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© François Déléna<br />
SOAZIC ANDRÉ // CAROLINE LIPS // GWLADYS SAUCEROTTE<br />
FRANÇOIS DÉLÉNA<br />
Une Police municipale plus<br />
proche <strong>de</strong> la population, c’est<br />
l’ambition <strong>de</strong> la municipalité<br />
avec la création d’une briga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> nuit. Car en matière <strong>de</strong> lutte<br />
contre la délinquance, <strong>Martigues</strong><br />
mise <strong>de</strong>puis longtemps sur<br />
la prévention. Un travail mené<br />
<strong>de</strong> concert avec différents<br />
acteurs: Police nationale, justice,<br />
associations… Quels sont<br />
les moyens mis en place pour<br />
faire face à la délinquance?<br />
Dossier sur la sécurité<br />
i l’on se sent à <strong>Martigues</strong> davantage en sécurité<br />
que dans beaucoup <strong>de</strong> villes comparables, c’est<br />
pourtant un sujet qui préoccupe les habitants.<br />
Car au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s bons chiffres <strong>de</strong> la délinquance dans<br />
notre commune, il y a les incivilités, bruit, rassemblement<br />
en bas <strong>de</strong> l’immeuble, stationnement illicite et<br />
autres bouscula<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vant les débits <strong>de</strong> boissons, qui<br />
contribuent largement au sentiment d’insécurité.<br />
Comment lutter contre ? Quels sont les moyens mis en<br />
œuvre et quel est le rôle <strong>de</strong> la municipalité ? Combattre la<br />
délinquance est un travail d’équipe entre la Police nationale,<br />
la Police municipale, mais aussi les pompiers, la Maison<br />
<strong>de</strong> la justice et du droit, l’Éducation nationale, la Protection<br />
judicaire <strong>de</strong> la jeunesse… et toutes les structures qui œuvrent<br />
pour la prévention, y compris les Maisons <strong>de</strong> quartier, omniprésentes<br />
à <strong>Martigues</strong>. Le maire, lui, est en charge <strong>de</strong>s politiques<br />
<strong>de</strong> prévention. Une <strong>de</strong>s missions premières <strong>de</strong> la<br />
Police municipale que la <strong>Ville</strong> a fait le choix <strong>de</strong> mettre en<br />
place <strong>de</strong>puis longtemps et qui a subi une restructuration<br />
au 1er S<br />
janvier 2013. « Pour avoir un effectif plus important en<br />
journée, nous avons décidé la création d’une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> nuit<br />
spécifique au créneau 20 heures-6 heures », explique Thierry<br />
Dahman, directeur <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong> la tranquillité publique.<br />
Une réorganisation du travail permettant d’assurer une<br />
présence et une visibilité sur le terrain plus importantes, à<br />
DOSSIER<br />
TRANQUILLITÉ<br />
travers <strong>de</strong>s patrouilles pé<strong>de</strong>stres et à vélo dans le centreville.<br />
« On cherche à faire <strong>de</strong> la police municipale une police <strong>de</strong><br />
proximité, plus proche <strong>de</strong> ses administrés, poursuit le directeur.<br />
Cela nous permet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la prévention. »<br />
Police <strong>de</strong> prévention<br />
Une mission abandonnée par la Police nationale, contrainte<br />
par <strong>de</strong>s effectifs réduits. « Nous avons tendance ces <strong>de</strong>rnières<br />
années à répondre aux sollicitations <strong>de</strong> la police nationale,<br />
détaille le maire, Gaby Charroux, au détriment <strong>de</strong> cette police<br />
<strong>de</strong> prévention que nous souhaitons développer. » Une soixantaine<br />
<strong>de</strong> personnes compose la direction <strong>de</strong> la sécurité et<br />
<strong>de</strong> la tranquillité publique, policiers municipaux mais<br />
aussi agents <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> la voie publique (ASVP)<br />
et personnel administratif. Il y a à <strong>Martigues</strong> un policier<br />
municipal pour 1 000 habitants approximativement. Une<br />
police dont les missions sont très diverses. Stationnement,<br />
circulation, respect du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route, <strong>de</strong>s arrêtés municipaux<br />
et <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> l’urbanisme, sorties d’écoles, fourrière<br />
pour les véhicules et les animaux, salubrité, occupation<br />
du domaine public, encadrement <strong>de</strong> toutes les<br />
manifestations <strong>de</strong> la ville… La liste est longue ! Sans parler<br />
<strong>de</strong>s missions qui relèvent <strong>de</strong> l’urgence, celles <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong><br />
nautique ou <strong>de</strong>s postes annexes <strong>de</strong> la police municipale<br />
à Carro ou Ferrières.<br />
« Ce sont les incivilités qui nous donnent l’essentiel <strong>de</strong> notre travail,<br />
constate Marcel Mathis, le nouveau chef <strong>de</strong> la Police<br />
municipale. Différends <strong>de</strong> voisinage, tags, rassemblements <strong>de</strong><br />
jeunes, non-respect <strong>de</strong>s zones piétonnes… Tous ces petits trucs<br />
qui créent le sentiment d’insécurité. » Il existe à <strong>Martigues</strong><br />
certains quartiers sensibles en matière <strong>de</strong> délinquance.<br />
« On ne peut pas nier les difficultés, concè<strong>de</strong> le maire. On est<br />
attentif, présent, mais mo<strong>de</strong>ste par rapport aux problèmes <strong>de</strong><br />
sécurité. J’ai <strong>de</strong>mandé une mobilisation forte <strong>de</strong> toutes nos structures<br />
décentralisées comme les Maisons <strong>de</strong> quartier. » Une expérience<br />
« animation, médiation et sport » va être menée à<br />
Paradis Saint-Roch. L’idée: approcher les jeunes par le sport<br />
et établir un relais avec les structures <strong>de</strong> formation et d’emploi<br />
pour les accompagner jusqu’à l’insertion. « Il faut que les<br />
jeunes sentent qu’il y a un bout au chemin, <strong>de</strong>s solutions à<br />
construire avec eux, en <strong>de</strong>hors du trafic. Mais on ne peut faire<br />
les choses qu’avec les gens eux-mêmes, dans l’éducation et<br />
l’intégration. Des éléments forts pour tenter d’endiguer la délinquance<br />
», conclut Gaby Charroux.<br />
REFLETS I FÉVRIER 2013 33