Judaïsme Les 2 Messies INTeRVIeW Dr Alain Bellaïche ... - Tribu 12
Judaïsme Les 2 Messies INTeRVIeW Dr Alain Bellaïche ... - Tribu 12
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LE MAGAZINE DES COMMUNAUTÉS JUIVES<br />
<strong>INTeRVIeW</strong><br />
<strong>Dr</strong> <strong>Alain</strong> <strong>Bellaïche</strong><br />
<strong>Judaïsme</strong><br />
<strong>Les</strong> 2 <strong>Messies</strong><br />
dÉCOuVeRTe<br />
<strong>Les</strong> portes de Jérusalem<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com
SOMMAIRE i<br />
Éditorial p 4<br />
interview : dr alain <strong>Bellaïche</strong> p 6<br />
rÉflexion : esclavage et dÉlivrance p 8<br />
portrait : avi assouly p 10<br />
<strong>Judaïsme</strong> p <strong>12</strong><br />
onomastique p 14<br />
social : le maguen david adom p 16<br />
histoire p 18<br />
Billet d’humeur :pour sortir de la crise p 20<br />
nouvelles des communautÉs p 21<br />
les Juifs d’afrique du sud p 28<br />
les livres de JipÉa p 30<br />
Balade à saint maximim p 31<br />
arts et spectacles p 32<br />
cinÉma p 33<br />
dÉcouverte : les portes de JÉrusalem p 34<br />
recettes de micheline azeroual p 36<br />
Étude p 38<br />
ruBrique Juridique : les vices cachÉs p 40<br />
ruBrique mÉdicale : l’appendicite p 41<br />
sports : noam gershony p 42<br />
triBu <strong>12</strong> Junior p 43 à 46<br />
SOMMAIRE<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est une publication éditée par l’AE <strong>12</strong><br />
n t e rv i ew du dr alain <strong>Bellaïche</strong><br />
Originaire de Tunisie, <strong>Alain</strong> <strong>Bellaïche</strong>, gynécologue, est un homme<br />
curieux de tout, amoureux de la langue française...<br />
les Juifs d’afrique du sud<br />
L'implantation juive en Afrique du Sud est relativement récente. En<br />
1652, lorsque la Compagnie du Cap de Bonne Espérance est créée...<br />
Directeur de la publication et rédacteur en chef : Guy Fellous – Tel : 01 43 41 48 01<br />
8, rue de Madagascar 750<strong>12</strong> Paris Mél : tribu<strong>12</strong>@gmail.com Site : www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
ISSN 2263-0414<br />
Comité de rédaction : J-P Allali rédacteur en chef adjoint<br />
J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag,<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Micheline Azeroual - Yonni Chemla – Illan Cohen – Rémy Fellous - Caroline Haddad – Eliahou Hillel – Jipéa<br />
Rabbin Haï Krief – Martine Krief - Frédérique Lahmi - <strong>Dr</strong> Michel Mimoun - Gérard Sima<br />
Richard Sitbon - Ayala et Claude Sitbon – Franklin Rausky - Maître Ilanit Sagan-Nahum Noémie Wagman<br />
Publicité au support : G. Fellous - Tel : 01 43 41 48 01<br />
Maquette. Point par Point : 01 42 60 52 47<br />
Imp. Cyan <strong>12</strong> : 01 73 02 33 33<br />
Avec un lectorat de 15000 personnes<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est diffusé dans les lieux dont la liste se trouve en page 17<br />
6<br />
de Bodo à elizaBeth taylor<br />
Nous terminons dans ce numéro, la série des convertis au<br />
judaïsme, célèbres ou pas...<br />
18<br />
28<br />
INFORMATION : L’équipe de rédaction remercie<br />
l’ensemble des annonceurs qui permettent à <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />
de continuer à exister et invite ses lecteurs à contrôler la<br />
cacheroute auprès de ces commercants.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
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VERS UN NOUVEAU<br />
CONCEPT DE LA FAMILLE<br />
Dans quelques jours voire dans quelques semaines, les<br />
couples homosexuels auront le droit de se marier à la mairie.<br />
Voilà une nouvelle loi qui divise fortement les Français au lieu<br />
de les réunir. La France, avait su se préserver de cette métamorphose<br />
sociétale bien que la question se posait depuis<br />
près de quinze ans. Elle était un des derniers pays d’Europe<br />
à ne pas l’autoriser ; des pays catholiques comme l’Espagne<br />
et le Portugal l’avaient, eux, incluse dans leur constitution<br />
bien que l’Église s'y était fortement opposée. La France résistait.<br />
<strong>Les</strong> représentants français des trois grandes religions ont fait<br />
savoir au gouvernement qu’ils étaient totalement hostiles à<br />
ce « mariage pour tous » qui sous entend une nouvelle forme<br />
de famille. Ils dénoncent les dérives qui pourraient se produire<br />
dans le futur, et auraient préféré le terme d’« union »,<br />
celui de « mariage » ayant une connotation symbolique. Le<br />
Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, approuvé par le<br />
Pape Benoît XVI, a montré que ce mariage portait atteinte<br />
à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père,<br />
d’une mère et d’un ou de plusieurs enfants.<br />
<strong>Les</strong> couples hétérosexuels peuvent, malheureusement, être<br />
confrontés à la fin d’une liaison et à un divorce qui met, parfois,<br />
à mal l’éducation de leur progéniture. Mais, bien que<br />
perturbé, l’enfant saura biologiquement d’où il vient. Même<br />
Martine Krief s’est depuis 15<br />
ans totalement investie dans<br />
la peinture sur porcelaine.<br />
Après avoir commencé par<br />
toucher à l’encadrement, au<br />
cartonnage, au patchwork et<br />
à la peinture sur soie, elle re-<br />
joint un groupe d’amies qui<br />
s’étaient inscrites à un cours<br />
de peinture sur porcelaine.<br />
Elle a le coup de foudre pour<br />
cet art, nouveau pour elle,<br />
parce que, dit-elle, le résultat<br />
de son travail était visible<br />
rapidement.<br />
À force de travail, d’inspiration<br />
et de plaisir, Martine copie<br />
ou crée à partir de vases,<br />
de cendriers, de coupes de<br />
fruits en porcelaine blanche<br />
des œuvres, judaïca ou pas,<br />
d’une grande beauté.<br />
Depuis ses débuts elle a<br />
rempli toutes les étagères<br />
ÉDITORIAL<br />
si deux hommes ou deux femmes s’aiment il n’est pas certain<br />
que l’enfant qu’ils auront adopté ou procréé médicalement<br />
trouvera son épanouissement dans cette pseudo famille.<br />
La manifestation du 13 janvier contre le mariage pour tous<br />
a réuni un nombre très élevé de contestataires à ce projet.<br />
Ils ont ainsi voulu dire que toutes les évolutions sociales<br />
n’étaient pas forcément bonnes et particulièrement ce changement<br />
dans le Code civil.<br />
On a appris que le premier bébé de l’année 2013 était né<br />
avec deux mamans. Avoir une maman c’est avoir de l’amour,<br />
de la douceur, de l’attention. Imaginez le bonheur qu’aura<br />
cet enfant avec deux mamans. Il échappera ainsi aux réprimandes<br />
du papa. (LOL).<br />
Pour conclure, cette loi, si elle est votée, n’aura probablement<br />
aucune incidence sur les trois prochaines générations<br />
mais sur les suivantes. Si elles suivent le même chemin, les<br />
effets pourraient être dramatiques. Comme le disait le roi<br />
Louis XV « après moi, le déluge». Et après lui, il y a eu la Révolution<br />
Française. Nos législateurs d’aujourd’hui ne seront<br />
pas là lors de la révolution qu’ils auront fait germer.<br />
aPRÈs « maRTINe FaIT de La PeINTuRe suR sOIe »,<br />
« maRTINe emBeLLIT La PORCeLaINe »<br />
disponibles de son domicile<br />
et tous ses amis qui ont vu<br />
sa collection sont restés admiratifs<br />
par la variété de son<br />
inspiration et par la qualité<br />
artistique de son travail.<br />
Une autre facette de Martine<br />
Krief, sans rapport avec la<br />
peinture sur porcelaine, mais<br />
toujours dans le domaine artistique<br />
est le maquillage ;<br />
<strong>Les</strong> acteurs de la troupe<br />
Perle de vie apprécient<br />
quand elle les maquille pour<br />
les représentations qu’ils<br />
donnent. Notre artiste prend<br />
également plaisir à le faire<br />
de manière désintéressée.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
Guy Fellous<br />
Martine réserve la présentation<br />
de ses créations uniquement<br />
à ses amis. Elle n’a pas<br />
de site Internet et la seule<br />
solution qu’il vous reste pour<br />
voir ses peintures est de devenir<br />
son ami.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>
ALAIN BELLAÏCHE<br />
EN RÉVOLTE<br />
CONTRE LA SOCIÉTÉ<br />
Originaire de Tunisie, alain <strong>Bellaïche</strong>, gynécOlOgue, esT un hOmme curieux de TOuT, amOureux de la langue<br />
française, féru de pOésie, cruciverBisTe averTi eT, surTOuT, OBservaTeur impiTOyaBle de la sOciéTé. une<br />
sOciéTé dOnT l'évOluTiOn ne cesse de l'inquiéTer, une sOciéTé qui, selOn lui, réfléchiT de mOins en mOins,<br />
vicTime d'un sysTème de mOde eT de pensée unique pOrTé par une philOsOphie scienTisTe eT égaliTarisTe. ne<br />
vOulanT pas garder ses angOisses pOur lui seul, le dOcTeur alain <strong>Bellaïche</strong> s'esT lancé dans l'écriTure.<br />
dans sOn nOuveau livre, il nOus prOpOse, en alexandrins, des « faBles d'aujOurd'hui » (1) Où il précise sa<br />
pensée eT nOus faiT parT de ses inquiéTudes.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Vous affirmez que<br />
nous vivons dans une société<br />
qui ne réfléchit plus.<br />
Qu'est-ce à dire ?<br />
<strong>Alain</strong> <strong>Bellaïche</strong> : Je veux dire<br />
que de nos jours, on marginalise<br />
le bon sens au profit<br />
des modes. Un exemple<br />
simple me vient à l'esprit :<br />
je me trouvais au Canada<br />
alors qu'il y faisait une très<br />
forte chaleur. Des gens, une<br />
famille, non loin de moi, sirotaient<br />
un jus de raisin. Je décide<br />
de faire de même pour<br />
me désaltérer. Dès la première<br />
gorgée, je suffoque.<br />
La boisson a littéralement<br />
le goût du Fly Tox de mon<br />
enfance, ce produit que<br />
l'on vaporisait pour tuer les<br />
moustiques. Que s'était-il<br />
passé ? C'est simple à imaginer.<br />
Au début, lors du lancement<br />
de la boisson, elle<br />
devait, très probablement,<br />
être du véritable jus de raisin.<br />
Puis, peu à peu, pour<br />
des raisons économiques,<br />
on a remplacé une partie<br />
du jus par autre chose.<br />
Au fil des ans, on a rogné<br />
sur le produit d'origine au<br />
profit de succédanés insanes.<br />
Mais, voyez-vous, les<br />
gens s'habituent peu à peu<br />
au mauvais goût. C'est ce<br />
mécanisme pernicieux et<br />
progressif qui conduit nos<br />
contemporains à « avaler des<br />
couleuvres » et à « marcher<br />
sur la tête ». C'est une forme<br />
de conditionnement. Dans<br />
un autre domaine, celui des<br />
pratiques sexuelles, dès que<br />
vous émettez des réserves<br />
sur certaines orientations,<br />
on vous traite de fasciste<br />
par un faux raisonnement<br />
que certains appellent pertinemment<br />
« reductio ad Hitlerum<br />
». On a laissé le mono-<br />
INTERVIEW<br />
pole du bon sens à l'extrême<br />
droite. Je suis atterré, par<br />
ailleurs, de voir que l'antisémitisme<br />
(via l'antisionisme)<br />
fait aujourd'hui partie de la<br />
panoplie antiraciste. Comprenne<br />
qui pourra !<br />
T<strong>12</strong> : Je réalise que vous<br />
êtes en somme un révolté.<br />
Mais de là à exprimer votre<br />
désarroi en vers, en alexandrins,<br />
il y a quelque chose<br />
de surprenant. Quelle est<br />
votre motivation ?<br />
AB : J'aime beaucoup déclamer.<br />
J'ai été, par le passé,<br />
premier prix du Conservatoire<br />
d'Art <strong>Dr</strong>amatique. Je<br />
m'insurge contre les poètes<br />
du n'importe quoi. Cheveux<br />
longs et préciosité ne suffisent<br />
pas. Tout le monde<br />
n'est pas Verlaine. Il ne suffit<br />
pas de casser le rythme pour<br />
toucher les cœurs et les esprits.<br />
L'alexandrin se grave,<br />
lui, dans la pierre. Songez<br />
aux Parnassiens. José-Maria<br />
de Heredia et Charles-Marie<br />
Leconte de Lisle, pour n'en<br />
citer que deux, avaient choisi<br />
l'alexandrin. La rime permet<br />
de fixer les choses. C'est une<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
6<br />
forme de mnémotechnie.<br />
J'ajoute qu'elle me permet<br />
aussi de m'insurger contre<br />
un certain nihilisme.<br />
T<strong>12</strong> : Le célèbre philosophe<br />
juif du Moyen Âge, Maïmonide,<br />
est l'auteur d'un<br />
« Guide des Égarés ». L'un<br />
de vos textes s'intitule « Le<br />
Guide des Égarants ». Où<br />
voulez-vous en venir ?<br />
AB : De nos jours, les environnements<br />
sont devenus<br />
toxiques. Le cas le plus effarant<br />
est celui de cette jeune<br />
Autrichienne, Natacha Kampush,<br />
séquestrée depuis son<br />
plus jeune âge et coupée du<br />
monde par un ravisseur. Une<br />
fois libérée, elle découvre<br />
que le monde extérieur c'est<br />
aujourd'hui la délinquance,<br />
la drogue, les sectes, les<br />
pratiques immorales, la marginalité<br />
ambiante. Dès lors,<br />
elle en vient à remercier son<br />
ravisseur de l'avoir préservée<br />
de toutes ces abominations<br />
qui sont autant de maladies<br />
de l'Occident. Récemment,<br />
le ministre de l'Éducation<br />
Nationale, Vincent Peillon,<br />
a évoqué l'idée de réintro-
duire la morale à l'école. Et<br />
voilà que son prédécesseur,<br />
Luc Châtel, lui renvoie le<br />
maréchal Pétain à la face.<br />
C'est invraisemblable !<br />
T<strong>12</strong> : Vous êtes vraiment<br />
pessimiste !<br />
AB : Je vous le redis : je<br />
m'inquiète de voir la marginalisation<br />
du simple bon<br />
sens envahir les mœurs. Un<br />
exemple : j'assistais, dans<br />
les années 80 à un congrès<br />
réunissant des centaines de<br />
gynécologues. Une question<br />
était alors à l'ordre<br />
du jour : pourquoi est-ce<br />
la femme qui est amenée<br />
à consulter en premier en<br />
cas de stérilité du couple ?<br />
Toutes sortes d'arguments<br />
avaient été avancés par les<br />
uns et par les autres, notamment<br />
par les féministes<br />
et les « anti-machistes ».<br />
Je suis alors intervenu pour<br />
faire remarquer que c'est<br />
tout simplement la femme<br />
qui porte le symptôme de la<br />
grossesse et donc de la nongrossesse.<br />
C'est le bon sens,<br />
mais il est de nos jours battu<br />
en brèche par l'opinion majoritaire<br />
de l'establishment.<br />
Tout est vu au second degré.<br />
On n'enseigne plus le<br />
premier degré. Comme si<br />
nos têtes blondes pouvaient<br />
le deviner.<br />
T<strong>12</strong> : On parle beaucoup<br />
ces derniers temps de<br />
mariage homosexuel et<br />
d'adoption d'enfants par<br />
des couples homosexuels.<br />
Qu'en pensez-vous ?<br />
AB : A priori, l'union homosexuelle<br />
ne me dérange pas.<br />
Mais on peut légitimement<br />
se demander, si on continue<br />
dans la voie actuelle, à<br />
quels désordres épouvantables<br />
on va devoir faire<br />
face. Dans cinq générations,<br />
on ne saura plus qui est qui.<br />
Quand je pense à la quête<br />
éperdue des enfants nés<br />
sous X pour retrouver leurs<br />
parents biologiques, j'imagine<br />
quelle sera la perturbation<br />
des enfants adoptés par<br />
les couples d'homosexuels.<br />
La filiation, les origines de<br />
chacun, c'est important. Et,<br />
dans la voie où la société<br />
semble s'engager, il deviendra<br />
de plus en plus difficile<br />
de savoir d'où l'on vient.<br />
T<strong>12</strong> : Vous parlez de<br />
monde virtuel, de déshumanisation<br />
?<br />
AB : Je peux me targuer<br />
d'avoir, à l'échelle humaine,<br />
complété la connaissance<br />
sur le fameux réflexe de<br />
Pavlov. Le chien de Pavlov,<br />
même conditionné par le<br />
tintement des clochettes,<br />
salivera quand même si on<br />
lui présente des aliments, en<br />
dehors du conditionnement.<br />
L'homme, lui, conditionné<br />
par les médias, en viendra<br />
à ne saliver que par le biais<br />
des clochettes. L'écran à<br />
l'origine dédié à la fiction et<br />
qui émet les actualités, a un<br />
effet « clochette-like » qui<br />
conduit d'une part à l'insensibilisation<br />
aux vrais drames<br />
et, d'autre part, surtout chez<br />
les jeunes, à une confusion<br />
INTERVIEW<br />
entre réel et virtuel qui dérive<br />
peu à peu vers le très<br />
dangereux « Second Life ».<br />
Encore un mot sur la déshumanisation.<br />
Le « langage »<br />
informatique, pour entrer<br />
dans la « machine », a forcément<br />
été dépouillé de<br />
tout ce qui était proprement<br />
humain (sensibilité, morale<br />
etc...). Mais ce langage de<br />
la « machine » a dépassé<br />
son rôle d'« outil » pour devenir<br />
celui de nos sociétés<br />
laïques. <strong>Les</strong> hommes se sont<br />
appauvris en troquant leur<br />
âme contre cet outil matériel.<br />
Il en est sorti la nouvelle<br />
religion de l'Homme<br />
technologique que j'appelle<br />
« Logique égalitaire ». Aristote<br />
n'a-t-il pas dit : « Il n'est<br />
de science que du mesurable<br />
» ? <strong>Les</strong> notions qualitatives<br />
(Bien et Mal) sont remplacées<br />
par celles d'Égalité<br />
et d'Inégalité. L'Égalité représentant<br />
le Bien absolu.<br />
Même si les contextes sont<br />
bien différents Ainsi l'Obscurantisme<br />
vaudra bien nos<br />
civilisations dites de progrès.<br />
Tout se passe en tout cas<br />
comme si...<br />
T<strong>12</strong> : À propos d'Internet,<br />
vous citez Platon et l'anneau<br />
de Gygès. Pourquoi<br />
cette comparaison ?<br />
AB : Dans La République de<br />
Platon, Glaucon, contradicteur<br />
de Socrate, affirme que<br />
seule la peur du gendarme<br />
fait que l'Homme se comporte<br />
correctement. Et de<br />
citer l'exemple du berger<br />
Gygès qui découvre fortui<br />
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7<br />
tement qu'un anneau qu'il<br />
avait subtilisé à un guerrier<br />
mort est en réalité magique<br />
et lui permet d'être invisible.<br />
Dès lors, lui jusqu'ici<br />
d'une probité sans faille, va<br />
en profiter à outrance : il tue<br />
le roi, séduit la reine, s'empare<br />
du trône...Aujourd'hui,<br />
j'affirme que l'anneau de<br />
Gygès, c'est le Web, c'est<br />
Internet.<br />
Propos recueillis<br />
par Jean-Pierre Allali<br />
(1) Éditions D.R. Mai 20<strong>12</strong>.<br />
Préface de Claude Hagège.<br />
60 pages. 9,50 euros.<br />
Diffusion Biblieurope.
quand une cOmmunauTé enTière d'êTres humains, innOcenTs eT pacifiques, esT<br />
vicTime de l'OppressiOn, de l'explOiTaTiOn, de l'esclavage, esT persécuTée, privée<br />
de TOuTe liBerTé de mOuvemenT, réprimée dans le sang, sOumise à des Travaux<br />
fOrcés inhumains jusqu'à la mOrT, dépOuillée de TOuT drOiT, cOnsidérée<br />
cOmme une chOse sans valeur, jugée indigne de vivre, cOndamnée frOidemenT<br />
à l'exTerminaTiOn : qui esT respOnsaBle d'un Tel crime ? un seul hOmme, celui<br />
qui exerce le pOuvOir ? une minOriTé d'éliTe, celle qui planifie eT cOnseille la<br />
desTrucTiOn du grOupe Opprimé ? Ou Bien un peuple enTier, celui qui accepTe,<br />
d'aBOrd en silence, ensuiTe acTivemenT eT dans le délire cOllecTif, l'esclavage<br />
eT l'exTerminaTiOn des auTres ? c'esT une des grandes inTerrOgaTiOns qui nOus<br />
viennenT à l'espriT à la lecTure de la haggada de pessah, la narraTiOn de la<br />
sOrTie d'égypTe que nOus lisOns le sOir du seder, le repas pascal qui symBOlise<br />
le passage de l'OppressiOn à la liBerTé, du pOuvOir pharaOnique à la délivrance<br />
dans la lOi du sinaï.<br />
Certains philosophes et historiens<br />
croient que l'histoire<br />
de l'humanité est, au fond,<br />
l'histoire des actions de certaines<br />
grandes personnalités<br />
exceptionnelles : des héros,<br />
des patriarches, des prophètes,<br />
des législateurs, des<br />
guerriers, des philosophes,<br />
des dictateurs, des rois. Pour<br />
le bien et pour le mal, le<br />
monde serait fait, défait et<br />
refait par des êtres d'exception.<br />
On trouve, dans la pensée<br />
hébraïque, certains commentaires<br />
sur la vie des Hébreux<br />
en Égypte qui semblent<br />
assez proches de cette<br />
vision : toute l'existence des<br />
Israélites en terre d'Égypte<br />
pourrait s'expliquer par les<br />
décisions successives du<br />
pharaon, monarque absolu,<br />
accueillant aujourd'hui ces<br />
étrangers asiatiques, frères<br />
du ministre Joseph, pour les<br />
mettre en esclavage demain,<br />
après la mort de ce même<br />
Joseph. Dans le monde<br />
égyptien, où le roi est une<br />
divinité vivante, toute puissante,<br />
illimitée, les responsabilités<br />
ne se partagent pas,<br />
ne se diluent pas : au sommet<br />
de la pyramide sociale<br />
et politique, le souverain absolu<br />
détermine qui doit vivre<br />
et qui doit mourir, qui sera<br />
élevé et qui sera réduit aux<br />
catacombes de la sous humanité,<br />
qui sera (provisoirement)<br />
libre et qui sera (éter-<br />
RÉFLEXION<br />
esclavage et délivrance<br />
nellement, croit-il) un serf<br />
attaché à la glèbe et à la corvée.<br />
Le Talmud de Babylone<br />
(traité Sota 11 a) s'interroge<br />
sur la nature des sentiments<br />
de bienveillance du Pharaon<br />
envers les Hébreux, au<br />
temps de la prospérité, avec<br />
Joseph. En vérité, disent nos<br />
sages, cette bienveillance<br />
n'était pas un geste d'amitié,<br />
de reconnaissance, d'ouverture,<br />
mais un calcul glacé<br />
est rusé, fondé sur l'intérêt<br />
matériel et la raison d'État...<br />
Il y a, ici, dans cet ancien<br />
commentaire, une leçon politique<br />
capitale à retenir pour<br />
notre temps : le peuple d'Israël,<br />
victime fréquente des<br />
amitiés illusoires et fragiles,<br />
se doit de connaître et re-<br />
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8<br />
connaître la nature machiavélique<br />
du pouvoir politique des<br />
États et comprendre - d'après<br />
Don Isaac Abravanel - qu'aucun<br />
État, fût-il le plus généreux<br />
et le plus tolérant, n'apporte<br />
ni la rédemption ni la<br />
perfection...<br />
LES SAgES<br />
fEMMES<br />
Pour d'autres commentateurs,<br />
il est impossible de<br />
rendre le Pharaon seul responsable<br />
de l'esclavage et<br />
de l'extermination des nouveaux-nés<br />
israélites jetés<br />
dans le Nil : un crime aussi<br />
bien organisé, planifié avec<br />
soin dans ses moindres détails,<br />
avec la stratégie du<br />
génocide rationnel, ne peut<br />
être que l'œuvre d'une élite<br />
pensante et agissante : ministres<br />
de la cour du Pharaon,<br />
conseillers privés de la<br />
couronne, prêtres du culte<br />
officiel de l'État, chefs des<br />
armées du Nil, magiciens et<br />
astrologues stipendiés par le<br />
palais royal, ingénieurs des<br />
gigantesques travaux publics<br />
de la nation, architectes<br />
des pyramides, bâtisseurs<br />
des temples : une exploitation<br />
à visage « scientifique »<br />
doublé d'une politique d'extermination<br />
« médicale » où<br />
on veut faire participer les<br />
médecins de l'époque : les<br />
sages-femmes...<br />
Un texte midrachique attribue<br />
les malheurs des Hébreux<br />
aux conseillers de la<br />
Cour : on suggère même<br />
que, parmi eux, la plus<br />
lourde responsabilité retombe<br />
sur la personnalité<br />
énigmatique de Bileam, prophète<br />
corrompu, d'origine<br />
étrangère, car la pensée hébraïque<br />
reconnaît aussi bien<br />
l'universalité des tendances<br />
au crime que celle de la probité<br />
et de l'honnêteté.
LE pEupLE<br />
cOMpLIcE<br />
Une troisième école va encore<br />
plus loin dans la désignation<br />
de celui qui peut<br />
exploiter, humilier, persécuter,<br />
détruire tout un groupe<br />
humain sans le silence approbateur,<br />
la complicité tacite,<br />
voire la collaboration du<br />
peuple égyptien tout entier.<br />
Le Midrash Rabba sur le livre<br />
de l'Exode voit les choses<br />
sous cet angle : la foule<br />
égyptienne hait les Hébreux,<br />
souhaite leur mise à mort,<br />
manifeste publiquement son<br />
projet et son mépris de ces<br />
étrangers venus de Canaan,<br />
détrône le Pharaon, trop<br />
complaisant envers Israël et,<br />
finalement, accepte de restituer<br />
le pouvoir royal au monarque<br />
déchu, en échange<br />
d'une seule concession au<br />
peuple égyptien : l'esclavage<br />
des Israélites. Ainsi, la haine<br />
collective est à la source des<br />
malheurs du peuple d'Israël.<br />
MOndE<br />
OuvERt<br />
Pour ces maîtres du Midrach,<br />
il serait naïf de croire à la méchanceté<br />
du petit nombre<br />
des puissants et à l'innocente<br />
bonté du plus grand<br />
nombre : la masse populaire<br />
égyptienne a profité des<br />
souffrances et des malheurs<br />
du peuple-esclave, s'est réjoui<br />
de cette déchéance et<br />
n'a eu aucune pitié des persécutés<br />
et des victimes...<br />
Ces trois théories renvoient,<br />
par association d'idées, un<br />
autre thème trop connu de<br />
l'histoire juive : qui est responsable<br />
du génocide nazi ? Le<br />
Führer, l'élite nazie ou l'électorat<br />
allemand de 1933 ?<br />
Si nous évoquons cette<br />
analogie, ce n'est pas pour<br />
proposer une solution à la<br />
question, qui reste largement<br />
ouverte, mais tout<br />
simplement pour montrer la<br />
complexité du problème des<br />
responsabilités historiques.<br />
Ainsi, la Pâque, avec le sou-<br />
RÉFLEXION<br />
venir de l'esclavage israélite<br />
en Égypte, loin de nous<br />
plonger dans l'univers fantastique<br />
de la légende ancienne,<br />
avec ses héros et ses<br />
démons, pose, une nouvelle<br />
fois, et chaque année, pour<br />
le lecteur soucieux de vérité<br />
et de profondeur, des interrogations<br />
qui sont au coeur<br />
de la vie et de l'histoire<br />
des hommes. À condition<br />
toutefois de renoncer à la<br />
béatitude bien-pensante et<br />
JE VOUDRAIS SAVOIR<br />
PAR JIPÉA<br />
LE JudAÏSME Et LA pROcRÉAtIOn ASSIStÉE<br />
apologétique des discours<br />
moralisateurs et édifiants<br />
(dont la stérilité philosophique<br />
n'est plus à démontrer)<br />
et d'accepter d'aller au<br />
fond du conflit dramatique<br />
entre l'univers clos du pharaonisme<br />
et le monde ouvert<br />
du Sinaï, décrit dans le livre<br />
de l'Exode.<br />
Franklin Rausky<br />
Un ami de mes parents, professeur de médecine, nous a raconté que dans le Talmud, dans le Midrach et, plus généralement<br />
dans la littérature rabbinique, les sages juifs envisageaient déjà des cas de procréation non classique, notamment celui d'une<br />
jeune fille vierge qui, reçoit par mégarde le sperme de son père et qui tombe enceinte. J'avoue que j'ai du mal à le croire.<br />
Ce professeur connaît manifestement son sujet. En effet, dans le Midrach Alef Bet de Ben Sira, texte cité par d'autres auteurs<br />
et dont l'authenticité est contestée par certains, on raconte que la fille du prophète Jérémie s'est trempée dans un bain<br />
chaud dont son père venait de sortir, laissant malencontreusement de la semence dans ce bain. Sa fille fut fécondée par cette<br />
semence. Un enfant naquit qui fut nommé Ben Sira. Or la valeur numérique de Sira en Guématria est la même que celle de<br />
Yirmiyahou. Le fils de Sira est donc « mathématiquement » le fils de Jérémie.<br />
Par ailleurs, on sait que lors de la période de menstruation, la femme « nida », se doit de respecter une certaine retenue à<br />
l'égard de son entourage. Elle doit notamment veiller à ne pas coucher dans les draps d'un autre homme que son mari. Elle<br />
risquerait en effet d'être fécondée par cet homme. Bien que l'enfant issu de cette « union » non désirée soit cacher, il subsisterait<br />
un doute de paternité et même un doute de consanguinité.<br />
Enfin, dans le traité 'Haguiga (14, b) du Talmud se pose la question du statut d'une jeune fille vierge enceinte par rapport au<br />
mariage du Cohen Gadol. Comme on le sait, le Cohen Gadol doit épouser une vierge. Or, si l'on se réfère aux cas précédents<br />
une jeune fille vierge, dont l'hymen est intact, peut se retrouver enceinte par accident. Le rav Chmouel considère que l'absence<br />
de relations sexuelles avec autrui autorise le mariage avec le Cohen Gadol.<br />
Comme on le voit, longtemps avant les fécondations in vitro et la procréation médicalement assistée, nos sages se penchaient<br />
sur des questions du même type.<br />
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9
aVI assOuLY<br />
UN DEPUTÉ FRANÇAIS HORS DU COMMUN<br />
« premier juif marseillais à enTrer à l'assemBlée naTiO-<br />
nale » cOmme il se plaîT à le dire, avi assOuly, dépuTé ps,<br />
esT un persOnnage hOrs nOrme. j'ai faiT sa cOnnaissance<br />
à jérusalem lOrs de la récenTe cOnvenTiOn du cOngrès<br />
juif mOndial cOnsacrée aux juifs des pays araBes. enTre<br />
deux séances, il me cOnfie qu'il va se rendre sur la TOmBe<br />
de ses parenTs. à mOn grand éTOnnemenT, il m'exhiBe sOn<br />
passepOrT israélien : « vOus savez, j'ai vécu ici, auTrefOis.<br />
je suis TOujOurs israélien ! ». j'ai reTrOuvé avi à l'Occa-<br />
siOn d'un allumage de BOugies de hanOuka, en décemBre<br />
20<strong>12</strong>, à l'amBassade d'israël à paris. j'ai vOulu alOrs en<br />
savOir plus sur ce dépuTé français hOrs du cOmmun, pa-<br />
rOlier à ses heures de lOisirs eT secOnd rôle dans le film<br />
de philippe dajOux, « les cOllègues », avec jOël canTOna.<br />
Né en 1950 à Aïn El Arba en Algérie, il<br />
est amené à quitter son village natal pour<br />
Oran, la grande ville voisine. En 1962,<br />
c'est la guerre. Comme tous les Juifs<br />
d'Algérie à l'époque, ses parents prennent<br />
peur. Ils décident, en juin d'envoyer<br />
leurs enfants en France. Avi, sa sœur et<br />
son frère se retrouvent, grâce à l'aide de<br />
l'OSE, au château de Laversine.<br />
Quand ses parents se décident enfin à quitter Oran pour la<br />
France, ils rejoignent Besançon. C'est là qu'Avi va aller en<br />
classe puis entreprendre des études de droit qu'il interrompra<br />
pour trouver un emploi car il faut subvenir aux besoins de<br />
la famille. Il passe un concours et le voilà greffier d'instruction<br />
au tribunal de grande instance de Besançon.<br />
Mais sa véritable vocation, il le sait depuis sa tendre enfance,<br />
c'est le football. Il rejoint l'équipe locale qui évolue alors en<br />
Ligue 2 et remplace à plusieurs reprises des professionnels<br />
mais comme son père ne voyait pas d'un bon œil cet engagement<br />
dans le sport, il met entre parenthèses ce début de carrière<br />
sportive. De toutes façons, même avec des primes, cela<br />
ne nourrissait pas son homme. Et son petit salaire de greffier<br />
n'était pas plus mirobolant. Pour mieux gagner sa vie, il se<br />
retrouve à Bordeaux, représentant exclusif de montres, de<br />
valises et de maroquinerie.<br />
Un été de 1973, comme il a de la famille en Israël, il s'y rend<br />
en vacances pour deux mois. Alors qu'il joue au foot sur une<br />
plage avec des amis, un kibboutznik vient à lui, lui dit qu'il<br />
apprécie sa façon de jouer et lui propose de rencontrer le<br />
dirigeant du Maccabi Tel Aviv, Monsieur Leibovitch . Ce dernier<br />
lui offre de signer pour son club. Surpris mais enchanté,<br />
Avi donne son accord. Le contrat devait être finalisé au kib-<br />
PORTRAIT<br />
boutz Shefaayim, près de Tel Aviv lorsque la guerre éclate.<br />
Tout est remis en question. Faisant contre mauvaise fortune<br />
bon cœur, Avi décide de se porter volontaire pour soutenir<br />
Israël. Le voilà dans le Nord, au kibboutz Amir, non loin de<br />
Kyriat Shemona. Il se dit qu'il rentrera plus tard à Besançon<br />
et rejoint Tsahal. Quand il retourne en France, à Marseille,<br />
il se marie.<br />
En 1976, il change encore de vie et devient fabricant de<br />
jeans tout en travaillant pour la compagnie aérienne El Al. Il<br />
retourne cependant en Israël en 1983, sans femme ni enfants<br />
pour accomplir ses milouim, la période de réserve à l'armée,<br />
et travaille aussi comme chef de la sécurité à l'ambassade<br />
chrétienne de Jérusalem.<br />
En 1984 commence pour Avi une carrière de journaliste<br />
sportif qu'il ne quittera qu'à la retraite. D'abord engagé au<br />
« Provençal », il va devenir le correspondant de plusieurs médias<br />
: « But », « Le Parisien Libéré », « Le Dauphiné Libéré »,<br />
« VSD », l'agence Reuters avant d'entrer à Radio Star. C'est<br />
ensuite NRJ, Fun Radio et, enfin, Radio France.<br />
Le 5 mai 1992, c'est le drame. Lors du match de demi-finale<br />
en Coupe de France qui oppose l'OM à Bastia au stade de<br />
Furiani, en Corse, la tribune, érigée à la hâte, s'effondre. On<br />
dénombre 18 morts et 2357 blessés dont certains grièvement.<br />
Parmi eux, Avi Assouly.<br />
21 jours de coma, mâchoire fracturée, côtes cassées, sternum,<br />
hanche et coudes atteints, une trachéotomie, des plaques<br />
et des vis dans la jambe et une cheville à un pouce. Cela<br />
ne l'empêchera pas, à peine convalescent, de reprendre son<br />
travail de reporter et de commenter avec fougue les matches<br />
de l'OM. Il cessera sa carrière radiophonique en 2009, mais<br />
n'arrêtera pas longtemps ses activités. Une opportunité extraordinaire<br />
va lui permettre d'entrer en politique.<br />
Sa route croise alors celle de Michel Vauzelle qui lui propose<br />
de figurer sur sa liste aux élections régionales. Michel<br />
Vauzelle élu, Avi Assouly obtient la délégation aux grands<br />
événements sportifs et participe à plusieurs commissions.<br />
L'ancien greffier de tribunal, devenu représentant puis soldat<br />
de Tsahal, fabricant de jeans, employé chez El Al , responsable<br />
de la sécurité dans un organisme privé et, enfin, journaliste<br />
sportif, est désormais conseiller régional. Cela semble<br />
irréel et, pourtant, ce n'est pas fini : Un matin du début mai<br />
20<strong>12</strong>, Marie Arlette Carlotti, candidate à la députation, l'appelle<br />
pour lui proposer d'être son suppléant. Il accepte et<br />
elle est élue. Et lorsque Jean-Marc Ayrault demande à Madame<br />
Carlotti de rejoindre son gouvernement en tant que<br />
ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales<br />
et de la Santé, chargée des Personnes handicapées et de la<br />
Lutte contre l'exclusion, Avi Assouly se retrouve tout naturellement<br />
député de Marseille. Il est également membre de<br />
la Commission des Affaires étrangères et vice président du<br />
Groupe d'amitié France-Israël.<br />
Quand on lui demande s'il ne trouve pas que son parcours<br />
tient du miracle, il vous répond que ce qui lui est arrivé, c'est<br />
« Min Hachamaïm », quelque chose qui vient du ciel.<br />
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10<br />
Jean-Pierre Allali
« La valeur de nos soldats ne provient pas de la force de<br />
leurs armes mais du sens de leur mission... »<br />
David Ben Gourion<br />
Pour aider le Libi,<br />
faites un don qui sera<br />
à 100% reversé<br />
aux soldats d’Israël.<br />
LIBI FRANCE<br />
4, rue Botzaris – 75019 Paris<br />
Tél. : 01 43 98 06 32<br />
Nos lecteurs ont la parole<br />
Bravo pour votre magazine qui mélange<br />
culture, judaïsme et histoire.<br />
Daniel G. Israël<br />
J’ai beaucoup apprécié votre éditorial<br />
qui m’a mis du miel au cœur<br />
Sylvain Z. Paris<br />
Je trouve votre magazine intéressant<br />
et je vous en prends quelques exemplaires<br />
pour le diffuser auprès d’amis.<br />
Hélène M. Paris<br />
Trop drôles les blagues du n°33<br />
Elysa F. Paris<br />
J’ai consulté votre magazine avec beaucoup<br />
d’intérêt.<br />
Danielle G. Israël<br />
<strong>Les</strong> caractères des mots fléchés du dernier<br />
numéro sont petits. Je suis sûr que<br />
les personnes âgées auront eu des difficultés<br />
à lire les définitions.<br />
Gérard S. Paris<br />
Superbe, la couverture du n° 33.<br />
Michèle T. <strong>Les</strong> Lilas<br />
LES LECTEURS ONT LA PAROLE<br />
Vous avez gentiment informé vos lecteurs<br />
qu’une salle était à disposition<br />
pour les fêtes (mariage, bar mitsva, brit<br />
mila). Nous avons eu des demandes.<br />
<strong>Alain</strong> M. Maisons Alfort<br />
J’aurai bien aimé que l’article sur l’affaire<br />
<strong>Dr</strong>eyfus se prolonge sur l’antisémitisme<br />
actuel.<br />
Anne B. Paris<br />
Comment faire pour que vous magazine<br />
soit diffusé dans notre communauté<br />
de Vaucresson et plus généralement<br />
dans l’ouest parisien ?<br />
Gaston M. Vaucresson<br />
Il faut que les présidents et les rabbins<br />
de communautés acceptent que le magazine<br />
soit déposé dans leurs synagogues<br />
et surtout que la publicité puisse<br />
le financer.<br />
Bravo à vous tous ! Et que le succès soit<br />
au rendez vous cette année<br />
Monica B. Paris<br />
Sujets plaisants et très variés ! Bravo !<br />
David S.<br />
Une petite erreur sans conséquence sur<br />
l’étude onomastique du nom Zibi dont<br />
le prénom du demandeur est Auguste<br />
et non Gaston. Mille excuses<br />
Nos lecteurs vous sollicitent.<br />
EMPLOI<br />
JEUNE FEMME, 39 ans, expérience<br />
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11
Le Mashiah,<br />
où le bicéphalisme de l’aigle royal.<br />
pOsOns TOuT d’aBOrd une définiTiOn simple, afin de res-<br />
Ter dans la réaliTé d’un cOncepT qui a sOuvenT – du<br />
faiT de l’ignOrance – faiT l’OBjeT de divagaTiOns, par ses<br />
cOnTresens eT ses définiTiOns apprOximaTives.<br />
Mashiah חישמ : vient étymologiquement de la racine hébraïque<br />
חישמ signifiant celui qui a reçu l’huile d’onction.<br />
Nous trouvons dans le texte même de la Torah, cette expression<br />
à l’égard d’Aaron et de ses enfants, au moment où ceuxci<br />
sont consacrés dans leurs fonctions de cohanim. Dans le<br />
cas qui nous préoccupe, il s’agirait plutôt d’un roi qui reçoit<br />
le sacrement, par les mains du prophète sur l’ordre de Dieu.<br />
Mashiah חישמ veut donc dire « oint », et sous entendu de<br />
sang et de rang royal.<br />
Partons maintenant des préalables suivants enseignés par<br />
nos sages :<br />
Le monde – tel que nous le connaissons – est fait pour durer<br />
six mille ans. Après, une ère nouvelle et différente s’offre à<br />
nous, une ère de refonte. Il existe donc deux périodes bien<br />
distinctes, qui sont censées s’articuler l’une par rapport à<br />
l’autre, et avoir un point de jonction qui est la fin de l’une et<br />
le début de l’autre. Cette notion de phases temporelles successives<br />
semble inéluctable, rien ne peut enrayer ce projet<br />
majeur au caractère invariable – le Créateur y préside.<br />
L’homme lui, y a été créé pour être à l’image de son créateur,<br />
celui au travers duquel Dieu transparaît. Dieu n’existe que<br />
par l’homme, à la condition extrême que celui-ci soit digne<br />
et méritant, c'est-à-dire en conformité avec le plan divin.<br />
Mais depuis le début de l’Histoire, l’être humain – à quelques<br />
exceptions près – a toujours été défaillant, la royauté divine<br />
n’a jamais pu se refléter en lui, et pourtant l’homme est le<br />
seul à être éligible à cette fonction, et à cette responsabilité.<br />
<strong>Les</strong> variations de niveaux que l’homme exprime dans<br />
sa propre histoire, démontrent son caractère et sa nature<br />
récalcitrante à toutes formes d’intelligence et de sagesse.<br />
JUDAÏSME<br />
Cette notion relative à la condition de vie humaine, quant à<br />
elle, semble au contraire devoir supporter, dès la première<br />
heure, les aléas et autres vicissitudes de l’inconstance et de<br />
l’instabilité humaine.<br />
Pourtant ce qui possède un début, a obligatoirement une…<br />
finalité, et ces deux dimensions que sont le temps (lié à l’espace)<br />
et l’être vivant créé, doivent se rencontrer pour parachever<br />
le projet divin initial – toujours en attente d’une réponse.<br />
L’homme n’a jamais fini d’être créé – nous sommes<br />
toujours et encore dans son élaboration. Le parachever, c’est<br />
finir l’Histoire – ou plutôt la commencer de la manière la plus<br />
authentique.<br />
Pour un scénario comme celui-ci – tout un programme – il<br />
faut des personnages de taille, au charisme sans conteste et<br />
à la motivation sans faille.<br />
Rentrent alors en scène les acteurs principaux dans un rôle<br />
où l’enjeu est celui de la réussite de l’humanité – du projet divin.<br />
En effet dans les derniers passages du livre de Berechit,<br />
le texte fait état d’un antagonisme naissant en deux hommes<br />
au profil marqué – Yossef et Yéhouda (Joseph et Judah).<br />
Le premier semble s’imposer comme dominateur sur sa<br />
propre famille, alors que son père, pressent en lui une personnalité<br />
au relief inhabituel adossée qui plus est, à une sagesse<br />
et une aptitude pour l’analyse, ce qui contraste avec<br />
sa prime jeunesse à la beauté insolente – qui lui vaudra<br />
d’ailleurs un séjour en prison, lorsque la femme du chef des<br />
armées de Pharaon jettera son dévolu sur lui, et qu’il en rejettera<br />
les avances.<br />
L’agencement des événements lui donnera raison, et celui-ci<br />
monta en puissance dans la hiérarchie de la société égyptienne<br />
du moment, jusqu'à atteindre le poste de vice roi de<br />
la nation la plus puissante et la plus redoutée. Yossef règne<br />
maintenant sans partage, et fait la démonstration de sa capacité<br />
à gouverner et à gérer les intérêts du pays et du peuple,<br />
en ces temps de famine, avec une suprématie indéniable.<br />
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<strong>12</strong>
Quant au second, Yéhouda – dans une première<br />
lecture du récit – il peine à être reconnu et accepté<br />
par ses frères. Il n’a pas la même assurance<br />
que son frère, et rien ne semble vraiment<br />
lui réussir, ni au sein de sa famille ni auprès de<br />
son entourage.<br />
Lorsque l’exil s’installe – dans un premier temps<br />
par la descente la famille de Jacob en Égypte<br />
– tous les protagonistes de cette histoire se retrouvent<br />
réunis. Unité de lieux, unité de temps.<br />
Si Jacob avait privilégié, dans un premier temps<br />
Yossef, pour être le grand ordonnateur du devenir<br />
familial dans sa lente descente en exil, il<br />
devient légitime maintenant – au moment où la<br />
famille mute en peuple – de donner une préférence<br />
et une préséance à Yéhouda, comme il<br />
est dit « Il a missionné Yéhouda devant lui à<br />
l’adresse de Yossef, en éclaireur… ». Yéhouda<br />
prend le commandement à l’invite du patriarche – il s’imposera<br />
tout naturellement à ses frères, qui à leur tour l’accepteront<br />
par évidence.<br />
L’histoire commence dans le tumulte et les tribulations avec<br />
l’aîné de Rachel, pour trouver son apothéose et sa concorde<br />
dans les mains du quatrième fils de Léa.<br />
Essayons de décrypter un tant soit peu les images et symboles<br />
forts qui nous sont donnés par le récit et le texte.<br />
Tout ce qui est contraire est complémentaire, et ne peuvent<br />
s’unir que les opposés.<br />
Ainsi le premier mashiah – celui de Yossef – communément<br />
appelé mashiah ben Yossef, est le préparateur, celui qui est<br />
censé mettre en place l’avènement de son antithèse sur le<br />
trône – son frère, le second – le mashiah descendant de Yéhouda,<br />
plus volontiers appelé mashiah ben David.<br />
L’un est actif et volontaire, l’autre est passif et receveur. Un<br />
soleil – toujours constant et présent, brillant de mille feux –<br />
et une lune – clignotante, n’ayant pas de lumière intrinsèque,<br />
sujette à vingt-huit phases successives lui donnant l’allure<br />
d’un cycle menstruel.<br />
Le premier est de l’ordre des six jours de la semaine – profanes<br />
par excellence – c’est un système dynamique, « mâle »<br />
diront les sages. Cette période préfigure de l’histoire devant<br />
se dérouler durant les six millénaires, tel que cela est<br />
rapporté par le Talmud. C’est en fait toute la durée de l’exil<br />
– le temps du labeur, mais aussi le monde où les commandements<br />
ont un sens – exil d’Israël et des nations avec elle.<br />
C’est période est également nommée comme étant le ôlam<br />
azé (ce monde-ci, dans sa dimension présentement perceptible<br />
et calibrée par rapport au geste de l’homme).<br />
Le second (dans la temporalité bien sûr), quant à lui, est le<br />
symbole du septième jour qu’est le Shabbat, qui, comme<br />
nous le savons, exprime la dimension du sacré (Kaddoch,<br />
d’où le kiddouch du vendredi soir et du samedi matin). Cette<br />
consonance féminine lui attribue de facto, le concept de l’attitude<br />
statique – en phase de réception.<br />
C’est toute l’expression du ôlam aba, le fameux septième<br />
millénaire, monde à venir se situant dans le futur, au-delà de<br />
toutes formes de carences et d’imperfections. C’est la période<br />
du dévoilement – synonyme d’une perception de Dieu<br />
JUDAÏSME<br />
plus accrue par évidence d’une part, et de la rétribution du<br />
travail effectué par l’homme, de l’autre.<br />
<strong>Les</strong> deux messies sont donc deux programmes distincts et<br />
disjoints, qui conviennent à chacune des périodes et des niveaux<br />
évoqués. C’est en fait un binôme qui fonctionne et<br />
s’articule comme un couple, où l’absence de l’un – dans l’absolu<br />
– est impensable. Pourtant ils ne peuvent pas régner<br />
ensemble sous la même couronne, de concert – lorsque l’un<br />
apparaît l’autre s’estompe et vice versa. Pourtant Yéhouda<br />
ne peut être intronisé que par Yossef – tel un Hatane (le fiancé)<br />
menant la Kala (la fiancée) sous le dais nuptial.<br />
Il faut donc admettre – à la lueur de ce que nous venons<br />
d’énoncer, que le concept du Mashiah ben Yossef est toujours<br />
et encore d’actualité, puisque nous sommes dans sa<br />
période temporelle. Alors où se cache-t-il ? En réalité, les avis<br />
diverges sur la question – il est présent mais nous ne sommes<br />
pas capable de le reconnaître : Yossef reconnaît les siens,<br />
mais ses frères ne le reconnaissent pas !<br />
Où encore parce que ce concept n’est pas forcément incarné<br />
dans l’humain : Ce n’est donc peut être pas un homme, c’est<br />
peut être un courant de pensée, une politique, une philosophie,<br />
un élan – que sais-je, un mouvement dynamique. Toujours<br />
est-il que le décryptage n’est pas facile et fait débat.<br />
Le trouble et l’obscurité dont l’exil affuble notre esprit font<br />
écran. Selon toute vraisemblance, les difficultés que nous<br />
rencontrons pour identifier les forces agissantes n’auront<br />
plus cours au sujet du Mashiah ben David, dont l’éclat ne<br />
pourra que s’imposer à nous – telle une entrée de Shabbat<br />
qui surgit, et nous inflige contre notre gré, une modification<br />
de vie et un changement d’état.<br />
Ces deux entités, comme les deux faces d’une même pièce,<br />
nous rappellent aussi que l’unité dans son état primordial, ne<br />
nous est pas accessible. Nous scindons – mieux, nous diffractons<br />
- par notre cerveau au double hémisphère lui aussi, la<br />
notion de un דחא (éhad).<br />
Dieu dit au prophète Ézéchiel (chap. 37 vers. 16-17),<br />
« Prends une pièce de bois, et écris dessus : pour Yéhouda…<br />
puis prends une autre pièce de bois et écris dessus : pour<br />
Yossef…Rapproche ces pièces l’une de l’autre, pour n’avoir<br />
qu’une entité unique – et elles seront Un dans ta main ».<br />
Hay Krief, Grand rabbin - Vincennes<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
13<br />
1/ Joseph retrouve ses frères<br />
2/ le lion symbole de Judah<br />
3/ Le taureau symbole de Joseph
ONOMASTIQUE<br />
nOus pOursuivOns nOTre explOraTiOn des paTrOnymes juifs en vOus prOpOsanT dans ce numérO<br />
d’analyser les nOms suivanTs : BarkaTz, BenerO, fraOua, kalifaT eT khayaT<br />
BARKATZ<br />
Charles Barkatz, habitant du <strong>12</strong>ème arrondissement de Paris aimerait<br />
connaître l'origine de son nom.<br />
Pour certains, le patronyme BARKATZ est un dérivé de KATZ, mot<br />
allemand qui se traduit par « chat ». La signification de ce nom serait<br />
donc « Fils du chat » ou « Chaton ». En réalité, c'est une pure coïncidence.<br />
KATZ est l'acronyme de « Kohen Tzadik », « prêtre de justice »<br />
et était substitué, pour des raisons de discrétion, à COHEN. Barkatz,<br />
dès lors, signifie : « Fils de Cohen ».<br />
Pour d'autres, ce patronyme, porté notamment à Constantine, Batna et Tébessa vient<br />
de l'arabe, BARKAT ou de l'hébreu BIRKAT, qui signifie « Bénédiction ».<br />
Variantes : Barkats, Barkat, Barkate, Barkatte, Barki, Benbarek, Bembarek et, pour la<br />
version germanique, tous les noms bâtis sur KATZ<br />
Célébrités : On pense d'abord au maire de Jérusalem, Nir Barkat. Le nombre de KATZ<br />
célèbres ne se compte plus. De très nombreux rabbins ont porté le nom de Cohen<br />
Zedeq, de Zedeq ou de Zidqi<br />
FRAOUA<br />
Karim Fraoua, qui est musulman, nous demande d'examiner son<br />
nom du point de vue onomastique.<br />
Le patronyme FRAOUA vient de l'arabe. On l'attribuait à des<br />
membres de la tribu des Fraoua dans la région de Fès au Maroc<br />
ou encore à ceux de la tribu des Des El Frioua dans la région de<br />
Kebili en Tunisie. Paul Sebag propose une autre piste en renvoyant<br />
à l'arabe « bou frioua » qui signifie « noisette » et Jacques Taïeb le<br />
rejoint en parlant de « porteur de noisettes », c'est-à-dire de « noisetier<br />
». Dans son dictionnaire étymologique « <strong>Les</strong> sources étonnantes<br />
des noms du monde arabe » ( Éditions Maisonneuve et Larose, 2004)<br />
, la spécialiste arabe de l'onomastique, Jana Tamer, ne recense pas de<br />
« Fraoua » mais note des « Freih », des « Freiha » et des « Freihi », le<br />
premier patronyme porté uniquement par des Musulmans et les deux autres par des<br />
Chrétiens. Pour lui, ces trois noms dérivent de « Farah » qui signifie « Joie » en arabe.<br />
Autre spécialiste de l'onomastique tunisienne, Paul Marty, dans son étude « Folklore<br />
tunisien. L'onomastique des noms propres de personnes » ( Éditions Paul Geuthner,<br />
1936), ne signale pas de « Fraoua » mais renvoie à des dérivés de « Farah », surtout<br />
dans des prénoms comme « Frah », « Farah » et « Ferhat » qui traduisent la joie supposée<br />
des parents du nouveau-né.<br />
Variantes : Freoua, Frioua, Freoa, Fréha<br />
ONOMASTIQUE<br />
Célébrités : Aurélie Freoua (photo), actrice et Top Model à Londres, l'écrivain Pierre<br />
Fréha auteur de nombreux ouvrages, notamment sur les Juifs d'Algérie.<br />
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14<br />
BENERO<br />
Fernand Benero,<br />
membre de la commission<br />
administrative de<br />
la communauté Chivté<br />
Israël dans le <strong>12</strong>ème,<br />
serait heureux de voir<br />
son nom analysé dans<br />
notre rubrique.<br />
Le patronyme<br />
BENERO vient de<br />
l'italien « Venero »<br />
qui est un synonyme<br />
de « Veneziano » qui<br />
se traduit par « Vénitien<br />
». Joseph Tolédano<br />
considère que ce<br />
nom, très rare, n'était<br />
porté qu'à Tunis. Pour<br />
certains ce nom pourrait<br />
être une déformation<br />
de BENARROCH<br />
lui-même dérivé<br />
d'AROCH, mot d'origine<br />
hébraïque qui<br />
désigne la tête. Roch<br />
était le fils de Benjamin<br />
et le petit-fils de<br />
Jacob<br />
Variantes : Benessiano,<br />
Bensiano, Benssiano.<br />
Celles construites autour<br />
de BENARROCH<br />
sont très nombreuses.
KALIFAT<br />
ONOMASTIQUE<br />
Francis Kalifat, trésorier du CRIF, nous demande des<br />
précisions sur son patronyme.<br />
Le nom KALIFAT vient de l'arabe et signifie « Remplaçant<br />
», « Successeur ». Dans les familles juives, il<br />
était traditionnellement donné, à une époque où la<br />
mortalité infantile était importante, à un nouveauné<br />
qui venait remplacer en somme un frère défunt<br />
ou encore à un enfant posthume. D'ailleurs,<br />
l'équivalent Khalfallah se traduit par « Dieu compense<br />
». Le nom approchant « Maklouf » signifie :<br />
« Qui est remplacé ». Abraham I. Laredo propose aussi la signification<br />
: « Lieutenant ».<br />
Variantes : Kalifa, Kalfa, Khalfat, Khalfet, Khalfa, Kalefa, Kalfallah,<br />
Khalfallah, Khelfallah, Khalaf, Khalaff, Khaliefa, Khalif,<br />
Khalife, Khalifi, Khelfa, Khelfat, Khalifa, Khelif, Khelifa, Khelifat,<br />
Khelifi, Khellaf, Benkalifa, Benklifa, Barklifa, Bahrlifa, Halifi,<br />
Khlifi, Jalifa, Jlifa, Maklouf, Makhlouf, Halphen et ses dérivés :<br />
Kalfon, Kalfoun, Kalfoune, Khalfon, Jalfon, Alphon, Calfoun,<br />
Calfon, Califa, Halfon, Ben Khalfon, Ben Jalfon, Benjalfon,<br />
Benkhalfoun.<br />
Célébrités : Au 14ème siècle, ce nom était porté par le chef<br />
des Juifs à Bagdad. Le plus célèbre des Kalifat est le zouave<br />
Eliaou Kalifat qui, accusé d'avoir insulté l'islam, fut, bien involontairement<br />
à l'origine du tristement célèbre pogrome de<br />
Constantine en août 1934. On pense aussi au rabbin David<br />
Kalifa d'Aïn Temouchent en Algérie, au rabbin Hayyim Khalifa<br />
de Saragosse, au journaliste oranais Ely Kalifa, à Lucien Kalifa,<br />
grand militant sioniste dans les années 90 ou encore à Joseph<br />
Klifa qui fut maire de Mulhouse et député du Haut-Rhin et,<br />
pour la variante Khalfon, les rabbins marocains, Yéhouda et<br />
Yaacov Khalfon. Sans oublier l'astronome Italien Abba Mari<br />
Halfon et son fils, le rabbin Eliyah Menahem (Des dizaines de<br />
rabbins ont porté le patronyme Halfon au cours des<br />
siècles).<br />
KHAYAT<br />
Micheline Azeroual, née Khayat aimerait<br />
en savoir plus sur son nom de jeune<br />
fille.<br />
Le patronyme KHAYAT est une variante<br />
du classique HAYAT qui vient<br />
de l'hébreu. C'est un nom de métier<br />
qui désigne le tailleur ou le couturier.<br />
C'est la dérivation arabisée qui conduit à Khayat<br />
Dans la sphère germanique cela donne Schneider<br />
ou, en yiddish : Chaitman, Chajtman et<br />
même Chajjat. En Russie et en Pologne, on<br />
passe à Chaitowitz qui a donné Chaiton, Chaitin<br />
et Chaïtin.<br />
Ce nom est attesté sur une kettouba tunisienne<br />
qui, le 23 août 1852, enregistre le mariage de<br />
Nessim, fils de Hay Khayat avec Anne, fille de<br />
Isaac El Haïk.<br />
Variantes : Elkhayat, Alfayat, Alkhayat, Alfayate,<br />
Kayat, Kayatte, Cayat, Cayate, Cayatte, Cayal,<br />
Hayyat, Haïat, Hayete<br />
Célébrités : <strong>Les</strong> rabbins Itshak Hayyat (Espagne)<br />
et Yehouda h Hayyat (Maroc) et de très nombreux<br />
autres rabbins. On pense bien entendu<br />
au célèbre docteur Israël Hayat, créateur du<br />
Préventorium de L'Ariana près de Tunis et à son<br />
confrère, le grand cancérologue Marcel Hayat.<br />
On note également le juge rabbinique tunisien<br />
du 18ème siècle Abraham Hayat. On pense aussi<br />
au professeur Robert Haïat, cardiologue et président<br />
de l'AMIF. Sans oublier l'écrivain suédois<br />
Claude Kayat, auteur notamment du truculent<br />
« Mohammed Cohen » et son confrère en littérature,<br />
le docteur Georges Khayat auteur<br />
« Sfax, une jeunesse ».<br />
<strong>Les</strong> lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement consulter la bibliographie sélective suivante :<br />
Joseph Tolédano. Une histoire de familles. <strong>Les</strong> noms de famille juifs d’Afrique du Nord. Éditions Ramtol. Jérusalem.<br />
Claude Mezrahi. <strong>Les</strong> secrets et trésors cachés des noms de famille juifs. Éditions A.J.Presse.2001. Joseph J.Lévy, Josué Elkouby,<br />
Marc Éliany. Dictionnaire biographique du monde juif sépharade et méditerranéen. Éditions Élysée. Québec. 2001. Paul Sebag. <strong>Les</strong><br />
noms des Juifs de Tunisie. Éditions L’Harmattan. Jacques Taïeb. Juifs du Maghreb. Noms de famille et société. Éditions du Cercle<br />
de Généalogie Juive. 2004. Maurice Eisenbeth. <strong>Les</strong> Juifs de l’Afrique du Nord. Démographie et onomastique. Imprimerie Carbonel.<br />
Alger. 1936. Réédition : Éditions du Cercle de Généalogie Juive-La Lettre Sépharade. 2000. Robert Attal et Joseph Avivi. Registres<br />
matrimoniaux de la communauté juive portugaise de Tunis aux XVIIIème et XIXèmes siècles. Éditions de l’Institut Ben Zvi. Jérusalem.<br />
1989. Gygès. <strong>Les</strong> Israélites dans la société française. Éditions Documents et Témoignages.1956 sans oublier le travail monumental<br />
d’Abraham I. Laredo : <strong>Les</strong> noms des Juifs du Maroc. Essai d’onomastique judéo marocaine en deux tomes paru chez Hebraica Ediciones,<br />
Madrid, 2008, avec le concours de la Casa Sefarad Israël. Notre site Internet www.tribu<strong>12</strong>.com vous permettra de consulter<br />
les précédents numéros de notre magazine.N’hésitez pas à nous demander d’analyser votre nom.<br />
N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité les noms suivants : ADDA (32), ADDAOUI (27), ALLALI (6), ALLOUCHE (24), AMANOU (31),<br />
AOUATE (10), AOUIZERATE (27), ASSERAF (9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTALI (30), ATTIA (16), AYACHE (16), AZOULAY (27),<br />
BARANES (10), BARDAVID (20), BARKATZ (34), BAROUHIEL (16) , BATTINO (29), BELAHSSEN (11), BEMBARON (20), BENAÏM (23), BENERO (34),<br />
BENHAMOU (19), BENSAID (33), BEN SHITRIT (33), BERDAH (21), BERDUGO (11), BERISSI (29), BERREBY (32), BESNAÏNOU (9), BLUM (8), BOCCARA<br />
(15), BORGEL (18), BOUBLIL (31), BOUKOBZA (8), BRAMI (7), BUSBIB (26), CARO (32), CARTOZO (24), CASTRO (29), CHAOUAT (28), CHEMLA (11),<br />
CHETBOUN (11), CHICHE (23), CHOCRON (22), CHOUFANE (8), CHRIQUI (26), COHEN (7), CORCOS (27), CUKIERMAN (9), DAHAN (6), DANINO<br />
(22), DAOUDI (16) , DARMON (19), DJEBALI (24), ELKOUBY (13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS (9), FITOUSSI (7), FORTI (32),<br />
FRAOUA (34), GABAI (29), GANEM (30), GANOUNA (31), GHIDALIA (6), GIAMI (28), GIUILI (19), GOTAJNER (20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15),<br />
GOLDMANN (9), GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13 et 23), HAGEGE (14), HALFON (25), HALIMI (20), HAMZALAG(<strong>12</strong>), HARRARI (25), HAS-<br />
SOUNI (33), ITTAH (24), JAIS (16), JAOUI (30), JOURNO (22), KAHN (9), KALIFAT (34), KARSENTI (17), KHAYAT (34), KRIEF (33), KTOURZA (14), LABI<br />
(20), LAHMI (13), LASCAR (27), LASRY (22), LATTES (23), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK (19), MALEM (22), MAIZIL (30), MALLET (26), MEDINA<br />
(18), MESSAS (9), MIMOUN (14), MSIKA (28), NAMAN (20), NAMER (26), NATAF (<strong>12</strong>), NIZARD (15), O’HAYON (21), OSSONA (31), OUAKNIN (<strong>12</strong>),<br />
PEREZ (18), RAUSKY (<strong>12</strong>), RIEH (13), ROUMANI (14), RUSAK (30), SAADA (10), SABBAN (23), SAGROUN (21), SARFATI (15), SARRABIA (8), SAYADA<br />
(31), SEBAG (23), SELLAM (26), SIRAT (9), SITBON (27), SITRUK (9), SMADJA (17), SPORTICHE (29), SUISSA (22), TAÏEB (21), TEMIM (<strong>12</strong>), TOLEDANO<br />
(18), TOUITOU (14), TUIL (24), UZAN (22), WIZMAN (17), YOMTOB (32), YOUNA (28), ZAOUI (15), ZENOUDA (18), ZEITOUN (24), ZIBI (33),<br />
ZRIBI (10) et ZRIHEN (10).<br />
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dans ce nOuveau numérO de TriBu <strong>12</strong>, nOus allOns<br />
vOus parler d’une OrganisaTiOn israélienne qui<br />
faiT la fierTé de sOn pays. nOus avOns demandé<br />
quelques infOrmaTiOns à un respOnsaBle cOmmuni-<br />
caTiOn du maguen david adOm.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Quel est l’historique de la création du MDA ?<br />
MDA : Le 7 juin 1930, Tel Aviv se développe et commence à<br />
accueillir des Juifs du monde entier. Rapidement, des médecins<br />
et des volontaires comprennent que les habitants du Yichouv<br />
(implantations) doivent pouvoir bénéficier d’un service<br />
de secours digne de ce nom.<br />
Le Maguen David Adom prend une nouvelle dimension.<br />
Jusque-là, il s’agissait d’une branche de la Légion Juive chargée<br />
des secours médicaux. L’organisation sera désormais en<br />
charge de l’ensemble des habitants du pays en construction.<br />
Haïfa, Jérusalem, Beer-Shev’a et les autres villes accueillent<br />
rapidement des bénévoles du MDA qui développeront ce<br />
qui est désormais l’un des services de secours les plus efficaces<br />
au monde.<br />
En 1947, le futur État d’Israël dispose de 45 stations. Et<br />
lorsque les affrontements éclatent entre les armées arabes et<br />
celle du jeune État, les secouristes du MDA sont en première<br />
ligne afin de prodiguer les soins nécessaires.<br />
En 1950, l’assemblée parlementaire de la Knesset vote la loi<br />
du nom de l’organisation. Une façon de réitérer et de légitimer<br />
le rôle du MDA dans le pays. Le MDA sera l’unique<br />
organisme chargé d’organiser les secours médicaux sur le<br />
terrain, devra épauler l’armée israélienne lors des conflits, se<br />
préparer à affronter les catastrophes naturelles et enfin, gérer<br />
la Banque nationale du sang.<br />
T <strong>12</strong> : Comment fonctionne le Maguen David Adom ?<br />
MDA : Heureusement, le sentiment national du pays incite<br />
des milliers de citoyens à rejoindre<br />
les équipes du MDA.<br />
90% des membres de l’organisation<br />
sont ainsi bénévoles.<br />
Joignables en permanence,<br />
pouvant abandonner leur activité<br />
pour partir sauver des<br />
SOCIAL<br />
82 aNs d’uRGeNCes<br />
vies, ces hommes et ces femmes sont l’âme même du Maguen<br />
David Adom.<br />
De l’étudiant à l’homme d’affaire, équipés de gilet leur permettant<br />
d’endosser l’étoile rouge et du matériel nécessaire,<br />
ils sont régulièrement sur les lieux des interventions avant les<br />
ambulances. Un quartier de Jérusalem fut même rebaptisé<br />
« 30 secondes » par les secouristes car c’est le temps moyen<br />
entre le début d’un appel au 101, le numéro du MDA, et<br />
l’arrivée des premiers intervenants.<br />
T <strong>12</strong> : Vous parlez du 101. Comment agissez-vous à partir<br />
d’un appel d’urgence ?<br />
MDA : Ces centres névralgiques composent le premier<br />
maillon de la chaîne des secours. <strong>Les</strong> Israéliens connaissent<br />
ce numéro indispensable. L’ensemble des personnels répondant<br />
au numéro d’urgence est formé aux premiers secours,<br />
pouvant ainsi transmettre les indications par téléphone. Régulièrement,<br />
des hommes aident leur femme à accoucher en<br />
suivant les conseils du 101.<br />
Dès qu’un appel est reçu au MDA, le système satellite du<br />
MDA géolocalise les sept secouristes les plus proches du lieu<br />
d’appel. Ainsi, ils peuvent intervenir dès les premières minutes<br />
du drame.<br />
Lors des attentats, ce système permet d’alerter l’ensemble<br />
des secouristes professionnels et bénévoles du pays et joue<br />
grandement dans l’efficacité de l’organisation lors de ces attaques.<br />
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T <strong>12</strong> : Vous êtes l’équivalent israélien de la Croix Rouge.<br />
Elle fait régulièrement appel aux dons de sang. Et vous ?<br />
MDA : Comme nous l’avons dit plus haut, nous gérons la<br />
Banque nationale du sang, où plus de 300 médecins, infirmiers<br />
et chercheurs travaillent en permanence afin de faire<br />
avancer la recherche et de faire fonctionner ce maillon indispensable<br />
de la chaîne des secours.<br />
Sur le terrain, une trentaine d’ambulances spécialisées dans<br />
la collecte du sang arpentent les lieux les plus fréquentés :<br />
centres commerciaux, universités, places touristiques, etc…<br />
pour un résultat impressionnant à l’échelle du pays, avec<br />
près de 300 000 unités de sang collectées par les équipes<br />
du MDA.<br />
T <strong>12</strong> : Si votre action est essentiellement sur le territoire<br />
israélien, que fait le MDA en France ?<br />
MDA : Depuis plusieurs années, sous l’impulsion du docteur<br />
Lazare Kaplan et de son équipe, le MDA propose chaque<br />
année près d’une centaine de formations aux gestes qui sauvent.<br />
Dans les écoles, les synagogues ou les mouvements de<br />
jeunesse, ce sont près de 15.000 membres de la communauté<br />
qui ont pu bénéficier d’une telle formation depuis 2008.<br />
La France accueille régulièrement des secouristes israéliens<br />
venant témoigner de la réalité du terrain. Après l’opération<br />
« Pilier de défense », plusieurs membres du MDA sont ainsi<br />
intervenus devant un public toujours plus ébahi devant l’abnégation<br />
de ces hommes et femmes qui font le MDA.<br />
La présence du MDA France permet également de contribuer<br />
à la réputation d’Israël et du MDA, en organisant des<br />
partenariats avec les différentes institutions françaises telles<br />
que le SAMU, les brigades de sapeurs-pompiers et la Croix-<br />
Rouge française.<br />
Synagogue Névé Chalom<br />
106, avenue du Général Michel<br />
Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />
Fondation de Rothschild<br />
80, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />
Synagogue Beth Eliahou<br />
4, rue Chevreul 75011 Paris<br />
Synagogue Don Isaac Abravanel<br />
84-86, rue de la Roquette<br />
75011 Paris<br />
Synagogue Vincennes<br />
30, rue Céline Robert<br />
94300 Vincennes<br />
Synagogue Fontenay/ Bois<br />
79, bd de Verdun<br />
94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />
Synagogue Fontenay/ Bois<br />
5, rue JP Timbaud<br />
94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />
Synagogue Charenton<br />
42 ter, rue des Bordeaux<br />
94220 Charenton-le-Pont<br />
DIFFUSION<br />
triBu <strong>12</strong> est disponiBle gratuitement<br />
dans les lieux suivants :<br />
Synagogue Centre Rachi<br />
25, Avenue Sainte-Marie<br />
94160 Saint-Mandé<br />
Synagogue du Rachbi<br />
46, rue Robert André Vivien<br />
94160 Saint-Mandé<br />
Synagogue de Maisons-Alfort<br />
52, rue Raspail<br />
94700 Maisons-Alfort<br />
Synagogue Beth El<br />
Rue Saulnier 75009 Paris<br />
Synagogue Buffault<br />
28, rue Buffault 75009 Paris<br />
Synagogue Julien Lacroix<br />
75, rue Julien Lacroix<br />
75020 Paris<br />
Centre communautaire des Lilas<br />
14, rue de la Croix de l’Epinette<br />
93260 <strong>Les</strong> Lilas<br />
Ecole et Synagogue Alliance<br />
Georges Leven<br />
30, bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />
<strong>Les</strong> amis du MDA aiment aussi se retrouver chaque année, à<br />
l’occasion des différents galas organisés dans plusieurs villes<br />
françaises. Shlomo Artzi, Shwekey, Rita et Patrick Bruel font<br />
partie des derniers artistes à avoir voulu soutenir l’organisation<br />
lors de concert.<br />
<strong>Les</strong> fonds récoltés en France ont permis la construction<br />
d’une station de secours à Ofakim et la rénovation de celle<br />
de St Jean d’Acre, ainsi que l’achat de plusieurs ambulances,<br />
véhicules de commandement et de scooters médicalisés.<br />
École Ganénou<br />
Rue du Sergent Bauchat<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
La Délicieuse<br />
Bd Voltaire 75011 Paris<br />
Franck et Julien<br />
Bd Voltaire 75011 Paris<br />
Franprix Cacher<br />
Bd Voltaire 75011 Paris<br />
Librairie Emet<br />
250, bd Voltaire 75011 Paris<br />
Damyel<br />
246, bd Voltaire 75011 Paris<br />
Pizzeria La Stella<br />
Avenue Daumesnil 750<strong>12</strong> Paris<br />
Pizzeria Tib’s<br />
Rue de Charenton 750<strong>12</strong> Paris<br />
Chalom’s Traiteur<br />
55, av. du Général Michel Bizot<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Traiteur Le Vôtre<br />
58, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />
Propos recueillis par Guy Fellous<br />
Boulangerie Simon<br />
269, rue de Charenton<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Fondation de Rothschild<br />
118, rue de Paris<br />
93100 Montreuil<br />
Beth Habad de Vincennes<br />
20, rue de la Paix<br />
94300 Vincennes<br />
Boucherie Claude et Raphy<br />
2, rue du <strong>Dr</strong> Goujon<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Boucherie de l’Argonne<br />
Rue de l’Argonne<br />
75019 Paris<br />
Boucherie Hayach<br />
Rue de Paris<br />
94300 Vincennes<br />
Boucherie Amsellem<br />
Rue de Flandre<br />
75019 Paris<br />
Si des synagogues ou des centres communautaires ou encore des commerces souhaitent que des exemplaires soient déposés chez<br />
eux, nous nous ferons un plaisir de venir vous en déposer.<br />
Vous pouvez en faire la demande au 01 43 41 48 01 ou par mail à tribu<strong>12</strong>@gmail.com<br />
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de La COuR de CHaRLemaGNe<br />
BOdO Ou BOdOn<br />
confesseur de Louis le Pieux,<br />
fils de Charlemagne.<br />
Né en 814, Bodon vivait à la cour de<br />
Charlemagne. Il devint le diacre et le<br />
confesseur du roi de France Louis le<br />
Pieux. Un jour de 838, prétextant effectuer<br />
un pèlerinage à Rome, il se<br />
convertira au judaïsme par rejet de la<br />
culture carolingienne et de la foi chrétienne.<br />
L’année d’après, il quitte le<br />
royaume franc pour aller à Saragosse<br />
dans l’Espagne musulmane et prend le<br />
nom d’Eléazar. Il se fait circoncire et se<br />
marie avec une juive. Ce qui est le plus<br />
cocasse c’est qu’il entretient une discussion<br />
soutenue avec un intellectuel<br />
chrétien d’origine juive, chacun cherchant<br />
à convaincre l’autre de retourner<br />
dans sa religion d’origine. Voici un passage<br />
d’une lettre que Bodo lui adressera<br />
et qui témoigne bien de sa volonté<br />
de prosélytisme : « Quant à votre assertion<br />
que le Christ est Dieu, en association<br />
avec le Saint-Esprit, et que vous<br />
le vénérez parce qu’il n’a pas de père<br />
humain, alors avec lui, vous devez aussi<br />
vénérer Adam, le père de la race humaine,<br />
qui n’a ni père ni mère, et dont<br />
la chair, le sang, les os et la peau ont<br />
été créés à partir de l’argile. Son souffle<br />
lui a été donné par Dieu et il devint un<br />
être intelligent. Et aussi, Ève qui a été<br />
créée à partir d’une côte d’Adam, sans<br />
père ni mère, et son souffle lui a aussi<br />
été insufflé et elle est devenue intelligente.<br />
Aussi vous devez les vénérer ! »<br />
HISTOIRE<br />
À HOLLYWOOd<br />
nOus TerminOns dans ce numérO, la série des cOnverTis au judaïsme, célèBres Ou pas. vOus pOurrez cOm-<br />
prendre pOurquOi BOdO, un diacre de l’épOque carOlingienne, Warder cressOn cOnsul américain à jéru-<br />
salem au 19ème siècle, eT deux sTars du cinéma américain, sammy davis jr eT elizaBeTh TaylOr, OnT OpTé<br />
pOur la religiOn juive.<br />
WARdER cRESSOn,<br />
consul américain :<br />
le saint étranger américain<br />
Né à Philadelphie en Pennsylvanie, le<br />
13 juillet 1798 – mort à Jérusalem le 6<br />
novembre 1860<br />
Il est né mormon puis un rabbin local,<br />
en Pennsylvanie, le convainc que « le<br />
salut était celui des Juifs » dont le retour<br />
à Jérusalem déclencherait l’Apocalypse.<br />
Le 4 octobre 1844, Warder Cresson débarqua<br />
à Jérusalem en tant que consul<br />
général américain pour la Syrie et Jérusalem,<br />
convaincu que l’avènement<br />
du Messie devrait avoir lieu en 1847.<br />
Cresson expliqua au pacha qu’il était<br />
venu pour la prochaine apocalypse<br />
et le retour des Juifs à Jérusalem. À<br />
l’époque où il devint consul des États-<br />
Unis, les Américains étaient de plus en<br />
plus nombreux à se rendre à Jérusalem<br />
dans l’attente de la fin du monde.<br />
Pendant des années, il émit des visas<br />
de protection pour les Juifs. À Jérusalem,<br />
il s’était rapproché de la commu-<br />
nauté sépharade. Il était devenu un ami<br />
de hakham Yehiel Cohen et du grand<br />
rabbin Elyashar. En 1848, il a cherché<br />
à devenir juif. En mars de cette année,<br />
il fut circoncis et converti au judaïsme.<br />
Il retourna à Philadelphie en Septembre<br />
1848 pour régler ses affaires<br />
et retourna s'installer définitivement<br />
à Jérusalem. Puis il changea de nom<br />
et pris celui de Michaël Boaz Israël. Il<br />
créa une ferme juive modèle près de<br />
la ville, étudia la Torah, divorça de son<br />
épouse américaine et se maria avec une<br />
Juive. Il était honoré par les Juifs locaux<br />
comme le « saint étranger américain ».<br />
À sa mort, il fut enterré dans le cimetière<br />
juif sur le mont des Oliviers.<br />
SAMMy dAvIS JR<br />
(1926 – 1990),<br />
danseur, chanteur et comédien<br />
noir, borgne et juif<br />
Tout le monde connaît Sammy Davis<br />
Jr., acteur à Hollywood, ami et partenaire<br />
des grandes stars comme Franck<br />
Sinatra et Dean Martin qui l’ont invité à<br />
intégrer le trio Rat Pack en 1959. Mais<br />
peu de personnes connaissent réellement<br />
son parcours. Il naît en 1926<br />
dans le quartier de Harlem à New York.<br />
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18
Ses parents sont des artistes touche à<br />
tout et gagnent leur vie en jouant dans<br />
des comédies populaires. Il a trois ans<br />
quand ses parents divorcent. Pour éviter<br />
de perdre la garde de son fils, son<br />
père l’emmène avec lui en tournée.<br />
Grâce à lui il apprend la danse et intègre<br />
la troupe composée de son père<br />
et son oncle.<br />
Quand vient la Seconde Guerre mondiale,<br />
il s’engage dans l’armée et il participe<br />
à des spectacles de danse et de<br />
chant. En 1954 il commença à connaître<br />
le succès. Mais sa carrière aurait pu se<br />
briser le 19 novembre 1954 suite à un<br />
accident de voiture. Il échappe de justesse<br />
à la mort et perd l’usage de son<br />
œil gauche qui le fera porter un œil<br />
de verre jusqu’à sa mort. Pendant son<br />
séjour à l'hôpital, son ami Eddie Cantor,<br />
né Edward Israël Iskowitz, lui parle<br />
des points communs entre la condition<br />
des noirs américains et le peuple juif.<br />
Sammy Davis se convertit au judaïsme<br />
après la lecture, pendant sa convalescence,<br />
d'un livre sur l'histoire des Juifs.<br />
Un paragraphe, évoquant la persévérance<br />
dont les Juifs ont fait preuve, le<br />
marque particulièrement : « <strong>Les</strong> Juifs<br />
ne peuvent pas disparaître. Trois mil-<br />
lénaires d'enseignement prophétique<br />
les ont résignés, et ont fait naître en<br />
eux un désir de vivre qu'aucune tragédie<br />
ne pourrait anéantir. » S’en suit<br />
une vie de films et de spectacles à travers<br />
le monde. Atteint d'un cancer de<br />
la gorge, Sammy Davis Jr. a soixante<br />
quatre ans quand il meurt à Beverley<br />
Hills en Californie le 16 mai 1990.<br />
ELIzABEth (LIz)<br />
tAyLOR,<br />
la star de cinéma aux sept maris<br />
Née le 27 février 1932 à Hampstead en<br />
Angleterre, Elizabeth et ses parents,<br />
des américains catholiques, retournent<br />
aux USA juste avant que la Deuxième<br />
Guerre mondiale n’éclate. Elizabeth<br />
commença sa carrière d’actrice à l’âge<br />
de 6 ans grâce à sa mère Sara qui la<br />
présenta aux studios d’Hollywood. Elle<br />
tourna dans des films comme la Vénus<br />
au vison pour lequel elle remporta<br />
son premier Oscar ou les Quatre filles<br />
du docteur March et également dans<br />
Géant qui fut le dernier film dans lequel<br />
joua James Dean. Elle se convertit<br />
au judaïsme lorsqu'elle épousa Ed-<br />
die Fisher en 1959 mais elle dit que sa<br />
conversion était indépendante de son<br />
mariage avec un Juif. « C'était quelque<br />
chose que je voulais faire depuis longtemps<br />
», dit-elle. Elle a pris le nom hébreu<br />
Elisheba Rachel. Une autre fois,<br />
elle a parlé du sentiment d'avoir des<br />
affinités avec les Juifs: "La souffrance<br />
des Juifs pendant la Guerre m'a profondément<br />
affectée. J'ai été attirée par<br />
leur culture. Je suppose que mon identification<br />
avec eux provient du fait de<br />
l'oppression dont ils ont été victimes".<br />
Amie d'Ariel Sharon, elle lui avait rendu<br />
visite dans sa ferme des Sycomores<br />
dans le Néguev le 1er janvier 1983.<br />
Cette amitié, peu connue du grand public,<br />
a duré de nombreuses années.<br />
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19<br />
Guy Fellous
BILLET D'HUMEUR<br />
stratégie pour<br />
sortir de la crise…<br />
mOnsieur pierre de charenTenay dans la sérieuse revue "EtudES" écrivaiT : "la crise financière a éTé<br />
amOrTie par des cenTaines de milliards d’eurOs. viendra Bien viTe la crise sOciale. puis la crise pOliTique,<br />
car il faudra Bien se demander cOmmenT ceux qui sOnT en charge du Bien cOmmun n’OnT rien vu venir d’une<br />
si rapide déBandade".<br />
La crise, que nous traversons, est une crise systémique. Elle relance la question des bases même du fondement social. Au-delà<br />
des questions financières et économiques, elle nous interpelle sur le sens et le but de la société que nous avons organisée.<br />
La stratégie pour sortir de la crise ne peut se trouver dans les politiques économiques traditionnelles, nos armes classiques<br />
comme les baisses des taux d'intérêts, l'injection de liquidités, dans des industries en faillite ou dans des organismes financiers,<br />
ne pourront arrêter ce processus de dislocation d'un système qui a oublié le sens et les finalités du "vivre ensemble".<br />
Il est pourtant urgent de comprendre la profondeur de la crise et de commencer la reconstruction du système dans son entier,<br />
en refondant les liens qui unissent les hommes entre eux. Faute de quoi nous risquerions de perdre tout contrôle sur les<br />
événements économiques et politiques. Notre espoir se trouve dans cette prise de conscience du devoir du renouvellement.<br />
Renouvellement, qui doit passer en premier lieu par la fin de la diffusion de l'individualisme dans la société, qui a privilégié<br />
un rapport des hommes à l'objet au détriment d'un rapport des hommes entre eux.<br />
La refonte de l'économie devra passer par l'innovation sociale, par une économie solidaire. Elle se fera avec la réalisation<br />
de grands chantiers, qui devront utiliser des matériaux d'avant-garde. <strong>Les</strong> constructions devront être intelligentes, basées<br />
sur l'énergie solaire et la récupération des eaux de pluies. Le soleil devra devenir le pétrole de demain. Ainsi, selon le physicien<br />
allemand Gerhard Knies, il suffirait d'exploiter 1 % de la surface des déserts de la planète pour "produire l'électricité<br />
nécessaire à toute l'humanité ". La nouvelle économie se devra d'être écologique, humaine et intégrer dans sa politique des<br />
données de qualité de vie et pas seulement de quantités.<br />
Cette crise économique est aussi la réaction naturelle de l'émergence de l'éthique dans un monde économique qui en était<br />
déserté. L'autonomie de l'économie est une illusion, comme sa capacité à s'autoréguler. Et c'est par le poids excessif de<br />
cette illusion que nous en sommes arrivés à la rupture présente. Ce retour de l'éthique ne se fera pas par un renouveau de<br />
l'économie socialiste, ni par plus de marchés, mais par une réflexion qui s’articulera sur trois points : l'exigence d'un développement<br />
respectueux des milieux naturels, la volonté d'un changement dans les relations économiques et la promotion d'un<br />
commerce équitable, et enfin une réflexion concernant la croissance.<br />
À ces interrogations, la Torah apporte une réponse originale : le Yovel ( Jubilé ), par exemple, répond aux exigences du<br />
développement durable. Au-delà du respect du Talmud pour l'environnent, il nous propose non pas une économie de décroissance<br />
mais de restructuration, un ajustement structurel, après des années de liberté économique. Cette intervention<br />
extérieure aux forces du marché va déconstruire le libéralisme économique et changer ses structures pour rééquilibrer les injustices,<br />
lutter contre la pauvreté et rétablir la coopération entre les membres de la société. Cet arrêt est un véritable examen<br />
de passage pour la communauté, il est un indicateur social de réussite ou d'échec. Ce système va réconcilier capitalisme et<br />
Tsedaka, la société devra prendre en compte, comme une donnée exogène au système, le coût d'un trop grand déséquilibre,<br />
qui devra être réajusté après les années accordées de liberté totale. Dans le cadre de cette année du Jubilé, les deux exigences<br />
du développement durable, en dehors de l'annulation des dettes, sont aussi prises en compte. La première s'attache<br />
à l'idée de la redistribution, qui doit être comprise dans un terme beaucoup plus large de redistribution des ressources et des<br />
fortunes, avec une refonte des relations économiques entre les agents. Quant à la seconde, elle est la liberté redonnée aux<br />
esclaves qui doit, ici aussi, être appréhendée dans le sens plus large du retour de l'homme à la liberté. C'est vers ce cadre de<br />
réflexion, que nous devons diriger nos recherches d'aujourd'hui.<br />
Richard Sitbon<br />
Économiste, consultant à PlaNet Finance Israël.<br />
Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie du livre de Richard Sitbon, L’économie du judaïsme dévoilée :<br />
une éthique pour un solidarisme, aux Editions Eyrolles dans le courant du mois de mars 2013.<br />
Il donnera une série de conférences mi-avril.<br />
Pour toute information, l’adresse de son blog<br />
http://richard-sitbon.blogspot.fr/<br />
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20
cOMMunAutÉ SÉfARAdE dE « vIncEnnES »<br />
Président : Bruno Smia – Rabbin : Hay Krief<br />
Le président Bruno Smia a perdu son père<br />
et <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> lui présente ses sincères condoléances<br />
Centre communautaire Hatikva Vincennes<br />
19/30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />
Tel : 01 01 43 24 10 84<br />
cOMMunAutÉS<br />
« BEth hABAd dE vIncEnnES Et SAInt-MAndÉ »<br />
Responsable et rabbin : Rav Yossef Taïeb<br />
Beth Habad Saint-Mandé<br />
5, rue Jeanne d’Arc 94160 Saint-Mandé<br />
Tél. : 01 43 28 53 96<br />
Beth Habad de Vincennes<br />
20, rue de la Paix 94300 Vincennes<br />
Tél. : 01 43 98 98 98 / 06 20 62 05 80<br />
cOMMunAutÉ « cEntRE RAchI dE SAInt-MAndÉ »<br />
Président : <strong>Alain</strong> Assouline – Rabbin : M. Elbaz<br />
cOMMunAutÉ AShKÉnAzE dE « vIncEnnES »<br />
Président : Bruno Blum – Rabbin Joseph Assayag<br />
cOMMunAutÉ<br />
« nÉvÉ chALOM »<br />
Président Raphaël Chocron<br />
Rabbin : Shimon Dahan<br />
Névé Chalom<br />
106, avenue du Gal Michel Bizot<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
www.nevechalom.fr<br />
ORAtOIRE<br />
dE LA<br />
fOndAtIOn ROthSchILd<br />
Rabbin :<br />
Aimé Atlan<br />
Assistant :<br />
Yonni Chemla<br />
Centre Communautaire Rachi - 21 bis, avenue Sainte-Marie - 94160 Saint-Mandé<br />
Tél. : 01 53 66 31 15 - letincelle-sm@wanadoo.fr - www.letincelle-centrerachi.com<br />
REStAuRAntS dE SAInt-MAndÉ<br />
Beth Din Ciné Sushi 37, av du Général de Gaulle 01 43 28 20 00 Japonaise<br />
Beth Din Le Cadre 87, av de Paris 01 43 28 38 43 Gastronomique<br />
Beth Din Nina Sushi 49, av du Général de Gaulle 01 48 08 16 <strong>12</strong> Japonaise<br />
Beth Din O Grill 19, rue de l’Alouette 01 43 28 37 09 Bassari<br />
Beth Din Plaza 60, av du Général de Gaulle 01 43 65 02 66 Halavi<br />
Beth Din Le Loft 80, av du Général de Gaulle 01 43 74 60 <strong>12</strong> Bassari<br />
Beth Din Traiteur Kadoche 4, villa Marces 01 40 37 00 14 Traiteur<br />
Le rabbin Kapetas a fêté ses 70 ans. Nous lui souhaitons une longue vie avec la bonne santé.<br />
Synagogue ashkénaze de Vincennes<br />
30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />
REStAuRAntS dE vIncEnnES<br />
Rottenberg L’Orient Express 203, rue Diderot 01 49 57 05 94 Orientale<br />
Beth Din Le Petit Cadre 2/4, av du Château 01 43 98 24 21 Orientale<br />
Beth Din Sushi’Z 33, rue des Laitières 01 58 64 14 14 Asiatique<br />
OULPAN OFFICES<br />
SPORTS<br />
CANTINE<br />
NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS<br />
THÉATRE<br />
CONFÉRENCE<br />
CENTRE AÉRÉ<br />
MIKVÉ<br />
ACT. ARTISTIQUES<br />
TALMUD TORAH
REStAuRAntS du XIIèME<br />
cOMMunAutÉ « BEth hABAd dE pARIS <strong>12</strong>èME »<br />
Rabbin et responsable : rav Yossef Martinez<br />
Beth Habad<br />
19, rue de la Gare de Reuilly 750<strong>12</strong> Paris<br />
01 44 74 60 08 ou 06 61 10 62 10 ou loubavitch<strong>12</strong>@gmail.com<br />
Beth Din Chalom’s 55, av du Général Michel Bizot 01 43 42 91 56 Bassari<br />
Beth Din La Stella 158, av Daumesnil 01 43 47 18 68 Italienne<br />
Beth Din O’You 164, av Daumesnil 01 43 07 68 97 Française<br />
Loubavitch Simon Traiteur 269, rue de Charenton 01 43 07 63 05 Traiteur<br />
Beth Din Le Vôtre 58, rue de Picpus 01 43 42 08 52 Bassari<br />
Beth Din Tib’s 310, rue de Charenton 01 44 73 13 13 Italienne<br />
Beth Din Studio Pizza 98, bd Poniatowski 01 44 87 04 76 Italienne<br />
Beth Din Joudal’s Bar 23, bd Soult 01 73 74 07 85 Française<br />
Beth Din Mekomi 108, cours de Vincennes 01 43 41 24 89 Italo-japonais<br />
REStAuRAntS dE chAREntOn<br />
cOMMunAutÉ<br />
« fRAtERnELLE MOntREuILLOISE »<br />
Président : Hubert Saadoun<br />
cOMMunAutÉ dE « chAREntOn-LE-pOnt »<br />
Vice-présidente : Martine Saada<br />
Fraternelle Israélite Montreuilloise<br />
113, rue Parmentier - 93100 Montreuil<br />
ACI Charenton<br />
42 ter, rue des Bordeaux - 94220 Charenton-le-Pont<br />
Tel : 01 43 76 98 29 ou www.acicharenton.fr<br />
Beth Din Aux délices de Charentong 28, rue de Paris 01 43 78 65 58 Asiatique<br />
Beth Din L’Ancas 3, rue du Gal Leclerc 01 43 78 68 70 Bassari<br />
Beth Din Le Charkoal 164, rue de Paris 01 56 29 18 18 Française<br />
Beth Din Joseph 42, rue de Paris 01 43 78 97 55 Halavi<br />
Beth Din Nissaïa 172, rue de Paris 01 53 66 26 26 Japonaise<br />
Beth Din La Villa <strong>12</strong>1, rue de Paris 01 43 68 03 71 Française<br />
cOMMunAutÉ dE<br />
« MAISOnS-ALfORt »<br />
Président : <strong>Alain</strong> Madar<br />
Rabbin : David Obadia<br />
CCEJ Beer Myriam :<br />
52, rue Raspail<br />
94700 Maisons Alfort<br />
Tel : 06 98 60 16 22<br />
NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS<br />
cOMMunAutÉ<br />
« chIvtÉ ISRAËL »<br />
Président : Charles Baranes - Rabbin : Dov Lellouche<br />
À la suite de l’ alyah du président Michel Guez, une nouvelle commission<br />
a été installée avec le <strong>Dr</strong> Charles Baranes pour Président.<br />
Chivté Israël : <strong>12</strong>, Cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris<br />
Tél : 01 43 40 45 71 - www.chivteisrael.org<br />
cOMMunAutÉ dE LA<br />
« RuE chEvREuL »<br />
Président : Robert Cohen - Rabbin : rav Y. C. Ghidalia<br />
N’hésitez pas à aller sur le site Internet de la communauté.<br />
Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir sur elle.<br />
Beth Eliahou : 4, rue Chevreul - 75011 Paris<br />
Tel.: 06.51.53.34.47 www.beth-eliahou.com<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
22
cOMMunAutÉ dE LA « RuE dE LA ROQuEttE »<br />
Président : Serge Benaïm – Rabbin : Élie Ébidia<br />
ANIMATRICE<br />
Viviane Witenberg 01 43 56 26 84<br />
Pour le Michté de Pourim organisé le 24 février et pour connaître les dates et heures des cours du rabbin Ebidia, allez<br />
sur le site de la synagogue. Une fois par mois, séminaires pour femmes. Se renseigner sur le site de la Roquette<br />
dont l’adresse est indiquée ci-dessous . L'épouse de Baba Salé est venue faire des bénédictions fin novembre.<br />
REStAuRAntS du XIèME<br />
Synagogue Don Isaac Abravanel<br />
84, rue de la Roquette - 75011 Paris - Tél. : 01 74 00 75 95 - http://www.laroquette.org<br />
Beth Din Pozzio Caffé 256, bd Voltaire 01 40 24 21 17 Halavi<br />
Beth Din Le Manhattan 230, bd Voltaire 01 43 56 03 30 Bassari<br />
Beth Din Au Puit de Jacob 54, rue Geoffroy 01 43 56 06 68 Bassari<br />
Beth Din Americano 54, rue Basfroi 01 43 72 96 06 Grillades<br />
Beth Din Au King Délice 30, bd Voltaire 01 43 38 26 42 Orientale<br />
Beth Din Beggel toast 248, bd Voltaire 01 43 70 50 50 Italienne<br />
Beth Din Beggel Off 246, bd Voltaire 01 43 70 11 11 Israélienne<br />
Beth Din Burger Bar 231, bd Voltaire 01 43 73 02 02 Hamburger<br />
Beth Din Carmel Délice 144, bd Voltaire 01 43 56 06 05 Israélienne<br />
Beth Din Charles Traiteur 244, bd Voltaire 01 43 73 70 00 Sandwicherie<br />
Beth Din Chicken Store 61, rue Léon Frot 01 46 59 46 45 Poulet<br />
Belinow Fami-Lee 81, rue Amelot 01 42 46 <strong>12</strong> 17 Bassari<br />
Beth Din Fish & Wok’s 257, rue du Fg St Antoine 01 40 09 10 33 Asiatique<br />
Beth Din Franck Souffan 264, bd Voltaire 01 43 67 49 64 Sandwicherie<br />
Beth Din La Brasserie 202, bd Voltaire 01 43 67 09 49 Américaine<br />
Beth Din Chez François 3 bis, avenue des Bouvines 01 43 72 13 45 Bassari et orientale<br />
Beth Din La Délicieuse 234, bd Voltaire 01 40 24 26 26 Sandwicherie<br />
Beth Din Le News 58, av de la République 01 43 38 63 18 Italienne<br />
Beth Din Yun Pana 115, bd Voltaire 01 43 79 93 67 Asiatique<br />
cOMMunAutÉ<br />
dES LILAS<br />
Président : Chalom Sebbag<br />
Rabbin : M. Gilles Chiche<br />
ACI Lilas<br />
14, rue de la Croix de<br />
l’Epinette<br />
93260 <strong>Les</strong> Lilas<br />
01 43 60 94 21<br />
NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS<br />
LA MAISOn dES SEnIORS Et dE LA cuLtuRE « BLuMA-fISzER »<br />
Lutter contre l’isolement, créer du lien social, aider les « jeunes » personnes âgées à faire face aux changements,<br />
en mettant en place des activités diverses, d’initiation aux nouvelles technologies, les orienter et les informer<br />
grâce à son service social, leur proposer des loisirs et des rencontres culturelles de haut niveau, telle est l’ambition<br />
de la Maison des Seniors Bluma Fiszer.<br />
Pour plus d'informations, contactez le service des survivants de la Shoa et ayants droits au 01 49 23 71 48<br />
pOuRIM À BELLEvILLE<br />
Comme chaque année, Bella P., une dame au grand cœur, offrira dans les<br />
locaux de l’association Michkénot Yaacov le dimanche 24 février 2013 le<br />
Michté (festin) de Pourim à 250 nécessiteux recommandés par Ohr Shimshon<br />
Raphaël, la Colonie Scolaire et le réseau Ezra entre autres, un repas<br />
inhabituel pour eux. Willy financera l’animation, des cadeaux (chemises<br />
données par Henri et Charly, foulards par Nicole Tuil, et boutargues par Gérard<br />
Memmi) seront offerts à chacun. Des personnes qui souhaitent rester<br />
anonymes leur remettront aussi de l’argent. Un groupe de bénévoles dont<br />
Jenny Namer et Danièle Lasry viendront aider pour la réussite de la journée.<br />
Si vous souhaitez soutenir cette opération chaque année, vous pouvez aider<br />
l’association en lui adressant un chèque (selon vos possibilités) libellé<br />
à Michkénot Yaacov au 118, bd de Belleville 75020 Paris<br />
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COUPE<br />
DE CHEVEUX<br />
Israël Hassoun<br />
Solal Benhamou<br />
Samuel Hayat<br />
Toutes nos félicitations à<br />
eux et à leurs familles.<br />
BAR MITSVA<br />
ET BAT MITSVA<br />
Michaël Ctorza<br />
Sacha Hirschmann<br />
Aron Bardavid<br />
Noam Amram<br />
Gary Attab<br />
Mazel Tov à tous ces<br />
jeunes et à leurs parents<br />
DÉCèS<br />
Madeleine Benyamine<br />
Bernard Valensi - Etha Perla<br />
Marie Sultana Seroussi<br />
Joseph Dick Distain<br />
Hauin Victor - Emma Cohen<br />
Nathalie Sberro - Myriam Cohen<br />
Yan Le Floch du SPCJ<br />
Marc Gordon - Gigi Brami<br />
Roland Boccara a perdu<br />
son père Albert Boccara<br />
Rosa Amar a perdu<br />
sa fille Claudine<br />
Bruno Smia a perdu son père<br />
Georges Smia<br />
Madeleine Messas Berdugo<br />
a perdu son époux David<br />
Yves Krief a perdu sa sœur<br />
Huguette Benmoussa<br />
a perdu sa belle sœur<br />
Hubert Boukobza a perdu<br />
sa maman Baïa<br />
Son mari Émile Bardavid,<br />
ses enfants Brigitte Fellous,<br />
Katy Touitou, Karine Taïeb<br />
et Philippe Bardavid ont<br />
perdu leur épouse et maman<br />
Dédée Nina née Guez<br />
Nous présentons nos<br />
sincères condoléances aux<br />
familles endeuillées<br />
cARnEt<br />
NAISSANCES<br />
Notre collaborateur Yonni<br />
Chemla et sa femme Ronit<br />
ont eu un garçon : Eran<br />
Chloé Abitboul<br />
Valentin Atlan<br />
Noa Bensoussan<br />
Lenny Guetta<br />
Elsa Boukobza<br />
Achille Samama<br />
Noa Laidain<br />
Elie Yaacov Cabalo<br />
Noam Koubi<br />
Yaron Moyal<br />
Lana Namer<br />
Eden Sonigo fille de<br />
Mélanie né Aouizerate et<br />
Benjamin Sonigo<br />
Naomie fille de Delphine<br />
née Aouizerate et Yoni<br />
Athéa<br />
Lev Haddad fille de Jessica<br />
et d'Alexandre Haddad<br />
Noam Sebban fils de Rachel<br />
et Shimon Sebban<br />
Mazel Tov à tous ces<br />
jeunes et à leurs parents<br />
MARIAgES &<br />
FIANçAILLES<br />
Laurène Hakoune<br />
et Paul Haddad<br />
Sarah <strong>Bellaïche</strong><br />
et Patrick Madar<br />
(frère d’<strong>Alain</strong> Madar,<br />
président de la communauté<br />
de Maisons-Alfort)<br />
Magali <strong>Bellaïche</strong><br />
et Jordane Benyaya<br />
Sophie Benabou<br />
et Mickaël Soued<br />
Aurélie Chouffane<br />
et Anthony Khayat<br />
Audrey Nedjar<br />
et Yann Zerbib<br />
Fiançailles<br />
Sarah Glauberg et Teddy<br />
Schlichter<br />
Toutes nos félicitations à<br />
eux et à leurs familles.<br />
CARNET<br />
Un lieu pour venir se ressourcer<br />
dans un lieu chaleureux<br />
Un espace pensé pour les futures mamans, parents, bébé et enfant et<br />
pour toute personne voulant vivre son quotidien avec plus de sérénité.<br />
Une équipe de professionnels composée d’une puéricultrice-sophrologue,<br />
une psychologue, une praticienne en massage bien-être, une<br />
ostéopathe spécialisée dans la grossesse et l'enfant vous reçoit en<br />
groupe ou en individuel.<br />
- Ateliers parents/enfants : café des parents animé par une psychanalyste et<br />
une puéricultrice pour répondre au mieux à vos questions de parents<br />
(ouvert aux futures mamans et parents d’enfants de 0 à 4 ans)<br />
- Atelier massage bébé<br />
- Atelier portage<br />
- Sophrologie prénatale et post natale en groupe ou en individuel<br />
- Sophrologie et relaxation : enfant, ado et adulte en individuel<br />
- Consultation avec une psychologue spécialiste de la maternité et périnatalité<br />
et l’enfant.<br />
- Des doux massages pour les futures mamans et les mamans et toutes les<br />
femmes qui veulent s’orir une pause détente.<br />
40 avenue AUBERT - 94300 VINCENNES (en face du RER)<br />
TEL : 01 43 74 91 40<br />
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24
Hanoucca dans nos communautés
Hanoucca dans nos communautés
Hanoucca dans nos communautés
aFRIQue du sud<br />
des Juifs au pays de Nelson mandela<br />
l'implanTaTiOn juive en afrique du sud esT relaTive-<br />
menT récenTe. en 1652, lOrsque la cOmpagnie du cap<br />
de BOnne espérance esT créée, quelques juifs, em-<br />
plOyés de ceTTe sOciéTé, décidèrenT de s'insTaller<br />
dans le sud de l'afrique. il y avaiT là des hOllan-<br />
dais, des anglais eT des allemands. ils cOnsTiTuè-<br />
renT lOngTemps l'excepTiOn car, dès l'année de leur<br />
arrivée eT jusqu'en 1795, la cOmpagnie hOllandaise<br />
des indes OrienTales qui avaiT la hauTe main sur le<br />
Trafic mariTime en direcTiOn du cap, inTerdisaiT aux<br />
nOn-prOTesTanTs d'haBiTer dans la régiOn. il fauT<br />
aTTendre la cOnquêTe BriTannique pOur vOir les<br />
juifs affluer par milliers dans le pays. dès lOrs,<br />
vers 1840, une cOmmunauTé plus Organisée d'une<br />
TrenTaine de milliers d'âmes vOiT le jOur.<br />
Dans la fameuse Guerre des<br />
Boers qui, de 1899 à 1902,<br />
opposera les colons néerlandais,<br />
allemands, scandinaves<br />
et français à la suzeraineté<br />
britannique, des Juifs rejoignirent<br />
les Boers. Leurs descendants,<br />
les Afrikaners juifs<br />
développèrent la pêche, le<br />
commerce du sucre et du<br />
vin et la fabrication de vêtements.<br />
La plupart des Juifs<br />
vivent alors au Cap et seuls<br />
quelques aventuriers juifs<br />
s'installent en territoire zoulou.<br />
Vers 1900, la structure démographique<br />
du judaïsme<br />
sud-africain va changer du<br />
tout au tout. Poussés par un<br />
antisémitisme forcené qui<br />
sévit dans l'empire russe, des<br />
dizaines de milliers de Juifs<br />
lituaniens, des Litvaks, choisissent<br />
de rejoindre l'Afrique<br />
du Sud. En quelques années,<br />
ce sont près de 60 000 Juifs<br />
qui vivent désormais dans le<br />
pays. Ils développent l'industrie<br />
du meuble, du verre et<br />
du bois et se lancent dans le<br />
commerce de la laine Merinos<br />
et du maïs. <strong>Les</strong> Juifs deviennent<br />
également leaders<br />
dans le marché florissant des<br />
plumes d'autruches.<br />
Si, à ses débuts, la communauté<br />
juive était essentiellement<br />
implantée au Cap ou<br />
une synagogue, la Gardens,<br />
fut érigée en 1849, il y a<br />
désormais des communautés<br />
structurées à Kimberley<br />
ou une synagogue est bâtie<br />
en 1876, Durban, Johannesburg<br />
et Pretoria.<br />
La découverte de filons d'or<br />
va entraîner de nombreux<br />
Juifs à participer à la course<br />
au trésor que représentera<br />
l'exploitation des mines d'or.<br />
En 1909, Johannesburg élit<br />
son premier maire juif, Harry<br />
Grauman.<br />
JUIFS D'AILLEURS<br />
La Seconde Guerre mondiale<br />
va encore modifier<br />
la composition de la communauté<br />
juive d'Afrique<br />
du Sud. Fuyant le nazisme,<br />
des Sépharades venus de<br />
Rhodes, de Salonique, de<br />
Smyrne, d'Égypte ou d'Irak<br />
se réfugient en Afrique du<br />
Sud. Enfin, les troubles au<br />
Congo et au Zimbabwe vont<br />
pousser des familles sépharades<br />
à abandonner les Batékés<br />
et les Matabélés pour<br />
les Bantous.<br />
C'est en 19<strong>12</strong> que l'organisme<br />
central, le South<br />
African Jewish Board of<br />
Deputies, a été fondé. De<br />
nombreuses synagogues<br />
fonctionnent à travers le<br />
pays dont la « Mooi Street<br />
Synagogue » de Johannesburg<br />
déclarée monument<br />
historique national et les<br />
mouvements de jeunesse :<br />
Habonim <strong>Dr</strong>or, Bné Akiva,<br />
Maginim et Betar sont très<br />
actifs. On trouve en Afrique<br />
du Sud des écoles juives, des<br />
musées dont celui d'Oudtshoorn<br />
et des cimetières.<br />
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28<br />
En 1976, un étonnant kibboutz<br />
pour personnes handicapées,<br />
le « kibboutz<br />
Lübner » a été créé à une<br />
quinzaine de kilomètres de<br />
Johannesburg.<br />
Figure charismatique du judaïsme<br />
religieux d'Afrique<br />
du Sud, le Grand rabbin<br />
Cyril Kitchener Harris a officié<br />
de 1987 à 2004. Il a été<br />
enterré en Israël. Un très<br />
jeune Grand rabbin, Warren<br />
Goldstein, 32 ans lors de son<br />
intronisation, lui a succédé.<br />
Face à la politique d'apartheid,<br />
nombreux furent les<br />
Juifs à être solidaires des<br />
Noirs africains. Des organismes<br />
furent créés comme<br />
« <strong>Les</strong> Juifs pour la Justice »<br />
et « <strong>Les</strong> Juifs pour la Justice<br />
Sociale ».<br />
De nombreux Juifs sud-africains<br />
se sont illustrés dans<br />
les domaines les plus divers :<br />
Abba Eban qui sera ministre<br />
des Affaires étrangères d'Israël,<br />
l'écrivain Nadine Gordimer,<br />
prix Nobel de Littérature<br />
en 1991, Sydney Brenner,
prix Nobel de Médecine en<br />
2002 et le fameux rocker<br />
Johnny Cleg surnommé « le<br />
zoulou blanc ». Pour ce qui<br />
est des hommes politiques<br />
juifs, outre Harry Grauman,<br />
on peut citer : Henry Gluckman,<br />
ministre de la Santé<br />
et du Logement de 1945 à<br />
1948 et Louis Shill, ministre<br />
du Logement et des Travaux<br />
publics en 1993<br />
C'est à partir de 1990 que<br />
sous l'effet conjugué de la<br />
violence politique dans le<br />
pays, de la situation économique<br />
délicate, de l'application<br />
de la politique de préférence<br />
raciale ( affirmative<br />
action) qui donne priorité<br />
aux Noirs dans un certain<br />
nombre de domaines, d'une<br />
forme larvée d'antisémitisme<br />
encouragée par les prises de<br />
position pro-palestiniennes<br />
et vous trouvez ça drôle !<br />
Le commissaire de police questionne<br />
un jeune agent qui vient d' être recruté:<br />
- Avez-vous déjà vu un détecteur de<br />
mensonges ?<br />
- Mieux que ça, chef, j' en ai épousé un !<br />
***<br />
C'est un gars qui va se marier, il va voir<br />
le rabbin quelques jours avant la cérémonie.<br />
Lorsque le rabbin a terminé, il lui demande:<br />
- Est-ce que je dois faire un don au<br />
consistoire ?<br />
- Aucun, mon jeune ami ; vous allez vous<br />
marier, et avec la femme que vous avez<br />
vous aurez besoin de tout votre argent !<br />
***<br />
C'est une brune qui voit sa copine<br />
blonde manger une banane<br />
- C'est nouveau ! Tu aimes les bananes ?<br />
- Oui, depuis que j'ai appris à les éplucher<br />
!<br />
des dirigeants sud-africains,<br />
y compris Nelson Mandela<br />
et par l'ambiance haineuse<br />
de la Conférence Mondiale<br />
Contre le Racisme de Durban<br />
en 2001, que la population<br />
juive d'Afrique du<br />
Sud va diminuer de façon<br />
drastique. Elle avait atteint<br />
150 000 personnes à son<br />
apogée. Par dizaines de milliers,<br />
les Juifs vont se tourner<br />
vers l'Australie, l'Amérique<br />
du Nord, la Grande-Bretagne,<br />
la Nouvelle-Zélande<br />
et, en partie, vers Israël.<br />
Ils ne sont plus aujourd'hui<br />
que 60 000. Un cap politique<br />
a par ailleurs été franchi en<br />
août 20<strong>12</strong> lorsque l'Afrique<br />
du Sud , qui, pourtant, avait<br />
été l'un des premiers pays à<br />
reconnaître Israël en 1948, a<br />
banni l'étiquette « Made in<br />
Israël » sur les produits venant<br />
des Territoires et que le<br />
JUIFS D'AILLEURS<br />
Un homme entre dans une papeterie :<br />
- J'aimerais offrir un beau stylo à ma<br />
femme : c'est son anniversaire !<br />
- Oh, c'est bien, dit la vendeuse, vous<br />
voulez lui faire une petite surprise...<br />
- Oh que oui, ce sera même une très<br />
grosse surprise : elle s'attend à recevoir<br />
une Porsche...<br />
***<br />
Une femme à son mari<br />
- Je pense que je serai désagréable<br />
quand je serai vieille<br />
- Non, rassure toi, tu vas certainement<br />
changer de caractère.<br />
***<br />
ministre délégué aux Affaires<br />
étrangères, Ebrahim Ebrahim,<br />
a déclaré qu'il convenait<br />
de suspendre les visites<br />
officielles en Israël car « elles<br />
légitiment l'occupation de<br />
la terre palestinienne par Israël<br />
».<br />
Lors du recensement de<br />
1996, 67 000 personnes se<br />
sont déclarées juives au sens<br />
religieux du terme. Parmi<br />
elles, 55734 Blancs, 10 449<br />
Noirs, 1058 Métis et 359 Indiens.<br />
En 1999, à l'instar de ce<br />
que fit en son temps le colonel<br />
Khadafi pour les Juifs<br />
de Libye, le président Jacob<br />
Zuma lança un appel aux<br />
Juifs pour qu'ils reviennent<br />
au pays. En vain.<br />
Ironie de l'Histoire, tandis<br />
Raymond qui regarde le programme<br />
Télé : « Le retour de la momie » passe<br />
ce soir à 8 heures et demie dit-il à Huguette<br />
Huguette : Je croyais que tu rentrais<br />
plus tôt !<br />
que des Juifs quittaient le<br />
pays, des Israéliens s'y installaient,<br />
quelque 10 000<br />
« yordim » et, phénomène<br />
incroyable, une tribu noire,<br />
les Lembas, 40 000 personnes<br />
vivant dans le Vendaland<br />
au nord du pays, se revendiquaient<br />
d'un judaïsme<br />
ancestral pour l'heure non<br />
reconnu par les autorités<br />
rabbiniques.<br />
Au pays de Nelson Mandela,<br />
le judaïsme n'a pas fini de<br />
nous étonner.<br />
Jean-Pierre Allali<br />
Un coiffeur dit à son client :<br />
- Cette mousse ferait pousser des cheveux<br />
sur une boule de pétanque !<br />
- Très bien ! Mais est-ce que ça ne gênerait<br />
pas un peu le jeu ?<br />
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29
LES CHOIX<br />
de JIPÉa<br />
le divan et le talmud<br />
par Paul Sidoun<br />
<strong>Les</strong> rapports entre le judaïsme et la psychanalyse<br />
sont souvent étudiés par les spécialistes.<br />
Le récit de Paul Sidoun vient à point pour nous<br />
éclairer sur un sujet controversé.<br />
Il était une fois un psychiatre, ancien professeur<br />
à l'Université de Montréal, qui exerce aujourd'hui<br />
à Paris et qui est pris par une forme<br />
de doute sur ses méthodes de travail. Allons<br />
voir, se dit-il, comment opère mon confrère talmudiste. Cette<br />
rencontre entre l'auteur et le Rav Grosz, ce choc frontal entre<br />
le divan et le Talmud, nous valent un ouvrage étonnant plein<br />
d'enseignements. Après tout, si rabbi Aquiba raconte qu'il<br />
a suivi un jour son maître aux toilettes et qu'il en a tiré des<br />
enseignements et si le Rav Kahana est même allé jusqu'à se<br />
glisser sous le lit du sien pour voir comment il se comportait<br />
avec sa femme dans l'intimité et en extraire une philosophie,<br />
pourquoi un praticien hospitalier n'irait pas tâter du parfum<br />
subtil de la Yeshiva ? Mais, dans la pratique, ce n'est pas si<br />
simple. Dans ce livre très riche où foisonnent les anecdotes,<br />
on va de découverte en découverte. Sait-on, par exemple<br />
que, pour le Talmud, le lobby homosexuel base son action<br />
sur le fait que dans les Pirké Avot, il est dit que David dit<br />
de Jonathan, fils de Saül, qu'il l'aime plus qu'une femme.<br />
Que le traité Kiddushin 41a prévoit que le fiancé peut ne<br />
pas être présent le jour du mariage alors que la fiancée, elle,<br />
a l'obligation d'être présente en personne. Rassurez-vous,<br />
on ne traite pas que de sexe dans ce petit livre très instructif.<br />
D'autant plus que si l'hébreu est considéré comme une<br />
langue sainte, c'est parce que pour tout ce qui concerne la<br />
reproduction, l'hébreu est prude et dit les choses de manière<br />
imagée. Pour ce qui est du sexe, la langue sacrée utilise la<br />
métaphore. Dans le Talmud, les lois du deuil conduisent à des<br />
questionnements avec, par exemple, cette interrogation : un<br />
couple a-t-il le droit d'avoir des relations sexuelles entre la<br />
mort d'un proche et son enterrement ? Vaste programme.<br />
À découvrir.<br />
Éditions Avant-Propos. 20<strong>12</strong>.<br />
190 pages.<br />
18,95 euros.<br />
LIVRES<br />
zugzwang<br />
par Émile Brami<br />
Émile Brami est incontestablement l'un des<br />
écrivains français les plus talentueux de notre<br />
époque. En témoignent le prix Palissy du premier<br />
roman obtenu en 2001 pour son Histoire<br />
de la poupée, le prix Lucioles des Lecteurs la<br />
même année pour Art brut et, surtout, le prix<br />
Méditerranée attribué en 2007 pour Le Manteau<br />
de la Vierge.<br />
Juif tunisien, Émile Brami revient souvent sur ses origines<br />
dans ses ouvrages. Ainsi, dans Histoire de la poupée, il<br />
évoque le souvenir du champion de boxe Young Perez, assassiné<br />
à Auschwitz. Dans Zugzwang, un terme technique<br />
allemand qui évoque une situation aux échecs où le meilleur<br />
coup serait de ne pas jouer, tous les coups possibles entraînant<br />
immanquablement un dommage, il évoque souvent la<br />
Tunisie de son enfance. Il, ou du moins son héros, Raphaël<br />
Ben Itah, fils d'Élie, libraire parisien. Entre un père et son fils,<br />
le courant ne passe pas. Entre un homme et sa compagne, la<br />
relation est difficile. Tout part d'une gifle monumentale donnée<br />
un jour à la suite d'une incartade à l'école. Un père sanguin<br />
et coléreux qui s'acharne sur son fils à coups de poing et<br />
à coups de pieds. L'exil de Tunisie, l'antisémitisme au quotidien,<br />
la rencontre avec l'amour, la naissance d'un fils, la mort<br />
du père haï...Une histoire simple , une écriture somptueuse.<br />
Éditions Écriture.<br />
Août 20<strong>12</strong>.<br />
158 pages. 17,95 euros.<br />
requiem pour un ashkÉnaze<br />
par Colette Piat<br />
C'est l'histoire d'Isaac Bernheim, né à Paris en<br />
1936, fils de Paul et Esther Bernheim, morts en<br />
déportation. Isaac, devenu un temps Bernard<br />
Lepois et confié au Sacré-Coeur du Kremlin,<br />
va connaître, comme nombre d'enfants juifs<br />
cachés à l'époque, une petite vie de bon catholique.<br />
Retrouvé par sa tante Sarah, il revient<br />
au judaïsme et accomplit sa bar mitsvah. Mais<br />
il va être, tout au long de sa vie, partagé entre deux cultures.<br />
D'autant plus qu'il tombe amoureux d'une jolie jeune femme<br />
catholique, Josette Blandin, fille d'Honoré et d'Émilie, tous<br />
deux très à cheval sur la religion. Il faudra bien composer,<br />
d'autant plus que Josette est enceinte. Reporter au « Quotidien<br />
Libre », Isaac, qui écrit sous le pseudonyme de Jean<br />
Beaubourg, va se retrouver père d'une petite Marie qu'on<br />
baptisera, mais que son père prénommera en second Sarah,<br />
de manière très discrète.<br />
L'auteure avait là tous les ingrédients d'un roman sociétal<br />
avec intrigues amoureuses et difficultés religieuses. Mais elle<br />
commet l'imprudence d'y ajouter un gros zeste de politique,<br />
thème qui ne semble pas son fort : guerre d'Algérie et conflit<br />
israélo-palestinien. Cette partie là du roman est moins réussie.<br />
L'ensemble est néanmoins assez agréable à lire.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
30<br />
Éditions Atlande.Octobre 20<strong>12</strong>.<br />
288 pages.15 euros.
IL ÉTAIT UNE FOIS...LES TUNES<br />
LE nOuvEAu LIvRE dE JEAn-pIERRE ALLALI (*)<br />
C'est un véritable bijou que nous offre Jean-<br />
Pierre Allali avec ce beau livre qu'on peut qualifier<br />
de livre d'art : grand format, maquette<br />
originale, couleurs fidèlement reproduites des<br />
illustrations. Textes et images à l'appui, l'histoire<br />
millénaire des Juifs de Tunisie, nous est<br />
contée.<br />
Forte de <strong>12</strong>0 000 âmes à l'aube de l'Indépendance,<br />
la communauté juive de Tunisie ne compte plus aujourd'hui<br />
que quelques centaines de membres répartis pour<br />
l'essentiel entre Djerba et Tunis. Le vent inexorable de l'Histoire,<br />
a conduit vers l'exil, en France ou en Israël, la quasitotalité<br />
de cette kéhila. C'est tout un monde, pourtant fortement<br />
ancré depuis des millénaires dans cette terre d'Afrique,<br />
qui disparaît, inéluctablement.<br />
Seule, bientôt, ne restera que la mémoire. Et plus particulièrement<br />
la mémoire en images. Collectionneur averti et attentif,<br />
Jean-Pierre Allali réunit depuis de longues années, les<br />
éléments épars d'un puzzle du souvenir, à la recherche des<br />
racines perdues : livres, disques, objets du culte, vêtements...<br />
Et, surtout, ces documents iconographiques irremplaçables<br />
qui témoignent à jamais des lieux, des visages, des costumes<br />
et de l'action au quotidien des hommes et des femmes qui, à<br />
travers les siècles, ont fait le judaïsme tunisien.<br />
DJANGO UNCHAINED<br />
film américain de Quentin Tarantino avec Jamie Foxx,<br />
Christoph Waltz, Léonardo di Caprio, Samuel L. Jackson.<br />
Nous sommes en 1859 dans le sud des<br />
Etats-Unis, avant la guerre de Sécession.<br />
Django est un esclave noir. Il est libéré<br />
par un pseudo dentiste allemand, le <strong>Dr</strong><br />
Shultz, chasseur de prime qui a besoin de<br />
lui pour reconnaître des gangsters et les<br />
livrer, morts ou vifs à la justice et toucher<br />
la prime.<br />
<strong>Les</strong> deux vont s’associer et le <strong>Dr</strong> Shultz va<br />
aider Django à retrouver sa femme qui a été vendue comme<br />
esclave à un négrier particulièrement cruel, Candie, joué par<br />
Di Caprio.<br />
Comme Tarantino s’était attaqué aux nazis et avait fait un film<br />
de guerre avec Unglorious Bastards, il s’intéresse dans ce film<br />
au problème de l’esclavagisme en en faisant un western à la<br />
fois drôle et terriblement violent, comme à son habitude.<br />
Un grand film jubilatoire, à la fois intéressant, choquant,<br />
émouvant, peut-être le meilleur de Tarantino.<br />
LIVRES<br />
CINÉMA par<br />
Plus de deux cents images de mémoire harmonieusement<br />
légendées, sélectionnées parmi les nombreuses pièces de la<br />
collection de l'auteur, sont proposées dans cet ouvrage où<br />
l'on trouvera également une orientation historique et chronologique.<br />
De la plus haute antiquité à la « Révolution du jasmin », le<br />
judaïsme tunisien revit sous nos yeux. L'ouvrage propose<br />
également une étude sur les costume des Juifs de Tunisie,<br />
une autre sur les jeux de l'enfance, des noyaux d'abricots<br />
aux tire-boulettes et plusieurs portraits étonnants de personnalités<br />
hors du commun, de la chanteuse Habiba Msika au<br />
peintre Albert Braïtou Sala en passant par la Kahéna, le caïd<br />
Nessim Samama, le rabbin miraculeux Haï Taïeb Lo Met, le<br />
boxeur Young Perez, l'aviateur Max Guedj ou encore le cinéaste<br />
et inventeur, Albert Samama, prince de Chikly.<br />
Jean-Pierre Allali dédie l'ouvrage à ses petits-enfants, ses<br />
petits-neveux et ses petites-nièces afin, dit-il, « qu'ils n'oublient<br />
pas la part « tune » qui est en eux ». Une forme de<br />
legs, d'héritage spirituel, en somme. Toutes les familles tunes<br />
et associées de France et de Navarre devraient se faire un<br />
plaisir de posséder cet ouvrage dans leurs bibliothèques.<br />
Guy Fellous<br />
(*) Éditions Glyphe. Janvier 2013. 270 pages. 35 euros.<br />
Frédérique Lahmi<br />
LIncOLn<br />
film américain de Steven Spielberg avec Daniel Day<br />
Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones<br />
Seul Spielberg pouvait avoir le courage<br />
de s’attaquer à un personnage tel<br />
qu’Abraham Lincoln. Il aime les grands<br />
hommes et les grands combats, et la<br />
lutte pour l’émancipation des Noirs<br />
et la fin de l’esclavagisme sont le<br />
grand combat de Lincoln, interprété<br />
magistralement par Daniel Day Lewis.<br />
La guerre de sécession bat son plein.<br />
Le Nord et le Sud se déchirent et<br />
Lincoln bataille ferme pour faire passer le fameux treizième<br />
amendement. Mais Lincoln n’est pas seul : son épouse ne<br />
se remet pas de la mort de son fils ainé et ne supporte<br />
pas que son benjamin décide lui aussi de s’engager. On<br />
partage l’intimité du Président et on assiste à sa course<br />
contre la montre face au Congrès américain réticent : il doit<br />
faire passer sa loi abolitionniste avant la fin de la guerre et<br />
chaque jour qui passe apporte de nouvelles victimes. La<br />
guerre va se terminer, le Nord va gagner et l’esclavage sera<br />
aboli. Mais Lincoln sera assassiné.<br />
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La particularité de cette<br />
ville est que Charles<br />
d’Anjou, Comte de Provence<br />
y a découvert en<br />
<strong>12</strong>79, les tombes de<br />
Saint-Maximin et Marie-Madeleine<br />
bien qu’il<br />
ait accueilli par ailleurs<br />
certains Juifs chassés du<br />
Royaume de France.<br />
Une charte, datant de<br />
<strong>12</strong>83, a été retrouvée<br />
dans les archives de Saint-Maximin confirmant la présence<br />
de la communauté juive. Grâce à cette charte un agrément<br />
autorisant à disposer d’une synagogue et d’un cimetière, en<br />
échange d'un péage à l’archevêque d’Aix de deux livres de<br />
poivre. Pourquoi le poivre ? Tout d’abord parce que c’était<br />
à l’époque une épice rare et de grand luxe, mais aussi parce<br />
que les Juifs tenaient le commerce des épices. Vers 1306,<br />
après l’expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel, une<br />
nouvelle vague vint s’installer et renforcer la communauté de<br />
Saint-Maximin.<br />
C’est ainsi qu’entre les années 1330 et 1335, ils obtinrent<br />
un quartier clos, l’ouverture d’une école ainsi que l’agrandissement<br />
du cimetière déjà existant, localisé en dehors des<br />
remparts de la ville.<br />
La communauté juive médiévale vivait autour de la place<br />
BALADE<br />
Sur les traces des communautés juives de Provence<br />
direction saint-maximin la sainte Baume !<br />
au pied de la sainTe Baume, massif prOvençal qui se dresse enTre les 2 déparTemenTs des BOuches du<br />
rhône eT du var, s'éTale la jOlie ville de sainT maximin la sainTe Baume, à une quaranTaine de kilOmèTres<br />
d'aix en prOvence, sur le chemin de sainT-jacques de cOmpOsTelle.<br />
des Arcades. Vous pouvez<br />
encore admirer les<br />
maisons, pour la plupart<br />
de style gothique, dans<br />
la rue Colbert. Profitezen,<br />
car ce sont les seules<br />
de toute la Provence<br />
à ne pas avoir été détruites.<br />
En effet, il avait<br />
été décrété qu’elles<br />
empêchaient une bonne défense<br />
des villes mais les Juifs<br />
de Saint-Maximin la Sainte<br />
Baume obtinrent du roi Robert<br />
d’Anjou le privilège de<br />
les sauvegarder.<br />
Ils vécurent quelques années<br />
plus ou moins tranquilles<br />
jusqu’à ce que la grande<br />
Peste noire se déclare et se<br />
propage vers 1348. Dès lors,<br />
accusés de cette épidémie,<br />
ils s’éparpillèrent entre Marseille,<br />
Toulon et Arles, des<br />
villes plus grandes. Néanmoins, certaines familles ont trouvé<br />
le courage de rester, soit une soixantaine de personnes, et<br />
parmi elles, un homme important, Salomon Abraham, philosophe<br />
et médecin du roi René. En fait, le roi René ne s’entourait<br />
que de médecins juifs. Il affectionnait tant Salomon qu’il<br />
le dégagea de sa charge d’impôt.<br />
Sous son règne les Juifs avaient une vie plus facile. Le roi les<br />
avait autorisés à exercer la médecine, à pratiquer le commerce<br />
et les métiers artistiques. Dans son livre, « <strong>Les</strong> Juifs<br />
dans le Moyen Âge : Essai historique sur leur état-civil »,<br />
Georges Bernard Depping confirme qu’« il leur permit d’être<br />
préposé aux péages, procureurs fiscaux dans les juridictions<br />
seigneuriales et leur assura la liberté de culte ». Cependant<br />
une note inattendue, lorsque le roi René manquait d’argent,<br />
c’est vers les Juifs qu’il se tournait.<br />
Puis, la Provence fut rattachée au Royaume de France et les<br />
problèmes recommencèrent pour les Juifs. Il leur fallut fuir à<br />
nouveau vers certains pays voisins alors que d’autres décidèrent<br />
de se convertir. Ceux-ci n’échappèrent pas pour autant<br />
à l’impôt. En effet, ils durent payer la taxe de… nouveau<br />
chrétien.<br />
Photos et texte de Caroline Haddad<br />
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exposition chagall,<br />
« entre guerre et paix »,<br />
du 21 fÉvrier au 21 Juillet 2013,<br />
au musÉe du luxemBourg,<br />
19, rue de vaugirard, 75006 paris.<br />
« Poète aux ailes de peintre », c’est ainsi qu’Henry Miller<br />
surnommait Marc Chagall. Il est né en Biélorussie, à Vitebsk,<br />
ville connue pour son judaïsme hassidique, mouvement<br />
créé par Israël ben Eliézer, le Ba’al Shem tov,<br />
en 1730.<br />
Chez lui, nul tableau n’était accroché aux murs hormis<br />
des photos de famille. Un jour, il aperçut un camarade<br />
de classe en train de reproduire un croquis, qui se trouvait<br />
à l’intérieur d’une revue. Fasciné, il courut à la bibliothèque<br />
pour en découvrir d’autres. Il exécuta son<br />
premier dessin : le portrait d’Anton Rubinstein… puis<br />
envouté continua dans sa lancée et prit des cours.<br />
Lorsque sa mère interrogea le professeur concernant le<br />
talent de son fils, la réponse fut : « il a des dispositions ».<br />
C’est ainsi que la famille s’installa à Saint-Pétersbourg, qui regorgeait de prestigieuses<br />
écoles d’art. Son parcours nous le connaissons, des toiles aux couleurs<br />
magiques, qui nous racontent des histoires à la fois empruntées de tristesse ou de<br />
gaité selon les différentes périodes de sa vie et parsemées de symboles, de souvenirs.<br />
Nous sont contés, au fil de ses 80 œuvres exposées, les années russes, les<br />
deux guerres, le monde juif, les illustrations de la Bible et enfin le retour à la paix,<br />
à la sérénité. « Si je n’étais pas juif », dit-il un jour, « je ne serai pas devenu artiste ».<br />
Joel meyerowitz, une rÉtrospective,<br />
Jusqu’au 7 avril 2013,<br />
à la maison europÉenne de la photographie,<br />
5 rue de fourcy,<br />
75004 paris.<br />
DU CÔTÉ DES ARTS ET DES SPECTACLES<br />
Il assiste par hasard à une séance photo<br />
du célèbre photographe, Robert<br />
Frank. En un claquement de doigt sa<br />
vie bascule du tout au tout. Il démissionne<br />
de son travail. Et alors qu’il ne<br />
connait strictement rien à la photographie,<br />
décide de se lancer dans cette<br />
voie. Il distingue autour de lui les petits<br />
détails qu’il ne voyait pas auparavant.<br />
Ses premiers clichés vont pour la ville<br />
de New-York dont il capture la vie au<br />
gré du hasard. Après un tour d’Europe,<br />
son style s’affirme. Le noir et blanc est<br />
très à la mode mais il décide d’animer ses photos par des touches de couleurs. Il<br />
devient ainsi le précurseur de la photo couleur. Avec les appareils numériques, il<br />
affirme que « La photographie est un médium technique » et précise « La technologie<br />
m’a donné des outils pour décrire précisément ce que j’ai ressenti ». Après<br />
la tragédie du World Trade Center en 2011, il est le seul à décrocher un droit<br />
d’accès à « Ground Zero ». Ses clichés sont exposés au Mémorial de la Shoah et au<br />
Musée d’art et d’histoire du judaïsme depuis le 11 septembre 20<strong>12</strong> et font l’objet<br />
de nombreuses expositions aux États-Unis et même de par le monde… Plus de 3<br />
millions et demi de visiteurs. Dans cette exposition, il s’agit d’une rétrospective<br />
de ses œuvres.<br />
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gil shaham – orchestre de<br />
paris sous la direction de<br />
paavo Järvi,<br />
le 20 et 21 mars 2013 à 20h,<br />
salle pleyel,<br />
252 rue du fauBourg<br />
saint-honorÉ, 75008 paris.<br />
Dès l’âge de 7 ans, ce surdoué du<br />
violon eut comme professeur tout<br />
d’abord Samuel Bernstein à l’Académie<br />
de musique Rubin à Jérusalem,<br />
puis Chaïm Taub à Tel Aviv.<br />
« Magicien du violon » comme on le<br />
surnomme, il fut admis à la Juilliard<br />
School de New York. Il a joué avec<br />
les plus grands dont Isaac Stern. Il a<br />
même remplacé Itzhak Perlman sur<br />
une série de concerts et depuis sa<br />
carrière est au beau fixe… Il compte<br />
parmi les plus grands virtuoses. <strong>Les</strong><br />
notes s’envolant de son archet vous<br />
enchanteront.<br />
dany Brillant, « viens à saint<br />
germain », , le 4 et le 5 avril<br />
2013, au palais des sports,<br />
porte de versailles, 75015<br />
paris.<br />
Pour swinger avec lui sur son répertoire<br />
et mettre de la gaieté dans les<br />
cœurs.<br />
asaf avidan & Band, le 9 avril<br />
2013, à l’olympia, 28, Boulevard<br />
des capucines, 75009<br />
paris.<br />
Né à Jérusalem, il étonne par son<br />
timbre de voix. Il nous présente son<br />
nouvel album, Different pulses Tour.<br />
Caroline Haddad
Quel est le point de vue de la Torah ?<br />
L’astrologie est-elle considérée comme<br />
une science en phase avec les préceptes<br />
du judaïsme? Nous allons tenter<br />
de répondre à ces questions.<br />
LA « fIn du MOndE »<br />
pOuR LES JuIfS<br />
Certaines interprétations de la Torah<br />
prédisent que le monde dans lequel<br />
nous vivons a été créé pour 6000 ans,<br />
le septième millénaire étant le Chabbat<br />
de la création, une ère messianique. Il<br />
n’est nullement question d’une destruction<br />
matérielle mais d’une apocalypse<br />
c'est-à-dire une rédemption de l’humanité.<br />
La Torah annonce qu’un homme<br />
(le Messie), descendant de la lignée du<br />
roi David, viendra éclairer l’humanité de<br />
sa sagesse et que chaque être humain,<br />
croyant ou pas, connaitra l’existence de<br />
Dieu et la paix universelle. Nous vivons<br />
actuellement ce temps messianique si<br />
l’on compare les 6000 ans aux six jours<br />
de la semaine, et de la même façon que<br />
nous accueillons le Chabbat, septième<br />
jour de la semaine, une heure avant la<br />
ÉTUDE<br />
<strong>Les</strong> JuIFs, La FIN du mONde eT<br />
L’asTROLOGIe<br />
le calendrier maya nOus avaiT prOmis la fin du mOnde pOur le 21 décemBre 20<strong>12</strong>, jOur du sOlsTice d’hiver,<br />
cOrrespOndanT à un alignemenT enTre la Terre, le sOleil eT le cenTre de nOTre galaxie. dieu merci, rien<br />
de TOuT cela ne s’esT prOduiT, mais il fauT avOuer que BeaucOup OnT pu céder à la TenTaTiOn de crOire<br />
en ceTTe annOnce. quelques années auparavanT, c’esT pacO raBanne qui avaiT repris une prédicTiOn de<br />
nOsTradamus, eT annOnçaiT puBliquemenT qu’une méTéOriTe allaiT s’aBaTTre sur paris, le jOur de la<br />
plus grande éclipse du siècle. une fOis encOre, la prédicTiOn s’avérera inexacTe. peuT-êTre que dans<br />
quelques années des prédicTiOns se réaliserOnT (peuT-êTre par hasard) !<br />
tombée de la nuit (dans le calendrier<br />
hébraïque, la journée commence à la<br />
tombée de la nuit), alors la venue du<br />
Messie est attendue avant le début de<br />
l’an 6000.<br />
dEuX EXEMpLES<br />
dAnS LES tEXtES<br />
BIBLIQuES<br />
Dans la Méguila d’Esther que nous lisons<br />
le jour de Pourim, Hâman, ministre<br />
du roi Assuérus, consulta les astres afin<br />
de déterminer quel jour serait propice à<br />
l’extermination du peuple juif.<br />
Esther et Mordekhaï<br />
Il jeta le « Pour » (le sort). Hâman, qui<br />
croyait aux divinités païennes, a eu recours<br />
à ce procédé qui avait trait à l’astrologie.<br />
De même, dans le texte de Jonas issu<br />
du livre des Prophètes que nous lisons à<br />
Kippour ; il raconte l’histoire de Jonas,<br />
prophète que Dieu avait envoyé annoncer<br />
aux habitants de Ninive que la ville<br />
allait être détruite. Pour éviter d’annoncer<br />
cette décision divine, il voulut fuir<br />
et monta dans un bateau, qui fut pris<br />
dans une tempête. <strong>Les</strong> marins tirèrent<br />
au sort la personne qui devait quitter le<br />
navire pour calmer la colère de Dieu. Là<br />
encore, les personnages s’en réfèrent<br />
au Ciel, qu’on peut appeler hasard ou<br />
sort, pour connaître leur destin.<br />
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L’AStROLOgIE<br />
dAnS LA tORAh<br />
Tout d’abord, il faut savoir que le Talmud<br />
ne nie pas la réalité de l’Astrologie<br />
mais il mentionne qu’elle ne concerne<br />
pas le peuple juif : dans la Paracha Lekh<br />
Lekha (Gen. chap. 15 verset 5) Dieu dit<br />
à Abraham qu’il ne dépend pas de l’influence<br />
des étoiles. Cela sous-entend<br />
que l’astrologie peut indiquer le futur<br />
à celui qui veut y croire mais qu’il est<br />
possible de s’en extraire.<br />
pEut-On<br />
RÉcOncILIER<br />
JudAÏSME<br />
Et AStROLOgIE ?<br />
Ouvrez n’importe quel journal et vous<br />
trouverez à coup sûr la rubrique horoscope<br />
(textuellement la « carte du<br />
ciel »). Il est légitime de se demander<br />
si les Juifs peuvent adhérer de manière<br />
générale à toute forme de science prédictive<br />
afin d’influencer leur destin.<br />
La position du judaïsme, ou plutôt de<br />
courants d’opinions de rabbins sur l’astrologie,<br />
est très floue.<br />
Dans un extrait du Talmud, on lit que<br />
deux rabbins tergiversent sur la question<br />
de savoir si c’est le jour où elles<br />
naissent ou la position des étoiles qui<br />
influe sur le caractère des personnes.<br />
ÉTUDE<br />
Quelle que soit la conclusion qu’ils<br />
donnent, ces deux rabbins légitiment<br />
de fait l’astrologie comme potentiellement<br />
réelle. Cependant, la suite de<br />
l’extrait dit que « Ein mazal LeIsrael »<br />
(i.e. « les étoiles n’ont pas d’influence<br />
sur Israël »), ce qui laisserait penser que<br />
les astres ont de l’influence sur le sort<br />
des non-Juifs.<br />
Un autre exemple notable est celui de<br />
Rabbi Akiba, un des figures emblématiques<br />
qui a contribué à l’élaboration<br />
de la Mishna : celui-ci avait une fille à<br />
qui les astrologues avaient prédit que<br />
le jour de son mariage, elle mourrait<br />
des morsures d’un serpent. Malgré les<br />
inquiétudes de son père, elle ne fut pas<br />
mordue parce qu’elle avait fait un acte<br />
de charité ce jour là. Cette anecdote<br />
nous montre que nos actions ont plus<br />
d’influence sur notre destin que les prédictions<br />
des astres. Mais paradoxalement,<br />
si cela est si évident, nous<br />
pouvons nous demander<br />
pourquoi Rabbi Akiba,<br />
qui savait que les<br />
astres n’ont pas<br />
d’action sur un<br />
fils (ou une fille)<br />
d’Israël était si<br />
inquiet par la<br />
prédiction des<br />
a s t r o l o g u e s .<br />
Cette position<br />
tendrait à faire<br />
de l’astrologie une<br />
science crédible.<br />
Rav Papa, talmudiste du 4ème<br />
siècle de notre ère a dit : « Nous apprenons<br />
de l’astrologie qu’un Juif doit éviter<br />
une procédure avec des non-Juifs<br />
au mois de Av (mois de la destruction<br />
du Temple), car son Mazal est mauvais.<br />
Il doit s’efforcer de reporter le procès<br />
jusqu’au mois de Adar (mois de Pourim),<br />
lorsque son Mazal est bon. » Le<br />
mot hébraïque Mazal employé par le<br />
Talmud, est habituellement traduit par<br />
« chance » mais, littéralement, il signifie<br />
« constellation ». L’astrologie est<br />
non seulement un facteur à prendre<br />
en considération lorsque l’on fait des<br />
projets, mais elle a également une influence<br />
sur la nature humaine. D’après<br />
le Talmud, celui qui naît sous le signe<br />
du Soleil atteindra la grandeur et celui<br />
qui naît sous Vénus deviendra riche et<br />
immoral. Naître sous le signe de Mercure<br />
confère la sagesse et une mémoire<br />
puissante alors que naître sous le signe<br />
de la Lune attire des malheurs. Saturne<br />
est signe de frustration, Jupiter, signe<br />
de vertu et celui qui naît sous l’influence<br />
de Mars deviendra soit chirurgien, soit<br />
sacrificateur, nous dit-on. Pour être<br />
Rabbi Akiba<br />
juste, il n’existe pas de pensée unique<br />
en la matière : certains textes talmudiques<br />
semblent soutenir la thèse qu’il<br />
y a du vrai dans l’astrologie, et d’autres<br />
semblent l’invalider. Ces deux courants<br />
ne datent pas d’aujourd’hui, et<br />
même à l’époque du Moyen<br />
Âge, Maïmonide écrivait<br />
que l’astrologie était<br />
la mère de tous les<br />
maux, car sa croyance<br />
déresponsabilise les<br />
Hommes.<br />
Selon le Rabbi Nahmanide<br />
(Ramban), si la Torah<br />
interdit de consulter<br />
les astrologues, ce n’est<br />
pas parce qu’elle est mensongère,<br />
mais parce que Dieu a<br />
donné au peuple juif des prophètes<br />
pour lui dévoiler l’avenir. De plus, Ramban<br />
pense lui aussi que l’homme peut<br />
changer son sort par sa conduite.<br />
Pour conclure, la question n’est pas<br />
de savoir s’il est autorisé de consulter<br />
devins, astrologues, diseurs de bonne<br />
aventure et autres horoscopes. De<br />
l’avis général (se référer au traité du<br />
Choulhane Aroukh), les Juifs ne sont<br />
pas autorisés à suivre ce genre de pratiques.<br />
La question est de savoir s’il y<br />
a du vrai dans leurs prévisions. Et dans<br />
le cas de mauvaises prédictions, chacun<br />
pourra agir pour que ses bonnes actions<br />
contrarient les mauvais présages.<br />
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35<br />
Rémy Fellous
<strong>Les</strong> PORTes<br />
de JÉRusaLem<br />
depuis la nuiT des Temps, qui diT ville fOrTifiée, diT murailles eT pOrTes, eT en cela jérusalem ne faiT pas<br />
excepTiOn. les murailles exisTaienT Bien avanT que le rOi david ne cOnquierT la ville eT, de TOuT Temps, leur<br />
sOrT dépendiT des différenTs cOnquéranTs de la ville ; il y en euT qui les aBaTTirenT eT en cOnsTruisirenT<br />
de nOuvelles, eT Ben gOuriOn lui-même prOpOsa, après la guerre de six jOurs, de faire TOmBer les murailles,<br />
afin de faciliTer l'unificaTiOn de la ville eT c'éTaiT cOmme si On n'en avaiT plus BesOin. quanT aux pOrTes de jérusalem,<br />
nul ne nia leur impOrTance puisqu'elles permeTTaienT de pénéTrer dans la ville Ou d'en sOrTir, mais<br />
leur nOmBre varia au cOurs des siècles. aujOurd'hui On en cOmpTe OfficiellemenT huiT – la pOrTe de jaffa, la<br />
pOrTe de siOn, la pOrTe des immOndices, la pOrTe des liOns, la pOrTe de la miséricOrde, la pOrTe d'hérOde, la<br />
pOrTe de damas eT la pOrTe nOuvelle. des sOurces différenTes ainsi que les fOuilles archéOlOgiques OnT mis<br />
à jOur d'auTres pOrTes eT au cOurs de nOTre prOpOs, nOus TenTerOns aussi d'examiner ce qu'il en esT advenu.<br />
la majOriTé des pOrTes OnT éTé cOnsTruiTes sOus le règne de sOliman le magnifique, lOrs de l'édificaTiOn de<br />
la muraille, Telle qu'elle exisTe aujOurd'hui.<br />
Une petite précision avant tout - les<br />
murailles comme les portes se réfèrent<br />
à la Vieille Ville de Jérusalem, c'est-àdire<br />
une surface de un kilomètre carré<br />
qui est entourée par une muraille de<br />
plus de 4,5 kilomètres; ce qui suppose<br />
la proximité des portes l'une de l'autre.<br />
Deux portes sont considérées comme<br />
les portes principales de la ville – la<br />
porte de Jaffa et la porte de Damas.<br />
La porte de Jaffa, sur la muraille occidentale<br />
doit son nom au fait que de<br />
là sortait la route pour Jaffa, mais ajoutons<br />
aussi qu'elle est encore appelée<br />
Bab-El-Halil (le Bien-aimé, l'Ami en<br />
arabe, c'est-à-dire Abraham) ou Porte<br />
de Hébron, car de là sortait la route<br />
vers Hébron. Cette porte qui conduit<br />
aux quartiers musulman, arménien et<br />
chrétien, fut érigée en 1538, apparemment<br />
là où se trouvait la Porte de<br />
David, nommée ainsi à l'époque des<br />
Croisés, car selon une tradition, le roi<br />
David avait l'habitude de prier dans la<br />
DÉCOUVERTE<br />
citadelle, là où aujourd'hui se trouve "la<br />
Tour de David". La porte de Jaffa est<br />
une porte angulaire en bois recouvert<br />
de métal, avec deux inscriptions, l'une<br />
évoquant le constructeur de la muraille,<br />
l'autre où est gravée la phrase suivante<br />
– "il n'y a pas de Dieu si ce n'est Allah<br />
et Abraham est le bien-aimé de Allah".<br />
En 1907, les habitants de Jérusalem firent<br />
construire en haut de la porte de<br />
Jaffa, une tour avec une horloge, pour<br />
célébrer 25 ans du règne du sultan Abdul<br />
Hamid II; ces tours – on en comptait<br />
plusieurs en Eretz Israël et aujourd'hui<br />
celle de Jaffa en est un témoignage vivant<br />
– étaient surmontées d'une étoile<br />
et d'un croissant, symboles de cet empire.<br />
Aux pieds de cette tour, se trouvaient<br />
des magasins ainsi que des cafés<br />
(c'est ce que nous apprennent les<br />
photos de l'époque), mais en 1922, les<br />
nouveaux conquérants, les Anglais, détruisirent<br />
la tour de l'Horloge. De nos<br />
jours après les travaux<br />
par Claude et Ayala Sitbon<br />
entrepris dans l'Espace Mamilla, le passage<br />
entre la Vieille Ville et la Nouvelle<br />
ville se fait directement – et presque<br />
naturellement – par une esplanade<br />
impressionnante menant à la porte de<br />
Jaffa la porte de Damas est ainsi appelée<br />
en anglais car de là on sortait vers<br />
le nord et pour la même raison en hébreu<br />
on l'appelle la porte de Sichem;<br />
en arabe, son nom est Bab-el-Amoud,<br />
"la porte de la colonne", évoquant une<br />
colonne romaine sur laquelle se trouvait<br />
la sculpture de l'empereur romain<br />
Hadrien (cet empereur qui voulut enlever<br />
toute trace de la présence juive et<br />
qui transforma la ville en ville romaine,<br />
Aelia Capitolina). La porte de Damas<br />
qui fut également construite en 1537<br />
(ou selon d'autres sources en 1542)<br />
est sans aucun doute la porte la plus<br />
impressionnante, encore aujourd'hui.<br />
Construite dans la partie centrale de<br />
la muraille nord, elle nous fait péné-<br />
Porte de la Miséricorde Porte de Damas Porte de Sion Porte de Jaffa<br />
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36
trer dans le quartier musulman. Elle est<br />
conçue de telle sorte que les assaillants<br />
devaient tourner à gauche et ensuite<br />
à droite pour pénétrer dans la ville, ce<br />
qui rendait l'attaque plutôt difficile ; ornée<br />
d'une grande arche au-dessus de<br />
laquelle une espèce de fenêtre et une<br />
petite tourelle, la porte de Damas est<br />
surmontée d'une inscription rappelant<br />
Soliman le Magnifique. <strong>Les</strong> fouilles archéologiques<br />
entreprises sous la porte,<br />
à la fin des années 1970, ont révélé les<br />
restes de la muraille construite par les<br />
Romains (sans doute l'empereur Hadrien),<br />
une grande salle et des voûtes<br />
impressionnantes ainsi qu'une espèce<br />
de socle où devait s'élever la statue<br />
impériale. Nous voilà remontés dans le<br />
temps, du 16ème siècle au 3ème siècle<br />
de l'ère chrétienne !<br />
Trois noms accompagnent la Porte de<br />
Sion, et le premier en raison de la proximité<br />
du Mont Sion; les deux autres, en<br />
arabe, Bab-Hanabi-Daoud (la porte du<br />
prophète David) en raison du tombeau<br />
de David (selon la tradition mais non<br />
selon les chercheurs) et Bab-Harat-elyud<br />
(la porte du quartier juif) car de là<br />
on sort sur le quartier juif. Située sur la<br />
muraille sud, au nord du Mont Sion, la<br />
Porte de Sion est en angle droit et elle<br />
est surmontée d'une voûte impressionnante;<br />
au dessus des meurtrières latérales,<br />
de magnifiques petites voûtes et<br />
naturellement l'inscription à l'entrée<br />
de la Porte nous indique que Soliman<br />
le Magnifique est pour quelque chose<br />
dans sa construction (même s'il a tué les<br />
deux architectes qui ont laissé le Mont<br />
Sion en dehors de la muraille). Ici aussi,<br />
l'empreinte romaine est présente,<br />
puisque se trouvait une inscription ancienne<br />
consacrée à Jupiter et datant<br />
de 116 avant J.C. La porte de Sion joua<br />
un grand rôle pendant la Guerre d'Indépendance<br />
d'Israël de 1948, quand<br />
22 combattants juifs firent une brèche<br />
dans la Porte et introduisirent vivres et<br />
armes dans le quartier juif assiégé; mais<br />
en vain, puisque le lendemain la légion<br />
jordanienne s'empara de<br />
la Porte et malgré d'autres<br />
tentatives, les habitants du<br />
DÉCOUVERTE<br />
quartier juif durent se rendre.<br />
En quittant le Tombeau de David, nous<br />
arrivons sur une route descendant<br />
jusqu'à la plus petite et la plus basse<br />
des portes de la ville, la Porte des Immondices,<br />
et qui est la plus proche du<br />
Mur des Lamentations ; elle aussi a<br />
plusieurs noms en arabe – la porte des<br />
bourreliers (nom de la période croisée),<br />
la porte des Maghrébins (en raison de<br />
sa proximité avec le quartier qui était<br />
attenant au Mur), la porte Siloé (en raison<br />
du village de Siloé). La porte fut<br />
élargie par les Jordaniens et depuis<br />
1967 les touristes du monde entier passent<br />
ici pour aller au Mur. En sortant<br />
de la Porte des Immondices, on passe<br />
à côté d'une triple porte, les Portes de<br />
Houlda qui sont bloquées et qui selon<br />
la Michna permettaient aux fidèles de<br />
monter vers le Temple.<br />
Deux portes sont construites sur la muraille<br />
orientale, en face du Mont des<br />
Oliviers – la Porte des Lions et la Porte<br />
de la Miséricorde (ou Porte dorée) ; la<br />
fameuse photo où l'on voit Itshak Rabin<br />
et Mosché Dayan entrer dans la Vieille<br />
Ville à la Guerre de Six Jours a été prise<br />
près de la Porte des Lions ; elle doit<br />
son nom aux deux lions – en fait ce sont<br />
deux guépards – sculptés des deux<br />
côtés, et comme les autres portes de<br />
Jérusalem, elle est aussi connue sous<br />
d'autres noms – la Porte de Marie (Myriam<br />
la mère de Jésus serait née dans le<br />
coin), Bab-Ariha (en raison de la route<br />
de Jéricho) ou La Porte de St Étienne<br />
(un martyr chrétien lapidé juste là).<br />
<strong>Les</strong> ornements sont ici essentiellement<br />
mameloukites ou ottomans. La Porte<br />
de la Miséricorde est en fait double et<br />
c'est la seule qui soit "collée" aux murailles<br />
du Mont du Temple ; c'est aussi<br />
la plus ancienne qui permettait d'accéder<br />
directement au Mont du Temple.<br />
Plusieurs traditions sont liées à cette<br />
Porte, dont l'une juive qui raconte que<br />
le Messie est appelé<br />
à rentrer par<br />
cette porte, l'autre chrétienne selon<br />
laquelle Jésus serait rentré sur le Mont<br />
du Temple par là, et c'est pourquoi on<br />
l'appelle aussi la Porte Dorée.<br />
L'histoire de la Porte des Fleurs ou<br />
Porte d'Hérode est intéressante surtout<br />
pour toutes les erreurs autour de<br />
son nom ; le nom d'Hérode est, à tort,<br />
associé au nom de cette porte puisque<br />
ce roi n'habitait pas ici comme le prétendaient<br />
certains ; en arabe son nom<br />
est Bab-el-saara, c'est-à-dire "la Porte<br />
de ceux qui marchent la nuit (les somnambules)"<br />
et non Bab-el-zaara (Porte<br />
des Fleurs), erreur commise à l'époque<br />
croisée ; c'est ainsi que les décorations<br />
que l'on a pris pour des fleurs ne sont<br />
que des dessins géométriques. Malgré<br />
toutes ces erreurs, le nom est quand<br />
même resté !! Signalons encore un<br />
détail intéressant lié à cette porte : à<br />
proximité, au-delà des murailles, se<br />
trouve le quartier le plus pauvre de Jérusalem,<br />
Bab-el-Houta, où vivent toutes<br />
sortes de minorités, entre autres des<br />
Roms et des Indiens musulmans…<br />
La dernière des portes – La Porte Nouvelle<br />
ou Bab-el-jdid – est située sur le<br />
point le plus élevé de la muraille du<br />
Nord ; elle fut percée en 1889, sous le<br />
règne de Abed-el-Hamid, sur la demande<br />
de prêtres qui voulaient renforcer<br />
le lien entre les couvents et autres<br />
établissements chrétiens situés des<br />
deux côtés de la muraille. Cette porte<br />
récente, créée sur demande, fut fermée<br />
entre 1948 et 1967, car elle se trouvait<br />
sur la frontière entre la Jordanie et Israël,<br />
et elle ne reprit son rôle qu'après<br />
la Guerre de Six Jours.<br />
Ce tour d'horizon sur les Portes de Jérusalem<br />
nous a fait découvrir des histoires<br />
et des noms différents liés à de<br />
nombreuses traditions et la juxtaposition<br />
des noms, des traditions et des<br />
croyances qui persistent et qui persévèrent<br />
nous fait entrevoir<br />
un monde de tolérance et<br />
d'ouverture – comme il se<br />
doit quand on fait parler des<br />
portes !!<br />
Porte d'Hérode Porte des Immondices Porte Nouvelle Porte des Lions<br />
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<strong>Les</strong> Recettes de<br />
Micheline Azeroual<br />
Carottes<br />
à la charmoula sucrée<br />
Ingrédients<br />
500 g de carottes<br />
Pour la sauce<br />
4 c. à s. de persil et coriandre frais hachés<br />
1 gousse d'ail hachée<br />
1/2 c. à c. de poivre<br />
1/2 c. à c. de cumin<br />
1 c. à c. de poivre rouge<br />
2 c. à s. de sucre en poudre<br />
1/4 de c. à c. de cannelle<br />
3 c. à s. de jus de citron<br />
2 c. à s. d'huile<br />
sel<br />
Préparation<br />
Épluchez les carottes et coupez-les en<br />
deux sur la longueur.<br />
Faites les cuire à la vapeur ou bouillir<br />
dans de l'eau salée. Égouttez et laissez<br />
refroidir.<br />
Mélangez tous les ingrédients de la<br />
sauce charmoula et faites macérer les<br />
carottes pendant 2 à 3 heures.<br />
Elles sont délicieuses lorsqu'elles sont<br />
servies fraîches.<br />
Le goût du salé sucré se marie délicieusement<br />
dans cette recette.<br />
ASTU<br />
CES<br />
CUISINE<br />
Épaule d'agneau<br />
rôtie au four<br />
Ingrédients :<br />
Épaule entière d'agneau de 1 à 2 kg<br />
1 verre d'huile,<br />
6 gousses d'ail<br />
1 oignon,<br />
2 ou 3 branches de coriandre<br />
1/2 c.à c. de safran<br />
1/2 c.à c. de paprika<br />
1/2 c.à c. de sel<br />
Une petite poignée de sésames grillés<br />
400 g de pruneaux décortiqués<br />
700 g de petites pommes de terre à rissoler<br />
Préparation<br />
Préchauffez le four 180° (Th 5)<br />
Préparez la sauce de cuisson dans un<br />
plat allant au four en mélangeant tous les<br />
ingrédients :<br />
1 verre d'huile, ail écrasé, oignon et coriandre<br />
finement ciselés, épices, rajoutez<br />
un petit verre d'eau<br />
Roulez dedans l'épaule d'agneau et laissez<br />
mariner 1/2 heure.<br />
Épluchez les petites pommes de terre,<br />
rincez les pruneaux, disposez les dans le<br />
plat en les arrosant de la sauce.<br />
Parsemez sur le tout, quelques graines<br />
de sésames grillés.<br />
Enfournez pour 1 h de cuisson. Retournez<br />
le tout de temps en temps en arrosant<br />
de la sauce.<br />
Servez très chaud.<br />
pour Éviter que les Œufs attachent<br />
Pour éviter que les œufs au plat attachent dans<br />
la poêle, en fin de cuisson, éteindre le feu et<br />
placer un couvercle quelques minutes. La vapeur<br />
d'eau qui se sera formée sous le couvercle aidera<br />
au décollage.<br />
Soupe<br />
à l'orange<br />
Ingrédients :<br />
8 à 9 oranges<br />
1 demi verre d'eau voire plus si nécessaire<br />
100 g de sucre en poudre<br />
1 sachet de sucre vanillé<br />
Un peu de cannelle et de muscade<br />
Préparation<br />
Épluchez les oranges, coupez les en<br />
rondelles et prélevez les zestes à découper<br />
en fines lamelles.<br />
Pour préparer les lamelles d'oranges<br />
confites parfumées à la cannelle et à la<br />
noix de muscade, Dans une casserole,<br />
mettez le sucre, l'eau, les lamelles et les<br />
épices.<br />
Faites réduire environ une heure à feu<br />
très doux.<br />
Déposez ce sirop sur les oranges et<br />
ajoutez-y le jus de 2 oranges pressées.<br />
ASTU<br />
CES<br />
conserver un fruit frais<br />
Un fruit entamé peut se garder<br />
longtemps si vous le placez<br />
coupé en 2 contre le fond d'une<br />
assiette contenant un peu d'eau<br />
salé.<br />
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39<br />
39
L’action en garantie contre les vices cachés<br />
est prévue et réglementée par les<br />
articles 1641 à 1649 du code civil.<br />
Cette action se fonde sur le principe<br />
que le vendeur est tenu de délivrer la<br />
chose convenue ; il doit livrer un bien<br />
qui n’est atteint d’aucun défaut susceptible<br />
de compromettre l’utilisation que<br />
l’acheteur souhaite en faire.<br />
À la faveur des évolutions technologiques,<br />
la production et la mise en circulation<br />
de biens complexes (machines,<br />
véhicules, ordinateurs …) se sont considérablement<br />
accrues de sorte que la<br />
difficulté d’utilisation de ces biens<br />
s’est développée également.<br />
Ainsi la mise en œuvre de la garantie<br />
des vices cachés est apparue<br />
comme un moyen de protéger<br />
les acheteurs déçus, notamment<br />
les consommateurs.<br />
Toutefois, il convient de souligner<br />
que l’action en garantie est<br />
exclue au cas des ventes aux enchères,<br />
de biens meubles ou immeubles,<br />
appelée également vente<br />
par adjudication ou vente à la Barre du<br />
<strong>Tribu</strong>nal<br />
Elle n’est pas non plus applicable aux<br />
ventes d’immeubles à construire qui relève<br />
du régime particulier de la garantie<br />
des constructeurs.<br />
Enfin, l’action en garantie des vices cachés<br />
obéit à un régime particulier et a<br />
des effets particuliers.<br />
1/ Le régime de l’action en garantie<br />
L’action en garantie est exercée le plus<br />
souvent par l’acheteur contre le vendeur<br />
mais il n’en est pas toujours ainsi<br />
lorsque la chose a fait l’objet de ventes<br />
successives.<br />
Dans cette hypothèse, le sous acquéreur<br />
peut agir au choix contre son<br />
vendeur ou contre les vendeurs antérieurs<br />
ou même contre le fabricant de<br />
la chose.<br />
L’action résultant des vices rédhibi-<br />
JURIDIQUE<br />
L action en garantie des<br />
vices cachés<br />
toires doit être intentée par l’acquéreur<br />
dans un délai de 2 ans à compter de la<br />
découverte du vice.<br />
Le moment de la découverte du vice<br />
par l’acheteur est une question de fait<br />
soumise à l’appréciation des juges.<br />
C’est ce court délai de 2 ans qui fait<br />
que l’acheteur est plus souvent enclin à<br />
exercer plutôt que l’action en garantie<br />
des vices, l’action en nullité pour vice<br />
du consentement ou bien l’action en<br />
résolution ou en responsabilité pour<br />
défaut de conformité.<br />
2/ <strong>Les</strong> effets de l’action en garantie<br />
L’article 1644 du code civil donne à<br />
l’acheteur le choix de rendre la chose<br />
et de se faire restituer le prix ou de garder<br />
la chose et de se faire rendre une<br />
partie du prix, telle qu’elle sera attribuée<br />
par expert.<br />
L’acheteur dispose donc d’une option<br />
entre deux actions dénommées juridiquement<br />
l’action rédhibitoire ou l’action<br />
estimatoire.<br />
L’action rédhibitoire consiste à demander<br />
la résolution de la vente.<br />
Seule restriction à cette action lorsque<br />
le vice n’est pas d’une gravité suffisante<br />
pour entraîner la résolution de la vente,<br />
le juge ayant alors le pouvoir de limiter<br />
les droits de l’acheteur à une réduction<br />
du prix.<br />
La résolution de la vente consiste dans<br />
la destruction rétroactive du contrat et<br />
oblige ainsi respectivement l’acheteur<br />
et le vendeur à restituer la chose et le<br />
prix.<br />
Le vendeur doit également restituer à<br />
l’acquéreur les frais de la vente, il s’agit<br />
des seules dépenses directement liées<br />
à la conclusion du contrat.<br />
L’action estimatoire quant à elle, se définit<br />
comme l’action par laquelle l’acheteur<br />
tout en conservant la chose affectée<br />
du vice caché sollicite, du fait de ce<br />
vice, une diminution du prix qui sera<br />
fixée par expert et donc une restitution<br />
du prix.<br />
Enfin, l’acheteur est également<br />
en droit de demander que son<br />
cocontractant soit condamné à<br />
lui verser des dommages intérêts<br />
indépendamment de la demande<br />
en résolution ou en réduction du<br />
prix.<br />
Mais à condition que l’acheteur établisse<br />
la responsabilité du vendeur,<br />
notamment dans l’hypothèse où le<br />
vendeur est un professionnel, il pèsera<br />
à son encontre une présomption de<br />
connaissance du vice.<br />
En conclusion, lorsqu’un consommateur<br />
sera insatisfait de son achat, avant<br />
d’engager toute action en justice, il<br />
devra prendre conseil afin d’engager<br />
l’action en justice la plus adaptée à sa<br />
situation et ne pas se voir par exemple<br />
opposer à sa demande en garantie l’expiration<br />
du délai ouvert à l’acquéreur<br />
pour dénoncer le vice.<br />
Maître Ilanit<br />
Sagand-Nahum,<br />
Avocat au<br />
Barreau de Paris<br />
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APPENDICITE<br />
ON N’OPÈRE PLUS ?<br />
lOrsque les marins du vendée glOBe préparaienT les années précédenTes leur<br />
TOur du mOnde en sOliTaire, sans assisTance eT sans escale, ils se faisaienT<br />
Opérer de l’appendiciTe, de façOn prévenTive de peur qu’une crise appendicu-<br />
laire ne se déclare pendanT leur vOyage auTOur du mOnde. pOur l’épreuve<br />
20<strong>12</strong>, il n’a plus éTé né-<br />
cessaire de faire ceTTe<br />
OpéraTiOn chirurgicale.<br />
En effet, le corps médical<br />
s’est rendu compte que<br />
vivre sans appendice pouvait<br />
avoir des complications très<br />
graves pour un marin solitaire,<br />
la plus fréquente étant<br />
l’occlusion intestinale.<br />
On sait qu’un appendice<br />
peut être guéri par des antibiotiques,<br />
alors que l’occlusion<br />
intestinale est une<br />
vraie urgence chirurgicale.<br />
L’occlusion survient à cause<br />
d’une bride opératoire (cicatrice<br />
dans l’abdomen post<br />
chirurgicale).<br />
D’après le professeur Vond,<br />
de l’hôpital de Bondy, « le<br />
bistouri vit ses derniers<br />
jours », l’avenir est aux antibiotiques.<br />
Ce chirurgien<br />
a mené une étude comparative<br />
entre chirurgie et antibiotiques,<br />
parue dans le<br />
journal Lancet en 2011.<br />
<strong>Les</strong> progrès de l’imagerie<br />
médicale et des outils<br />
diagnostiques devraient<br />
permettre d’emblée de distinguer<br />
les appendicites<br />
simples, traitées par antibiotiques,<br />
et les formes compliquées<br />
(péritonites) menant à<br />
la chirurgie. <strong>Les</strong> péritonites<br />
ne représentant que 30 %<br />
RUBRIQUE MÉDICALE<br />
des appendicites, la grande<br />
majorité des patients devraient,<br />
à l’avenir, pouvoir<br />
éviter l’opération.<br />
En effet, le diagnostic de<br />
l’appendicite est surtout clinique,<br />
chez le sujet jeune de<br />
moins de 30 ans, en particulier.<br />
Le début de la crise se manifeste<br />
par une douleur vive<br />
en bas à droite de l’abdomen<br />
avec nausées et vomissements<br />
et une température<br />
à 38°C. Une prise de sang<br />
peut indiquer un état inflammatoire.<br />
L’échographie donne une<br />
indication qui, grâce au<br />
scanner, permettra dans<br />
quelques années de mieux<br />
repérer les appendices compliqués.<br />
On s’achemine vers<br />
le schéma thérapeutique suivant<br />
:<br />
Appendice sans complication<br />
: brève cure d’antibiotiques<br />
jusqu’à disparition<br />
des symptômes. Péritonite<br />
localisée (abcès autour<br />
de l’appendice) : traitement<br />
par les antibiotiques. Au<br />
besoin, ponction de l’abcès<br />
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41<br />
sous échographie ou scanner.<br />
Péritonite généralisée (liquide<br />
infectieux répandu<br />
dans le ventre).L’intervention<br />
chirurgicale urgente reste<br />
nécessaire.<br />
Actuellement la Haute Autorité<br />
de Santé s’interroge<br />
sur la place du scanner dans<br />
le diagnostic. L’argument financier<br />
pèsera certainement<br />
dans la balance.<br />
Après l’abandon de la chirurgie<br />
des amygdales, la baisse<br />
des interventions sur les<br />
prostates, la diminution des<br />
liftings, voilà un nouveau domaine<br />
où la chirurgie recule<br />
devant la médecine.<br />
<strong>Dr</strong> Michel Mimoun<br />
SOS Mésothérapie
Noam Gershony,<br />
le survivant doré<br />
C’est Noam Gershony, ancien pilote<br />
d’hélicoptère Apache pour Tsahal, qui<br />
apporte à Israël cette médaille d’or tant<br />
attendue.<br />
Son histoire ajoute davantage de bonheur<br />
et d’humanité à cette médaille<br />
d’or.<br />
Le 21 juillet 2006, durant la Guerre du<br />
Liban, alors qu’il devait porter assistance<br />
aux soldats de Tsahal au Liban,<br />
son hélicoptère entre en collision avec<br />
un autre hélicoptère de l’armée d’Israël,<br />
tuant son co-pilote et laissant les<br />
trois autres membres des deux équipages,<br />
grièvement blessés dont Noam<br />
Gershony.<br />
Ses blessures font alors penser au pire<br />
aux médecins : "son état de santé était<br />
très mauvais. Il saignait du nez, de la<br />
bouche et des oreilles », raconte l’un<br />
des médecins de l’unité d'élite 669 de<br />
l'armée israélienne et de l’unité de sauvetage.<br />
Noam survit à cette épreuve<br />
mais sortit paralysé de la colonne vertébrale<br />
et des membres inférieurs ; il<br />
devra toujours se déplacer en chaise<br />
roulante.<br />
Et là où d’autres auraient sombré,<br />
Noam obtient un grand épanouissement<br />
sur sa chaise.<br />
SPORTS<br />
après les jeux Olympiques de lOndres 20<strong>12</strong> Où la délégaTiOn<br />
israélienne esT reparTie sans aucune médaille, les jeux pa-<br />
ralympiques de lOndres OnT permis à israël de décrOcher 8<br />
médailles, dOnT une en Or.<br />
Quatre ans seulement après son accident,<br />
il commence à jouer au tennis sur<br />
sa chaise roulante avec d’anciens combattants<br />
handicapés.<br />
Le tennis handisport se décompose en<br />
deux catégories :<br />
<strong>Les</strong> joueurs ayant un handicap moteur<br />
d'un ou des deux membres inférieurs.<br />
<strong>Les</strong> joueurs ayant un handicap moteur<br />
d'un ou des deux membres supérieurs<br />
et des membres inférieurs, appelée<br />
Quads.<br />
Noam joue alors dans la 2ème catégorie<br />
et commence à participer à de nombreuses<br />
compétitions officielles. Il y<br />
remporte rapidement son 1er trophée<br />
en décembre 2010.<br />
Après de nombreuses victoires dans<br />
sa catégorie, Noam est sélectionné<br />
pour la première fois dans la délégation<br />
israélienne pour participer aux<br />
épreuves de tennis Quads en simple et<br />
en double, aux Jeux Paralympiques de<br />
Londres 20<strong>12</strong>.<br />
Et c’est en simple qu’il remporte la médaille<br />
d’or de ces Jeux en battant en<br />
demi-finale son partenaire de double<br />
Shraga Weinberg et en finale l’un des<br />
meilleurs joueurs de sa catégorie David<br />
Wagner sur un score sans appel 6/3 -<br />
6/1.<br />
Lors de la cérémonie de remise des<br />
médailles, un drapeau d’Israël sur son<br />
dos, il fond en larmes en entendant<br />
la HaTikva, l’hymne national israélien<br />
chantée pour la première fois à Londres<br />
depuis le début des Jeux Olympiques.<br />
« Vous ne pouvez pas expliquer le sentiment<br />
qui vous traverse quand notre<br />
hymne national est joué devant autant<br />
de gens » déclarera t-il<br />
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu,<br />
s’empressa de le féliciter avec ces<br />
mots : « J'ai été très heureux de votre<br />
victoire. L'État d'Israël vous remercie<br />
pour votre grande réussite. Vous symbolisez<br />
la victoire de l'esprit humain sur<br />
les difficultés créées par la réalité dans<br />
laquelle nous vivons. Cette médaille<br />
d'or est la vôtre et celle de notre pays »<br />
et la ministre des Sports Limor Livnat<br />
de compléter : « C’est un grand jour<br />
pour la délégation et pour tous les Israéliens<br />
qui aiment le sport ».<br />
Noam Geshony gagne même une nouvelle<br />
médaille de bronze en remportant<br />
la petite finale pour la troisième<br />
place avec son compatriote Shraga<br />
Weinberg, 46 ans, l’un des plus anciens<br />
membres de la délégation israélienne<br />
et ancien médaillé d’argent aux Jeux<br />
Paralympiques de Pékin en 2008.<br />
Pour le récompenser de ses victoires,<br />
Noam Gershony a été désigné portedrapeau<br />
de la délégation paralympique<br />
israélienne, lors de la cérémonie de clôture.<br />
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42<br />
Yonni Chemla et Illan Cohen
GRaNds PeRsONNaGes JuIFs<br />
du PassÉ<br />
vIctOR BASch : LE dÉfEnSEuR dES dROItS dE L'hOMME<br />
Tu as cerTainemenT enTendu parler des drOiTs de l'hOmme, de persOnnages célèBres<br />
cOmme rené cassin, Bernard lecache, fOndaTeur de la lica qui deviendra licra Ou sOn<br />
successeur jean pierre-BlOch. vOici l'hisTOire de vicTOr Basch. jOurnalisTe, miliTanT<br />
infaTigaBle des drOiTs de l'hOmme, sauvagemenT assassiné par la milice de paul TOuvier<br />
en 1944, qui fuT, en sOn Temps, une figure de prOue du cOmBaT pOur l'égaliTé eT la jusTice.<br />
C'est le 18 août 1863 à Budapest que naît Viktor Vilmos Wilhelm<br />
Basch. Bien que sa naissance soit dûment inscrite sur<br />
les registres de la communauté israélite réformée de la capitale<br />
hongroise, il pèse toujours un doute sur l'identité de son<br />
père. Est-il le fils de Philippe Langsfeld et de Fanny Weisz-<br />
Weber ou, celui, naturel, de cette dernière et de Raphaël<br />
Basch dont il sera autorisé à porter le nom en 1884.<br />
En tout état de cause, celui qui deviendra Victor Basch considéra<br />
toujours Raphaël Basch comme son « vrai père ». Un<br />
homme issu d'une famille de rabbins et de médecins qu'il<br />
admire profondément et qui fera carrière comme journaliste,<br />
correspondant à Paris du « Neue Freie Presse ».<br />
Le petit Viktor n'a que deux ans lorsque Raphaël et Fanny<br />
décident de quitter la Hongrie pour Paris. Ils s'installent rue<br />
Rodier et c'est à l'école juive de la rue Condorcet puis au<br />
lycée voisin que Viktor poursuit ses classes primaires puis secondaires.<br />
L'année même de sa bar mitsva que le garçon célèbre au<br />
temple de la rue de la Victoire, est celle d'un drame familial<br />
épouvantable. Sa mère, neurasthénique, se suicide en se<br />
jetant d'une fenêtre. « J'allais tous les soirs à la synagogue<br />
dire ma prière des morts » racontera plus tard Victor Basch.<br />
Mais cette ferveur religieuse n'a qu'un temps et le jeune<br />
homme, surmontant sa peine, va s'investir totalement dans<br />
des études de philosophie où il va exceller.<br />
Mention « extraordinaire » au baccalauréat, premier de sa<br />
promotion en licence de philosophie à la Sorbonne, quatrième<br />
à l'agrégation de langues. Il a vingt-deux ans. C'est<br />
un bon vivant, mais la pratique assidue des cabarets montmartrois,<br />
dont le fameux « Chat Noir », ne l'empêche pas<br />
d'être nommé, en 1885, à la requête de son ami Jean Jaurès,<br />
maître de conférences en langue et littérature allemande à<br />
l'université de Nancy. La même année, il retourne à Budapest<br />
pour y épouser, à la synagogue réformée, Ilona Furth qui lui<br />
donnera cinq enfants dont quatre mourront dans des conditions<br />
tragiques.<br />
De Nancy où il passe deux années, il rejoint Rennes mais<br />
Paris, dont il rêve, demeure inaccessible car, lui rétorquera<br />
sans ambages le directeur de l'Enseignement supérieur,<br />
Louis Liard : « À Paris, nous avons trop de Juifs ! ». Premières<br />
manifestations de cet antisémitisme contre lequel il luttera<br />
toute sa vie.<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
À Rennes, entouré de sa femme et de ses enfants, Viktor<br />
Basch, devenu Victor, est français depuis 1887. Il aurait pu<br />
mener une existence bourgeoise tranquille, mais l'affaire<br />
<strong>Dr</strong>eyfus va en décider autrement. Responsable local de la<br />
Ligue des <strong>Dr</strong>oits de l'Homme, il en sera le vice-président en<br />
1909 et le président en 1926.<br />
Tout au long du procès d'Alfred <strong>Dr</strong>eyfus, sa maison est le<br />
lieu de réunion, de réflexion et d'action où se retrouvent et<br />
logent parfois Jean Jaurès, Max Nordau, le député Viviani<br />
et bien d'autres. L' « Affaire » s'achève, on le sait, heureusement,<br />
en 1906 avec la réhabilitation de <strong>Dr</strong>eyfus, décoré de la<br />
Légion d'honneur et réintégré dans l'armée.<br />
Après un passage par Paris, Victor Basch va séjourner aux<br />
États-Unis où il représente la France à l'exposition de San<br />
Francisco tout en menant une action de lobbying auprès des<br />
Juifs américains pour les convaincre d'inciter leur gouvernement<br />
à s'opposer à l'Allemagne.<br />
Dans les années trente, Victor Bash, qui s'est à présent lancé<br />
dans le journalisme, est une plume recherchée. Il défend<br />
tout à la fois la laïcité, les femmes et le sionisme. En 1933, il<br />
proclame sa haine d'Adolf Hitler qu'il qualifie de « bête humaine<br />
». Mais les accords de Munich et la chute de Barcelone<br />
sont un choc énorme et il se retrouve dépressif.<br />
En 1939, il reprend confiance en lui. À l'occasion du cent cinquantième<br />
anniversaire de la Révolution française organisé<br />
par la Fédération des Sociétés Juives de France, il clame haut<br />
et fort : « Nous sommes aujourd'hui en pleine abjection et<br />
ignominie et il faut que le monde entier se dresse contre les<br />
bourreaux de Berlin ».<br />
1940. <strong>Les</strong> Allemands sont à Paris. <strong>Les</strong> Basch se replient à<br />
Lyon où ils vont vivre pendant les quatre années de l'Occupation.<br />
La santé de Victor Basch décline et il subit plusieurs<br />
opérations.<br />
Le 11 janvier 1944, un commando de miliciens aux ordres de<br />
Paul Touvier et dirigé par Joseph Lécussan, kidnappe Victor<br />
et Ilona Basch qui étaient en train de dîner. Ils sont sauvagement<br />
assassinés. Sur leurs corps, des tracts infâmes sont<br />
retrouvés. On peut y lire : « Terreur contre terreur. Le Juif<br />
paye toujours ». Ils avaient tous les deux quatre-vingt-un ans.<br />
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Jean-Pierre Allali
1SudOLEttRES<br />
3<br />
Chaque ligne, colonne et carré doit<br />
contenir les 9 lettres différentes que vous<br />
trouverez dans la grille. Il convient ensuite<br />
de rechercher les 9 lettres contenues<br />
dans la frise ci-dessous. Enfin, vous devez<br />
chercher logiquement l'emplacement de<br />
chaque lettre. Dès que la grille est résolue,<br />
apparaîtra dans ses cases colorées en rouge,<br />
un MOT MYSTÈRE qui, en vous aidant de lui,<br />
vous servira à résoudre la grille.<br />
MOtS fLÉchÉS<br />
nombre<br />
d'étapes du<br />
seder<br />
prénom<br />
féminin<br />
fond de<br />
tiroir<br />
pour<br />
l'apéritif<br />
patronyme<br />
juif<br />
pour le seder<br />
également<br />
c O h A E R<br />
R S O<br />
O h u t S<br />
t S A E c<br />
O E u S<br />
t A S h c<br />
u S c A<br />
R E t u<br />
trônait<br />
aux temples<br />
douze comme<br />
elle<br />
a rendu<br />
célèbres les<br />
lentilles<br />
frère de<br />
moïse<br />
au terme de<br />
la torah<br />
désignation<br />
familière<br />
pour un type<br />
de juif<br />
morte ou<br />
rouge<br />
donne la<br />
victoire au<br />
judo<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
<strong>Les</strong> JeuX de TR<br />
elle est<br />
importante<br />
jour, mois<br />
et année<br />
pour la<br />
recherche<br />
du hamets<br />
ce pays nous<br />
est cher<br />
mot d'arrêt<br />
=<br />
50<br />
7<br />
<strong>12</strong><br />
17<br />
fils<br />
de jacob<br />
plein<br />
d'attraits<br />
assemblée<br />
générale<br />
ce que<br />
disent les<br />
futurs<br />
époux<br />
cAp 50<br />
=<br />
50<br />
10<br />
15<br />
20<br />
inversés<br />
après le g<br />
pas pour<br />
vous<br />
entre pessah<br />
et chavouot<br />
au cŒur du<br />
rabbinat<br />
=<br />
50<br />
23<br />
28<br />
bénédiction<br />
sur le<br />
plateau du<br />
seder<br />
diminutif<br />
hébraïque<br />
armée de<br />
libérateurs<br />
= 50<br />
Atteignez la somme<br />
de 50 dans toutes les<br />
directions avec les 9<br />
nombres qui vous sont<br />
proposés.<br />
Replacez chacun d'eux<br />
dans une case de<br />
la figure de forme<br />
identique à celle où vous<br />
aurez trouvé ce numéro.<br />
"et" en<br />
hebreu<br />
demi de demi<br />
suffixe de<br />
certains<br />
noms<br />
aschkénazes<br />
la première<br />
venue<br />
chère<br />
au scout<br />
israélite<br />
<strong>Les</strong> jeux de cette page ont été réalisés par Gérard Sima<br />
18<br />
= 50<br />
= 50<br />
50<br />
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2<br />
c'est comme<br />
décliner
IBu <strong>12</strong> JuNIOR<br />
QuIz : tEStEz vOS cOnnAISSAncES<br />
Question 1 :<br />
Qui a créé le mot même de<br />
« sionisme ? Il s'agit de :<br />
A : Theodor Herzl<br />
B : Nathan Birnbaum<br />
C : David Ben Gourion<br />
Question 5 :<br />
Il existe en France un<br />
Mouvement Sioniste<br />
Africain. Son président<br />
s'appelle :<br />
A : Moïse Bongo<br />
B : Marah Saday<br />
C : Guershom N'duwa<br />
Question 8 :<br />
Quand, pour la première fois, un<br />
Congrès Sioniste a-t-il eu lieu en Israël ?<br />
A : En 1948<br />
B : En 1951<br />
C : En 1967<br />
Question 2 :<br />
Le premier Congrès Sioniste<br />
a eu lieu à :<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
A : Bâle en Suisse<br />
B : Londres en Grande-Bretagne<br />
C : Rome en Italie<br />
Question 4 :<br />
Theodor Herzl est l'auteur de la « Bible »<br />
sioniste : « L'État des Juifs ». Un autre livre de<br />
lui sur le sujet de la création d'un État pour le<br />
peuple juif est également célèbre. Il s'agit de :<br />
A : Altneuland<br />
B : La terre de la grande promesse<br />
C : Si je t'oublie Jérusalem<br />
Question 7 :<br />
Il existe au Japon des sionistes<br />
non juifs. On les appelle :<br />
A : <strong>Les</strong> Makuyas<br />
B : <strong>Les</strong> Hara-kiris<br />
C : <strong>Les</strong> Samouraïs<br />
Question 10 :<br />
Avant qu'apparaisse Herzl sur la scène<br />
politique, l'écrivain polonais Léon Pinsker publia<br />
une brochure sioniste en 1851. Elle s'intitulait:<br />
A : Auto émancipation<br />
B : Sortons du Ghetto<br />
C : Des Juifs libres<br />
Question 11 :<br />
Avant la création de l'État d'Israël, les Sionistes se regroupaient en deux<br />
tendances : ceux qui estimaient que le futur État juif devait nécessairement être<br />
situé en Eretz Israël et ceux qui, avec l'écrivain anglais Israël Zangwill, acceptaient<br />
n'importe quelle localisation y compris en Afrique. On appelait ces derniers les :<br />
A : Sécessionnistes – B : Territorialistes – C : Africanistes<br />
nOTre quiz esT cOnsacré aujOurd'hui au siOnisme, le<br />
mOuvemenT de liBéraTiOn du peuple juif qui<br />
a cOnduiT à la créaTiOn de l'éTaT d'israël.<br />
Question 3 :<br />
Sion, c'est le nom :<br />
A : D'un volcan africain<br />
B : D'un fleuve de Mésopotamie<br />
C : D'une colline de Jérusalem<br />
Question 6 :<br />
Que recouvre le sigle<br />
O.S.M ?<br />
A : Organisation du Sionisme<br />
Marocain<br />
B : Œuvre Sioniste Militante<br />
C : Organisation Sioniste<br />
Mondiale<br />
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Question 9 :<br />
Le chant national<br />
israélien « Hatikva » a été<br />
écrit par :<br />
A : Berl Katzenelson<br />
B : Chalom Aleikhem<br />
C : Naftali Herz-Imber<br />
Question <strong>12</strong> :<br />
La Déclaration Balfour qui fonde<br />
juridiquement le droit des Juifs du<br />
monde entier à disposer d'un « Foyer<br />
National » a été proclamée en :<br />
A : 1870<br />
B : 1917<br />
C : 1925<br />
Noémie Wagman<br />
Solution des jeux en page 46
LIVRes JeuNes<br />
Dans ce petit livre agréablement illustré que je te<br />
recommande vivement, l'auteur raconte sa propre<br />
vie et celle de sa famille. Uri avait quatre ans quand<br />
sa ville natale, Varsovie en Pologne, a été bombardée. C'était la<br />
Guerre. Pour les Juifs, victimes de l'antisémitisme par ailleurs, la<br />
vie devenait intenable à Varsovie. <strong>Les</strong> Shulevitz se sont réfugiés<br />
en Asie centrale dans un pays musulman appelé Khazakstan.<br />
<strong>Les</strong> gens y étaient très accueillants et la vie très différente de<br />
celle qu'il avait jusqu'ici connue. Il y avait là un souk avec des<br />
magasins très exotiques. Uri raconte comment, alors que sa famille<br />
avait très faim, son père utilisa leurs dernières pièces de<br />
monnaie pour acheter...une carte de géographie. Uri était alors<br />
très fâché du choix ds son père, mais, peu à peu, cette carte,<br />
accrochée au mur, lui permit de rêver aux grands voyages qu'il<br />
ferait un jour. Et, de fait, après un passage en France, en 1947,<br />
les Shulevitz sont allés vivre en Israël en 1949. Aujourd'hui, Uri<br />
vit aux États-Unis. Une belle histoire.<br />
(*) Éditions Lutin Poche de l'École des Loisirs. Traduit<br />
de l'américain par Élisabeth Duval. Juin 20<strong>12</strong>. 40 pages<br />
1 / SUDOLETTRES<br />
cOMMEnt J'AI AppRIS<br />
LA gÉOgRAphIE<br />
pAR uRI ShuLEvItz (*)<br />
S c t O h A u E R<br />
A u R E S t c O h<br />
E O h R c u t A S<br />
R t u S A O E h c<br />
c A S h E R O u t<br />
O h E t u c R S A<br />
t E A u R S h c O<br />
u S O c t h A R E<br />
h R c A O E S t u<br />
2 / CAP 50<br />
15<br />
18<br />
17<br />
=<br />
50<br />
28<br />
<strong>12</strong><br />
10<br />
=<br />
50<br />
7<br />
20<br />
23<br />
=<br />
50<br />
solutions des jeux<br />
= 50<br />
= 50<br />
= 50<br />
50<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
Il ne faut pas croire que pour être utile aux<br />
autres et, surtout, aux plus démunis, on n'ait besoin<br />
que d'argent. Certes, l'argent demeure le<br />
nerf du combat contre la pauvreté et la misère,<br />
mais il y a aussi tout une série de gestes simples qui ont leur<br />
importance car, comme le dit la chanson « L'amour c'est pour<br />
rien... » : donner les livres et les jouets dont on ne se sert plus,<br />
aider les personnes âgées à faire leurs courses, tenir compagnie<br />
à des handicapés... Cette sympathique bande dessinée<br />
est instructive et, avec humour, te permettra de comprendre,<br />
comment, à ton niveau et en complément de l'aide financière<br />
que tes parents ne manqueront pas d'apporter régulièrement,<br />
tu peux participer à l'élan de solidarité qu'au sein de la communauté<br />
juive nous appelons la Tsedaka. En bonus, il y a même<br />
des jeux, des fiches d'activités possibles et des références bibliques.<br />
Je te conseille vivement la lecture de ce livre.<br />
(*) Éditions FSJU en partenariat avec les Éditions Makaka.<br />
Diffuseur Éditions Lichma. 4ème trimestre 2011.<br />
26 pages. 10 euros.<br />
3 / SOLUTIONS DES MOTS FLÉCHÉS<br />
tSEdAKA<br />
S'AIMER pOuR dOnnER<br />
pAR WALtch & ShuKy (*)<br />
E M d B E<br />
O S d E J A R R E t<br />
A A R O n A R I<br />
Q A u t E L I h O<br />
R u t h E I S R A E L<br />
I R M S A g v E<br />
A n I S E t t E O M E R<br />
z B E R R O O u I<br />
O E u f I p p O n B A<br />
Solutions du Quiz - <strong>Les</strong> bonnes réponses sont :<br />
1-B, 2-A, 3-C, 4-A, 5-B, 6-C, 7-A, 8-B, 9-C, 10-A, 11-B, <strong>12</strong>-B<br />
Compte tes réponses exactes.<br />
Pour chaque bonne réponse, tu marques 1 point. Additionne.<br />
De 0 à 3 points : Ce n’est pas brillant.<br />
Tu n’as pas du bien comprendre les questions. Ce n’est pas grave.<br />
De 4 à 7 points. Pas mal. Comme on dit : « Peut mieux faire ».<br />
De 8 à 11 points : Très bonne connaissance du sujet. Bravo !<br />
Jipéa<br />
<strong>12</strong> points : Es-tu sûr de ne pas avoir jeté un œil sur les solutions<br />
avant de répondre ? Non ? Tu as vraiment tout bon ! Un très grand<br />
bravo. Tu es un champion !<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 34 / Mars, Avril, Mai 2013 / Pourim - Pessah 5773 - www.tribu<strong>12</strong>.com
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