Télécharger ce livre au format PDF - Index of

Tu sais, au cas où quelque chose arriverait et où vous seriez tous les deux tués.
– Techniquement, nous ne sommes pas encore les alphas de la nouvelle meute, répondis-je
brusquement. Nous sommes toujours un Bane et une Nightshade.
– Donc tu as bien rendez-vous avec lui, s’entêta-t-elle avec un sourire si large que j’ai cru que son
visage allait craquer.
– Non !
J’attrapai la cuillère à sucre des mains d’Ansel et je la lui jetai. Elle l’esquiva sans peine.
Mon ventre se serra douloureusement. J’étais presque certaine que, lors de cette soirée à l’Éden,
j’avais réussi à éloigner l’alpha Bane de moi.
Bryn se dirigea en riant vers le placard.
– Peu importe, conclut-elle en prenant une tasse. Si tu veux y aller toute seule, ça ne me pose pas de
problème. Quoi que tu veuilles faire là-bas.
Je me suis rassise pour terminer mon café sans cesser de la contempler d’un air mauvais.
Ansel finit enfin par jeter le sucre à la poubelle.
– Alors, Bryn, lança-t-il en prenant le pot de sucre et en retournant le remplir dans le garde-manger.
(J’étais étonnée qu’il en reste encore vu la quantité qu’il avait renversée par terre.) Si tu ne patrouilles
pas aujourd’hui, tu veux bien me rendre un service ?
Elle but une gorgée de café et plissa le nez.
– À condition que tu me donnes du sucre, c’est trop amer. Je ne sais pas comment tu fais pour boire ça
pur, Calla. Tu assures.
– C’est pour ça que je suis ton alpha.
Ansel revint à la table en brandissant le pot plein.
– Arrête de le balancer dans tous les sens, marmonnai-je, tu vas encore le renverser.
– Gentil garçon, dit Bryn.
Il ouvrit un tiroir et lui lança une petite cuillère.
– Merci, dit-elle en versant trois tonnes de sucre dans sa tasse. Alors, c’est quoi ce service ?
– Si vous étiez humains, vous seriez tous les deux diabétiques, commentai-je, atterrée.
Ansel rit, avant de regarder Bryn. Il avait l’air nerveux.
– Euh, tu as eu Mlle Thorntorn en anglais quand tu étais en seconde, non ?
– Tout le monde l’a eue, répondit-elle en remuant son café. C’est le seul professeur d’anglais pour les
secondes.
– Oh oui, c’est vrai. On est en plein chapitre sur la poésie, et je n’y comprends rien.
– Hum, hum.
Elle goûta son café, fit la grimace et le sucra encore. Après un rapide coup d’œil à l’horloge, je me
levai et allai poser ma tasse dans l’évier.
– Je sais que tu écris de la poésie, continua Ansel, le regard plongé dans les profondeurs de sa tasse.
Alors je me suis dit que tu pourrais peut-être m’aider.
Bryn haussa les épaules.
– Bien sûr. Puisque Calla m’a laissée tomber pour son nouveau petit copain, je suis libre.
Ma tasse a cogné contre l’évier.
– Ce n’est pas mon petit copain.
Elle m’a ignorée.
– Tu sais, Ansel, si tu veux vraiment de l’aide en poésie, tu devrais en parler à Neville. D’après ce que
j’ai entendu, il est meilleur que moi. Il a même publié quelques poèmes.
– Oui, oui. Je lui en parlerai, mais je dois rendre mon devoir demain et tu es là.
– Vu sous cet angle…
– Ravie que vous fassiez quelque chose d’utile aujourd’hui, m’exclamai-je en sortant comme un