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– Ton alpha a proposé de guérir Calla en lui offrant son sang.
La voix d’Efron dégoulinait d’amusement hautain.
– Oh, j’ai toujours voulu voir comme cela se passait, dit Logan, un sourire moqueur aux lèvres. C’est
un don tellement extraordinaire que possèdent les Protecteurs. Je le leur envie presque.
J’ai tremblé d’humiliation. Ren lui a lancé un regard noir, mais il n’a rien dit.
– Est-ce vraiment nécessaire ? demandai-je en regardant le tapis persan sous mes pieds.
Je connaissais déjà la réponse. La douleur commençait à faire tressaillir mon bras. J’avais la nausée ;
c’était comme si ma blessure était emplie de poison qui s’insinuait de mon épaule jusqu’à mon ventre.
– Les Chercheurs ont de toute évidence mis leur isolement à profit pour perfectionner leurs techniques,
dit Efron, et c’est regrettable. Il semblerait qu’ils aient trouvé un moyen d’affaiblir nos meilleures armes.
À savoir toi et ta meute, Calla chérie.
Ren roula la manche de sa chemise.
– Ce n’est pas un problème, Calla.
Mais je ne veux pas me donner en spectacle devant eux ! Je me suis creusé la tête à la recherche
d’une autre solution. Sans succès.
Avant que je puisse protester, Ren porta son bras nu à ses lèvres. Lorsqu’il le retira, des ruisseaux
écarlates coulaient vers son poignet. Il a tendu le bras vers moi. J’ai tourné le dos aux trois Gardiens
puis, inspirant profondément, j’ai pris son bras dans mes mains et couvert de ma bouche la blessure sur sa
peau pâle. Son sang a coulé sur ma langue, dans ma gorge. Le liquide était chaud, sucré comme du miel,
avec un petit goût fumé. Une chaleur pétillante s’est déversée dans mes veines. La douleur s’est calmée
puis a disparu.
Ren prit ma tête dans sa main. Son contact me ramena à la réalité. Les joues brûlantes, je me tournai
vers ma maîtresse. Elle hocha la tête en signe d’approbation, regardant mon épaule désormais intacte.
– Charmant, murmura-t-elle. Quel couple parfait. Nous nous sommes surpassés.
– Un bel héritage, en effet, approuva Efron en posant la main sur l’épaule de son fils.
Logan lui sourit puis nous regarda, Ren et moi, comme pour nous jauger.
Le videur apparut à côté de Ren et lui tendit une trousse de premier secours.
– Merci.
Ren arracha l’emballage avec ses dents et posa un bandage sur la marque de morsure.
– Maintenant que le problème est réglé, dit Efron en retournant vers le Chercheur, Lumine, voulez-vous
faire les honneurs ?
Elle s’était avancée de quelques pas lorsque Logan s’est précipité vers le canapé.
– Puis-je ?
Ma maîtresse observa le jeune homme, puis sourit.
– Bien entendu, répondit-elle en lui faisant signe de s’approcher de l’homme inconscient.
Efron claqua des doigts. Les aînés Bane se placèrent de chaque côté du Chercheur, vigilants.
Logan posa les mains sur les tempes de l’homme. Ses lèvres remuèrent rapidement alors qu’il
murmurait une incantation dont le sens m’échappa.
Le Chercheur ouvrit les yeux, inspira difficilement puis s’assit brusquement. Logan sourit et s’éloigna.
L’homme parcourut la pièce de ses yeux affolés.
– Où suis-je ?
– Je pense que c’est plutôt à moi de poser les questions, mon ami, dit Efron en s’avançant.
Le Chercheur se recroquevilla sur le canapé. Les Bane rugirent, et il gémit comme un animal en cage.
– Ne vous approchez pas de moi.
– Est-ce une manière de traiter son hôte ? demanda Efron sans cesser d’avancer d’un pas tranquille
vers l’homme tremblant. Après tout, vous êtes chez moi. Vous avez violé mon territoire.