand ses parents se décident enfin à quitter Oran pour la<br />

France, ils rejoignent Besançon. C'est là qu'Avi va aller en<br />

classe puis entreprendre des études de droit qu'il interrompra<br />

pour trouver un emploi car il faut subvenir aux besoins de<br />

la famille. Il passe un concours et le voilà greffier d'instruction<br />

au tribunal de grande instance de Besançon.<br />

Mais sa véritable vocation, il le sait depuis sa tendre enfance,<br />

c'est le football. Il rejoint l'équipe locale qui évolue alors en<br />

Ligue 2 et remplace à plusieurs reprises des professionnels<br />

mais comme son père ne voyait pas d'un bon œil cet engagement<br />

dans le sport, il met entre parenthèses ce début de carrière<br />

sportive. De toutes façons, même avec des primes, cela<br />

ne nourrissait pas son homme. Et son petit salaire de greffier<br />

n'était pas plus mirobolant. Pour mieux gagner sa vie, il se<br />

retrouve à Bordeaux, représentant exclusif de montres, de<br />

valises et de maroquinerie.<br />

Un été de 1973, comme il a de la famille en Israël, il s'y rend<br />

en vacances pour deux mois. Alors qu'il joue au foot sur une<br />

plage avec des amis, un kibboutznik vient à lui, lui dit qu'il<br />

apprécie sa façon de jouer et lui propose de rencontrer le<br />

dirigeant du Maccabi Tel Aviv, Monsieur Leibovitch . Ce dernier<br />

lui offre de signer pour son club. Surpris mais enchanté,<br />

Avi donne son accord. Le contrat devait être finalisé au kib-<br />

PORTRAIT<br />

boutz Shefaayim, près de Tel Aviv lorsque la guerre éclate.<br />

Tout est remis en question. Faisant contre mauvaise fortune<br />

bon cœur, Avi décide de se porter volontaire pour soutenir<br />

Israël. Le voilà dans le Nord, au kibboutz Amir, non loin de<br />

Kyriat Shemona. Il se dit qu'il rentrera plus tard à Besançon<br />

et rejoint Tsahal. Quand il retourne en France, à Marseille,<br />

il se marie.<br />

En 1976, il change encore de vie et devient fabricant de<br />

jeans tout en travaillant pour la compagnie aérienne El Al. Il<br />

retourne cependant en Israël en 1983, sans femme ni enfants<br />

pour accomplir ses milouim, la période de réserve à l'armée,<br />

et travaille aussi comme chef de la sécurité à l'ambassade<br />

chrétienne de Jérusalem.<br />

En 1984 commence pour Avi une carrière de journaliste<br />

sportif qu'il ne quittera qu'à la retraite. D'abord engagé au<br />

« Provençal », il va devenir le correspondant de plusieurs médias<br />

: « But », « Le Parisien Libéré », « Le Dauphiné Libéré »,<br />

« VSD », l'agence Reuters avant d'entrer à Radio Star. C'est<br />

ensuite NRJ, Fun Radio et, enfin, Radio France.<br />

Le 5 mai 1992, c'est le drame. Lors du match de demi-finale<br />

en Coupe de France qui oppose l'OM à Bastia au stade de<br />

Furiani, en Corse, la tribune, érigée à la hâte, s'effondre. On<br />

dénombre 18 morts et 2357 blessés dont certains grièvement.<br />

Parmi eux, Avi Assouly.<br />

21 jours de coma, mâchoire fracturée, côtes cassées, sternum,<br />

hanche et coudes atteints, une trachéotomie, des plaques<br />

et des vis dans la jambe et une cheville à un pouce. Cela<br />

ne l'empêchera pas, à peine convalescent, de reprendre son<br />

travail de reporter et de commenter avec fougue les matches<br />

de l'OM. Il cessera sa carrière radiophonique en 2009, mais<br />

n'arrêtera pas longtemps ses activités. Une opportunité extraordinaire<br />

va lui permettre d'entrer en politique.<br />

Sa route croise alors celle de Michel Vauzelle qui lui propose<br />

de figurer sur sa liste aux élections régionales. Michel<br />

Vauzelle élu, Avi Assouly obtient la délégation aux grands<br />

événements sportifs et participe à plusieurs commissions.<br />

L'ancien greffier de tribunal, devenu représentant puis soldat<br />

de Tsahal, fabricant de jeans, employé chez El Al , responsable<br />

de la sécurité dans un organisme privé et, enfin, journaliste<br />

sportif, est désormais conseiller régional. Cela semble<br />

irréel et, pourtant, ce n'est pas fini : Un matin du début mai<br />

20<strong>12</strong>, Marie Arlette Carlotti, candidate à la députation, l'appelle<br />

pour lui proposer d'être son suppléant. Il accepte et<br />

elle est élue. Et lorsque Jean-Marc Ayrault demande à Madame<br />

Carlotti de rejoindre son gouvernement en tant que<br />

ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales<br />

et de la Santé, chargée des Personnes handicapées et de la<br />

Lutte contre l'exclusion, Avi Assouly se retrouve tout naturellement<br />

député de Marseille. Il est également membre de<br />

la Commission des Affaires étrangères et vice président du<br />

Groupe d'amitié France-Israël.<br />

Quand on lui demande s'il ne trouve pas que son parcours<br />

tient du miracle, il vous répond que ce qui lui est arrivé, c'est<br />

« Min Hachamaïm », quelque chose qui vient du ciel.<br />

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10<br />

Jean-Pierre Allali


« La valeur de nos soldats ne provient pas de la force de<br />

leurs armes mais du sens de leur mission... »<br />

David Ben Gourion<br />

Pour aider le Libi,<br />

faites un don qui sera<br />

à 100% reversé<br />

aux soldats d’Israël.<br />

LIBI FRANCE<br />

4, rue Botzaris – 75019 Paris<br />

Tél. : 01 43 98 06 32<br />

Nos lecteurs ont la parole<br />

Bravo pour votre magazine qui mélange<br />

culture, judaïsme et histoire.<br />

Daniel G. Israël<br />

J’ai beaucoup apprécié votre éditorial<br />

qui m’a mis du miel au cœur<br />

Sylvain Z. Paris<br />

Je trouve votre magazine intéressant<br />

et je vous en prends quelques exemplaires<br />

pour le diffuser auprès d’amis.<br />

Hélène M. Paris<br />

Trop drôles les blagues du n°33<br />

Elysa F. Paris<br />

J’ai consulté votre magazine avec beaucoup<br />

d’intérêt.<br />

Danielle G. Israël<br />

<strong>Les</strong> caractères des mots fléchés du dernier<br />

numéro sont petits. Je suis sûr que<br />

les personnes âgées auront eu des difficultés<br />

à lire les définitions.<br />

Gérard S. Paris<br />

Superbe, la couverture du n° 33.<br />

Michèle T. <strong>Les</strong> Lilas<br />

LES LECTEURS ONT LA PAROLE<br />

Vous avez gentiment informé vos lecteurs<br />

qu’une salle était à disposition<br />

pour les fêtes (mariage, bar mitsva, brit<br />

mila). Nous avons eu des demandes.<br />

<strong>Alain</strong> M. Maisons Alfort<br />

J’aurai bien aimé que l’article sur l’affaire<br />

<strong>Dr</strong>eyfus se prolonge sur l’antisémitisme<br />

actuel.<br />

Anne B. Paris<br />

Comment faire pour que vous magazine<br />

soit diffusé dans notre communauté<br />

de Vaucresson et plus généralement<br />

dans l’ouest parisien ?<br />

Gaston M. Vaucresson<br />

Il faut que les présidents et les rabbins<br />

de communautés acceptent que le magazine<br />

soit déposé dans leurs synagogues<br />

et surtout que la publicité puisse<br />

le financer.<br />

Bravo à vous tous ! Et que le succès soit<br />

au rendez vous cette année<br />

Monica B. Paris<br />

Sujets plaisants et très variés ! Bravo !<br />

David S.<br />

Une petite erreur sans conséquence sur<br />

l’étude onomastique du nom Zibi dont<br />

le prénom du demandeur est Auguste<br />

et non Gaston. Mille excuses<br />

Nos lecteurs vous sollicitent.<br />

EMPLOI<br />

JEUNE FEMME, 39 ans, expérience<br />

professionnelle, excellente présentation,<br />

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Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

11


Le Mashiah,<br />

où le bicéphalisme de l’aigle royal.<br />

pOsOns TOuT d’aBOrd une définiTiOn simple, afin de res-<br />

Ter dans la réaliTé d’un cOncepT qui a sOuvenT – du<br />

faiT de l’ignOrance – faiT l’OBjeT de divagaTiOns, par ses<br />

cOnTresens eT ses définiTiOns apprOximaTives.<br />

Mashiah חישמ : vient étymologiquement de la racine hébraïque<br />

חישמ signifiant celui qui a reçu l’huile d’onction.<br />

Nous trouvons dans le texte même de la Torah, cette expression<br />

à l’égard d’Aaron et de ses enfants, au moment où ceuxci<br />

sont consacrés dans leurs fonctions de cohanim. Dans le<br />

cas qui nous préoccupe, il s’agirait plutôt d’un roi qui reçoit<br />

le sacrement, par les mains du prophète sur l’ordre de Dieu.<br />

Mashiah חישמ veut donc dire « oint », et sous entendu de<br />

sang et de rang royal.<br />

Partons maintenant des préalables suivants enseignés par<br />

nos sages :<br />

Le monde – tel que nous le connaissons – est fait pour durer<br />

six mille ans. Après, une ère nouvelle et différente s’offre à<br />

nous, une ère de refonte. Il existe donc deux périodes bien<br />

distinctes, qui sont censées s’articuler l’une par rapport à<br />

l’autre, et avoir un point de jonction qui est la fin de l’une et<br />

le début de l’autre. Cette notion de phases temporelles successives<br />

semble inéluctable, rien ne peut enrayer ce projet<br />

majeur au caractère invariable – le Créateur y préside.<br />

L’homme lui, y a été créé pour être à l’image de son créateur,<br />

celui au travers duquel Dieu transparaît. Dieu n’existe que<br />

par l’homme, à la condition extrême que celui-ci soit digne<br />

et méritant, c'est-à-dire en conformité avec le plan divin.<br />

Mais depuis le début de l’Histoire, l’être humain – à quelques<br />

exceptions près – a toujours été défaillant, la royauté divine<br />

n’a jamais pu se refléter en lui, et pourtant l’homme est le<br />

seul à être éligible à cette fonction, et à cette responsabilité.<br />

<strong>Les</strong> variations de niveaux que l’homme exprime dans<br />

sa propre histoire, démontrent son caractère et sa nature<br />

récalcitrante à toutes formes d’intelligence et de sagesse.<br />

JUDAÏSME<br />

Cette notion relative à la condition de vie humaine, quant à<br />

elle, semble au contraire devoir supporter, dès la première<br />

heure, les aléas et autres vicissitudes de l’inconstance et de<br />

l’instabilité humaine.<br />

Pourtant ce qui possède un début, a obligatoirement une…<br />

finalité, et ces deux dimensions que sont le temps (lié à l’espace)<br />

et l’être vivant créé, doivent se rencontrer pour parachever<br />

le projet divin initial – toujours en attente d’une réponse.<br />

L’homme n’a jamais fini d’être créé – nous sommes<br />

toujours et encore dans son élaboration. Le parachever, c’est<br />

finir l’Histoire – ou plutôt la commencer de la manière la plus<br />

authentique.<br />

Pour un scénario comme celui-ci – tout un programme – il<br />

faut des personnages de taille, au charisme sans conteste et<br />

à la motivation sans faille.<br />

Rentrent alors en scène les acteurs principaux dans un rôle<br />

où l’enjeu est celui de la réussite de l’humanité – du projet divin.<br />

En effet dans les derniers passages du livre de Berechit,<br />

le texte fait état d’un antagonisme naissant en deux hommes<br />

au profil marqué – Yossef et Yéhouda (Joseph et Judah).<br />

Le premier semble s’imposer comme dominateur sur sa<br />

propre famille, alors que son père, pressent en lui une personnalité<br />

au relief inhabituel adossée qui plus est, à une sagesse<br />

et une aptitude pour l’analyse, ce qui contraste avec<br />

sa prime jeunesse à la beauté insolente – qui lui vaudra<br />

d’ailleurs un séjour en prison, lorsque la femme du chef des<br />

armées de Pharaon jettera son dévolu sur lui, et qu’il en rejettera<br />

les avances.<br />

L’agencement des événements lui donnera raison, et celui-ci<br />

monta en puissance dans la hiérarchie de la société égyptienne<br />

du moment, jusqu'à atteindre le poste de vice roi de<br />

la nation la plus puissante et la plus redoutée. Yossef règne<br />

maintenant sans partage, et fait la démonstration de sa capacité<br />

à gouverner et à gérer les intérêts du pays et du peuple,<br />

en ces temps de famine, avec une suprématie indéniable.<br />

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<strong>12</strong>


Quant au second, Yéhouda – dans une première<br />

lecture du récit – il peine à être reconnu et accepté<br />

par ses frères. Il n’a pas la même assurance<br />

que son frère, et rien ne semble vraiment<br />

lui réussir, ni au sein de sa famille ni auprès de<br />

son entourage.<br />

Lorsque l’exil s’installe – dans un premier temps<br />

par la descente la famille de Jacob en Égypte<br />

– tous les protagonistes de cette histoire se retrouvent<br />

réunis. Unité de lieux, unité de temps.<br />

Si Jacob avait privilégié, dans un premier temps<br />

Yossef, pour être le grand ordonnateur du devenir<br />

familial dans sa lente descente en exil, il<br />

devient légitime maintenant – au moment où la<br />

famille mute en peuple – de donner une préférence<br />

et une préséance à Yéhouda, comme il<br />

est dit « Il a missionné Yéhouda devant lui à<br />

l’adresse de Yossef, en éclaireur… ». Yéhouda<br />

prend le commandement à l’invite du patriarche – il s’imposera<br />

tout naturellement à ses frères, qui à leur tour l’accepteront<br />

par évidence.<br />

L’histoire commence dans le tumulte et les tribulations avec<br />

l’aîné de Rachel, pour trouver son apothéose et sa concorde<br />

dans les mains du quatrième fils de Léa.<br />

Essayons de décrypter un tant soit peu les images et symboles<br />

forts qui nous sont donnés par le récit et le texte.<br />

Tout ce qui est contraire est complémentaire, et ne peuvent<br />

s’unir que les opposés.<br />

Ainsi le premier mashiah – celui de Yossef – communément<br />

appelé mashiah ben Yossef, est le préparateur, celui qui est<br />

censé mettre en place l’avènement de son antithèse sur le<br />

trône – son frère, le second – le mashiah descendant de Yéhouda,<br />

plus volontiers appelé mashiah ben David.<br />

L’un est actif et volontaire, l’autre est passif et receveur. Un<br />

soleil – toujours constant et présent, brillant de mille feux –<br />

et une lune – clignotante, n’ayant pas de lumière intrinsèque,<br />

sujette à vingt-huit phases successives lui donnant l’allure<br />

d’un cycle menstruel.<br />

Le premier est de l’ordre des six jours de la semaine – profanes<br />

par excellence – c’est un système dynamique, « mâle »<br />

diront les sages. Cette période préfigure de l’histoire devant<br />

se dérouler durant les six millénaires, tel que cela est<br />

rapporté par le Talmud. C’est en fait toute la durée de l’exil<br />

– le temps du labeur, mais aussi le monde où les commandements<br />

ont un sens – exil d’Israël et des nations avec elle.<br />

C’est période est également nommée comme étant le ôlam<br />

azé (ce monde-ci, dans sa dimension présentement perceptible<br />

et calibrée par rapport au geste de l’homme).<br />

Le second (dans la temporalité bien sûr), quant à lui, est le<br />

symbole du septième jour qu’est le Shabbat, qui, comme<br />

nous le savons, exprime la dimension du sacré (Kaddoch,<br />

d’où le kiddouch du vendredi soir et du samedi matin). Cette<br />

consonance féminine lui attribue de facto, le concept de l’attitude<br />

statique – en phase de réception.<br />

C’est toute l’expression du ôlam aba, le fameux septième<br />

millénaire, monde à venir se situant dans le futur, au-delà de<br />

toutes formes de carences et d’imperfections. C’est la période<br />

du dévoilement – synonyme d’une perception de Dieu<br />

JUDAÏSME<br />

plus accrue par évidence d’une part, et de la rétribution du<br />

travail effectué par l’homme, de l’autre.<br />

<strong>Les</strong> deux messies sont donc deux programmes distincts et<br />

disjoints, qui conviennent à chacune des périodes et des niveaux<br />

évoqués. C’est en fait un binôme qui fonctionne et<br />

s’articule comme un couple, où l’absence de l’un – dans l’absolu<br />

– est impensable. Pourtant ils ne peuvent pas régner<br />

ensemble sous la même couronne, de concert – lorsque l’un<br />

apparaît l’autre s’estompe et vice versa. Pourtant Yéhouda<br />

ne peut être intronisé que par Yossef – tel un Hatane (le fiancé)<br />

menant la Kala (la fiancée) sous le dais nuptial.<br />

Il faut donc admettre – à la lueur de ce que nous venons<br />

d’énoncer, que le concept du Mashiah ben Yossef est toujours<br />

et encore d’actualité, puisque nous sommes dans sa<br />

période temporelle. Alors où se cache-t-il ? En réalité, les avis<br />

diverges sur la question – il est présent mais nous ne sommes<br />

pas capable de le reconnaître : Yossef reconnaît les siens,<br />

mais ses frères ne le reconnaissent pas !<br />

Où encore parce que ce concept n’est pas forcément incarné<br />

dans l’humain : Ce n’est donc peut être pas un homme, c’est<br />

peut être un courant de pensée, une politique, une philosophie,<br />

un élan – que sais-je, un mouvement dynamique. Toujours<br />

est-il que le décryptage n’est pas facile et fait débat.<br />

Le trouble et l’obscurité dont l’exil affuble notre esprit font<br />

écran. Selon toute vraisemblance, les difficultés que nous<br />

rencontrons pour identifier les forces agissantes n’auront<br />

plus cours au sujet du Mashiah ben David, dont l’éclat ne<br />

pourra que s’imposer à nous – telle une entrée de Shabbat<br />

qui surgit, et nous inflige contre notre gré, une modification<br />

de vie et un changement d’état.<br />

Ces deux entités, comme les deux faces d’une même pièce,<br />

nous rappellent aussi que l’unité dans son état primordial, ne<br />

nous est pas accessible. Nous scindons – mieux, nous diffractons<br />

- par notre cerveau au double hémisphère lui aussi, la<br />

notion de un דחא (éhad).<br />

Dieu dit au prophète Ézéchiel (chap. 37 vers. 16-17),<br />

« Prends une pièce de bois, et écris dessus : pour Yéhouda…<br />

puis prends une autre pièce de bois et écris dessus : pour<br />

Yossef…Rapproche ces pièces l’une de l’autre, pour n’avoir<br />

qu’une entité unique – et elles seront Un dans ta main ».<br />

Hay Krief, Grand rabbin - Vincennes<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

13<br />

1/ Joseph retrouve ses frères<br />

2/ le lion symbole de Judah<br />

3/ Le taureau symbole de Joseph


ONOMASTIQUE<br />

nOus pOursuivOns nOTre explOraTiOn des paTrOnymes juifs en vOus prOpOsanT dans ce numérO<br />

d’analyser les nOms suivanTs : BarkaTz, BenerO, fraOua, kalifaT eT khayaT<br />

BARKATZ<br />

Charles Barkatz, habitant du <strong>12</strong>ème arrondissement de Paris aimerait<br />

connaître l'origine de son nom.<br />

Pour certains, le patronyme BARKATZ est un dérivé de KATZ, mot<br />

allemand qui se traduit par « chat ». La signification de ce nom serait<br />

donc « Fils du chat » ou « Chaton ». En réalité, c'est une pure coïncidence.<br />

KATZ est l'acronyme de « Kohen Tzadik », « prêtre de justice »<br />

et était substitué, pour des raisons de discrétion, à COHEN. Barkatz,<br />

dès lors, signifie : « Fils de Cohen ».<br />

Pour d'autres, ce patronyme, porté notamment à Constantine, Batna et Tébessa vient<br />

de l'arabe, BARKAT ou de l'hébreu BIRKAT, qui signifie « Bénédiction ».<br />

Variantes : Barkats, Barkat, Barkate, Barkatte, Barki, Benbarek, Bembarek et, pour la<br />

version germanique, tous les noms bâtis sur KATZ<br />

Célébrités : On pense d'abord au maire de Jérusalem, Nir Barkat. Le nombre de KATZ<br />

célèbres ne se compte plus. De très nombreux rabbins ont porté le nom de Cohen<br />

Zedeq, de Zedeq ou de Zidqi<br />

FRAOUA<br />

Karim Fraoua, qui est musulman, nous demande d'examiner son<br />

nom du point de vue onomastique.<br />

Le patronyme FRAOUA vient de l'arabe. On l'attribuait à des<br />

membres de la tribu des Fraoua dans la région de Fès au Maroc<br />

ou encore à ceux de la tribu des Des El Frioua dans la région de<br />

Kebili en Tunisie. Paul Sebag propose une autre piste en renvoyant<br />

à l'arabe « bou frioua » qui signifie « noisette » et Jacques Taïeb le<br />

rejoint en parlant de « porteur de noisettes », c'est-à-dire de « noisetier<br />

». Dans son dictionnaire étymologique « <strong>Les</strong> sources étonnantes<br />

des noms du monde arabe » ( Éditions Maisonneuve et Larose, 2004)<br />

, la spécialiste arabe de l'onomastique, Jana Tamer, ne recense pas de<br />

« Fraoua » mais note des « Freih », des « Freiha » et des « Freihi », le<br />

premier patronyme porté uniquement par des Musulmans et les deux autres par des<br />

Chrétiens. Pour lui, ces trois noms dérivent de « Farah » qui signifie « Joie » en arabe.<br />

Autre spécialiste de l'onomastique tunisienne, Paul Marty, dans son étude « Folklore<br />

tunisien. L'onomastique des noms propres de personnes » ( Éditions Paul Geuthner,<br />

1936), ne signale pas de « Fraoua » mais renvoie à des dérivés de « Farah », surtout<br />

dans des prénoms comme « Frah », « Farah » et « Ferhat » qui traduisent la joie supposée<br />

des parents du nouveau-né.<br />

Variantes : Freoua, Frioua, Freoa, Fréha<br />

ONOMASTIQUE<br />

Célébrités : Aurélie Freoua (photo), actrice et Top Model à Londres, l'écrivain Pierre<br />

Fréha auteur de nombreux ouvrages, notamment sur les Juifs d'Algérie.<br />

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14<br />

BENERO<br />

Fernand Benero,<br />

membre de la commission<br />

administrative de<br />

la communauté Chivté<br />

Israël dans le <strong>12</strong>ème,<br />

serait heureux de voir<br />

son nom analysé dans<br />

notre rubrique.<br />

Le patronyme<br />

BENERO vient de<br />

l'italien « Venero »<br />

qui est un synonyme<br />

de « Veneziano » qui<br />

se traduit par « Vénitien<br />

». Joseph Tolédano<br />

considère que ce<br />

nom, très rare, n'était<br />

porté qu'à Tunis. Pour<br />

certains ce nom pourrait<br />

être une déformation<br />

de BENARROCH<br />

lui-même dérivé<br />

d'AROCH, mot d'origine<br />

hébraïque qui<br />

désigne la tête. Roch<br />

était le fils de Benjamin<br />

et le petit-fils de<br />

Jacob<br />

Variantes : Benessiano,<br />

Bensiano, Benssiano.<br />

Celles construites autour<br />

de BENARROCH<br />

sont très nombreuses.


KALIFAT<br />

ONOMASTIQUE<br />

Francis Kalifat, trésorier du CRIF, nous demande des<br />

précisions sur son patronyme.<br />

Le nom KALIFAT vient de l'arabe et signifie « Remplaçant<br />

», « Successeur ». Dans les familles juives, il<br />

était traditionnellement donné, à une époque où la<br />

mortalité infantile était importante, à un nouveauné<br />

qui venait remplacer en somme un frère défunt<br />

ou encore à un enfant posthume. D'ailleurs,<br />

l'équivalent Khalfallah se traduit par « Dieu compense<br />

». Le nom approchant « Maklouf » signifie :<br />

« Qui est remplacé ». Abraham I. Laredo propose aussi la signification<br />

: « Lieutenant ».<br />

Variantes : Kalifa, Kalfa, Khalfat, Khalfet, Khalfa, Kalefa, Kalfallah,<br />

Khalfallah, Khelfallah, Khalaf, Khalaff, Khaliefa, Khalif,<br />

Khalife, Khalifi, Khelfa, Khelfat, Khalifa, Khelif, Khelifa, Khelifat,<br />

Khelifi, Khellaf, Benkalifa, Benklifa, Barklifa, Bahrlifa, Halifi,<br />

Khlifi, Jalifa, Jlifa, Maklouf, Makhlouf, Halphen et ses dérivés :<br />

Kalfon, Kalfoun, Kalfoune, Khalfon, Jalfon, Alphon, Calfoun,<br />

Calfon, Califa, Halfon, Ben Khalfon, Ben Jalfon, Benjalfon,<br />

Benkhalfoun.<br />

Célébrités : Au 14ème siècle, ce nom était porté par le chef<br />

des Juifs à Bagdad. Le plus célèbre des Kalifat est le zouave<br />

Eliaou Kalifat qui, accusé d'avoir insulté l'islam, fut, bien involontairement<br />

à l'origine du tristement célèbre pogrome de<br />

Constantine en août 1934. On pense aussi au rabbin David<br />

Kalifa d'Aïn Temouchent en Algérie, au rabbin Hayyim Khalifa<br />

de Saragosse, au journaliste oranais Ely Kalifa, à Lucien Kalifa,<br />

grand militant sioniste dans les années 90 ou encore à Joseph<br />

Klifa qui fut maire de Mulhouse et député du Haut-Rhin et,<br />

pour la variante Khalfon, les rabbins marocains, Yéhouda et<br />

Yaacov Khalfon. Sans oublier l'astronome Italien Abba Mari<br />

Halfon et son fils, le rabbin Eliyah Menahem (Des dizaines de<br />

rabbins ont porté le patronyme Halfon au cours des<br />

siècles).<br />

KHAYAT<br />

Micheline Azeroual, née Khayat aimerait<br />

en savoir plus sur son nom de jeune<br />

fille.<br />

Le patronyme KHAYAT est une variante<br />

du classique HAYAT qui vient<br />

de l'hébreu. C'est un nom de métier<br />

qui désigne le tailleur ou le couturier.<br />

C'est la dérivation arabisée qui conduit à Khayat<br />

Dans la sphère germanique cela donne Schneider<br />

ou, en yiddish : Chaitman, Chajtman et<br />

même Chajjat. En Russie et en Pologne, on<br />

passe à Chaitowitz qui a donné Chaiton, Chaitin<br />

et Chaïtin.<br />

Ce nom est attesté sur une kettouba tunisienne<br />

qui, le 23 août 1852, enregistre le mariage de<br />

Nessim, fils de Hay Khayat avec Anne, fille de<br />

Isaac El Haïk.<br />

Variantes : Elkhayat, Alfayat, Alkhayat, Alfayate,<br />

Kayat, Kayatte, Cayat, Cayate, Cayatte, Cayal,<br />

Hayyat, Haïat, Hayete<br />

Célébrités : <strong>Les</strong> rabbins Itshak Hayyat (Espagne)<br />

et Yehouda h Hayyat (Maroc) et de très nombreux<br />

autres rabbins. On pense bien entendu<br />

au célèbre docteur Israël Hayat, créateur du<br />

Préventorium de L'Ariana près de Tunis et à son<br />

confrère, le grand cancérologue Marcel Hayat.<br />

On note également le juge rabbinique tunisien<br />

du 18ème siècle Abraham Hayat. On pense aussi<br />

au professeur Robert Haïat, cardiologue et président<br />

de l'AMIF. Sans oublier l'écrivain suédois<br />

Claude Kayat, auteur notamment du truculent<br />

« Mohammed Cohen » et son confrère en littérature,<br />

le docteur Georges Khayat auteur<br />

« Sfax, une jeunesse ».<br />

<strong>Les</strong> lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement consulter la bibliographie sélective suivante :<br />

Joseph Tolédano. Une histoire de familles. <strong>Les</strong> noms de famille juifs d’Afrique du Nord. Éditions Ramtol. Jérusalem.<br />

Claude Mezrahi. <strong>Les</strong> secrets et trésors cachés des noms de famille juifs. Éditions A.J.Presse.2001. Joseph J.Lévy, Josué Elkouby,<br />

Marc Éliany. Dictionnaire biographique du monde juif sépharade et méditerranéen. Éditions Élysée. Québec. 2001. Paul Sebag. <strong>Les</strong><br />

noms des Juifs de Tunisie. Éditions L’Harmattan. Jacques Taïeb. Juifs du Maghreb. Noms de famille et société. Éditions du Cercle<br />

de Généalogie Juive. 2004. Maurice Eisenbeth. <strong>Les</strong> Juifs de l’Afrique du Nord. Démographie et onomastique. Imprimerie Carbonel.<br />

Alger. 1936. Réédition : Éditions du Cercle de Généalogie Juive-La Lettre Sépharade. 2000. Robert Attal et Joseph Avivi. Registres<br />

matrimoniaux de la communauté juive portugaise de Tunis aux XVIIIème et XIXèmes siècles. Éditions de l’Institut Ben Zvi. Jérusalem.<br />

1989. Gygès. <strong>Les</strong> Israélites dans la société française. Éditions Documents et Témoignages.1956 sans oublier le travail monumental<br />

d’Abraham I. Laredo : <strong>Les</strong> noms des Juifs du Maroc. Essai d’onomastique judéo marocaine en deux tomes paru chez Hebraica Ediciones,<br />

Madrid, 2008, avec le concours de la Casa Sefarad Israël. Notre site Internet www.tribu<strong>12</strong>.com vous permettra de consulter<br />

les précédents numéros de notre magazine.N’hésitez pas à nous demander d’analyser votre nom.<br />

N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité les noms suivants : ADDA (32), ADDAOUI (27), ALLALI (6), ALLOUCHE (24), AMANOU (31),<br />

AOUATE (10), AOUIZERATE (27), ASSERAF (9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTALI (30), ATTIA (16), AYACHE (16), AZOULAY (27),<br />

BARANES (10), BARDAVID (20), BARKATZ (34), BAROUHIEL (16) , BATTINO (29), BELAHSSEN (11), BEMBARON (20), BENAÏM (23), BENERO (34),<br />

BENHAMOU (19), BENSAID (33), BEN SHITRIT (33), BERDAH (21), BERDUGO (11), BERISSI (29), BERREBY (32), BESNAÏNOU (9), BLUM (8), BOCCARA<br />

(15), BORGEL (18), BOUBLIL (31), BOUKOBZA (8), BRAMI (7), BUSBIB (26), CARO (32), CARTOZO (24), CASTRO (29), CHAOUAT (28), CHEMLA (11),<br />

CHETBOUN (11), CHICHE (23), CHOCRON (22), CHOUFANE (8), CHRIQUI (26), COHEN (7), CORCOS (27), CUKIERMAN (9), DAHAN (6), DANINO<br />

(22), DAOUDI (16) , DARMON (19), DJEBALI (24), ELKOUBY (13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS (9), FITOUSSI (7), FORTI (32),<br />

FRAOUA (34), GABAI (29), GANEM (30), GANOUNA (31), GHIDALIA (6), GIAMI (28), GIUILI (19), GOTAJNER (20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15),<br />

GOLDMANN (9), GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13 et 23), HAGEGE (14), HALFON (25), HALIMI (20), HAMZALAG(<strong>12</strong>), HARRARI (25), HAS-<br />

SOUNI (33), ITTAH (24), JAIS (16), JAOUI (30), JOURNO (22), KAHN (9), KALIFAT (34), KARSENTI (17), KHAYAT (34), KRIEF (33), KTOURZA (14), LABI<br />

(20), LAHMI (13), LASCAR (27), LASRY (22), LATTES (23), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK (19), MALEM (22), MAIZIL (30), MALLET (26), MEDINA<br />

(18), MESSAS (9), MIMOUN (14), MSIKA (28), NAMAN (20), NAMER (26), NATAF (<strong>12</strong>), NIZARD (15), O’HAYON (21), OSSONA (31), OUAKNIN (<strong>12</strong>),<br />

PEREZ (18), RAUSKY (<strong>12</strong>), RIEH (13), ROUMANI (14), RUSAK (30), SAADA (10), SABBAN (23), SAGROUN (21), SARFATI (15), SARRABIA (8), SAYADA<br />

(31), SEBAG (23), SELLAM (26), SIRAT (9), SITBON (27), SITRUK (9), SMADJA (17), SPORTICHE (29), SUISSA (22), TAÏEB (21), TEMIM (<strong>12</strong>), TOLEDANO<br />

(18), TOUITOU (14), TUIL (24), UZAN (22), WIZMAN (17), YOMTOB (32), YOUNA (28), ZAOUI (15), ZENOUDA (18), ZEITOUN (24), ZIBI (33),<br />

ZRIBI (10) et ZRIHEN (10).<br />

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15


dans ce nOuveau numérO de TriBu <strong>12</strong>, nOus allOns<br />

vOus parler d’une OrganisaTiOn israélienne qui<br />

faiT la fierTé de sOn pays. nOus avOns demandé<br />

quelques infOrmaTiOns à un respOnsaBle cOmmuni-<br />

caTiOn du maguen david adOm.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Quel est l’historique de la création du MDA ?<br />

MDA : Le 7 juin 1930, Tel Aviv se développe et commence à<br />

accueillir des Juifs du monde entier. Rapidement, des médecins<br />

et des volontaires comprennent que les habitants du Yichouv<br />

(implantations) doivent pouvoir bénéficier d’un service<br />

de secours digne de ce nom.<br />

Le Maguen David Adom prend une nouvelle dimension.<br />

Jusque-là, il s’agissait d’une branche de la Légion Juive chargée<br />

des secours médicaux. L’organisation sera désormais en<br />

charge de l’ensemble des habitants du pays en construction.<br />

Haïfa, Jérusalem, Beer-Shev’a et les autres villes accueillent<br />

rapidement des bénévoles du MDA qui développeront ce<br />

qui est désormais l’un des services de secours les plus efficaces<br />

au monde.<br />

En 1947, le futur État d’Israël dispose de 45 stations. Et<br />

lorsque les affrontements éclatent entre les armées arabes et<br />

celle du jeune État, les secouristes du MDA sont en première<br />

ligne afin de prodiguer les soins nécessaires.<br />

En 1950, l’assemblée parlementaire de la Knesset vote la loi<br />

du nom de l’organisation. Une façon de réitérer et de légitimer<br />

le rôle du MDA dans le pays. Le MDA sera l’unique<br />

organisme chargé d’organiser les secours médicaux sur le<br />

terrain, devra épauler l’armée israélienne lors des conflits, se<br />

préparer à affronter les catastrophes naturelles et enfin, gérer<br />

la Banque nationale du sang.<br />

T <strong>12</strong> : Comment fonctionne le Maguen David Adom ?<br />

MDA : Heureusement, le sentiment national du pays incite<br />

des milliers de citoyens à rejoindre<br />

les équipes du MDA.<br />

90% des membres de l’organisation<br />

sont ainsi bénévoles.<br />

Joignables en permanence,<br />

pouvant abandonner leur activité<br />

pour partir sauver des<br />

SOCIAL<br />

82 aNs d’uRGeNCes<br />

vies, ces hommes et ces femmes sont l’âme même du Maguen<br />

David Adom.<br />

De l’étudiant à l’homme d’affaire, équipés de gilet leur permettant<br />

d’endosser l’étoile rouge et du matériel nécessaire,<br />

ils sont régulièrement sur les lieux des interventions avant les<br />

ambulances. Un quartier de Jérusalem fut même rebaptisé<br />

« 30 secondes » par les secouristes car c’est le temps moyen<br />

entre le début d’un appel au 101, le numéro du MDA, et<br />

l’arrivée des premiers intervenants.<br />

T <strong>12</strong> : Vous parlez du 101. Comment agissez-vous à partir<br />

d’un appel d’urgence ?<br />

MDA : Ces centres névralgiques composent le premier<br />

maillon de la chaîne des secours. <strong>Les</strong> Israéliens connaissent<br />

ce numéro indispensable. L’ensemble des personnels répondant<br />

au numéro d’urgence est formé aux premiers secours,<br />

pouvant ainsi transmettre les indications par téléphone. Régulièrement,<br />

des hommes aident leur femme à accoucher en<br />

suivant les conseils du 101.<br />

Dès qu’un appel est reçu au MDA, le système satellite du<br />

MDA géolocalise les sept secouristes les plus proches du lieu<br />

d’appel. Ainsi, ils peuvent intervenir dès les premières minutes<br />

du drame.<br />

Lors des attentats, ce système permet d’alerter l’ensemble<br />

des secouristes professionnels et bénévoles du pays et joue<br />

grandement dans l’efficacité de l’organisation lors de ces attaques.<br />

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T <strong>12</strong> : Vous êtes l’équivalent israélien de la Croix Rouge.<br />

Elle fait régulièrement appel aux dons de sang. Et vous ?<br />

MDA : Comme nous l’avons dit plus haut, nous gérons la<br />

Banque nationale du sang, où plus de 300 médecins, infirmiers<br />

et chercheurs travaillent en permanence afin de faire<br />

avancer la recherche et de faire fonctionner ce maillon indispensable<br />

de la chaîne des secours.<br />

Sur le terrain, une trentaine d’ambulances spécialisées dans<br />

la collecte du sang arpentent les lieux les plus fréquentés :<br />

centres commerciaux, universités, places touristiques, etc…<br />

pour un résultat impressionnant à l’échelle du pays, avec<br />

près de 300 000 unités de sang collectées par les équipes<br />

du MDA.<br />

T <strong>12</strong> : Si votre action est essentiellement sur le territoire<br />

israélien, que fait le MDA en France ?<br />

MDA : Depuis plusieurs années, sous l’impulsion du docteur<br />

Lazare Kaplan et de son équipe, le MDA propose chaque<br />

année près d’une centaine de formations aux gestes qui sauvent.<br />

Dans les écoles, les synagogues ou les mouvements de<br />

jeunesse, ce sont près de 15.000 membres de la communauté<br />

qui ont pu bénéficier d’une telle formation depuis 2008.<br />

La France accueille régulièrement des secouristes israéliens<br />

venant témoigner de la réalité du terrain. Après l’opération<br />

« Pilier de défense », plusieurs membres du MDA sont ainsi<br />

intervenus devant un public toujours plus ébahi devant l’abnégation<br />

de ces hommes et femmes qui font le MDA.<br />

La présence du MDA France permet également de contribuer<br />

à la réputation d’Israël et du MDA, en organisant des<br />

partenariats avec les différentes institutions françaises telles<br />

que le SAMU, les brigades de sapeurs-pompiers et la Croix-<br />

Rouge française.<br />

Synagogue Névé Chalom<br />

106, avenue du Général Michel<br />

Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />

Fondation de Rothschild<br />

80, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />

Synagogue Beth Eliahou<br />

4, rue Chevreul 75011 Paris<br />

Synagogue Don Isaac Abravanel<br />

84-86, rue de la Roquette<br />

75011 Paris<br />

Synagogue Vincennes<br />

30, rue Céline Robert<br />

94300 Vincennes<br />

Synagogue Fontenay/ Bois<br />

79, bd de Verdun<br />

94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />

Synagogue Fontenay/ Bois<br />

5, rue JP Timbaud<br />

94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />

Synagogue Charenton<br />

42 ter, rue des Bordeaux<br />

94220 Charenton-le-Pont<br />

DIFFUSION<br />

triBu <strong>12</strong> est disponiBle gratuitement<br />

dans les lieux suivants :<br />

Synagogue Centre Rachi<br />

25, Avenue Sainte-Marie<br />

94160 Saint-Mandé<br />

Synagogue du Rachbi<br />

46, rue Robert André Vivien<br />

94160 Saint-Mandé<br />

Synagogue de Maisons-Alfort<br />

52, rue Raspail<br />

94700 Maisons-Alfort<br />

Synagogue Beth El<br />

Rue Saulnier 75009 Paris<br />

Synagogue Buffault<br />

28, rue Buffault 75009 Paris<br />

Synagogue Julien Lacroix<br />

75, rue Julien Lacroix<br />

75020 Paris<br />

Centre communautaire des Lilas<br />

14, rue de la Croix de l’Epinette<br />

93260 <strong>Les</strong> Lilas<br />

Ecole et Synagogue Alliance<br />

Georges Leven<br />

30, bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />

<strong>Les</strong> amis du MDA aiment aussi se retrouver chaque année, à<br />

l’occasion des différents galas organisés dans plusieurs villes<br />

françaises. Shlomo Artzi, Shwekey, Rita et Patrick Bruel font<br />

partie des derniers artistes à avoir voulu soutenir l’organisation<br />

lors de concert.<br />

<strong>Les</strong> fonds récoltés en France ont permis la construction<br />

d’une station de secours à Ofakim et la rénovation de celle<br />

de St Jean d’Acre, ainsi que l’achat de plusieurs ambulances,<br />

véhicules de commandement et de scooters médicalisés.<br />

École Ganénou<br />

Rue du Sergent Bauchat<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

La Délicieuse<br />

Bd Voltaire 75011 Paris<br />

Franck et Julien<br />

Bd Voltaire 75011 Paris<br />

Franprix Cacher<br />

Bd Voltaire 75011 Paris<br />

Librairie Emet<br />

250, bd Voltaire 75011 Paris<br />

Damyel<br />

246, bd Voltaire 75011 Paris<br />

Pizzeria La Stella<br />

Avenue Daumesnil 750<strong>12</strong> Paris<br />

Pizzeria Tib’s<br />

Rue de Charenton 750<strong>12</strong> Paris<br />

Chalom’s Traiteur<br />

55, av. du Général Michel Bizot<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Traiteur Le Vôtre<br />

58, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />

Propos recueillis par Guy Fellous<br />

Boulangerie Simon<br />

269, rue de Charenton<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Fondation de Rothschild<br />

118, rue de Paris<br />

93100 Montreuil<br />

Beth Habad de Vincennes<br />

20, rue de la Paix<br />

94300 Vincennes<br />

Boucherie Claude et Raphy<br />

2, rue du <strong>Dr</strong> Goujon<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Boucherie de l’Argonne<br />

Rue de l’Argonne<br />

75019 Paris<br />

Boucherie Hayach<br />

Rue de Paris<br />

94300 Vincennes<br />

Boucherie Amsellem<br />

Rue de Flandre<br />

75019 Paris<br />

Si des synagogues ou des centres communautaires ou encore des commerces souhaitent que des exemplaires soient déposés chez<br />

eux, nous nous ferons un plaisir de venir vous en déposer.<br />

Vous pouvez en faire la demande au 01 43 41 48 01 ou par mail à tribu<strong>12</strong>@gmail.com<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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de La COuR de CHaRLemaGNe<br />

BOdO Ou BOdOn<br />

confesseur de Louis le Pieux,<br />

fils de Charlemagne.<br />

Né en 814, Bodon vivait à la cour de<br />

Charlemagne. Il devint le diacre et le<br />

confesseur du roi de France Louis le<br />

Pieux. Un jour de 838, prétextant effectuer<br />

un pèlerinage à Rome, il se<br />

convertira au judaïsme par rejet de la<br />

culture carolingienne et de la foi chrétienne.<br />

L’année d’après, il quitte le<br />

royaume franc pour aller à Saragosse<br />

dans l’Espagne musulmane et prend le<br />

nom d’Eléazar. Il se fait circoncire et se<br />

marie avec une juive. Ce qui est le plus<br />

cocasse c’est qu’il entretient une discussion<br />

soutenue avec un intellectuel<br />

chrétien d’origine juive, chacun cherchant<br />

à convaincre l’autre de retourner<br />

dans sa religion d’origine. Voici un passage<br />

d’une lettre que Bodo lui adressera<br />

et qui témoigne bien de sa volonté<br />

de prosélytisme : « Quant à votre assertion<br />

que le Christ est Dieu, en association<br />

avec le Saint-Esprit, et que vous<br />

le vénérez parce qu’il n’a pas de père<br />

humain, alors avec lui, vous devez aussi<br />

vénérer Adam, le père de la race humaine,<br />

qui n’a ni père ni mère, et dont<br />

la chair, le sang, les os et la peau ont<br />

été créés à partir de l’argile. Son souffle<br />

lui a été donné par Dieu et il devint un<br />

être intelligent. Et aussi, Ève qui a été<br />

créée à partir d’une côte d’Adam, sans<br />

père ni mère, et son souffle lui a aussi<br />

été insufflé et elle est devenue intelligente.<br />

Aussi vous devez les vénérer ! »<br />

HISTOIRE<br />

À HOLLYWOOd<br />

nOus TerminOns dans ce numérO, la série des cOnverTis au judaïsme, célèBres Ou pas. vOus pOurrez cOm-<br />

prendre pOurquOi BOdO, un diacre de l’épOque carOlingienne, Warder cressOn cOnsul américain à jéru-<br />

salem au 19ème siècle, eT deux sTars du cinéma américain, sammy davis jr eT elizaBeTh TaylOr, OnT OpTé<br />

pOur la religiOn juive.<br />

WARdER cRESSOn,<br />

consul américain :<br />

le saint étranger américain<br />

Né à Philadelphie en Pennsylvanie, le<br />

13 juillet 1798 – mort à Jérusalem le 6<br />

novembre 1860<br />

Il est né mormon puis un rabbin local,<br />

en Pennsylvanie, le convainc que « le<br />

salut était celui des Juifs » dont le retour<br />

à Jérusalem déclencherait l’Apocalypse.<br />

Le 4 octobre 1844, Warder Cresson débarqua<br />

à Jérusalem en tant que consul<br />

général américain pour la Syrie et Jérusalem,<br />

convaincu que l’avènement<br />

du Messie devrait avoir lieu en 1847.<br />

Cresson expliqua au pacha qu’il était<br />

venu pour la prochaine apocalypse<br />

et le retour des Juifs à Jérusalem. À<br />

l’époque où il devint consul des États-<br />

Unis, les Américains étaient de plus en<br />

plus nombreux à se rendre à Jérusalem<br />

dans l’attente de la fin du monde.<br />

Pendant des années, il émit des visas<br />

de protection pour les Juifs. À Jérusalem,<br />

il s’était rapproché de la commu-<br />

nauté sépharade. Il était devenu un ami<br />

de hakham Yehiel Cohen et du grand<br />

rabbin Elyashar. En 1848, il a cherché<br />

à devenir juif. En mars de cette année,<br />

il fut circoncis et converti au judaïsme.<br />

Il retourna à Philadelphie en Septembre<br />

1848 pour régler ses affaires<br />

et retourna s'installer définitivement<br />

à Jérusalem. Puis il changea de nom<br />

et pris celui de Michaël Boaz Israël. Il<br />

créa une ferme juive modèle près de<br />

la ville, étudia la Torah, divorça de son<br />

épouse américaine et se maria avec une<br />

Juive. Il était honoré par les Juifs locaux<br />

comme le « saint étranger américain ».<br />

À sa mort, il fut enterré dans le cimetière<br />

juif sur le mont des Oliviers.<br />

SAMMy dAvIS JR<br />

(1926 – 1990),<br />

danseur, chanteur et comédien<br />

noir, borgne et juif<br />

Tout le monde connaît Sammy Davis<br />

Jr., acteur à Hollywood, ami et partenaire<br />

des grandes stars comme Franck<br />

Sinatra et Dean Martin qui l’ont invité à<br />

intégrer le trio Rat Pack en 1959. Mais<br />

peu de personnes connaissent réellement<br />

son parcours. Il naît en 1926<br />

dans le quartier de Harlem à New York.<br />

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18


Ses parents sont des artistes touche à<br />

tout et gagnent leur vie en jouant dans<br />

des comédies populaires. Il a trois ans<br />

quand ses parents divorcent. Pour éviter<br />

de perdre la garde de son fils, son<br />

père l’emmène avec lui en tournée.<br />

Grâce à lui il apprend la danse et intègre<br />

la troupe composée de son père<br />

et son oncle.<br />

Quand vient la Seconde Guerre mondiale,<br />

il s’engage dans l’armée et il participe<br />

à des spectacles de danse et de<br />

chant. En 1954 il commença à connaître<br />

le succès. Mais sa carrière aurait pu se<br />

briser le 19 novembre 1954 suite à un<br />

accident de voiture. Il échappe de justesse<br />

à la mort et perd l’usage de son<br />

œil gauche qui le fera porter un œil<br />

de verre jusqu’à sa mort. Pendant son<br />

séjour à l'hôpital, son ami Eddie Cantor,<br />

né Edward Israël Iskowitz, lui parle<br />

des points communs entre la condition<br />

des noirs américains et le peuple juif.<br />

Sammy Davis se convertit au judaïsme<br />

après la lecture, pendant sa convalescence,<br />

d'un livre sur l'histoire des Juifs.<br />

Un paragraphe, évoquant la persévérance<br />

dont les Juifs ont fait preuve, le<br />

marque particulièrement : « <strong>Les</strong> Juifs<br />

ne peuvent pas disparaître. Trois mil-<br />

lénaires d'enseignement prophétique<br />

les ont résignés, et ont fait naître en<br />

eux un désir de vivre qu'aucune tragédie<br />

ne pourrait anéantir. » S’en suit<br />

une vie de films et de spectacles à travers<br />

le monde. Atteint d'un cancer de<br />

la gorge, Sammy Davis Jr. a soixante<br />

quatre ans quand il meurt à Beverley<br />

Hills en Californie le 16 mai 1990.<br />

ELIzABEth (LIz)<br />

tAyLOR,<br />

la star de cinéma aux sept maris<br />

Née le 27 février 1932 à Hampstead en<br />

Angleterre, Elizabeth et ses parents,<br />

des américains catholiques, retournent<br />

aux USA juste avant que la Deuxième<br />

Guerre mondiale n’éclate. Elizabeth<br />

commença sa carrière d’actrice à l’âge<br />

de 6 ans grâce à sa mère Sara qui la<br />

présenta aux studios d’Hollywood. Elle<br />

tourna dans des films comme la Vénus<br />

au vison pour lequel elle remporta<br />

son premier Oscar ou les Quatre filles<br />

du docteur March et également dans<br />

Géant qui fut le dernier film dans lequel<br />

joua James Dean. Elle se convertit<br />

au judaïsme lorsqu'elle épousa Ed-<br />

die Fisher en 1959 mais elle dit que sa<br />

conversion était indépendante de son<br />

mariage avec un Juif. « C'était quelque<br />

chose que je voulais faire depuis longtemps<br />

», dit-elle. Elle a pris le nom hébreu<br />

Elisheba Rachel. Une autre fois,<br />

elle a parlé du sentiment d'avoir des<br />

affinités avec les Juifs: "La souffrance<br />

des Juifs pendant la Guerre m'a profondément<br />

affectée. J'ai été attirée par<br />

leur culture. Je suppose que mon identification<br />

avec eux provient du fait de<br />

l'oppression dont ils ont été victimes".<br />

Amie d'Ariel Sharon, elle lui avait rendu<br />

visite dans sa ferme des Sycomores<br />

dans le Néguev le 1er janvier 1983.<br />

Cette amitié, peu connue du grand public,<br />

a duré de nombreuses années.<br />

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19<br />

Guy Fellous


BILLET D'HUMEUR<br />

stratégie pour<br />

sortir de la crise…<br />

mOnsieur pierre de charenTenay dans la sérieuse revue "EtudES" écrivaiT : "la crise financière a éTé<br />

amOrTie par des cenTaines de milliards d’eurOs. viendra Bien viTe la crise sOciale. puis la crise pOliTique,<br />

car il faudra Bien se demander cOmmenT ceux qui sOnT en charge du Bien cOmmun n’OnT rien vu venir d’une<br />

si rapide déBandade".<br />

La crise, que nous traversons, est une crise systémique. Elle relance la question des bases même du fondement social. Au-delà<br />

des questions financières et économiques, elle nous interpelle sur le sens et le but de la société que nous avons organisée.<br />

La stratégie pour sortir de la crise ne peut se trouver dans les politiques économiques traditionnelles, nos armes classiques<br />

comme les baisses des taux d'intérêts, l'injection de liquidités, dans des industries en faillite ou dans des organismes financiers,<br />

ne pourront arrêter ce processus de dislocation d'un système qui a oublié le sens et les finalités du "vivre ensemble".<br />

Il est pourtant urgent de comprendre la profondeur de la crise et de commencer la reconstruction du système dans son entier,<br />

en refondant les liens qui unissent les hommes entre eux. Faute de quoi nous risquerions de perdre tout contrôle sur les<br />

événements économiques et politiques. Notre espoir se trouve dans cette prise de conscience du devoir du renouvellement.<br />

Renouvellement, qui doit passer en premier lieu par la fin de la diffusion de l'individualisme dans la société, qui a privilégié<br />

un rapport des hommes à l'objet au détriment d'un rapport des hommes entre eux.<br />

La refonte de l'économie devra passer par l'innovation sociale, par une économie solidaire. Elle se fera avec la réalisation<br />

de grands chantiers, qui devront utiliser des matériaux d'avant-garde. <strong>Les</strong> constructions devront être intelligentes, basées<br />

sur l'énergie solaire et la récupération des eaux de pluies. Le soleil devra devenir le pétrole de demain. Ainsi, selon le physicien<br />

allemand Gerhard Knies, il suffirait d'exploiter 1 % de la surface des déserts de la planète pour "produire l'électricité<br />

nécessaire à toute l'humanité ". La nouvelle économie se devra d'être écologique, humaine et intégrer dans sa politique des<br />

données de qualité de vie et pas seulement de quantités.<br />

Cette crise économique est aussi la réaction naturelle de l'émergence de l'éthique dans un monde économique qui en était<br />

déserté. L'autonomie de l'économie est une illusion, comme sa capacité à s'autoréguler. Et c'est par le poids excessif de<br />

cette illusion que nous en sommes arrivés à la rupture présente. Ce retour de l'éthique ne se fera pas par un renouveau de<br />

l'économie socialiste, ni par plus de marchés, mais par une réflexion qui s’articulera sur trois points : l'exigence d'un développement<br />

respectueux des milieux naturels, la volonté d'un changement dans les relations économiques et la promotion d'un<br />

commerce équitable, et enfin une réflexion concernant la croissance.<br />

À ces interrogations, la Torah apporte une réponse originale : le Yovel ( Jubilé ), par exemple, répond aux exigences du<br />

développement durable. Au-delà du respect du Talmud pour l'environnent, il nous propose non pas une économie de décroissance<br />

mais de restructuration, un ajustement structurel, après des années de liberté économique. Cette intervention<br />

extérieure aux forces du marché va déconstruire le libéralisme économique et changer ses structures pour rééquilibrer les injustices,<br />

lutter contre la pauvreté et rétablir la coopération entre les membres de la société. Cet arrêt est un véritable examen<br />

de passage pour la communauté, il est un indicateur social de réussite ou d'échec. Ce système va réconcilier capitalisme et<br />

Tsedaka, la société devra prendre en compte, comme une donnée exogène au système, le coût d'un trop grand déséquilibre,<br />

qui devra être réajusté après les années accordées de liberté totale. Dans le cadre de cette année du Jubilé, les deux exigences<br />

du développement durable, en dehors de l'annulation des dettes, sont aussi prises en compte. La première s'attache<br />

à l'idée de la redistribution, qui doit être comprise dans un terme beaucoup plus large de redistribution des ressources et des<br />

fortunes, avec une refonte des relations économiques entre les agents. Quant à la seconde, elle est la liberté redonnée aux<br />

esclaves qui doit, ici aussi, être appréhendée dans le sens plus large du retour de l'homme à la liberté. C'est vers ce cadre de<br />

réflexion, que nous devons diriger nos recherches d'aujourd'hui.<br />

Richard Sitbon<br />

Économiste, consultant à PlaNet Finance Israël.<br />

Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie du livre de Richard Sitbon, L’économie du judaïsme dévoilée :<br />

une éthique pour un solidarisme, aux Editions Eyrolles dans le courant du mois de mars 2013.<br />

Il donnera une série de conférences mi-avril.<br />

Pour toute information, l’adresse de son blog<br />

http://richard-sitbon.blogspot.fr/<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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cOMMunAutÉ SÉfARAdE dE « vIncEnnES »<br />

Président : Bruno Smia – Rabbin : Hay Krief<br />

Le président Bruno Smia a perdu son père<br />

et <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> lui présente ses sincères condoléances<br />

Centre communautaire Hatikva Vincennes<br />

19/30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />

Tel : 01 01 43 24 10 84<br />

cOMMunAutÉS<br />

« BEth hABAd dE vIncEnnES Et SAInt-MAndÉ »<br />

Responsable et rabbin : Rav Yossef Taïeb<br />

Beth Habad Saint-Mandé<br />

5, rue Jeanne d’Arc 94160 Saint-Mandé<br />

Tél. : 01 43 28 53 96<br />

Beth Habad de Vincennes<br />

20, rue de la Paix 94300 Vincennes<br />

Tél. : 01 43 98 98 98 / 06 20 62 05 80<br />

cOMMunAutÉ « cEntRE RAchI dE SAInt-MAndÉ »<br />

Président : <strong>Alain</strong> Assouline – Rabbin : M. Elbaz<br />

cOMMunAutÉ AShKÉnAzE dE « vIncEnnES »<br />

Président : Bruno Blum – Rabbin Joseph Assayag<br />

cOMMunAutÉ<br />

« nÉvÉ chALOM »<br />

Président Raphaël Chocron<br />

Rabbin : Shimon Dahan<br />

Névé Chalom<br />

106, avenue du Gal Michel Bizot<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

www.nevechalom.fr<br />

ORAtOIRE<br />

dE LA<br />

fOndAtIOn ROthSchILd<br />

Rabbin :<br />

Aimé Atlan<br />

Assistant :<br />

Yonni Chemla<br />

Centre Communautaire Rachi - 21 bis, avenue Sainte-Marie - 94160 Saint-Mandé<br />

Tél. : 01 53 66 31 15 - letincelle-sm@wanadoo.fr - www.letincelle-centrerachi.com<br />

REStAuRAntS dE SAInt-MAndÉ<br />

Beth Din Ciné Sushi 37, av du Général de Gaulle 01 43 28 20 00 Japonaise<br />

Beth Din Le Cadre 87, av de Paris 01 43 28 38 43 Gastronomique<br />

Beth Din Nina Sushi 49, av du Général de Gaulle 01 48 08 16 <strong>12</strong> Japonaise<br />

Beth Din O Grill 19, rue de l’Alouette 01 43 28 37 09 Bassari<br />

Beth Din Plaza 60, av du Général de Gaulle 01 43 65 02 66 Halavi<br />

Beth Din Le Loft 80, av du Général de Gaulle 01 43 74 60 <strong>12</strong> Bassari<br />

Beth Din Traiteur Kadoche 4, villa Marces 01 40 37 00 14 Traiteur<br />

Le rabbin Kapetas a fêté ses 70 ans. Nous lui souhaitons une longue vie avec la bonne santé.<br />

Synagogue ashkénaze de Vincennes<br />

30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />

REStAuRAntS dE vIncEnnES<br />

Rottenberg L’Orient Express 203, rue Diderot 01 49 57 05 94 Orientale<br />

Beth Din Le Petit Cadre 2/4, av du Château 01 43 98 24 21 Orientale<br />

Beth Din Sushi’Z 33, rue des Laitières 01 58 64 14 14 Asiatique<br />

OULPAN OFFICES<br />

SPORTS<br />

CANTINE<br />

NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS<br />

THÉATRE<br />

CONFÉRENCE<br />

CENTRE AÉRÉ<br />

MIKVÉ<br />

ACT. ARTISTIQUES<br />

TALMUD TORAH


REStAuRAntS du XIIèME<br />

cOMMunAutÉ « BEth hABAd dE pARIS <strong>12</strong>èME »<br />

Rabbin et responsable : rav Yossef Martinez<br />

Beth Habad<br />

19, rue de la Gare de Reuilly 750<strong>12</strong> Paris<br />

01 44 74 60 08 ou 06 61 10 62 10 ou loubavitch<strong>12</strong>@gmail.com<br />

Beth Din Chalom’s 55, av du Général Michel Bizot 01 43 42 91 56 Bassari<br />

Beth Din La Stella 158, av Daumesnil 01 43 47 18 68 Italienne<br />

Beth Din O’You 164, av Daumesnil 01 43 07 68 97 Française<br />

Loubavitch Simon Traiteur 269, rue de Charenton 01 43 07 63 05 Traiteur<br />

Beth Din Le Vôtre 58, rue de Picpus 01 43 42 08 52 Bassari<br />

Beth Din Tib’s 310, rue de Charenton 01 44 73 13 13 Italienne<br />

Beth Din Studio Pizza 98, bd Poniatowski 01 44 87 04 76 Italienne<br />

Beth Din Joudal’s Bar 23, bd Soult 01 73 74 07 85 Française<br />

Beth Din Mekomi 108, cours de Vincennes 01 43 41 24 89 Italo-japonais<br />

REStAuRAntS dE chAREntOn<br />

cOMMunAutÉ<br />

« fRAtERnELLE MOntREuILLOISE »<br />

Président : Hubert Saadoun<br />

cOMMunAutÉ dE « chAREntOn-LE-pOnt »<br />

Vice-présidente : Martine Saada<br />

Fraternelle Israélite Montreuilloise<br />

113, rue Parmentier - 93100 Montreuil<br />

ACI Charenton<br />

42 ter, rue des Bordeaux - 94220 Charenton-le-Pont<br />

Tel : 01 43 76 98 29 ou www.acicharenton.fr<br />

Beth Din Aux délices de Charentong 28, rue de Paris 01 43 78 65 58 Asiatique<br />

Beth Din L’Ancas 3, rue du Gal Leclerc 01 43 78 68 70 Bassari<br />

Beth Din Le Charkoal 164, rue de Paris 01 56 29 18 18 Française<br />

Beth Din Joseph 42, rue de Paris 01 43 78 97 55 Halavi<br />

Beth Din Nissaïa 172, rue de Paris 01 53 66 26 26 Japonaise<br />

Beth Din La Villa <strong>12</strong>1, rue de Paris 01 43 68 03 71 Française<br />

cOMMunAutÉ dE<br />

« MAISOnS-ALfORt »<br />

Président : <strong>Alain</strong> Madar<br />

Rabbin : David Obadia<br />

CCEJ Beer Myriam :<br />

52, rue Raspail<br />

94700 Maisons Alfort<br />

Tel : 06 98 60 16 22<br />

NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS<br />

cOMMunAutÉ<br />

« chIvtÉ ISRAËL »<br />

Président : Charles Baranes - Rabbin : Dov Lellouche<br />

À la suite de l’ alyah du président Michel Guez, une nouvelle commission<br />

a été installée avec le <strong>Dr</strong> Charles Baranes pour Président.<br />

Chivté Israël : <strong>12</strong>, Cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris<br />

Tél : 01 43 40 45 71 - www.chivteisrael.org<br />

cOMMunAutÉ dE LA<br />

« RuE chEvREuL »<br />

Président : Robert Cohen - Rabbin : rav Y. C. Ghidalia<br />

N’hésitez pas à aller sur le site Internet de la communauté.<br />

Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir sur elle.<br />

Beth Eliahou : 4, rue Chevreul - 75011 Paris<br />

Tel.: 06.51.53.34.47 www.beth-eliahou.com<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

22


cOMMunAutÉ dE LA « RuE dE LA ROQuEttE »<br />

Président : Serge Benaïm – Rabbin : Élie Ébidia<br />

ANIMATRICE<br />

Viviane Witenberg 01 43 56 26 84<br />

Pour le Michté de Pourim organisé le 24 février et pour connaître les dates et heures des cours du rabbin Ebidia, allez<br />

sur le site de la synagogue. Une fois par mois, séminaires pour femmes. Se renseigner sur le site de la Roquette<br />

dont l’adresse est indiquée ci-dessous . L'épouse de Baba Salé est venue faire des bénédictions fin novembre.<br />

REStAuRAntS du XIèME<br />

Synagogue Don Isaac Abravanel<br />

84, rue de la Roquette - 75011 Paris - Tél. : 01 74 00 75 95 - http://www.laroquette.org<br />

Beth Din Pozzio Caffé 256, bd Voltaire 01 40 24 21 17 Halavi<br />

Beth Din Le Manhattan 230, bd Voltaire 01 43 56 03 30 Bassari<br />

Beth Din Au Puit de Jacob 54, rue Geoffroy 01 43 56 06 68 Bassari<br />

Beth Din Americano 54, rue Basfroi 01 43 72 96 06 Grillades<br />

Beth Din Au King Délice 30, bd Voltaire 01 43 38 26 42 Orientale<br />

Beth Din Beggel toast 248, bd Voltaire 01 43 70 50 50 Italienne<br />

Beth Din Beggel Off 246, bd Voltaire 01 43 70 11 11 Israélienne<br />

Beth Din Burger Bar 231, bd Voltaire 01 43 73 02 02 Hamburger<br />

Beth Din Carmel Délice 144, bd Voltaire 01 43 56 06 05 Israélienne<br />

Beth Din Charles Traiteur 244, bd Voltaire 01 43 73 70 00 Sandwicherie<br />

Beth Din Chicken Store 61, rue Léon Frot 01 46 59 46 45 Poulet<br />

Belinow Fami-Lee 81, rue Amelot 01 42 46 <strong>12</strong> 17 Bassari<br />

Beth Din Fish & Wok’s 257, rue du Fg St Antoine 01 40 09 10 33 Asiatique<br />

Beth Din Franck Souffan 264, bd Voltaire 01 43 67 49 64 Sandwicherie<br />

Beth Din La Brasserie 202, bd Voltaire 01 43 67 09 49 Américaine<br />

Beth Din Chez François 3 bis, avenue des Bouvines 01 43 72 13 45 Bassari et orientale<br />

Beth Din La Délicieuse 234, bd Voltaire 01 40 24 26 26 Sandwicherie<br />

Beth Din Le News 58, av de la République 01 43 38 63 18 Italienne<br />

Beth Din Yun Pana 115, bd Voltaire 01 43 79 93 67 Asiatique<br />

cOMMunAutÉ<br />

dES LILAS<br />

Président : Chalom Sebbag<br />

Rabbin : M. Gilles Chiche<br />

ACI Lilas<br />

14, rue de la Croix de<br />

l’Epinette<br />

93260 <strong>Les</strong> Lilas<br />

01 43 60 94 21<br />

NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS<br />

LA MAISOn dES SEnIORS Et dE LA cuLtuRE « BLuMA-fISzER »<br />

Lutter contre l’isolement, créer du lien social, aider les « jeunes » personnes âgées à faire face aux changements,<br />

en mettant en place des activités diverses, d’initiation aux nouvelles technologies, les orienter et les informer<br />

grâce à son service social, leur proposer des loisirs et des rencontres culturelles de haut niveau, telle est l’ambition<br />

de la Maison des Seniors Bluma Fiszer.<br />

Pour plus d'informations, contactez le service des survivants de la Shoa et ayants droits au 01 49 23 71 48<br />

pOuRIM À BELLEvILLE<br />

Comme chaque année, Bella P., une dame au grand cœur, offrira dans les<br />

locaux de l’association Michkénot Yaacov le dimanche 24 février 2013 le<br />

Michté (festin) de Pourim à 250 nécessiteux recommandés par Ohr Shimshon<br />

Raphaël, la Colonie Scolaire et le réseau Ezra entre autres, un repas<br />

inhabituel pour eux. Willy financera l’animation, des cadeaux (chemises<br />

données par Henri et Charly, foulards par Nicole Tuil, et boutargues par Gérard<br />

Memmi) seront offerts à chacun. Des personnes qui souhaitent rester<br />

anonymes leur remettront aussi de l’argent. Un groupe de bénévoles dont<br />

Jenny Namer et Danièle Lasry viendront aider pour la réussite de la journée.<br />

Si vous souhaitez soutenir cette opération chaque année, vous pouvez aider<br />

l’association en lui adressant un chèque (selon vos possibilités) libellé<br />

à Michkénot Yaacov au 118, bd de Belleville 75020 Paris<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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COUPE<br />

DE CHEVEUX<br />

Israël Hassoun<br />

Solal Benhamou<br />

Samuel Hayat<br />

Toutes nos félicitations à<br />

eux et à leurs familles.<br />

BAR MITSVA<br />

ET BAT MITSVA<br />

Michaël Ctorza<br />

Sacha Hirschmann<br />

Aron Bardavid<br />

Noam Amram<br />

Gary Attab<br />

Mazel Tov à tous ces<br />

jeunes et à leurs parents<br />

DÉCèS<br />

Madeleine Benyamine<br />

Bernard Valensi - Etha Perla<br />

Marie Sultana Seroussi<br />

Joseph Dick Distain<br />

Hauin Victor - Emma Cohen<br />

Nathalie Sberro - Myriam Cohen<br />

Yan Le Floch du SPCJ<br />

Marc Gordon - Gigi Brami<br />

Roland Boccara a perdu<br />

son père Albert Boccara<br />

Rosa Amar a perdu<br />

sa fille Claudine<br />

Bruno Smia a perdu son père<br />

Georges Smia<br />

Madeleine Messas Berdugo<br />

a perdu son époux David<br />

Yves Krief a perdu sa sœur<br />

Huguette Benmoussa<br />

a perdu sa belle sœur<br />

Hubert Boukobza a perdu<br />

sa maman Baïa<br />

Son mari Émile Bardavid,<br />

ses enfants Brigitte Fellous,<br />

Katy Touitou, Karine Taïeb<br />

et Philippe Bardavid ont<br />

perdu leur épouse et maman<br />

Dédée Nina née Guez<br />

Nous présentons nos<br />

sincères condoléances aux<br />

familles endeuillées<br />

cARnEt<br />

NAISSANCES<br />

Notre collaborateur Yonni<br />

Chemla et sa femme Ronit<br />

ont eu un garçon : Eran<br />

Chloé Abitboul<br />

Valentin Atlan<br />

Noa Bensoussan<br />

Lenny Guetta<br />

Elsa Boukobza<br />

Achille Samama<br />

Noa Laidain<br />

Elie Yaacov Cabalo<br />

Noam Koubi<br />

Yaron Moyal<br />

Lana Namer<br />

Eden Sonigo fille de<br />

Mélanie né Aouizerate et<br />

Benjamin Sonigo<br />

Naomie fille de Delphine<br />

née Aouizerate et Yoni<br />

Athéa<br />

Lev Haddad fille de Jessica<br />

et d'Alexandre Haddad<br />

Noam Sebban fils de Rachel<br />

et Shimon Sebban<br />

Mazel Tov à tous ces<br />

jeunes et à leurs parents<br />

MARIAgES &<br />

FIANçAILLES<br />

Laurène Hakoune<br />

et Paul Haddad<br />

Sarah <strong>Bellaïche</strong><br />

et Patrick Madar<br />

(frère d’<strong>Alain</strong> Madar,<br />

président de la communauté<br />

de Maisons-Alfort)<br />

Magali <strong>Bellaïche</strong><br />

et Jordane Benyaya<br />

Sophie Benabou<br />

et Mickaël Soued<br />

Aurélie Chouffane<br />

et Anthony Khayat<br />

Audrey Nedjar<br />

et Yann Zerbib<br />

Fiançailles<br />

Sarah Glauberg et Teddy<br />

Schlichter<br />

Toutes nos félicitations à<br />

eux et à leurs familles.<br />

CARNET<br />

Un lieu pour venir se ressourcer<br />

dans un lieu chaleureux<br />

Un espace pensé pour les futures mamans, parents, bébé et enfant et<br />

pour toute personne voulant vivre son quotidien avec plus de sérénité.<br />

Une équipe de professionnels composée d’une puéricultrice-sophrologue,<br />

une psychologue, une praticienne en massage bien-être, une<br />

ostéopathe spécialisée dans la grossesse et l'enfant vous reçoit en<br />

groupe ou en individuel.<br />

- Ateliers parents/enfants : café des parents animé par une psychanalyste et<br />

une puéricultrice pour répondre au mieux à vos questions de parents<br />

(ouvert aux futures mamans et parents d’enfants de 0 à 4 ans)<br />

- Atelier massage bébé<br />

- Atelier portage<br />

- Sophrologie prénatale et post natale en groupe ou en individuel<br />

- Sophrologie et relaxation : enfant, ado et adulte en individuel<br />

- Consultation avec une psychologue spécialiste de la maternité et périnatalité<br />

et l’enfant.<br />

- Des doux massages pour les futures mamans et les mamans et toutes les<br />

femmes qui veulent s’orir une pause détente.<br />

40 avenue AUBERT - 94300 VINCENNES (en face du RER)<br />

TEL : 01 43 74 91 40<br />

info@sens-etre.com - www.sens-être.com<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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Hanoucca dans nos communautés


Hanoucca dans nos communautés


Hanoucca dans nos communautés


aFRIQue du sud<br />

des Juifs au pays de Nelson mandela<br />

l'implanTaTiOn juive en afrique du sud esT relaTive-<br />

menT récenTe. en 1652, lOrsque la cOmpagnie du cap<br />

de BOnne espérance esT créée, quelques juifs, em-<br />

plOyés de ceTTe sOciéTé, décidèrenT de s'insTaller<br />

dans le sud de l'afrique. il y avaiT là des hOllan-<br />

dais, des anglais eT des allemands. ils cOnsTiTuè-<br />

renT lOngTemps l'excepTiOn car, dès l'année de leur<br />

arrivée eT jusqu'en 1795, la cOmpagnie hOllandaise<br />

des indes OrienTales qui avaiT la hauTe main sur le<br />

Trafic mariTime en direcTiOn du cap, inTerdisaiT aux<br />

nOn-prOTesTanTs d'haBiTer dans la régiOn. il fauT<br />

aTTendre la cOnquêTe BriTannique pOur vOir les<br />

juifs affluer par milliers dans le pays. dès lOrs,<br />

vers 1840, une cOmmunauTé plus Organisée d'une<br />

TrenTaine de milliers d'âmes vOiT le jOur.<br />

Dans la fameuse Guerre des<br />

Boers qui, de 1899 à 1902,<br />

opposera les colons néerlandais,<br />

allemands, scandinaves<br />

et français à la suzeraineté<br />

britannique, des Juifs rejoignirent<br />

les Boers. Leurs descendants,<br />

les Afrikaners juifs<br />

développèrent la pêche, le<br />

commerce du sucre et du<br />

vin et la fabrication de vêtements.<br />

La plupart des Juifs<br />

vivent alors au Cap et seuls<br />

quelques aventuriers juifs<br />

s'installent en territoire zoulou.<br />

Vers 1900, la structure démographique<br />

du judaïsme<br />

sud-africain va changer du<br />

tout au tout. Poussés par un<br />

antisémitisme forcené qui<br />

sévit dans l'empire russe, des<br />

dizaines de milliers de Juifs<br />

lituaniens, des Litvaks, choisissent<br />

de rejoindre l'Afrique<br />

du Sud. En quelques années,<br />

ce sont près de 60 000 Juifs<br />

qui vivent désormais dans le<br />

pays. Ils développent l'industrie<br />

du meuble, du verre et<br />

du bois et se lancent dans le<br />

commerce de la laine Merinos<br />

et du maïs. <strong>Les</strong> Juifs deviennent<br />

également leaders<br />

dans le marché florissant des<br />

plumes d'autruches.<br />

Si, à ses débuts, la communauté<br />

juive était essentiellement<br />

implantée au Cap ou<br />

une synagogue, la Gardens,<br />

fut érigée en 1849, il y a<br />

désormais des communautés<br />

structurées à Kimberley<br />

ou une synagogue est bâtie<br />

en 1876, Durban, Johannesburg<br />

et Pretoria.<br />

La découverte de filons d'or<br />

va entraîner de nombreux<br />

Juifs à participer à la course<br />

au trésor que représentera<br />

l'exploitation des mines d'or.<br />

En 1909, Johannesburg élit<br />

son premier maire juif, Harry<br />

Grauman.<br />

JUIFS D'AILLEURS<br />

La Seconde Guerre mondiale<br />

va encore modifier<br />

la composition de la communauté<br />

juive d'Afrique<br />

du Sud. Fuyant le nazisme,<br />

des Sépharades venus de<br />

Rhodes, de Salonique, de<br />

Smyrne, d'Égypte ou d'Irak<br />

se réfugient en Afrique du<br />

Sud. Enfin, les troubles au<br />

Congo et au Zimbabwe vont<br />

pousser des familles sépharades<br />

à abandonner les Batékés<br />

et les Matabélés pour<br />

les Bantous.<br />

C'est en 19<strong>12</strong> que l'organisme<br />

central, le South<br />

African Jewish Board of<br />

Deputies, a été fondé. De<br />

nombreuses synagogues<br />

fonctionnent à travers le<br />

pays dont la « Mooi Street<br />

Synagogue » de Johannesburg<br />

déclarée monument<br />

historique national et les<br />

mouvements de jeunesse :<br />

Habonim <strong>Dr</strong>or, Bné Akiva,<br />

Maginim et Betar sont très<br />

actifs. On trouve en Afrique<br />

du Sud des écoles juives, des<br />

musées dont celui d'Oudtshoorn<br />

et des cimetières.<br />

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28<br />

En 1976, un étonnant kibboutz<br />

pour personnes handicapées,<br />

le « kibboutz<br />

Lübner » a été créé à une<br />

quinzaine de kilomètres de<br />

Johannesburg.<br />

Figure charismatique du judaïsme<br />

religieux d'Afrique<br />

du Sud, le Grand rabbin<br />

Cyril Kitchener Harris a officié<br />

de 1987 à 2004. Il a été<br />

enterré en Israël. Un très<br />

jeune Grand rabbin, Warren<br />

Goldstein, 32 ans lors de son<br />

intronisation, lui a succédé.<br />

Face à la politique d'apartheid,<br />

nombreux furent les<br />

Juifs à être solidaires des<br />

Noirs africains. Des organismes<br />

furent créés comme<br />

« <strong>Les</strong> Juifs pour la Justice »<br />

et « <strong>Les</strong> Juifs pour la Justice<br />

Sociale ».<br />

De nombreux Juifs sud-africains<br />

se sont illustrés dans<br />

les domaines les plus divers :<br />

Abba Eban qui sera ministre<br />

des Affaires étrangères d'Israël,<br />

l'écrivain Nadine Gordimer,<br />

prix Nobel de Littérature<br />

en 1991, Sydney Brenner,


prix Nobel de Médecine en<br />

2002 et le fameux rocker<br />

Johnny Cleg surnommé « le<br />

zoulou blanc ». Pour ce qui<br />

est des hommes politiques<br />

juifs, outre Harry Grauman,<br />

on peut citer : Henry Gluckman,<br />

ministre de la Santé<br />

et du Logement de 1945 à<br />

1948 et Louis Shill, ministre<br />

du Logement et des Travaux<br />

publics en 1993<br />

C'est à partir de 1990 que<br />

sous l'effet conjugué de la<br />

violence politique dans le<br />

pays, de la situation économique<br />

délicate, de l'application<br />

de la politique de préférence<br />

raciale ( affirmative<br />

action) qui donne priorité<br />

aux Noirs dans un certain<br />

nombre de domaines, d'une<br />

forme larvée d'antisémitisme<br />

encouragée par les prises de<br />

position pro-palestiniennes<br />

et vous trouvez ça drôle !<br />

Le commissaire de police questionne<br />

un jeune agent qui vient d' être recruté:<br />

- Avez-vous déjà vu un détecteur de<br />

mensonges ?<br />

- Mieux que ça, chef, j' en ai épousé un !<br />

***<br />

C'est un gars qui va se marier, il va voir<br />

le rabbin quelques jours avant la cérémonie.<br />

Lorsque le rabbin a terminé, il lui demande:<br />

- Est-ce que je dois faire un don au<br />

consistoire ?<br />

- Aucun, mon jeune ami ; vous allez vous<br />

marier, et avec la femme que vous avez<br />

vous aurez besoin de tout votre argent !<br />

***<br />

C'est une brune qui voit sa copine<br />

blonde manger une banane<br />

- C'est nouveau ! Tu aimes les bananes ?<br />

- Oui, depuis que j'ai appris à les éplucher<br />

!<br />

des dirigeants sud-africains,<br />

y compris Nelson Mandela<br />

et par l'ambiance haineuse<br />

de la Conférence Mondiale<br />

Contre le Racisme de Durban<br />

en 2001, que la population<br />

juive d'Afrique du<br />

Sud va diminuer de façon<br />

drastique. Elle avait atteint<br />

150 000 personnes à son<br />

apogée. Par dizaines de milliers,<br />

les Juifs vont se tourner<br />

vers l'Australie, l'Amérique<br />

du Nord, la Grande-Bretagne,<br />

la Nouvelle-Zélande<br />

et, en partie, vers Israël.<br />

Ils ne sont plus aujourd'hui<br />

que 60 000. Un cap politique<br />

a par ailleurs été franchi en<br />

août 20<strong>12</strong> lorsque l'Afrique<br />

du Sud , qui, pourtant, avait<br />

été l'un des premiers pays à<br />

reconnaître Israël en 1948, a<br />

banni l'étiquette « Made in<br />

Israël » sur les produits venant<br />

des Territoires et que le<br />

JUIFS D'AILLEURS<br />

Un homme entre dans une papeterie :<br />

- J'aimerais offrir un beau stylo à ma<br />

femme : c'est son anniversaire !<br />

- Oh, c'est bien, dit la vendeuse, vous<br />

voulez lui faire une petite surprise...<br />

- Oh que oui, ce sera même une très<br />

grosse surprise : elle s'attend à recevoir<br />

une Porsche...<br />

***<br />

Une femme à son mari<br />

- Je pense que je serai désagréable<br />

quand je serai vieille<br />

- Non, rassure toi, tu vas certainement<br />

changer de caractère.<br />

***<br />

ministre délégué aux Affaires<br />

étrangères, Ebrahim Ebrahim,<br />

a déclaré qu'il convenait<br />

de suspendre les visites<br />

officielles en Israël car « elles<br />

légitiment l'occupation de<br />

la terre palestinienne par Israël<br />

».<br />

Lors du recensement de<br />

1996, 67 000 personnes se<br />

sont déclarées juives au sens<br />

religieux du terme. Parmi<br />

elles, 55734 Blancs, 10 449<br />

Noirs, 1058 Métis et 359 Indiens.<br />

En 1999, à l'instar de ce<br />

que fit en son temps le colonel<br />

Khadafi pour les Juifs<br />

de Libye, le président Jacob<br />

Zuma lança un appel aux<br />

Juifs pour qu'ils reviennent<br />

au pays. En vain.<br />

Ironie de l'Histoire, tandis<br />

Raymond qui regarde le programme<br />

Télé : « Le retour de la momie » passe<br />

ce soir à 8 heures et demie dit-il à Huguette<br />

Huguette : Je croyais que tu rentrais<br />

plus tôt !<br />

que des Juifs quittaient le<br />

pays, des Israéliens s'y installaient,<br />

quelque 10 000<br />

« yordim » et, phénomène<br />

incroyable, une tribu noire,<br />

les Lembas, 40 000 personnes<br />

vivant dans le Vendaland<br />

au nord du pays, se revendiquaient<br />

d'un judaïsme<br />

ancestral pour l'heure non<br />

reconnu par les autorités<br />

rabbiniques.<br />

Au pays de Nelson Mandela,<br />

le judaïsme n'a pas fini de<br />

nous étonner.<br />

Jean-Pierre Allali<br />

Un coiffeur dit à son client :<br />

- Cette mousse ferait pousser des cheveux<br />

sur une boule de pétanque !<br />

- Très bien ! Mais est-ce que ça ne gênerait<br />

pas un peu le jeu ?<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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LES CHOIX<br />

de JIPÉa<br />

le divan et le talmud<br />

par Paul Sidoun<br />

<strong>Les</strong> rapports entre le judaïsme et la psychanalyse<br />

sont souvent étudiés par les spécialistes.<br />

Le récit de Paul Sidoun vient à point pour nous<br />

éclairer sur un sujet controversé.<br />

Il était une fois un psychiatre, ancien professeur<br />

à l'Université de Montréal, qui exerce aujourd'hui<br />

à Paris et qui est pris par une forme<br />

de doute sur ses méthodes de travail. Allons<br />

voir, se dit-il, comment opère mon confrère talmudiste. Cette<br />

rencontre entre l'auteur et le Rav Grosz, ce choc frontal entre<br />

le divan et le Talmud, nous valent un ouvrage étonnant plein<br />

d'enseignements. Après tout, si rabbi Aquiba raconte qu'il<br />

a suivi un jour son maître aux toilettes et qu'il en a tiré des<br />

enseignements et si le Rav Kahana est même allé jusqu'à se<br />

glisser sous le lit du sien pour voir comment il se comportait<br />

avec sa femme dans l'intimité et en extraire une philosophie,<br />

pourquoi un praticien hospitalier n'irait pas tâter du parfum<br />

subtil de la Yeshiva ? Mais, dans la pratique, ce n'est pas si<br />

simple. Dans ce livre très riche où foisonnent les anecdotes,<br />

on va de découverte en découverte. Sait-on, par exemple<br />

que, pour le Talmud, le lobby homosexuel base son action<br />

sur le fait que dans les Pirké Avot, il est dit que David dit<br />

de Jonathan, fils de Saül, qu'il l'aime plus qu'une femme.<br />

Que le traité Kiddushin 41a prévoit que le fiancé peut ne<br />

pas être présent le jour du mariage alors que la fiancée, elle,<br />

a l'obligation d'être présente en personne. Rassurez-vous,<br />

on ne traite pas que de sexe dans ce petit livre très instructif.<br />

D'autant plus que si l'hébreu est considéré comme une<br />

langue sainte, c'est parce que pour tout ce qui concerne la<br />

reproduction, l'hébreu est prude et dit les choses de manière<br />

imagée. Pour ce qui est du sexe, la langue sacrée utilise la<br />

métaphore. Dans le Talmud, les lois du deuil conduisent à des<br />

questionnements avec, par exemple, cette interrogation : un<br />

couple a-t-il le droit d'avoir des relations sexuelles entre la<br />

mort d'un proche et son enterrement ? Vaste programme.<br />

À découvrir.<br />

Éditions Avant-Propos. 20<strong>12</strong>.<br />

190 pages.<br />

18,95 euros.<br />

LIVRES<br />

zugzwang<br />

par Émile Brami<br />

Émile Brami est incontestablement l'un des<br />

écrivains français les plus talentueux de notre<br />

époque. En témoignent le prix Palissy du premier<br />

roman obtenu en 2001 pour son Histoire<br />

de la poupée, le prix Lucioles des Lecteurs la<br />

même année pour Art brut et, surtout, le prix<br />

Méditerranée attribué en 2007 pour Le Manteau<br />

de la Vierge.<br />

Juif tunisien, Émile Brami revient souvent sur ses origines<br />

dans ses ouvrages. Ainsi, dans Histoire de la poupée, il<br />

évoque le souvenir du champion de boxe Young Perez, assassiné<br />

à Auschwitz. Dans Zugzwang, un terme technique<br />

allemand qui évoque une situation aux échecs où le meilleur<br />

coup serait de ne pas jouer, tous les coups possibles entraînant<br />

immanquablement un dommage, il évoque souvent la<br />

Tunisie de son enfance. Il, ou du moins son héros, Raphaël<br />

Ben Itah, fils d'Élie, libraire parisien. Entre un père et son fils,<br />

le courant ne passe pas. Entre un homme et sa compagne, la<br />

relation est difficile. Tout part d'une gifle monumentale donnée<br />

un jour à la suite d'une incartade à l'école. Un père sanguin<br />

et coléreux qui s'acharne sur son fils à coups de poing et<br />

à coups de pieds. L'exil de Tunisie, l'antisémitisme au quotidien,<br />

la rencontre avec l'amour, la naissance d'un fils, la mort<br />

du père haï...Une histoire simple , une écriture somptueuse.<br />

Éditions Écriture.<br />

Août 20<strong>12</strong>.<br />

158 pages. 17,95 euros.<br />

requiem pour un ashkÉnaze<br />

par Colette Piat<br />

C'est l'histoire d'Isaac Bernheim, né à Paris en<br />

1936, fils de Paul et Esther Bernheim, morts en<br />

déportation. Isaac, devenu un temps Bernard<br />

Lepois et confié au Sacré-Coeur du Kremlin,<br />

va connaître, comme nombre d'enfants juifs<br />

cachés à l'époque, une petite vie de bon catholique.<br />

Retrouvé par sa tante Sarah, il revient<br />

au judaïsme et accomplit sa bar mitsvah. Mais<br />

il va être, tout au long de sa vie, partagé entre deux cultures.<br />

D'autant plus qu'il tombe amoureux d'une jolie jeune femme<br />

catholique, Josette Blandin, fille d'Honoré et d'Émilie, tous<br />

deux très à cheval sur la religion. Il faudra bien composer,<br />

d'autant plus que Josette est enceinte. Reporter au « Quotidien<br />

Libre », Isaac, qui écrit sous le pseudonyme de Jean<br />

Beaubourg, va se retrouver père d'une petite Marie qu'on<br />

baptisera, mais que son père prénommera en second Sarah,<br />

de manière très discrète.<br />

L'auteure avait là tous les ingrédients d'un roman sociétal<br />

avec intrigues amoureuses et difficultés religieuses. Mais elle<br />

commet l'imprudence d'y ajouter un gros zeste de politique,<br />

thème qui ne semble pas son fort : guerre d'Algérie et conflit<br />

israélo-palestinien. Cette partie là du roman est moins réussie.<br />

L'ensemble est néanmoins assez agréable à lire.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

30<br />

Éditions Atlande.Octobre 20<strong>12</strong>.<br />

288 pages.15 euros.


IL ÉTAIT UNE FOIS...LES TUNES<br />

LE nOuvEAu LIvRE dE JEAn-pIERRE ALLALI (*)<br />

C'est un véritable bijou que nous offre Jean-<br />

Pierre Allali avec ce beau livre qu'on peut qualifier<br />

de livre d'art : grand format, maquette<br />

originale, couleurs fidèlement reproduites des<br />

illustrations. Textes et images à l'appui, l'histoire<br />

millénaire des Juifs de Tunisie, nous est<br />

contée.<br />

Forte de <strong>12</strong>0 000 âmes à l'aube de l'Indépendance,<br />

la communauté juive de Tunisie ne compte plus aujourd'hui<br />

que quelques centaines de membres répartis pour<br />

l'essentiel entre Djerba et Tunis. Le vent inexorable de l'Histoire,<br />

a conduit vers l'exil, en France ou en Israël, la quasitotalité<br />

de cette kéhila. C'est tout un monde, pourtant fortement<br />

ancré depuis des millénaires dans cette terre d'Afrique,<br />

qui disparaît, inéluctablement.<br />

Seule, bientôt, ne restera que la mémoire. Et plus particulièrement<br />

la mémoire en images. Collectionneur averti et attentif,<br />

Jean-Pierre Allali réunit depuis de longues années, les<br />

éléments épars d'un puzzle du souvenir, à la recherche des<br />

racines perdues : livres, disques, objets du culte, vêtements...<br />

Et, surtout, ces documents iconographiques irremplaçables<br />

qui témoignent à jamais des lieux, des visages, des costumes<br />

et de l'action au quotidien des hommes et des femmes qui, à<br />

travers les siècles, ont fait le judaïsme tunisien.<br />

DJANGO UNCHAINED<br />

film américain de Quentin Tarantino avec Jamie Foxx,<br />

Christoph Waltz, Léonardo di Caprio, Samuel L. Jackson.<br />

Nous sommes en 1859 dans le sud des<br />

Etats-Unis, avant la guerre de Sécession.<br />

Django est un esclave noir. Il est libéré<br />

par un pseudo dentiste allemand, le <strong>Dr</strong><br />

Shultz, chasseur de prime qui a besoin de<br />

lui pour reconnaître des gangsters et les<br />

livrer, morts ou vifs à la justice et toucher<br />

la prime.<br />

<strong>Les</strong> deux vont s’associer et le <strong>Dr</strong> Shultz va<br />

aider Django à retrouver sa femme qui a été vendue comme<br />

esclave à un négrier particulièrement cruel, Candie, joué par<br />

Di Caprio.<br />

Comme Tarantino s’était attaqué aux nazis et avait fait un film<br />

de guerre avec Unglorious Bastards, il s’intéresse dans ce film<br />

au problème de l’esclavagisme en en faisant un western à la<br />

fois drôle et terriblement violent, comme à son habitude.<br />

Un grand film jubilatoire, à la fois intéressant, choquant,<br />

émouvant, peut-être le meilleur de Tarantino.<br />

LIVRES<br />

CINÉMA par<br />

Plus de deux cents images de mémoire harmonieusement<br />

légendées, sélectionnées parmi les nombreuses pièces de la<br />

collection de l'auteur, sont proposées dans cet ouvrage où<br />

l'on trouvera également une orientation historique et chronologique.<br />

De la plus haute antiquité à la « Révolution du jasmin », le<br />

judaïsme tunisien revit sous nos yeux. L'ouvrage propose<br />

également une étude sur les costume des Juifs de Tunisie,<br />

une autre sur les jeux de l'enfance, des noyaux d'abricots<br />

aux tire-boulettes et plusieurs portraits étonnants de personnalités<br />

hors du commun, de la chanteuse Habiba Msika au<br />

peintre Albert Braïtou Sala en passant par la Kahéna, le caïd<br />

Nessim Samama, le rabbin miraculeux Haï Taïeb Lo Met, le<br />

boxeur Young Perez, l'aviateur Max Guedj ou encore le cinéaste<br />

et inventeur, Albert Samama, prince de Chikly.<br />

Jean-Pierre Allali dédie l'ouvrage à ses petits-enfants, ses<br />

petits-neveux et ses petites-nièces afin, dit-il, « qu'ils n'oublient<br />

pas la part « tune » qui est en eux ». Une forme de<br />

legs, d'héritage spirituel, en somme. Toutes les familles tunes<br />

et associées de France et de Navarre devraient se faire un<br />

plaisir de posséder cet ouvrage dans leurs bibliothèques.<br />

Guy Fellous<br />

(*) Éditions Glyphe. Janvier 2013. 270 pages. 35 euros.<br />

Frédérique Lahmi<br />

LIncOLn<br />

film américain de Steven Spielberg avec Daniel Day<br />

Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones<br />

Seul Spielberg pouvait avoir le courage<br />

de s’attaquer à un personnage tel<br />

qu’Abraham Lincoln. Il aime les grands<br />

hommes et les grands combats, et la<br />

lutte pour l’émancipation des Noirs<br />

et la fin de l’esclavagisme sont le<br />

grand combat de Lincoln, interprété<br />

magistralement par Daniel Day Lewis.<br />

La guerre de sécession bat son plein.<br />

Le Nord et le Sud se déchirent et<br />

Lincoln bataille ferme pour faire passer le fameux treizième<br />

amendement. Mais Lincoln n’est pas seul : son épouse ne<br />

se remet pas de la mort de son fils ainé et ne supporte<br />

pas que son benjamin décide lui aussi de s’engager. On<br />

partage l’intimité du Président et on assiste à sa course<br />

contre la montre face au Congrès américain réticent : il doit<br />

faire passer sa loi abolitionniste avant la fin de la guerre et<br />

chaque jour qui passe apporte de nouvelles victimes. La<br />

guerre va se terminer, le Nord va gagner et l’esclavage sera<br />

aboli. Mais Lincoln sera assassiné.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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La particularité de cette<br />

ville est que Charles<br />

d’Anjou, Comte de Provence<br />

y a découvert en<br />

<strong>12</strong>79, les tombes de<br />

Saint-Maximin et Marie-Madeleine<br />

bien qu’il<br />

ait accueilli par ailleurs<br />

certains Juifs chassés du<br />

Royaume de France.<br />

Une charte, datant de<br />

<strong>12</strong>83, a été retrouvée<br />

dans les archives de Saint-Maximin confirmant la présence<br />

de la communauté juive. Grâce à cette charte un agrément<br />

autorisant à disposer d’une synagogue et d’un cimetière, en<br />

échange d'un péage à l’archevêque d’Aix de deux livres de<br />

poivre. Pourquoi le poivre ? Tout d’abord parce que c’était<br />

à l’époque une épice rare et de grand luxe, mais aussi parce<br />

que les Juifs tenaient le commerce des épices. Vers 1306,<br />

après l’expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel, une<br />

nouvelle vague vint s’installer et renforcer la communauté de<br />

Saint-Maximin.<br />

C’est ainsi qu’entre les années 1330 et 1335, ils obtinrent<br />

un quartier clos, l’ouverture d’une école ainsi que l’agrandissement<br />

du cimetière déjà existant, localisé en dehors des<br />

remparts de la ville.<br />

La communauté juive médiévale vivait autour de la place<br />

BALADE<br />

Sur les traces des communautés juives de Provence<br />

direction saint-maximin la sainte Baume !<br />

au pied de la sainTe Baume, massif prOvençal qui se dresse enTre les 2 déparTemenTs des BOuches du<br />

rhône eT du var, s'éTale la jOlie ville de sainT maximin la sainTe Baume, à une quaranTaine de kilOmèTres<br />

d'aix en prOvence, sur le chemin de sainT-jacques de cOmpOsTelle.<br />

des Arcades. Vous pouvez<br />

encore admirer les<br />

maisons, pour la plupart<br />

de style gothique, dans<br />

la rue Colbert. Profitezen,<br />

car ce sont les seules<br />

de toute la Provence<br />

à ne pas avoir été détruites.<br />

En effet, il avait<br />

été décrété qu’elles<br />

empêchaient une bonne défense<br />

des villes mais les Juifs<br />

de Saint-Maximin la Sainte<br />

Baume obtinrent du roi Robert<br />

d’Anjou le privilège de<br />

les sauvegarder.<br />

Ils vécurent quelques années<br />

plus ou moins tranquilles<br />

jusqu’à ce que la grande<br />

Peste noire se déclare et se<br />

propage vers 1348. Dès lors,<br />

accusés de cette épidémie,<br />

ils s’éparpillèrent entre Marseille,<br />

Toulon et Arles, des<br />

villes plus grandes. Néanmoins, certaines familles ont trouvé<br />

le courage de rester, soit une soixantaine de personnes, et<br />

parmi elles, un homme important, Salomon Abraham, philosophe<br />

et médecin du roi René. En fait, le roi René ne s’entourait<br />

que de médecins juifs. Il affectionnait tant Salomon qu’il<br />

le dégagea de sa charge d’impôt.<br />

Sous son règne les Juifs avaient une vie plus facile. Le roi les<br />

avait autorisés à exercer la médecine, à pratiquer le commerce<br />

et les métiers artistiques. Dans son livre, « <strong>Les</strong> Juifs<br />

dans le Moyen Âge : Essai historique sur leur état-civil »,<br />

Georges Bernard Depping confirme qu’« il leur permit d’être<br />

préposé aux péages, procureurs fiscaux dans les juridictions<br />

seigneuriales et leur assura la liberté de culte ». Cependant<br />

une note inattendue, lorsque le roi René manquait d’argent,<br />

c’est vers les Juifs qu’il se tournait.<br />

Puis, la Provence fut rattachée au Royaume de France et les<br />

problèmes recommencèrent pour les Juifs. Il leur fallut fuir à<br />

nouveau vers certains pays voisins alors que d’autres décidèrent<br />

de se convertir. Ceux-ci n’échappèrent pas pour autant<br />

à l’impôt. En effet, ils durent payer la taxe de… nouveau<br />

chrétien.<br />

Photos et texte de Caroline Haddad<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

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exposition chagall,<br />

« entre guerre et paix »,<br />

du 21 fÉvrier au 21 Juillet 2013,<br />

au musÉe du luxemBourg,<br />

19, rue de vaugirard, 75006 paris.<br />

« Poète aux ailes de peintre », c’est ainsi qu’Henry Miller<br />

surnommait Marc Chagall. Il est né en Biélorussie, à Vitebsk,<br />

ville connue pour son judaïsme hassidique, mouvement<br />

créé par Israël ben Eliézer, le Ba’al Shem tov,<br />

en 1730.<br />

Chez lui, nul tableau n’était accroché aux murs hormis<br />

des photos de famille. Un jour, il aperçut un camarade<br />

de classe en train de reproduire un croquis, qui se trouvait<br />

à l’intérieur d’une revue. Fasciné, il courut à la bibliothèque<br />

pour en découvrir d’autres. Il exécuta son<br />

premier dessin : le portrait d’Anton Rubinstein… puis<br />

envouté continua dans sa lancée et prit des cours.<br />

Lorsque sa mère interrogea le professeur concernant le<br />

talent de son fils, la réponse fut : « il a des dispositions ».<br />

C’est ainsi que la famille s’installa à Saint-Pétersbourg, qui regorgeait de prestigieuses<br />

écoles d’art. Son parcours nous le connaissons, des toiles aux couleurs<br />

magiques, qui nous racontent des histoires à la fois empruntées de tristesse ou de<br />

gaité selon les différentes périodes de sa vie et parsemées de symboles, de souvenirs.<br />

Nous sont contés, au fil de ses 80 œuvres exposées, les années russes, les<br />

deux guerres, le monde juif, les illustrations de la Bible et enfin le retour à la paix,<br />

à la sérénité. « Si je n’étais pas juif », dit-il un jour, « je ne serai pas devenu artiste ».<br />

Joel meyerowitz, une rÉtrospective,<br />

Jusqu’au 7 avril 2013,<br />

à la maison europÉenne de la photographie,<br />

5 rue de fourcy,<br />

75004 paris.<br />

DU CÔTÉ DES ARTS ET DES SPECTACLES<br />

Il assiste par hasard à une séance photo<br />

du célèbre photographe, Robert<br />

Frank. En un claquement de doigt sa<br />

vie bascule du tout au tout. Il démissionne<br />

de son travail. Et alors qu’il ne<br />

connait strictement rien à la photographie,<br />

décide de se lancer dans cette<br />

voie. Il distingue autour de lui les petits<br />

détails qu’il ne voyait pas auparavant.<br />

Ses premiers clichés vont pour la ville<br />

de New-York dont il capture la vie au<br />

gré du hasard. Après un tour d’Europe,<br />

son style s’affirme. Le noir et blanc est<br />

très à la mode mais il décide d’animer ses photos par des touches de couleurs. Il<br />

devient ainsi le précurseur de la photo couleur. Avec les appareils numériques, il<br />

affirme que « La photographie est un médium technique » et précise « La technologie<br />

m’a donné des outils pour décrire précisément ce que j’ai ressenti ». Après<br />

la tragédie du World Trade Center en 2011, il est le seul à décrocher un droit<br />

d’accès à « Ground Zero ». Ses clichés sont exposés au Mémorial de la Shoah et au<br />

Musée d’art et d’histoire du judaïsme depuis le 11 septembre 20<strong>12</strong> et font l’objet<br />

de nombreuses expositions aux États-Unis et même de par le monde… Plus de 3<br />

millions et demi de visiteurs. Dans cette exposition, il s’agit d’une rétrospective<br />

de ses œuvres.<br />

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gil shaham – orchestre de<br />

paris sous la direction de<br />

paavo Järvi,<br />

le 20 et 21 mars 2013 à 20h,<br />

salle pleyel,<br />

252 rue du fauBourg<br />

saint-honorÉ, 75008 paris.<br />

Dès l’âge de 7 ans, ce surdoué du<br />

violon eut comme professeur tout<br />

d’abord Samuel Bernstein à l’Académie<br />

de musique Rubin à Jérusalem,<br />

puis Chaïm Taub à Tel Aviv.<br />

« Magicien du violon » comme on le<br />

surnomme, il fut admis à la Juilliard<br />

School de New York. Il a joué avec<br />

les plus grands dont Isaac Stern. Il a<br />

même remplacé Itzhak Perlman sur<br />

une série de concerts et depuis sa<br />

carrière est au beau fixe… Il compte<br />

parmi les plus grands virtuoses. <strong>Les</strong><br />

notes s’envolant de son archet vous<br />

enchanteront.<br />

dany Brillant, « viens à saint<br />

germain », , le 4 et le 5 avril<br />

2013, au palais des sports,<br />

porte de versailles, 75015<br />

paris.<br />

Pour swinger avec lui sur son répertoire<br />

et mettre de la gaieté dans les<br />

cœurs.<br />

asaf avidan & Band, le 9 avril<br />

2013, à l’olympia, 28, Boulevard<br />

des capucines, 75009<br />

paris.<br />

Né à Jérusalem, il étonne par son<br />

timbre de voix. Il nous présente son<br />

nouvel album, Different pulses Tour.<br />

Caroline Haddad


Quel est le point de vue de la Torah ?<br />

L’astrologie est-elle considérée comme<br />

une science en phase avec les préceptes<br />

du judaïsme? Nous allons tenter<br />

de répondre à ces questions.<br />

LA « fIn du MOndE »<br />

pOuR LES JuIfS<br />

Certaines interprétations de la Torah<br />

prédisent que le monde dans lequel<br />

nous vivons a été créé pour 6000 ans,<br />

le septième millénaire étant le Chabbat<br />

de la création, une ère messianique. Il<br />

n’est nullement question d’une destruction<br />

matérielle mais d’une apocalypse<br />

c'est-à-dire une rédemption de l’humanité.<br />

La Torah annonce qu’un homme<br />

(le Messie), descendant de la lignée du<br />

roi David, viendra éclairer l’humanité de<br />

sa sagesse et que chaque être humain,<br />

croyant ou pas, connaitra l’existence de<br />

Dieu et la paix universelle. Nous vivons<br />

actuellement ce temps messianique si<br />

l’on compare les 6000 ans aux six jours<br />

de la semaine, et de la même façon que<br />

nous accueillons le Chabbat, septième<br />

jour de la semaine, une heure avant la<br />

ÉTUDE<br />

<strong>Les</strong> JuIFs, La FIN du mONde eT<br />

L’asTROLOGIe<br />

le calendrier maya nOus avaiT prOmis la fin du mOnde pOur le 21 décemBre 20<strong>12</strong>, jOur du sOlsTice d’hiver,<br />

cOrrespOndanT à un alignemenT enTre la Terre, le sOleil eT le cenTre de nOTre galaxie. dieu merci, rien<br />

de TOuT cela ne s’esT prOduiT, mais il fauT avOuer que BeaucOup OnT pu céder à la TenTaTiOn de crOire<br />

en ceTTe annOnce. quelques années auparavanT, c’esT pacO raBanne qui avaiT repris une prédicTiOn de<br />

nOsTradamus, eT annOnçaiT puBliquemenT qu’une méTéOriTe allaiT s’aBaTTre sur paris, le jOur de la<br />

plus grande éclipse du siècle. une fOis encOre, la prédicTiOn s’avérera inexacTe. peuT-êTre que dans<br />

quelques années des prédicTiOns se réaliserOnT (peuT-êTre par hasard) !<br />

tombée de la nuit (dans le calendrier<br />

hébraïque, la journée commence à la<br />

tombée de la nuit), alors la venue du<br />

Messie est attendue avant le début de<br />

l’an 6000.<br />

dEuX EXEMpLES<br />

dAnS LES tEXtES<br />

BIBLIQuES<br />

Dans la Méguila d’Esther que nous lisons<br />

le jour de Pourim, Hâman, ministre<br />

du roi Assuérus, consulta les astres afin<br />

de déterminer quel jour serait propice à<br />

l’extermination du peuple juif.<br />

Esther et Mordekhaï<br />

Il jeta le « Pour » (le sort). Hâman, qui<br />

croyait aux divinités païennes, a eu recours<br />

à ce procédé qui avait trait à l’astrologie.<br />

De même, dans le texte de Jonas issu<br />

du livre des Prophètes que nous lisons à<br />

Kippour ; il raconte l’histoire de Jonas,<br />

prophète que Dieu avait envoyé annoncer<br />

aux habitants de Ninive que la ville<br />

allait être détruite. Pour éviter d’annoncer<br />

cette décision divine, il voulut fuir<br />

et monta dans un bateau, qui fut pris<br />

dans une tempête. <strong>Les</strong> marins tirèrent<br />

au sort la personne qui devait quitter le<br />

navire pour calmer la colère de Dieu. Là<br />

encore, les personnages s’en réfèrent<br />

au Ciel, qu’on peut appeler hasard ou<br />

sort, pour connaître leur destin.<br />

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L’AStROLOgIE<br />

dAnS LA tORAh<br />

Tout d’abord, il faut savoir que le Talmud<br />

ne nie pas la réalité de l’Astrologie<br />

mais il mentionne qu’elle ne concerne<br />

pas le peuple juif : dans la Paracha Lekh<br />

Lekha (Gen. chap. 15 verset 5) Dieu dit<br />

à Abraham qu’il ne dépend pas de l’influence<br />

des étoiles. Cela sous-entend<br />

que l’astrologie peut indiquer le futur<br />

à celui qui veut y croire mais qu’il est<br />

possible de s’en extraire.<br />

pEut-On<br />

RÉcOncILIER<br />

JudAÏSME<br />

Et AStROLOgIE ?<br />

Ouvrez n’importe quel journal et vous<br />

trouverez à coup sûr la rubrique horoscope<br />

(textuellement la « carte du<br />

ciel »). Il est légitime de se demander<br />

si les Juifs peuvent adhérer de manière<br />

générale à toute forme de science prédictive<br />

afin d’influencer leur destin.<br />

La position du judaïsme, ou plutôt de<br />

courants d’opinions de rabbins sur l’astrologie,<br />

est très floue.<br />

Dans un extrait du Talmud, on lit que<br />

deux rabbins tergiversent sur la question<br />

de savoir si c’est le jour où elles<br />

naissent ou la position des étoiles qui<br />

influe sur le caractère des personnes.<br />

ÉTUDE<br />

Quelle que soit la conclusion qu’ils<br />

donnent, ces deux rabbins légitiment<br />

de fait l’astrologie comme potentiellement<br />

réelle. Cependant, la suite de<br />

l’extrait dit que « Ein mazal LeIsrael »<br />

(i.e. « les étoiles n’ont pas d’influence<br />

sur Israël »), ce qui laisserait penser que<br />

les astres ont de l’influence sur le sort<br />

des non-Juifs.<br />

Un autre exemple notable est celui de<br />

Rabbi Akiba, un des figures emblématiques<br />

qui a contribué à l’élaboration<br />

de la Mishna : celui-ci avait une fille à<br />

qui les astrologues avaient prédit que<br />

le jour de son mariage, elle mourrait<br />

des morsures d’un serpent. Malgré les<br />

inquiétudes de son père, elle ne fut pas<br />

mordue parce qu’elle avait fait un acte<br />

de charité ce jour là. Cette anecdote<br />

nous montre que nos actions ont plus<br />

d’influence sur notre destin que les prédictions<br />

des astres. Mais paradoxalement,<br />

si cela est si évident, nous<br />

pouvons nous demander<br />

pourquoi Rabbi Akiba,<br />

qui savait que les<br />

astres n’ont pas<br />

d’action sur un<br />

fils (ou une fille)<br />

d’Israël était si<br />

inquiet par la<br />

prédiction des<br />

a s t r o l o g u e s .<br />

Cette position<br />

tendrait à faire<br />

de l’astrologie une<br />

science crédible.<br />

Rav Papa, talmudiste du 4ème<br />

siècle de notre ère a dit : « Nous apprenons<br />

de l’astrologie qu’un Juif doit éviter<br />

une procédure avec des non-Juifs<br />

au mois de Av (mois de la destruction<br />

du Temple), car son Mazal est mauvais.<br />

Il doit s’efforcer de reporter le procès<br />

jusqu’au mois de Adar (mois de Pourim),<br />

lorsque son Mazal est bon. » Le<br />

mot hébraïque Mazal employé par le<br />

Talmud, est habituellement traduit par<br />

« chance » mais, littéralement, il signifie<br />

« constellation ». L’astrologie est<br />

non seulement un facteur à prendre<br />

en considération lorsque l’on fait des<br />

projets, mais elle a également une influence<br />

sur la nature humaine. D’après<br />

le Talmud, celui qui naît sous le signe<br />

du Soleil atteindra la grandeur et celui<br />

qui naît sous Vénus deviendra riche et<br />

immoral. Naître sous le signe de Mercure<br />

confère la sagesse et une mémoire<br />

puissante alors que naître sous le signe<br />

de la Lune attire des malheurs. Saturne<br />

est signe de frustration, Jupiter, signe<br />

de vertu et celui qui naît sous l’influence<br />

de Mars deviendra soit chirurgien, soit<br />

sacrificateur, nous dit-on. Pour être<br />

Rabbi Akiba<br />

juste, il n’existe pas de pensée unique<br />

en la matière : certains textes talmudiques<br />

semblent soutenir la thèse qu’il<br />

y a du vrai dans l’astrologie, et d’autres<br />

semblent l’invalider. Ces deux courants<br />

ne datent pas d’aujourd’hui, et<br />

même à l’époque du Moyen<br />

Âge, Maïmonide écrivait<br />

que l’astrologie était<br />

la mère de tous les<br />

maux, car sa croyance<br />

déresponsabilise les<br />

Hommes.<br />

Selon le Rabbi Nahmanide<br />

(Ramban), si la Torah<br />

interdit de consulter<br />

les astrologues, ce n’est<br />

pas parce qu’elle est mensongère,<br />

mais parce que Dieu a<br />

donné au peuple juif des prophètes<br />

pour lui dévoiler l’avenir. De plus, Ramban<br />

pense lui aussi que l’homme peut<br />

changer son sort par sa conduite.<br />

Pour conclure, la question n’est pas<br />

de savoir s’il est autorisé de consulter<br />

devins, astrologues, diseurs de bonne<br />

aventure et autres horoscopes. De<br />

l’avis général (se référer au traité du<br />

Choulhane Aroukh), les Juifs ne sont<br />

pas autorisés à suivre ce genre de pratiques.<br />

La question est de savoir s’il y<br />

a du vrai dans leurs prévisions. Et dans<br />

le cas de mauvaises prédictions, chacun<br />

pourra agir pour que ses bonnes actions<br />

contrarient les mauvais présages.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

35<br />

Rémy Fellous


<strong>Les</strong> PORTes<br />

de JÉRusaLem<br />

depuis la nuiT des Temps, qui diT ville fOrTifiée, diT murailles eT pOrTes, eT en cela jérusalem ne faiT pas<br />

excepTiOn. les murailles exisTaienT Bien avanT que le rOi david ne cOnquierT la ville eT, de TOuT Temps, leur<br />

sOrT dépendiT des différenTs cOnquéranTs de la ville ; il y en euT qui les aBaTTirenT eT en cOnsTruisirenT<br />

de nOuvelles, eT Ben gOuriOn lui-même prOpOsa, après la guerre de six jOurs, de faire TOmBer les murailles,<br />

afin de faciliTer l'unificaTiOn de la ville eT c'éTaiT cOmme si On n'en avaiT plus BesOin. quanT aux pOrTes de jérusalem,<br />

nul ne nia leur impOrTance puisqu'elles permeTTaienT de pénéTrer dans la ville Ou d'en sOrTir, mais<br />

leur nOmBre varia au cOurs des siècles. aujOurd'hui On en cOmpTe OfficiellemenT huiT – la pOrTe de jaffa, la<br />

pOrTe de siOn, la pOrTe des immOndices, la pOrTe des liOns, la pOrTe de la miséricOrde, la pOrTe d'hérOde, la<br />

pOrTe de damas eT la pOrTe nOuvelle. des sOurces différenTes ainsi que les fOuilles archéOlOgiques OnT mis<br />

à jOur d'auTres pOrTes eT au cOurs de nOTre prOpOs, nOus TenTerOns aussi d'examiner ce qu'il en esT advenu.<br />

la majOriTé des pOrTes OnT éTé cOnsTruiTes sOus le règne de sOliman le magnifique, lOrs de l'édificaTiOn de<br />

la muraille, Telle qu'elle exisTe aujOurd'hui.<br />

Une petite précision avant tout - les<br />

murailles comme les portes se réfèrent<br />

à la Vieille Ville de Jérusalem, c'est-àdire<br />

une surface de un kilomètre carré<br />

qui est entourée par une muraille de<br />

plus de 4,5 kilomètres; ce qui suppose<br />

la proximité des portes l'une de l'autre.<br />

Deux portes sont considérées comme<br />

les portes principales de la ville – la<br />

porte de Jaffa et la porte de Damas.<br />

La porte de Jaffa, sur la muraille occidentale<br />

doit son nom au fait que de<br />

là sortait la route pour Jaffa, mais ajoutons<br />

aussi qu'elle est encore appelée<br />

Bab-El-Halil (le Bien-aimé, l'Ami en<br />

arabe, c'est-à-dire Abraham) ou Porte<br />

de Hébron, car de là sortait la route<br />

vers Hébron. Cette porte qui conduit<br />

aux quartiers musulman, arménien et<br />

chrétien, fut érigée en 1538, apparemment<br />

là où se trouvait la Porte de<br />

David, nommée ainsi à l'époque des<br />

Croisés, car selon une tradition, le roi<br />

David avait l'habitude de prier dans la<br />

DÉCOUVERTE<br />

citadelle, là où aujourd'hui se trouve "la<br />

Tour de David". La porte de Jaffa est<br />

une porte angulaire en bois recouvert<br />

de métal, avec deux inscriptions, l'une<br />

évoquant le constructeur de la muraille,<br />

l'autre où est gravée la phrase suivante<br />

– "il n'y a pas de Dieu si ce n'est Allah<br />

et Abraham est le bien-aimé de Allah".<br />

En 1907, les habitants de Jérusalem firent<br />

construire en haut de la porte de<br />

Jaffa, une tour avec une horloge, pour<br />

célébrer 25 ans du règne du sultan Abdul<br />

Hamid II; ces tours – on en comptait<br />

plusieurs en Eretz Israël et aujourd'hui<br />

celle de Jaffa en est un témoignage vivant<br />

– étaient surmontées d'une étoile<br />

et d'un croissant, symboles de cet empire.<br />

Aux pieds de cette tour, se trouvaient<br />

des magasins ainsi que des cafés<br />

(c'est ce que nous apprennent les<br />

photos de l'époque), mais en 1922, les<br />

nouveaux conquérants, les Anglais, détruisirent<br />

la tour de l'Horloge. De nos<br />

jours après les travaux<br />

par Claude et Ayala Sitbon<br />

entrepris dans l'Espace Mamilla, le passage<br />

entre la Vieille Ville et la Nouvelle<br />

ville se fait directement – et presque<br />

naturellement – par une esplanade<br />

impressionnante menant à la porte de<br />

Jaffa la porte de Damas est ainsi appelée<br />

en anglais car de là on sortait vers<br />

le nord et pour la même raison en hébreu<br />

on l'appelle la porte de Sichem;<br />

en arabe, son nom est Bab-el-Amoud,<br />

"la porte de la colonne", évoquant une<br />

colonne romaine sur laquelle se trouvait<br />

la sculpture de l'empereur romain<br />

Hadrien (cet empereur qui voulut enlever<br />

toute trace de la présence juive et<br />

qui transforma la ville en ville romaine,<br />

Aelia Capitolina). La porte de Damas<br />

qui fut également construite en 1537<br />

(ou selon d'autres sources en 1542)<br />

est sans aucun doute la porte la plus<br />

impressionnante, encore aujourd'hui.<br />

Construite dans la partie centrale de<br />

la muraille nord, elle nous fait péné-<br />

Porte de la Miséricorde Porte de Damas Porte de Sion Porte de Jaffa<br />

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36


trer dans le quartier musulman. Elle est<br />

conçue de telle sorte que les assaillants<br />

devaient tourner à gauche et ensuite<br />

à droite pour pénétrer dans la ville, ce<br />

qui rendait l'attaque plutôt difficile ; ornée<br />

d'une grande arche au-dessus de<br />

laquelle une espèce de fenêtre et une<br />

petite tourelle, la porte de Damas est<br />

surmontée d'une inscription rappelant<br />

Soliman le Magnifique. <strong>Les</strong> fouilles archéologiques<br />

entreprises sous la porte,<br />

à la fin des années 1970, ont révélé les<br />

restes de la muraille construite par les<br />

Romains (sans doute l'empereur Hadrien),<br />

une grande salle et des voûtes<br />

impressionnantes ainsi qu'une espèce<br />

de socle où devait s'élever la statue<br />

impériale. Nous voilà remontés dans le<br />

temps, du 16ème siècle au 3ème siècle<br />

de l'ère chrétienne !<br />

Trois noms accompagnent la Porte de<br />

Sion, et le premier en raison de la proximité<br />

du Mont Sion; les deux autres, en<br />

arabe, Bab-Hanabi-Daoud (la porte du<br />

prophète David) en raison du tombeau<br />

de David (selon la tradition mais non<br />

selon les chercheurs) et Bab-Harat-elyud<br />

(la porte du quartier juif) car de là<br />

on sort sur le quartier juif. Située sur la<br />

muraille sud, au nord du Mont Sion, la<br />

Porte de Sion est en angle droit et elle<br />

est surmontée d'une voûte impressionnante;<br />

au dessus des meurtrières latérales,<br />

de magnifiques petites voûtes et<br />

naturellement l'inscription à l'entrée<br />

de la Porte nous indique que Soliman<br />

le Magnifique est pour quelque chose<br />

dans sa construction (même s'il a tué les<br />

deux architectes qui ont laissé le Mont<br />

Sion en dehors de la muraille). Ici aussi,<br />

l'empreinte romaine est présente,<br />

puisque se trouvait une inscription ancienne<br />

consacrée à Jupiter et datant<br />

de 116 avant J.C. La porte de Sion joua<br />

un grand rôle pendant la Guerre d'Indépendance<br />

d'Israël de 1948, quand<br />

22 combattants juifs firent une brèche<br />

dans la Porte et introduisirent vivres et<br />

armes dans le quartier juif assiégé; mais<br />

en vain, puisque le lendemain la légion<br />

jordanienne s'empara de<br />

la Porte et malgré d'autres<br />

tentatives, les habitants du<br />

DÉCOUVERTE<br />

quartier juif durent se rendre.<br />

En quittant le Tombeau de David, nous<br />

arrivons sur une route descendant<br />

jusqu'à la plus petite et la plus basse<br />

des portes de la ville, la Porte des Immondices,<br />

et qui est la plus proche du<br />

Mur des Lamentations ; elle aussi a<br />

plusieurs noms en arabe – la porte des<br />

bourreliers (nom de la période croisée),<br />

la porte des Maghrébins (en raison de<br />

sa proximité avec le quartier qui était<br />

attenant au Mur), la porte Siloé (en raison<br />

du village de Siloé). La porte fut<br />

élargie par les Jordaniens et depuis<br />

1967 les touristes du monde entier passent<br />

ici pour aller au Mur. En sortant<br />

de la Porte des Immondices, on passe<br />

à côté d'une triple porte, les Portes de<br />

Houlda qui sont bloquées et qui selon<br />

la Michna permettaient aux fidèles de<br />

monter vers le Temple.<br />

Deux portes sont construites sur la muraille<br />

orientale, en face du Mont des<br />

Oliviers – la Porte des Lions et la Porte<br />

de la Miséricorde (ou Porte dorée) ; la<br />

fameuse photo où l'on voit Itshak Rabin<br />

et Mosché Dayan entrer dans la Vieille<br />

Ville à la Guerre de Six Jours a été prise<br />

près de la Porte des Lions ; elle doit<br />

son nom aux deux lions – en fait ce sont<br />

deux guépards – sculptés des deux<br />

côtés, et comme les autres portes de<br />

Jérusalem, elle est aussi connue sous<br />

d'autres noms – la Porte de Marie (Myriam<br />

la mère de Jésus serait née dans le<br />

coin), Bab-Ariha (en raison de la route<br />

de Jéricho) ou La Porte de St Étienne<br />

(un martyr chrétien lapidé juste là).<br />

<strong>Les</strong> ornements sont ici essentiellement<br />

mameloukites ou ottomans. La Porte<br />

de la Miséricorde est en fait double et<br />

c'est la seule qui soit "collée" aux murailles<br />

du Mont du Temple ; c'est aussi<br />

la plus ancienne qui permettait d'accéder<br />

directement au Mont du Temple.<br />

Plusieurs traditions sont liées à cette<br />

Porte, dont l'une juive qui raconte que<br />

le Messie est appelé<br />

à rentrer par<br />

cette porte, l'autre chrétienne selon<br />

laquelle Jésus serait rentré sur le Mont<br />

du Temple par là, et c'est pourquoi on<br />

l'appelle aussi la Porte Dorée.<br />

L'histoire de la Porte des Fleurs ou<br />

Porte d'Hérode est intéressante surtout<br />

pour toutes les erreurs autour de<br />

son nom ; le nom d'Hérode est, à tort,<br />

associé au nom de cette porte puisque<br />

ce roi n'habitait pas ici comme le prétendaient<br />

certains ; en arabe son nom<br />

est Bab-el-saara, c'est-à-dire "la Porte<br />

de ceux qui marchent la nuit (les somnambules)"<br />

et non Bab-el-zaara (Porte<br />

des Fleurs), erreur commise à l'époque<br />

croisée ; c'est ainsi que les décorations<br />

que l'on a pris pour des fleurs ne sont<br />

que des dessins géométriques. Malgré<br />

toutes ces erreurs, le nom est quand<br />

même resté !! Signalons encore un<br />

détail intéressant lié à cette porte : à<br />

proximité, au-delà des murailles, se<br />

trouve le quartier le plus pauvre de Jérusalem,<br />

Bab-el-Houta, où vivent toutes<br />

sortes de minorités, entre autres des<br />

Roms et des Indiens musulmans…<br />

La dernière des portes – La Porte Nouvelle<br />

ou Bab-el-jdid – est située sur le<br />

point le plus élevé de la muraille du<br />

Nord ; elle fut percée en 1889, sous le<br />

règne de Abed-el-Hamid, sur la demande<br />

de prêtres qui voulaient renforcer<br />

le lien entre les couvents et autres<br />

établissements chrétiens situés des<br />

deux côtés de la muraille. Cette porte<br />

récente, créée sur demande, fut fermée<br />

entre 1948 et 1967, car elle se trouvait<br />

sur la frontière entre la Jordanie et Israël,<br />

et elle ne reprit son rôle qu'après<br />

la Guerre de Six Jours.<br />

Ce tour d'horizon sur les Portes de Jérusalem<br />

nous a fait découvrir des histoires<br />

et des noms différents liés à de<br />

nombreuses traditions et la juxtaposition<br />

des noms, des traditions et des<br />

croyances qui persistent et qui persévèrent<br />

nous fait entrevoir<br />

un monde de tolérance et<br />

d'ouverture – comme il se<br />

doit quand on fait parler des<br />

portes !!<br />

Porte d'Hérode Porte des Immondices Porte Nouvelle Porte des Lions<br />

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<strong>Les</strong> Recettes de<br />

Micheline Azeroual<br />

Carottes<br />

à la charmoula sucrée<br />

Ingrédients<br />

500 g de carottes<br />

Pour la sauce<br />

4 c. à s. de persil et coriandre frais hachés<br />

1 gousse d'ail hachée<br />

1/2 c. à c. de poivre<br />

1/2 c. à c. de cumin<br />

1 c. à c. de poivre rouge<br />

2 c. à s. de sucre en poudre<br />

1/4 de c. à c. de cannelle<br />

3 c. à s. de jus de citron<br />

2 c. à s. d'huile<br />

sel<br />

Préparation<br />

Épluchez les carottes et coupez-les en<br />

deux sur la longueur.<br />

Faites les cuire à la vapeur ou bouillir<br />

dans de l'eau salée. Égouttez et laissez<br />

refroidir.<br />

Mélangez tous les ingrédients de la<br />

sauce charmoula et faites macérer les<br />

carottes pendant 2 à 3 heures.<br />

Elles sont délicieuses lorsqu'elles sont<br />

servies fraîches.<br />

Le goût du salé sucré se marie délicieusement<br />

dans cette recette.<br />

ASTU<br />

CES<br />

CUISINE<br />

Épaule d'agneau<br />

rôtie au four<br />

Ingrédients :<br />

Épaule entière d'agneau de 1 à 2 kg<br />

1 verre d'huile,<br />

6 gousses d'ail<br />

1 oignon,<br />

2 ou 3 branches de coriandre<br />

1/2 c.à c. de safran<br />

1/2 c.à c. de paprika<br />

1/2 c.à c. de sel<br />

Une petite poignée de sésames grillés<br />

400 g de pruneaux décortiqués<br />

700 g de petites pommes de terre à rissoler<br />

Préparation<br />

Préchauffez le four 180° (Th 5)<br />

Préparez la sauce de cuisson dans un<br />

plat allant au four en mélangeant tous les<br />

ingrédients :<br />

1 verre d'huile, ail écrasé, oignon et coriandre<br />

finement ciselés, épices, rajoutez<br />

un petit verre d'eau<br />

Roulez dedans l'épaule d'agneau et laissez<br />

mariner 1/2 heure.<br />

Épluchez les petites pommes de terre,<br />

rincez les pruneaux, disposez les dans le<br />

plat en les arrosant de la sauce.<br />

Parsemez sur le tout, quelques graines<br />

de sésames grillés.<br />

Enfournez pour 1 h de cuisson. Retournez<br />

le tout de temps en temps en arrosant<br />

de la sauce.<br />

Servez très chaud.<br />

pour Éviter que les Œufs attachent<br />

Pour éviter que les œufs au plat attachent dans<br />

la poêle, en fin de cuisson, éteindre le feu et<br />

placer un couvercle quelques minutes. La vapeur<br />

d'eau qui se sera formée sous le couvercle aidera<br />

au décollage.<br />

Soupe<br />

à l'orange<br />

Ingrédients :<br />

8 à 9 oranges<br />

1 demi verre d'eau voire plus si nécessaire<br />

100 g de sucre en poudre<br />

1 sachet de sucre vanillé<br />

Un peu de cannelle et de muscade<br />

Préparation<br />

Épluchez les oranges, coupez les en<br />

rondelles et prélevez les zestes à découper<br />

en fines lamelles.<br />

Pour préparer les lamelles d'oranges<br />

confites parfumées à la cannelle et à la<br />

noix de muscade, Dans une casserole,<br />

mettez le sucre, l'eau, les lamelles et les<br />

épices.<br />

Faites réduire environ une heure à feu<br />

très doux.<br />

Déposez ce sirop sur les oranges et<br />

ajoutez-y le jus de 2 oranges pressées.<br />

ASTU<br />

CES<br />

conserver un fruit frais<br />

Un fruit entamé peut se garder<br />

longtemps si vous le placez<br />

coupé en 2 contre le fond d'une<br />

assiette contenant un peu d'eau<br />

salé.<br />

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39<br />

39


L’action en garantie contre les vices cachés<br />

est prévue et réglementée par les<br />

articles 1641 à 1649 du code civil.<br />

Cette action se fonde sur le principe<br />

que le vendeur est tenu de délivrer la<br />

chose convenue ; il doit livrer un bien<br />

qui n’est atteint d’aucun défaut susceptible<br />

de compromettre l’utilisation que<br />

l’acheteur souhaite en faire.<br />

À la faveur des évolutions technologiques,<br />

la production et la mise en circulation<br />

de biens complexes (machines,<br />

véhicules, ordinateurs …) se sont considérablement<br />

accrues de sorte que la<br />

difficulté d’utilisation de ces biens<br />

s’est développée également.<br />

Ainsi la mise en œuvre de la garantie<br />

des vices cachés est apparue<br />

comme un moyen de protéger<br />

les acheteurs déçus, notamment<br />

les consommateurs.<br />

Toutefois, il convient de souligner<br />

que l’action en garantie est<br />

exclue au cas des ventes aux enchères,<br />

de biens meubles ou immeubles,<br />

appelée également vente<br />

par adjudication ou vente à la Barre du<br />

<strong>Tribu</strong>nal<br />

Elle n’est pas non plus applicable aux<br />

ventes d’immeubles à construire qui relève<br />

du régime particulier de la garantie<br />

des constructeurs.<br />

Enfin, l’action en garantie des vices cachés<br />

obéit à un régime particulier et a<br />

des effets particuliers.<br />

1/ Le régime de l’action en garantie<br />

L’action en garantie est exercée le plus<br />

souvent par l’acheteur contre le vendeur<br />

mais il n’en est pas toujours ainsi<br />

lorsque la chose a fait l’objet de ventes<br />

successives.<br />

Dans cette hypothèse, le sous acquéreur<br />

peut agir au choix contre son<br />

vendeur ou contre les vendeurs antérieurs<br />

ou même contre le fabricant de<br />

la chose.<br />

L’action résultant des vices rédhibi-<br />

JURIDIQUE<br />

L action en garantie des<br />

vices cachés<br />

toires doit être intentée par l’acquéreur<br />

dans un délai de 2 ans à compter de la<br />

découverte du vice.<br />

Le moment de la découverte du vice<br />

par l’acheteur est une question de fait<br />

soumise à l’appréciation des juges.<br />

C’est ce court délai de 2 ans qui fait<br />

que l’acheteur est plus souvent enclin à<br />

exercer plutôt que l’action en garantie<br />

des vices, l’action en nullité pour vice<br />

du consentement ou bien l’action en<br />

résolution ou en responsabilité pour<br />

défaut de conformité.<br />

2/ <strong>Les</strong> effets de l’action en garantie<br />

L’article 1644 du code civil donne à<br />

l’acheteur le choix de rendre la chose<br />

et de se faire restituer le prix ou de garder<br />

la chose et de se faire rendre une<br />

partie du prix, telle qu’elle sera attribuée<br />

par expert.<br />

L’acheteur dispose donc d’une option<br />

entre deux actions dénommées juridiquement<br />

l’action rédhibitoire ou l’action<br />

estimatoire.<br />

L’action rédhibitoire consiste à demander<br />

la résolution de la vente.<br />

Seule restriction à cette action lorsque<br />

le vice n’est pas d’une gravité suffisante<br />

pour entraîner la résolution de la vente,<br />

le juge ayant alors le pouvoir de limiter<br />

les droits de l’acheteur à une réduction<br />

du prix.<br />

La résolution de la vente consiste dans<br />

la destruction rétroactive du contrat et<br />

oblige ainsi respectivement l’acheteur<br />

et le vendeur à restituer la chose et le<br />

prix.<br />

Le vendeur doit également restituer à<br />

l’acquéreur les frais de la vente, il s’agit<br />

des seules dépenses directement liées<br />

à la conclusion du contrat.<br />

L’action estimatoire quant à elle, se définit<br />

comme l’action par laquelle l’acheteur<br />

tout en conservant la chose affectée<br />

du vice caché sollicite, du fait de ce<br />

vice, une diminution du prix qui sera<br />

fixée par expert et donc une restitution<br />

du prix.<br />

Enfin, l’acheteur est également<br />

en droit de demander que son<br />

cocontractant soit condamné à<br />

lui verser des dommages intérêts<br />

indépendamment de la demande<br />

en résolution ou en réduction du<br />

prix.<br />

Mais à condition que l’acheteur établisse<br />

la responsabilité du vendeur,<br />

notamment dans l’hypothèse où le<br />

vendeur est un professionnel, il pèsera<br />

à son encontre une présomption de<br />

connaissance du vice.<br />

En conclusion, lorsqu’un consommateur<br />

sera insatisfait de son achat, avant<br />

d’engager toute action en justice, il<br />

devra prendre conseil afin d’engager<br />

l’action en justice la plus adaptée à sa<br />

situation et ne pas se voir par exemple<br />

opposer à sa demande en garantie l’expiration<br />

du délai ouvert à l’acquéreur<br />

pour dénoncer le vice.<br />

Maître Ilanit<br />

Sagand-Nahum,<br />

Avocat au<br />

Barreau de Paris<br />

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APPENDICITE<br />

ON N’OPÈRE PLUS ?<br />

lOrsque les marins du vendée glOBe préparaienT les années précédenTes leur<br />

TOur du mOnde en sOliTaire, sans assisTance eT sans escale, ils se faisaienT<br />

Opérer de l’appendiciTe, de façOn prévenTive de peur qu’une crise appendicu-<br />

laire ne se déclare pendanT leur vOyage auTOur du mOnde. pOur l’épreuve<br />

20<strong>12</strong>, il n’a plus éTé né-<br />

cessaire de faire ceTTe<br />

OpéraTiOn chirurgicale.<br />

En effet, le corps médical<br />

s’est rendu compte que<br />

vivre sans appendice pouvait<br />

avoir des complications très<br />

graves pour un marin solitaire,<br />

la plus fréquente étant<br />

l’occlusion intestinale.<br />

On sait qu’un appendice<br />

peut être guéri par des antibiotiques,<br />

alors que l’occlusion<br />

intestinale est une<br />

vraie urgence chirurgicale.<br />

L’occlusion survient à cause<br />

d’une bride opératoire (cicatrice<br />

dans l’abdomen post<br />

chirurgicale).<br />

D’après le professeur Vond,<br />

de l’hôpital de Bondy, « le<br />

bistouri vit ses derniers<br />

jours », l’avenir est aux antibiotiques.<br />

Ce chirurgien<br />

a mené une étude comparative<br />

entre chirurgie et antibiotiques,<br />

parue dans le<br />

journal Lancet en 2011.<br />

<strong>Les</strong> progrès de l’imagerie<br />

médicale et des outils<br />

diagnostiques devraient<br />

permettre d’emblée de distinguer<br />

les appendicites<br />

simples, traitées par antibiotiques,<br />

et les formes compliquées<br />

(péritonites) menant à<br />

la chirurgie. <strong>Les</strong> péritonites<br />

ne représentant que 30 %<br />

RUBRIQUE MÉDICALE<br />

des appendicites, la grande<br />

majorité des patients devraient,<br />

à l’avenir, pouvoir<br />

éviter l’opération.<br />

En effet, le diagnostic de<br />

l’appendicite est surtout clinique,<br />

chez le sujet jeune de<br />

moins de 30 ans, en particulier.<br />

Le début de la crise se manifeste<br />

par une douleur vive<br />

en bas à droite de l’abdomen<br />

avec nausées et vomissements<br />

et une température<br />

à 38°C. Une prise de sang<br />

peut indiquer un état inflammatoire.<br />

L’échographie donne une<br />

indication qui, grâce au<br />

scanner, permettra dans<br />

quelques années de mieux<br />

repérer les appendices compliqués.<br />

On s’achemine vers<br />

le schéma thérapeutique suivant<br />

:<br />

Appendice sans complication<br />

: brève cure d’antibiotiques<br />

jusqu’à disparition<br />

des symptômes. Péritonite<br />

localisée (abcès autour<br />

de l’appendice) : traitement<br />

par les antibiotiques. Au<br />

besoin, ponction de l’abcès<br />

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41<br />

sous échographie ou scanner.<br />

Péritonite généralisée (liquide<br />

infectieux répandu<br />

dans le ventre).L’intervention<br />

chirurgicale urgente reste<br />

nécessaire.<br />

Actuellement la Haute Autorité<br />

de Santé s’interroge<br />

sur la place du scanner dans<br />

le diagnostic. L’argument financier<br />

pèsera certainement<br />

dans la balance.<br />

Après l’abandon de la chirurgie<br />

des amygdales, la baisse<br />

des interventions sur les<br />

prostates, la diminution des<br />

liftings, voilà un nouveau domaine<br />

où la chirurgie recule<br />

devant la médecine.<br />

<strong>Dr</strong> Michel Mimoun<br />

SOS Mésothérapie


Noam Gershony,<br />

le survivant doré<br />

C’est Noam Gershony, ancien pilote<br />

d’hélicoptère Apache pour Tsahal, qui<br />

apporte à Israël cette médaille d’or tant<br />

attendue.<br />

Son histoire ajoute davantage de bonheur<br />

et d’humanité à cette médaille<br />

d’or.<br />

Le 21 juillet 2006, durant la Guerre du<br />

Liban, alors qu’il devait porter assistance<br />

aux soldats de Tsahal au Liban,<br />

son hélicoptère entre en collision avec<br />

un autre hélicoptère de l’armée d’Israël,<br />

tuant son co-pilote et laissant les<br />

trois autres membres des deux équipages,<br />

grièvement blessés dont Noam<br />

Gershony.<br />

Ses blessures font alors penser au pire<br />

aux médecins : "son état de santé était<br />

très mauvais. Il saignait du nez, de la<br />

bouche et des oreilles », raconte l’un<br />

des médecins de l’unité d'élite 669 de<br />

l'armée israélienne et de l’unité de sauvetage.<br />

Noam survit à cette épreuve<br />

mais sortit paralysé de la colonne vertébrale<br />

et des membres inférieurs ; il<br />

devra toujours se déplacer en chaise<br />

roulante.<br />

Et là où d’autres auraient sombré,<br />

Noam obtient un grand épanouissement<br />

sur sa chaise.<br />

SPORTS<br />

après les jeux Olympiques de lOndres 20<strong>12</strong> Où la délégaTiOn<br />

israélienne esT reparTie sans aucune médaille, les jeux pa-<br />

ralympiques de lOndres OnT permis à israël de décrOcher 8<br />

médailles, dOnT une en Or.<br />

Quatre ans seulement après son accident,<br />

il commence à jouer au tennis sur<br />

sa chaise roulante avec d’anciens combattants<br />

handicapés.<br />

Le tennis handisport se décompose en<br />

deux catégories :<br />

<strong>Les</strong> joueurs ayant un handicap moteur<br />

d'un ou des deux membres inférieurs.<br />

<strong>Les</strong> joueurs ayant un handicap moteur<br />

d'un ou des deux membres supérieurs<br />

et des membres inférieurs, appelée<br />

Quads.<br />

Noam joue alors dans la 2ème catégorie<br />

et commence à participer à de nombreuses<br />

compétitions officielles. Il y<br />

remporte rapidement son 1er trophée<br />

en décembre 2010.<br />

Après de nombreuses victoires dans<br />

sa catégorie, Noam est sélectionné<br />

pour la première fois dans la délégation<br />

israélienne pour participer aux<br />

épreuves de tennis Quads en simple et<br />

en double, aux Jeux Paralympiques de<br />

Londres 20<strong>12</strong>.<br />

Et c’est en simple qu’il remporte la médaille<br />

d’or de ces Jeux en battant en<br />

demi-finale son partenaire de double<br />

Shraga Weinberg et en finale l’un des<br />

meilleurs joueurs de sa catégorie David<br />

Wagner sur un score sans appel 6/3 -<br />

6/1.<br />

Lors de la cérémonie de remise des<br />

médailles, un drapeau d’Israël sur son<br />

dos, il fond en larmes en entendant<br />

la HaTikva, l’hymne national israélien<br />

chantée pour la première fois à Londres<br />

depuis le début des Jeux Olympiques.<br />

« Vous ne pouvez pas expliquer le sentiment<br />

qui vous traverse quand notre<br />

hymne national est joué devant autant<br />

de gens » déclarera t-il<br />

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu,<br />

s’empressa de le féliciter avec ces<br />

mots : « J'ai été très heureux de votre<br />

victoire. L'État d'Israël vous remercie<br />

pour votre grande réussite. Vous symbolisez<br />

la victoire de l'esprit humain sur<br />

les difficultés créées par la réalité dans<br />

laquelle nous vivons. Cette médaille<br />

d'or est la vôtre et celle de notre pays »<br />

et la ministre des Sports Limor Livnat<br />

de compléter : « C’est un grand jour<br />

pour la délégation et pour tous les Israéliens<br />

qui aiment le sport ».<br />

Noam Geshony gagne même une nouvelle<br />

médaille de bronze en remportant<br />

la petite finale pour la troisième<br />

place avec son compatriote Shraga<br />

Weinberg, 46 ans, l’un des plus anciens<br />

membres de la délégation israélienne<br />

et ancien médaillé d’argent aux Jeux<br />

Paralympiques de Pékin en 2008.<br />

Pour le récompenser de ses victoires,<br />

Noam Gershony a été désigné portedrapeau<br />

de la délégation paralympique<br />

israélienne, lors de la cérémonie de clôture.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

42<br />

Yonni Chemla et Illan Cohen


GRaNds PeRsONNaGes JuIFs<br />

du PassÉ<br />

vIctOR BASch : LE dÉfEnSEuR dES dROItS dE L'hOMME<br />

Tu as cerTainemenT enTendu parler des drOiTs de l'hOmme, de persOnnages célèBres<br />

cOmme rené cassin, Bernard lecache, fOndaTeur de la lica qui deviendra licra Ou sOn<br />

successeur jean pierre-BlOch. vOici l'hisTOire de vicTOr Basch. jOurnalisTe, miliTanT<br />

infaTigaBle des drOiTs de l'hOmme, sauvagemenT assassiné par la milice de paul TOuvier<br />

en 1944, qui fuT, en sOn Temps, une figure de prOue du cOmBaT pOur l'égaliTé eT la jusTice.<br />

C'est le 18 août 1863 à Budapest que naît Viktor Vilmos Wilhelm<br />

Basch. Bien que sa naissance soit dûment inscrite sur<br />

les registres de la communauté israélite réformée de la capitale<br />

hongroise, il pèse toujours un doute sur l'identité de son<br />

père. Est-il le fils de Philippe Langsfeld et de Fanny Weisz-<br />

Weber ou, celui, naturel, de cette dernière et de Raphaël<br />

Basch dont il sera autorisé à porter le nom en 1884.<br />

En tout état de cause, celui qui deviendra Victor Basch considéra<br />

toujours Raphaël Basch comme son « vrai père ». Un<br />

homme issu d'une famille de rabbins et de médecins qu'il<br />

admire profondément et qui fera carrière comme journaliste,<br />

correspondant à Paris du « Neue Freie Presse ».<br />

Le petit Viktor n'a que deux ans lorsque Raphaël et Fanny<br />

décident de quitter la Hongrie pour Paris. Ils s'installent rue<br />

Rodier et c'est à l'école juive de la rue Condorcet puis au<br />

lycée voisin que Viktor poursuit ses classes primaires puis secondaires.<br />

L'année même de sa bar mitsva que le garçon célèbre au<br />

temple de la rue de la Victoire, est celle d'un drame familial<br />

épouvantable. Sa mère, neurasthénique, se suicide en se<br />

jetant d'une fenêtre. « J'allais tous les soirs à la synagogue<br />

dire ma prière des morts » racontera plus tard Victor Basch.<br />

Mais cette ferveur religieuse n'a qu'un temps et le jeune<br />

homme, surmontant sa peine, va s'investir totalement dans<br />

des études de philosophie où il va exceller.<br />

Mention « extraordinaire » au baccalauréat, premier de sa<br />

promotion en licence de philosophie à la Sorbonne, quatrième<br />

à l'agrégation de langues. Il a vingt-deux ans. C'est<br />

un bon vivant, mais la pratique assidue des cabarets montmartrois,<br />

dont le fameux « Chat Noir », ne l'empêche pas<br />

d'être nommé, en 1885, à la requête de son ami Jean Jaurès,<br />

maître de conférences en langue et littérature allemande à<br />

l'université de Nancy. La même année, il retourne à Budapest<br />

pour y épouser, à la synagogue réformée, Ilona Furth qui lui<br />

donnera cinq enfants dont quatre mourront dans des conditions<br />

tragiques.<br />

De Nancy où il passe deux années, il rejoint Rennes mais<br />

Paris, dont il rêve, demeure inaccessible car, lui rétorquera<br />

sans ambages le directeur de l'Enseignement supérieur,<br />

Louis Liard : « À Paris, nous avons trop de Juifs ! ». Premières<br />

manifestations de cet antisémitisme contre lequel il luttera<br />

toute sa vie.<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

À Rennes, entouré de sa femme et de ses enfants, Viktor<br />

Basch, devenu Victor, est français depuis 1887. Il aurait pu<br />

mener une existence bourgeoise tranquille, mais l'affaire<br />

<strong>Dr</strong>eyfus va en décider autrement. Responsable local de la<br />

Ligue des <strong>Dr</strong>oits de l'Homme, il en sera le vice-président en<br />

1909 et le président en 1926.<br />

Tout au long du procès d'Alfred <strong>Dr</strong>eyfus, sa maison est le<br />

lieu de réunion, de réflexion et d'action où se retrouvent et<br />

logent parfois Jean Jaurès, Max Nordau, le député Viviani<br />

et bien d'autres. L' « Affaire » s'achève, on le sait, heureusement,<br />

en 1906 avec la réhabilitation de <strong>Dr</strong>eyfus, décoré de la<br />

Légion d'honneur et réintégré dans l'armée.<br />

Après un passage par Paris, Victor Basch va séjourner aux<br />

États-Unis où il représente la France à l'exposition de San<br />

Francisco tout en menant une action de lobbying auprès des<br />

Juifs américains pour les convaincre d'inciter leur gouvernement<br />

à s'opposer à l'Allemagne.<br />

Dans les années trente, Victor Bash, qui s'est à présent lancé<br />

dans le journalisme, est une plume recherchée. Il défend<br />

tout à la fois la laïcité, les femmes et le sionisme. En 1933, il<br />

proclame sa haine d'Adolf Hitler qu'il qualifie de « bête humaine<br />

». Mais les accords de Munich et la chute de Barcelone<br />

sont un choc énorme et il se retrouve dépressif.<br />

En 1939, il reprend confiance en lui. À l'occasion du cent cinquantième<br />

anniversaire de la Révolution française organisé<br />

par la Fédération des Sociétés Juives de France, il clame haut<br />

et fort : « Nous sommes aujourd'hui en pleine abjection et<br />

ignominie et il faut que le monde entier se dresse contre les<br />

bourreaux de Berlin ».<br />

1940. <strong>Les</strong> Allemands sont à Paris. <strong>Les</strong> Basch se replient à<br />

Lyon où ils vont vivre pendant les quatre années de l'Occupation.<br />

La santé de Victor Basch décline et il subit plusieurs<br />

opérations.<br />

Le 11 janvier 1944, un commando de miliciens aux ordres de<br />

Paul Touvier et dirigé par Joseph Lécussan, kidnappe Victor<br />

et Ilona Basch qui étaient en train de dîner. Ils sont sauvagement<br />

assassinés. Sur leurs corps, des tracts infâmes sont<br />

retrouvés. On peut y lire : « Terreur contre terreur. Le Juif<br />

paye toujours ». Ils avaient tous les deux quatre-vingt-un ans.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

Jean-Pierre Allali


1SudOLEttRES<br />

3<br />

Chaque ligne, colonne et carré doit<br />

contenir les 9 lettres différentes que vous<br />

trouverez dans la grille. Il convient ensuite<br />

de rechercher les 9 lettres contenues<br />

dans la frise ci-dessous. Enfin, vous devez<br />

chercher logiquement l'emplacement de<br />

chaque lettre. Dès que la grille est résolue,<br />

apparaîtra dans ses cases colorées en rouge,<br />

un MOT MYSTÈRE qui, en vous aidant de lui,<br />

vous servira à résoudre la grille.<br />

MOtS fLÉchÉS<br />

nombre<br />

d'étapes du<br />

seder<br />

prénom<br />

féminin<br />

fond de<br />

tiroir<br />

pour<br />

l'apéritif<br />

patronyme<br />

juif<br />

pour le seder<br />

également<br />

c O h A E R<br />

R S O<br />

O h u t S<br />

t S A E c<br />

O E u S<br />

t A S h c<br />

u S c A<br />

R E t u<br />

trônait<br />

aux temples<br />

douze comme<br />

elle<br />

a rendu<br />

célèbres les<br />

lentilles<br />

frère de<br />

moïse<br />

au terme de<br />

la torah<br />

désignation<br />

familière<br />

pour un type<br />

de juif<br />

morte ou<br />

rouge<br />

donne la<br />

victoire au<br />

judo<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

<strong>Les</strong> JeuX de TR<br />

elle est<br />

importante<br />

jour, mois<br />

et année<br />

pour la<br />

recherche<br />

du hamets<br />

ce pays nous<br />

est cher<br />

mot d'arrêt<br />

=<br />

50<br />

7<br />

<strong>12</strong><br />

17<br />

fils<br />

de jacob<br />

plein<br />

d'attraits<br />

assemblée<br />

générale<br />

ce que<br />

disent les<br />

futurs<br />

époux<br />

cAp 50<br />

=<br />

50<br />

10<br />

15<br />

20<br />

inversés<br />

après le g<br />

pas pour<br />

vous<br />

entre pessah<br />

et chavouot<br />

au cŒur du<br />

rabbinat<br />

=<br />

50<br />

23<br />

28<br />

bénédiction<br />

sur le<br />

plateau du<br />

seder<br />

diminutif<br />

hébraïque<br />

armée de<br />

libérateurs<br />

= 50<br />

Atteignez la somme<br />

de 50 dans toutes les<br />

directions avec les 9<br />

nombres qui vous sont<br />

proposés.<br />

Replacez chacun d'eux<br />

dans une case de<br />

la figure de forme<br />

identique à celle où vous<br />

aurez trouvé ce numéro.<br />

"et" en<br />

hebreu<br />

demi de demi<br />

suffixe de<br />

certains<br />

noms<br />

aschkénazes<br />

la première<br />

venue<br />

chère<br />

au scout<br />

israélite<br />

<strong>Les</strong> jeux de cette page ont été réalisés par Gérard Sima<br />

18<br />

= 50<br />

= 50<br />

50<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

2<br />

c'est comme<br />

décliner


IBu <strong>12</strong> JuNIOR<br />

QuIz : tEStEz vOS cOnnAISSAncES<br />

Question 1 :<br />

Qui a créé le mot même de<br />

« sionisme ? Il s'agit de :<br />

A : Theodor Herzl<br />

B : Nathan Birnbaum<br />

C : David Ben Gourion<br />

Question 5 :<br />

Il existe en France un<br />

Mouvement Sioniste<br />

Africain. Son président<br />

s'appelle :<br />

A : Moïse Bongo<br />

B : Marah Saday<br />

C : Guershom N'duwa<br />

Question 8 :<br />

Quand, pour la première fois, un<br />

Congrès Sioniste a-t-il eu lieu en Israël ?<br />

A : En 1948<br />

B : En 1951<br />

C : En 1967<br />

Question 2 :<br />

Le premier Congrès Sioniste<br />

a eu lieu à :<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

A : Bâle en Suisse<br />

B : Londres en Grande-Bretagne<br />

C : Rome en Italie<br />

Question 4 :<br />

Theodor Herzl est l'auteur de la « Bible »<br />

sioniste : « L'État des Juifs ». Un autre livre de<br />

lui sur le sujet de la création d'un État pour le<br />

peuple juif est également célèbre. Il s'agit de :<br />

A : Altneuland<br />

B : La terre de la grande promesse<br />

C : Si je t'oublie Jérusalem<br />

Question 7 :<br />

Il existe au Japon des sionistes<br />

non juifs. On les appelle :<br />

A : <strong>Les</strong> Makuyas<br />

B : <strong>Les</strong> Hara-kiris<br />

C : <strong>Les</strong> Samouraïs<br />

Question 10 :<br />

Avant qu'apparaisse Herzl sur la scène<br />

politique, l'écrivain polonais Léon Pinsker publia<br />

une brochure sioniste en 1851. Elle s'intitulait:<br />

A : Auto émancipation<br />

B : Sortons du Ghetto<br />

C : Des Juifs libres<br />

Question 11 :<br />

Avant la création de l'État d'Israël, les Sionistes se regroupaient en deux<br />

tendances : ceux qui estimaient que le futur État juif devait nécessairement être<br />

situé en Eretz Israël et ceux qui, avec l'écrivain anglais Israël Zangwill, acceptaient<br />

n'importe quelle localisation y compris en Afrique. On appelait ces derniers les :<br />

A : Sécessionnistes – B : Territorialistes – C : Africanistes<br />

nOTre quiz esT cOnsacré aujOurd'hui au siOnisme, le<br />

mOuvemenT de liBéraTiOn du peuple juif qui<br />

a cOnduiT à la créaTiOn de l'éTaT d'israël.<br />

Question 3 :<br />

Sion, c'est le nom :<br />

A : D'un volcan africain<br />

B : D'un fleuve de Mésopotamie<br />

C : D'une colline de Jérusalem<br />

Question 6 :<br />

Que recouvre le sigle<br />

O.S.M ?<br />

A : Organisation du Sionisme<br />

Marocain<br />

B : Œuvre Sioniste Militante<br />

C : Organisation Sioniste<br />

Mondiale<br />

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Question 9 :<br />

Le chant national<br />

israélien « Hatikva » a été<br />

écrit par :<br />

A : Berl Katzenelson<br />

B : Chalom Aleikhem<br />

C : Naftali Herz-Imber<br />

Question <strong>12</strong> :<br />

La Déclaration Balfour qui fonde<br />

juridiquement le droit des Juifs du<br />

monde entier à disposer d'un « Foyer<br />

National » a été proclamée en :<br />

A : 1870<br />

B : 1917<br />

C : 1925<br />

Noémie Wagman<br />

Solution des jeux en page 46


LIVRes JeuNes<br />

Dans ce petit livre agréablement illustré que je te<br />

recommande vivement, l'auteur raconte sa propre<br />

vie et celle de sa famille. Uri avait quatre ans quand<br />

sa ville natale, Varsovie en Pologne, a été bombardée. C'était la<br />

Guerre. Pour les Juifs, victimes de l'antisémitisme par ailleurs, la<br />

vie devenait intenable à Varsovie. <strong>Les</strong> Shulevitz se sont réfugiés<br />

en Asie centrale dans un pays musulman appelé Khazakstan.<br />

<strong>Les</strong> gens y étaient très accueillants et la vie très différente de<br />

celle qu'il avait jusqu'ici connue. Il y avait là un souk avec des<br />

magasins très exotiques. Uri raconte comment, alors que sa famille<br />

avait très faim, son père utilisa leurs dernières pièces de<br />

monnaie pour acheter...une carte de géographie. Uri était alors<br />

très fâché du choix ds son père, mais, peu à peu, cette carte,<br />

accrochée au mur, lui permit de rêver aux grands voyages qu'il<br />

ferait un jour. Et, de fait, après un passage en France, en 1947,<br />

les Shulevitz sont allés vivre en Israël en 1949. Aujourd'hui, Uri<br />

vit aux États-Unis. Une belle histoire.<br />

(*) Éditions Lutin Poche de l'École des Loisirs. Traduit<br />

de l'américain par Élisabeth Duval. Juin 20<strong>12</strong>. 40 pages<br />

1 / SUDOLETTRES<br />

cOMMEnt J'AI AppRIS<br />

LA gÉOgRAphIE<br />

pAR uRI ShuLEvItz (*)<br />

S c t O h A u E R<br />

A u R E S t c O h<br />

E O h R c u t A S<br />

R t u S A O E h c<br />

c A S h E R O u t<br />

O h E t u c R S A<br />

t E A u R S h c O<br />

u S O c t h A R E<br />

h R c A O E S t u<br />

2 / CAP 50<br />

15<br />

18<br />

17<br />

=<br />

50<br />

28<br />

<strong>12</strong><br />

10<br />

=<br />

50<br />

7<br />

20<br />

23<br />

=<br />

50<br />

solutions des jeux<br />

= 50<br />

= 50<br />

= 50<br />

50<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

Il ne faut pas croire que pour être utile aux<br />

autres et, surtout, aux plus démunis, on n'ait besoin<br />

que d'argent. Certes, l'argent demeure le<br />

nerf du combat contre la pauvreté et la misère,<br />

mais il y a aussi tout une série de gestes simples qui ont leur<br />

importance car, comme le dit la chanson « L'amour c'est pour<br />

rien... » : donner les livres et les jouets dont on ne se sert plus,<br />

aider les personnes âgées à faire leurs courses, tenir compagnie<br />

à des handicapés... Cette sympathique bande dessinée<br />

est instructive et, avec humour, te permettra de comprendre,<br />

comment, à ton niveau et en complément de l'aide financière<br />

que tes parents ne manqueront pas d'apporter régulièrement,<br />

tu peux participer à l'élan de solidarité qu'au sein de la communauté<br />

juive nous appelons la Tsedaka. En bonus, il y a même<br />

des jeux, des fiches d'activités possibles et des références bibliques.<br />

Je te conseille vivement la lecture de ce livre.<br />

(*) Éditions FSJU en partenariat avec les Éditions Makaka.<br />

Diffuseur Éditions Lichma. 4ème trimestre 2011.<br />

26 pages. 10 euros.<br />

3 / SOLUTIONS DES MOTS FLÉCHÉS<br />

tSEdAKA<br />

S'AIMER pOuR dOnnER<br />

pAR WALtch & ShuKy (*)<br />

E M d B E<br />

O S d E J A R R E t<br />

A A R O n A R I<br />

Q A u t E L I h O<br />

R u t h E I S R A E L<br />

I R M S A g v E<br />

A n I S E t t E O M E R<br />

z B E R R O O u I<br />

O E u f I p p O n B A<br />

Solutions du Quiz - <strong>Les</strong> bonnes réponses sont :<br />

1-B, 2-A, 3-C, 4-A, 5-B, 6-C, 7-A, 8-B, 9-C, 10-A, 11-B, <strong>12</strong>-B<br />

Compte tes réponses exactes.<br />

Pour chaque bonne réponse, tu marques 1 point. Additionne.<br />

De 0 à 3 points : Ce n’est pas brillant.<br />

Tu n’as pas du bien comprendre les questions. Ce n’est pas grave.<br />

De 4 à 7 points. Pas mal. Comme on dit : « Peut mieux faire ».<br />

De 8 à 11 points : Très bonne connaissance du sujet. Bravo !<br />

Jipéa<br />

<strong>12</strong> points : Es-tu sûr de ne pas avoir jeté un œil sur les solutions<br />

avant de répondre ? Non ? Tu as vraiment tout bon ! Un très grand<br />

bravo. Tu es un champion !<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com


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