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Reflets - Ville de Martigues

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RENCONTRE<br />

JFondateur <strong>de</strong> la compagnie <strong>de</strong> théâtre L’ombre folle, Jean-Marc est à la fois auteur, metteur en scène, comédien. Ses thèmes touchent souvent à l’histoire locale.<br />

ean-Marc était un Parisien qui rêvait <strong>de</strong><br />

<strong>Martigues</strong>. Il en rêvait parce que son père et<br />

sa mère étant tous <strong>de</strong>ux originaires <strong>de</strong> ce<br />

petit coin du Midi, c’est non loin du chenal <strong>de</strong><br />

Caronte qu’il passait ses vacances, dans la maison<br />

familiale. Là, il entendait <strong>de</strong>s histoires. De<br />

pêcheurs, bien sûr, mais aussi <strong>de</strong> la vie ouvrière,<br />

puisque son grand-père qui travaillait autrefois<br />

pour la BP avait été un lea<strong>de</strong>r syndical. Au sortir<br />

<strong>de</strong> l’adolescence, Jean-Marc se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

comment orienter sa vie. Il entame une formation<br />

en animation, mais ne poursuit pas.<br />

Un peu velléitaire ? Peut-être, ou bien n’avait-il<br />

pas vraiment trouvé sa voie. « J’ai fait plusieurs<br />

petits boulots. Quand j’essaie d’en tenir le compte,<br />

j’arrive presque à la trentaine. Alors, un jour j’ai<br />

passé un concours pour entrer à La Poste et je suis<br />

<strong>de</strong>venu facteur. » Il le reste durant dix-sept ans.<br />

D’abord à Paris, jusqu’au jour où, pendant les<br />

vacances, justement, il rencontre sa future<br />

épouse à <strong>Martigues</strong>. Il continue sa carrière sur<br />

les bords <strong>de</strong> la Méditerranée, marié avec<br />

Murielle, prof à l’école <strong>de</strong> danse. Entre-temps,<br />

Jean-Marc explore une voie qui va lui ouvrir <strong>de</strong>s<br />

perspectives : le théâtre. « Pendant une dizaine<br />

d’années, j’ai fait du théâtre en amateur. Je suis<br />

entré dans une petite compagnie où je me suis<br />

occupé <strong>de</strong> la régie. Puis j’ai commencé à dire <strong>de</strong>s<br />

contes et peu à peu l’idée <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r une compagnie<br />

<strong>de</strong> théâtre amateur m’est venue. » La Poste<br />

appliquant le système <strong>de</strong>s départs en retraite<br />

anticipé, Jean-Marc se retrouve assez jeune<br />

retraité, avec <strong>de</strong> faibles revenus, mais l’envie<br />

<strong>de</strong> faire encore pas mal <strong>de</strong> choses. En filigrane,<br />

quelque chose se construit. D’autant<br />

qu’avec l’atelier théâtre, qu’il continue toujours<br />

et se retrouve parfois dans la situation<br />

d’un metteur en scène.<br />

Un souvenir <strong>de</strong> Neki<br />

Finalement, en 2010 il monte cette compagnie,<br />

avec quatre copains qui sont en atelier<br />

avec lui. Elle aura pour nom : L’ombre folle. La<br />

prési<strong>de</strong>nte en est la comédienne chanteuse<br />

Denise Efthimiadi. Le premier spectacle,<br />

appuyé sur <strong>de</strong>s textes du poète Jean Tardieu,<br />

sera joué à la salle Prévert. Il mêle la danse à<br />

l’art dramatique. Le mélange, c’est quelque<br />

chose que Jean-Marc affectionne particulièrement.<br />

Et surtout : « Raconter <strong>de</strong>s histoires, celles<br />

<strong>de</strong>s gens du peuple, et celle <strong>de</strong>s gens d’ici, aussi. »<br />

<strong>Martigues</strong> est un terrain fertile pour y laisser<br />

courir l’imaginaire, voire la légen<strong>de</strong>.<br />

Ainsi, un jour Jean-Marc rencontre un certain<br />

Jean Galanakis. Le nom lui est pratiquement<br />

inconnu, par contre le surnom lui parle : Neki.<br />

« Mon père m’avait raconté <strong>de</strong>s histoires à son<br />

sujet, Neki sauvait <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> la noya<strong>de</strong>, à<br />

<strong>Martigues</strong>, c’était un plongeur mythique. » Et la<br />

compagnie L’ombre folle lui rendra hommage,<br />

ainsi qu’à <strong>de</strong>ux autres personnes fameuses localement,<br />

dans la Trilogie martégale. Peu à peu, on<br />

fait appel à cette petite compagnie amatrice<br />

pour <strong>de</strong>s lectures en médiathèque, à Port-<strong>de</strong>-<br />

Bouc, puis à <strong>Martigues</strong> où, pour célébrer les 30<br />

ans <strong>de</strong> la bibliothèque, Jean-Marc va accomplir<br />

une petite performance : un « marathon » <strong>de</strong><br />

lecture à haute voix <strong>de</strong>vant un public <strong>de</strong> visiteurs<br />

nocturnes qui entendra le roman De purs<br />

désastres, <strong>de</strong> François Salvaing, en intégrale. On<br />

voit aussi L’ombre folle en action pour les 30 ans<br />

<strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> danse. Les histoires du mon<strong>de</strong><br />

ouvrier, Jean-Marc va aussi les mettre en scène<br />

dans un grand projet qui aboutira sous peu :<br />

« Verminck une Babel au bord du chenal <strong>de</strong><br />

Caronte ». Rien moins que l’histoire <strong>de</strong> l’usine<br />

Verminck à propos <strong>de</strong> laquelle Jean-Marc précise<br />

: « À l’époque où <strong>Martigues</strong> ne comptait que<br />

8 000 habitants, 1 000 personnes y travaillaient. »<br />

Recherches en archives, interviews d’anciens<br />

<strong>de</strong> l’usine, et aussi, retour sur les lieux <strong>de</strong> ses<br />

vacances enfantines, puisque la maison familiale<br />

se trouvait non loin <strong>de</strong> là. Ce spectacle<br />

sera présenté le 14 mai. Nous en reparlerons,<br />

mais sachez que ce projet aussi mélange les<br />

genres, les générations, les anecdotes, en fait,<br />

c’est tout ce qu’il aime. Sa voie, il semble cette<br />

fois l’avoir trouvée. ■<br />

REFLETS I FÉVRIER 2013 43

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