Réunion en présence des Juges des Enfants - Conseil général 43

Réunion en présence des Juges des Enfants
Compte-rendu de la réunion du 11 février 2013
Schéma de Protection de l'Enfance 2013 - 2017
Ordre du jour : Placement externalisé et visites parent - enfant.
► Placement externalisé : Statistiquement, ce dispositif correspond à un besoin. Les
secteurs Ouest et Nord du département sont les plus en difficulté par rapport au nombre de places
autorisées. Pour le moment, des dérogations ont été accordées en attendant l'issue du schéma
départemental de protection de l'enfance.
• Le Mazel et La Renouée : Deux dérogations accordées.
Le pré-requis indispensable d'un placement externalisé est qu'il y ait des compétences
parentales, qui soient mobilisables.
Les magistrats ont noté qu'à partir du moment où ils placent en internat, la famille n'évolue
plus suffisamment. Les outils d'évaluation des compétences parentales, pour un éventuel retour ne
sont donc pas mis en œuvre. Auparavant, les J.E. plaçaient davantage ; ils estiment les
perspectives de retour trop minimes. De plus, comme le prévoit la loi, le maintien à domicile est
privilégié.
L'adhésion, au niveau d'un placement, est primordiale. Même avec des V.M., les proches
peuvent faire échouer la mesure à distance, notamment par le biais du téléphone.
Le scepticisme d'un placement externalisé administratif était de rigueur, mais il concernait
des situations qui ont bien fonctionné, avec des parents mobilisables. Néanmoins, ce dispositif ne
permet rien d'imposer.
L'explication de ce qu'est une mesure externalisée doit être apportée aux familles, car elle
est particulière, ce qui conduit à des confusions. Les Juges des Enfants précisent alors qu'un
éducateur peut repartir avec le mineur, à tout moment. Toutefois, une fois dans la M.E.C.S., la
mesure est difficilement intégrée par les parents.
Pour certaines familles, une T.I.S.F. intervient depuis des années. Il est alors difficile de
distinguer sa fonction de celle de l'éducateur, d'où un problème de coordination. C'est pourquoi il
faudrait peut-être changer de dénomination. Le fil rouge devrait être l'A.S.E., mais en cas de
mesure externalisée, ce service du Conseil Général n'est pas représenté. S'il tenait ce rôle, un
tiers serait introduit et l'enfant pourrait l'identifier comme référence.
Le Juge des Enfants autorise la M.E.C.S. à effectuer un retour immédiat, sans autorisation.
En revanche, il faut l'informer, pour qu'il ait connaissance de la crise, ou autre. Ce procédé est plus
pratique, surtout lors des weekends.
► Visite Médiatisée : On peut dores et déjà remarquer qu'il manque des statistiques sur
les V.M. Toutefois, la question de leur sens doit être définie. En effet, celles-ci sont programmées
deux à trois fois par semaine, mais les référents ne peuvent pas toutes les assurer, notamment en
cas de maladie ou de congé.
Deux professionnels pour les réaliser est idéal, mais une heure de V.M. mobilise deux
heures de temps. Un moment est prévu avant la rencontre, ainsi qu'un temps de reprise ; le
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psychologue valorise les compétences des parents, pendant que l'éducateur s'occupe de l'enfant.
On note également des cas où les rendez-vous s'effectuent à domicile, en parallèle du
travail d'aide à la parentalité. Il ne faut pas systématiquement employer le terme V.M., car la
rencontre a lieu à la maison et non pas dans un établissement de l'Aide Sociale à l'Enfance. De
plus, elle a une notion de soin, à la différence de la visite accompagnée.
Dans certains départements, les travailleuses familiales effectuent des visites
accompagnées ; il est donc regrettable que le Conseil Général se passe de cet outil. En revanche,
au-delà d'une heure, on ne peut plus parler de V.M. Il faut donc se mettre d'accord sur les termes à
employer. Si on distinguait la Visite Médiatisée de la visite accompagnée, la famille verrait un
progrès. Le contenu et l'objectif de ces rendez-vous sont notifiés par le Juge des Enfants. Une
V.M. ne peut être ordonnée que dans des cas particuliers, en présence d'un psychologue, car elle
représente un ultime pallier. S'il s'agit d'une visite accompagnée, le mineur peut, par exemple,
partir avec ses parents pendant trois heures.
Il ne faut pas non plus utiliser trop d'appellations différentes ; en effet, les J.E. passeraient
leur temps à rédiger des ordonnances. Mais le champ théorique vu en formation ne correspond
pas à la réalité du terrain.
La V.M. fait partie du soutien à la parentalité, elle est un outil. Il faut donc accepter qu'elles
perdurent des années ; en tant que professionnel, l'idée d'une progression est nécessaire, mais il
faut parfois en faire le deuil.
Le retour que font les parents de leur rendez-vous n'est pas satisfaisant ; ils ont
l'impression qu'il s'agit d'un contrôle, alors qu'ils devraient plutôt le voir comme un soutien. Cela
s'explique car peu de travail a été entrepris avec eux, le professionnel a uniquement observé. Les
équipes doivent davantage œuvrer auprès des parents, surtout celles de l'A.S.E.
Dans les rapports, les éducateurs sont très exigeants avec les familles. Il est utile de
croiser les regards et de mutualiser les compétences, pour gagner en objectivité.
Justice et Partage ne rédige pas de rapport, ce que déplore les magistrats.
Finalement, on peut espérer que très peu de V.M. devraient être réalisées ; le reste
ressemblerait davantage à des visites accompagnées ou encadrées, où l'introduction des T.I.S.F.
serait possible.
Tous les acteurs ont, à la base, le même rôle, c'est-à-dire la protection de l'enfance. Les
professionnels ne travaillent pas seuls ; la position de l'équipe permet d'uniformiser, même si
l'éducateur ramène au groupe sa vision de la situation. Croiser les regards avec le référent de
l'Aide Sociale à l'Enfance est nécessaire, car cette pratique permet plus d'objectivité.
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