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dans mes jambes, guider les cercles et les ondulations de mes hanches alors que la musique liquide
m’enveloppait. J’ai sursauté lorsque des mains venues de derrière m’ont enserré la taille.
– Ta façon de bouger est vraiment incroyable, dit Ren en me pressant contre lui.
Ses doigts ont glissé le long de la courbe de mes hanches, nos corps se sont balancés au rythme marqué
de la basse. J’ai eu l’impression de me fondre dans la ligne étroite et dure de ses hanches, et cette
sensation menaçait de me submerger. Nous étions cachés au milieu de la foule, non ? Les Gardiens ne
pouvaient donc pas nous voir.
J’ai essayé de calmer ma respiration. J’ai fermé les yeux et me suis laissée aller contre son corps ; ses
doigts pétrissaient mes hanches, caressaient mon ventre. Mon Dieu, c’était bon.
Mes lèvres se sont entrouvertes et le voile brumeux s’est glissé entre elles. Le goût de boutons de
fleurs prêts à s’épanouir a empli ma bouche. Je n’avais plus qu’une seule envie, me dissoudre dans Ren.
La puissance de mon désir m’a terrifiée. Je ne savais pas si le besoin de me rapprocher de lui venait de
mon propre cœur ou de la magie des succubes.
J’ai commencé à paniquer lorsqu’il a appuyé ses lèvres sur ma nuque. Mes yeux se sont ouverts et je
me suis forcée à me concentrer malgré la chaleur suffocante. Ses canines acérées griffaient ma peau sans
la faire saigner. Mon corps s’est mis à trembler et j’ai pivoté dans ses bras. J’ai repoussé sa poitrine,
mettant de la distance entre nous.
– Je suis une combattante, pas une amante, haletai-je.
– Ne peux-tu pas être les deux ? demanda-t-il avec un sourire qui me coupa les jambes.
J’ai détourné les yeux, essayant de me concentrer sur les dessins, semblables à de la dentelle, que
traçaient les projecteurs sur la piste de danse. Cela ne m’a pas aidée. Mon corps me paraissait étranger,
brûlant et sauvage. Même si nous étions cachés, je ne voulais pas de ça. Pas maintenant. Je ne
succomberais pas à Ren. Si nous devions diriger la meute ensemble, il me fallait son respect.
– Je ne suis pas l’une de tes groupies, lançai-je en le repoussant de nouveau.
– Bien sûr que non, dit-il en revenant vers moi. Je ne t’ai jamais considérée ainsi.
Ses mots s’enroulaient autour de moi, doux et apaisants.
Il passa les doigts sur ma joue. Son autre main s’est posée sur ma taille, et il a caressé le creux de mes
reins, là où une bande de peau nue ressortait entre mon corset et mon jean. Mes membres se sont mis à
trembler. Ma propre faiblesse me faisait horreur.
Il s’est penché en avant, traçant avec son pouce le contour de ma lèvre inférieure. Je commençais à me
noyer dans la chaleur et la fumée lorsque j’ai réalisé qu’il voulait m’embrasser.
– Non ! m’écriai-je en m’écartant.
Mon corps voulait qu’il me touche, mais mon esprit s’affolait.
– Sérieusement. On ne peut pas.
Le cœur tambourinant, je me suis frayé un passage entre le mur de danseurs pour échapper à ses
avances. J’ai risqué un coup d’œil derrière moi et j’ai eu envie de rentrer sous terre en voyant son
expression stupéfaite. J’allais me retourner lorsque j’ai vu des bras remonter sur sa poitrine. Sabine a
collé son corps contre le sien, l’attirant dans la foule en mouvement.
Voilà exactement pourquoi tu ne peux pas m’avoir, Ren. Je ne partage pas.
Je suis retournée vers les canapés dans le coin. J’ai attrapé ma veste et j’ai filé vers l’escalier.