Sécurité Priorité prévention 32 REFLETS I FÉVRIER 2013
© François Déléna SOAZIC ANDRÉ // CAROLINE LIPS // GWLADYS SAUCEROTTE FRANÇOIS DÉLÉNA Une Police municipale plus proche <strong>de</strong> la population, c’est l’ambition <strong>de</strong> la municipalité avec la création d’une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> nuit. Car en matière <strong>de</strong> lutte contre la délinquance, <strong>Martigues</strong> mise <strong>de</strong>puis longtemps sur la prévention. Un travail mené <strong>de</strong> concert avec différents acteurs: Police nationale, justice, associations… Quels sont les moyens mis en place pour faire face à la délinquance? Dossier sur la sécurité i l’on se sent à <strong>Martigues</strong> davantage en sécurité que dans beaucoup <strong>de</strong> villes comparables, c’est pourtant un sujet qui préoccupe les habitants. Car au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s bons chiffres <strong>de</strong> la délinquance dans notre commune, il y a les incivilités, bruit, rassemblement en bas <strong>de</strong> l’immeuble, stationnement illicite et autres bouscula<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vant les débits <strong>de</strong> boissons, qui contribuent largement au sentiment d’insécurité. Comment lutter contre ? Quels sont les moyens mis en œuvre et quel est le rôle <strong>de</strong> la municipalité ? Combattre la délinquance est un travail d’équipe entre la Police nationale, la Police municipale, mais aussi les pompiers, la Maison <strong>de</strong> la justice et du droit, l’Éducation nationale, la Protection judicaire <strong>de</strong> la jeunesse… et toutes les structures qui œuvrent pour la prévention, y compris les Maisons <strong>de</strong> quartier, omniprésentes à <strong>Martigues</strong>. Le maire, lui, est en charge <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> prévention. Une <strong>de</strong>s missions premières <strong>de</strong> la Police municipale que la <strong>Ville</strong> a fait le choix <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>puis longtemps et qui a subi une restructuration au 1er S janvier 2013. « Pour avoir un effectif plus important en journée, nous avons décidé la création d’une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> nuit spécifique au créneau 20 heures-6 heures », explique Thierry Dahman, directeur <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong> la tranquillité publique. Une réorganisation du travail permettant d’assurer une présence et une visibilité sur le terrain plus importantes, à DOSSIER TRANQUILLITÉ travers <strong>de</strong>s patrouilles pé<strong>de</strong>stres et à vélo dans le centreville. « On cherche à faire <strong>de</strong> la police municipale une police <strong>de</strong> proximité, plus proche <strong>de</strong> ses administrés, poursuit le directeur. Cela nous permet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la prévention. » Police <strong>de</strong> prévention Une mission abandonnée par la Police nationale, contrainte par <strong>de</strong>s effectifs réduits. « Nous avons tendance ces <strong>de</strong>rnières années à répondre aux sollicitations <strong>de</strong> la police nationale, détaille le maire, Gaby Charroux, au détriment <strong>de</strong> cette police <strong>de</strong> prévention que nous souhaitons développer. » Une soixantaine <strong>de</strong> personnes compose la direction <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong> la tranquillité publique, policiers municipaux mais aussi agents <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> la voie publique (ASVP) et personnel administratif. Il y a à <strong>Martigues</strong> un policier municipal pour 1 000 habitants approximativement. Une police dont les missions sont très diverses. Stationnement, circulation, respect du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route, <strong>de</strong>s arrêtés municipaux et <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> l’urbanisme, sorties d’écoles, fourrière pour les véhicules et les animaux, salubrité, occupation du domaine public, encadrement <strong>de</strong> toutes les manifestations <strong>de</strong> la ville… La liste est longue ! Sans parler <strong>de</strong>s missions qui relèvent <strong>de</strong> l’urgence, celles <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> nautique ou <strong>de</strong>s postes annexes <strong>de</strong> la police municipale à Carro ou Ferrières. « Ce sont les incivilités qui nous donnent l’essentiel <strong>de</strong> notre travail, constate Marcel Mathis, le nouveau chef <strong>de</strong> la Police municipale. Différends <strong>de</strong> voisinage, tags, rassemblements <strong>de</strong> jeunes, non-respect <strong>de</strong>s zones piétonnes… Tous ces petits trucs qui créent le sentiment d’insécurité. » Il existe à <strong>Martigues</strong> certains quartiers sensibles en matière <strong>de</strong> délinquance. « On ne peut pas nier les difficultés, concè<strong>de</strong> le maire. On est attentif, présent, mais mo<strong>de</strong>ste par rapport aux problèmes <strong>de</strong> sécurité. J’ai <strong>de</strong>mandé une mobilisation forte <strong>de</strong> toutes nos structures décentralisées comme les Maisons <strong>de</strong> quartier. » Une expérience « animation, médiation et sport » va être menée à Paradis Saint-Roch. L’idée: approcher les jeunes par le sport et établir un relais avec les structures <strong>de</strong> formation et d’emploi pour les accompagner jusqu’à l’insertion. « Il faut que les jeunes sentent qu’il y a un bout au chemin, <strong>de</strong>s solutions à construire avec eux, en <strong>de</strong>hors du trafic. Mais on ne peut faire les choses qu’avec les gens eux-mêmes, dans l’éducation et l’intégration. Des éléments forts pour tenter d’endiguer la délinquance », conclut Gaby Charroux. REFLETS I FÉVRIER 2013 33