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Dax se hérissa, mais tourna la tête vers la sortie. Fey lui prit la main et ils s’éloignèrent.
– Calla.
Les mains de Ren glissèrent de mes bras à ma taille et il essaya de m’attirer à lui.
– Arrête, lâchai-je en me dégageant. N’essaie pas de me dire que tout va s’arranger.
Il serra les dents, mais ne tenta plus de me toucher.
– Les choses ne s’arrangent jamais, dit-il, ses yeux sombres soudain humides. Elles ne font qu’empirer.
J’ai enroulé mes bras autour de ma taille, sans me soucier du sang qui tachait ma robe.
– Trouve Ansel. S’il te plaît, ramène-le à la maison. Je dois rester ici.
Je l’entendis prendre son souffle pour protester. Je l’interrompis d’une main levée.
– Je vais attendre que Logan s’en aille. Je dois parler à Mason.
Il secoua la tête.
– Je reste avec toi. Nous devons affronter cette situation ensemble. Tu peux demander à Bryn de
reconduire ton frère.
– Ils doivent garder leurs distances ! Tu n’as pas écouté la leçon qu’on vient de nous donner ?
– Calme-toi, murmura-t-il. Logan n’a pas sonné le glas des relations dans la meute. Il a dit qu’il
écouterait nos conseils, et nous lui en donnerons. Ansel et Bryn doivent simplement se montrer prudents.
Nous pouvons les aider.
– Je ne peux pas y penser pour l’instant, rétorquai-je en fixant mes mains, dont la peau entaillée se
refermait sous mes yeux. S’il te plaît, va-t’en. Je veux parler à Mason seule à seul.
– Très bien, dit-il en enfilant sa veste en cuir. Je m’assurerai que ton frère rentre à la maison.
Il avait déjà fait plusieurs grandes enjambées dans le couloir lorsque je murmurai un merci.
Je me dirigeai vers les toilettes des filles et je fis couler de l’eau brûlante sur mes paumes pour rincer
le sang séché. De la vapeur s’éleva autour de moi alors que j’agrippais les bords du lavabo. Lorsque la
douleur s’atténua un peu, je retournai lentement vers la salle commune, m’arrêtant fréquemment pour
écouter d’éventuels voix ou bruits de pas. Arrivée près des portes, je me cachai derrière une rangée de
casiers et j’attendis, le front appuyé contre l’acier froid.
Après un moment qui me parut durer des heures, mais qui, je le savais, ne se prolongea que quelques
minutes, j’entendis les portes s’ouvrir. Je jetai un coup d’œil et je vis Logan s’éloigner d’un pas
sautillant. Lorsqu’il eut disparu, je sortis de ma cachette et me faufilai à l’intérieur.
Des volutes de fumée s’élevaient dans l’air, mélange capiteux de clou de girofle et de tabac. Mason
était assis au centre de la pièce. Penché en avant, un coude posé sur son genou, une main sur les yeux. Une
fine cigarette noire brûlait entre les doigts de son autre main.
Je me dirigeai vers lui avec lenteur. Il leva la tête et me fit un sourire las. Il s’affala sur une chaise et
tira sur sa cigarette.
– Hé, Calla, dit-il en rejetant la tête en arrière et en soufflant des ronds de fumée.
J’ouvris la bouche pour parler, mais aucun son n’en sortit. Mason m’observa alors que je
m’approchais de lui à petits pas. Lorsque je fus suffisamment proche pour le toucher, je tendis une main
hésitante vers son épaule. Il se leva subitement, ce qui me fit sursauter, et se plaça hors de ma portée. Il
laissa tomber sa cigarette et l’écrasa avec son pied.
– Sortons d’ici.
Il passa devant moi et sortit si rapidement que je dus courir pour le rattraper.
– Mason, l’appelai-je, retrouvant enfin ma voix.
– Ne dis rien. Ça n’en vaut pas la peine.
Il s’arrêta devant son casier et tourna rapidement la molette de son cadenas.
– Dis-moi ce qui s’est passé.
Il poussa un juron lorsqu’il manqua un numéro et recommença le code.
– Il ne s’est rien passé. Pas encore.