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pourquoi il voulait se rapprocher de moi, mais je ne pouvais nier que j’appréciais son attention.
– Il va arrêter de se faire des idées maintenant que la rumeur sur notre couple circule.
Ren s’arrêta et attrapa doucement le haut de mon bras.
– Tu vas dire à tout le monde que je suis ton petit copain ?
– Si tu penses que c’est une bonne idée.
– Si je pense que c’est une bonne idée ? répéta-t-il en s’ébouriffant les cheveux. Je ne te comprends
vraiment pas, Lily.
À la cafétéria, nos compagnons de meute étaient déjà réunis à nos tables habituelles. Sept jeunes loups
riaient devant Neville qui, debout sur une chaise, chantait Ah, si j’étais riche ! 2 à tue-tête. Il portait son
sempiternel costume noir de poète. C’était l’une des scènes les plus bizarres auxquelles j’avais jamais
assisté.
Ren et moi échangeâmes un regard incrédule. Je ne comprenais pas ce que faisait Nev ; je l’avais
toujours considéré comme l’un des loups les plus timides, à l’exception de Cosette, tellement calme
qu’elle paraissait à peine vivante.
Neville beugla les dernières paroles, sauta à terre, s’effondra sur sa chaise et prit son visage entre ses
mains. Mason, un sourire jusqu’aux oreilles, se pencha vers lui et lui tapota la tête.
– Que se passe-t-il ? demanda Ren en prenant le siège que Dax poussait vers lui. Nev a finalement pété
les plombs ?
Il retourna la chaise et s’assit à l’envers.
– Il a perdu un pari, expliqua Mason.
Neville releva la tête et le foudroya du regard.
– C’est tellement triste de voir un guitariste indé chanter des airs de comédie musicale, soupira Mason.
Tu vois à quoi tu as été réduit ?
Neville se frotta les bras, comme pour chasser les souvenirs désagréables de sa performance.
– Tu sais très bien que cette chanson est mon pire cauchemar. C’est pour ça que tu l’as choisie.
– Un pari ? demandai-je en haussant les sourcils.
– Nous avons eu un grand débat sur la soirée de vendredi à l’Éden. J’avais raison, Nev avait tort.
– Ton frère est plus doué que je ne le pensais, me dit Neville en levant sa casquette.
– Comment ça ? demanda Ren en ouvrant un coca.
Neville désigna Ansel de la tête.
Je me suis tournée vers Ansel et Bryn, assis côte à côte à l’autre bout de la table, une expression
rêveuse sur le visage. La jalousie m’a fait mal au ventre. Même s’ils prenaient des risques, ils avaient pu
se choisir. Et avec Ren et moi comme alphas, leur romance pourrait sans doute continuer. Mason et Nev,
Dax et Fey, tous avaient l’opportunité de connaître le véritable amour. Nous étions les seuls à ne pas
avoir le choix. C’était ça le privilège d’être alphas ?
Ren considéra le couple un long moment, puis s’esclaffa brusquement.
– Je vous avais demandé de rester discrets, vous deux, lançai-je en leur montrant les dents, sachant que
c’était autant de l’envie que de l’irritation qui avaient affûté mes canines.
Bryn se recroquevilla sur sa chaise, mais Ansel vola à son secours.
– Bien sûr, avec tous les autres, mais on ne peut pas cacher ça à notre meute.
Je m’assis sur la chaise que Fey avait poussée vers moi, et cognai mon front contre la table.
– Vraiment, vous êtes insupportables. Nous sommes au lycée. Il y a trop de gens qui peuvent vous voir.
J’ai regardé Ren.
– Je suis désolée. J’allais te le dire plus tard, je te le jure.
Il se contenta de hausser les épaules.
– Ton frère a raison. On ne peut rien cacher à ses compagnons de meute.
Il baissa la voix et se retourna vers le nouveau couple.