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– J’ai bien entendu. Que se passe-t-il entre vous deux ?
– Je t’en prie, Calla. Tu veux vraiment que je te fasse un dessin ?
– Absolument.
Je savais ce qu’il allait dire, et pourtant j’espérais encore me tromper… pour notre bien à tous.
Des taches roses sont apparues sur son cou. Il toussota.
– Je veux dire, tu n’as pas remarqué que…?
Il secoua la tête et donna un coup de poing dans un oreiller, tellement fort que les coutures ont craqué.
Des plumes d’oie se sont élevées autour de nous.
– Dis-moi ce qui se passe, demandai-je en m’asseyant.
Il bougea la tête de haut en bas, comme s’il répétait un discours.
– Je veux être avec elle, commença-t-il, avant de prendre une grande inspiration. Lorsque la nouvelle
meute se formera, je veux que Bryn soit ma compagne.
– Ansel !
C’était pire que ce que j’avais imaginé.
– Écoute, Cal. J’aime Bryn. Vraiment. Profondément. Comme dans les livres, ou dans les films. Elle
est tout ce que je veux dans cette vie. Je voulais juste savoir si j’avais une chance. Alors aujourd’hui, je
lui ai dit.
– Et qu’a-t-elle répondu ? rétorquai-je, emportée par ma curiosité.
Son visage s’illumina.
– Elle m’a laissé l’embrasser. Je crois qu’elle a aimé.
J’ai poussé un grognement, malgré une pointe de soulagement. Ce n’était peut-être pas aussi sérieux
que je le craignais.
– Mon Dieu, An, tu sais comment est Bryn. Elle essaie toujours tout au moins une fois.
J’ai désigné le couloir.
– Elle a détalé dès que je suis arrivée. Désolée, mon chéri, mais je crois qu’elle a honte maintenant.
– Non. Elle craint juste que tu sois furieuse. Plus précisément, elle a peur que tu lui arraches une
oreille.
– Écoute, je sais que tu as un faible pour Bryn depuis que tu es louveteau, mais ne te fais pas
d’illusions.
– Lâche-moi un peu, Calla. Je ne suis plus un bébé. C’est sérieux.
– Tu as sacrément confiance en toi, m’exclamai-je en considérant avec méfiance son sourire béat.
Il baissa les paupières et ses cils couvrirent ses iris gris.
– Et si je te disais qu’elle m’a laissé l’embrasser pendant quatre heures ?
– Quoi ?
J’ai failli tomber du lit.
– Et on n’a pas fait que s’embrasser, ajouta-t-il avec une expression diabolique.
– Ansel ! m’écriai-je, réalisant que j’avais complètement sous-estimé la situation.
Il fit des bonds sur le matelas, hilare, les yeux brillants.
Je me suis mise sur le ventre, j’ai attrapé un oreiller et j’ai enfoncé les dents dans la housse en coton.
– Allez, Cal. Sois heureuse pour nous. Nous sommes amoureux.
Il me donna plusieurs petits coups dans les côtes.
J’ai lâché l’oreiller et je me suis levée. Je me suis tournée vers lui, les poings sur les hanches.
– Les choses ne se passent pas comme ça pour nous. Je me fiche des films ou des livres. Nous ne
vivons pas comme les humains, Ansel, tu le sais !
– Je sais, je sais. Mais papa dit que les Gardiens acceptent les suggestions des alphas concernant les
unions. Puisque tu sais ce que Bryn et moi ressentons, tu peux faire passer le message.
– En effet, mais je ne peux rien promettre. Ce sont les Gardiens qui décident des unions. Ils ont