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Je me suis frotté les bras, essayant de chasser le malaise insidieux qui m’avait envahie.
– Je crois, oui.
Il posa la main sur mes épaules et me tourna vers lui.
– Je suis désolé, pour Efron. Je ne pensais pas qu’il se comporterait comme ça avec toi, puisque tu es
une Nightshade.
– J’avais entendu parler de ses habitudes, mais je ne prenais pas les rumeurs au sérieux. Je n’arrive
pas à croire que Sabine l’encourage.
– Tu ne devrais pas juger Sabine, dit-il en enlevant ses mains et en commençant à s’éloigner.
– Pourquoi pas ? m’écriai-je en le poursuivant au milieu des corps entremêlés sur la piste. Ren,
attends.
Il finit par s’arrêter au bas de l’escalier, mais sans me regarder.
– Sabine divertit Efron pour qu’il ne s’en prenne pas à Cosette. Cosette est jeune et notre maître la
terrifie. Sabine se montre très protectrice à son égard, et elle a beaucoup sacrifié pour elle. Alors
maintenant elle est blasée. Ça se comprend, je trouve.
Il ne cessait de serrer et de desserrer les poings.
– Elle peut aider Cosette… à sa façon. Moi, non, conclut-il.
– Oh ! mon Dieu, m’exclamai-je, prise de nausée. Je suis désolée, Ren. Je n’aurais pas dû dire ça.
– Ne t’en fais pas pour ça. Tu ne pouvais pas savoir. Je suis simplement content que tu sois sous la
responsabilité de Lumine, conclut-il en commençant à gravir l’escalier.
Lorsque nous sommes arrivés à l’étage, Bryn a jailli de la foule.
– Calla !
Ansel la suivait de près, rayonnant.
– Où étais-tu ? demanda-t-elle en me prenant par la taille. Tu es en train de rater une fête géniale.
Alors, elle vit l’expression de mon visage.
– Que se passe-t-il ?
Je n’arrive pas à tenir Ren à distance, même s’il le faut, je suis terrifiée par Efron Bane et je
n’arrête pas de penser à un garçon qui est encore plus mystérieux maintenant que lorsque j’ignorais
son nom.
Je me suis forcée à sourire.
– Rien, on parlera plus tard.
Elle a hésité, dubitative.
– Allez, Bryn, lançai-je en la serrant contre moi. Amusons-nous ! Faut-il que je demande à mon frère
de me faire danser ?
Ansel sourit et m’entraîna au milieu de la foule. Il me souleva et me fit faire des cercles rapides.
Lorsque je reposai les pieds à terre, je me mis à tourner sur moi-même, laissant le rythme frénétique de la
musique chasser tout le reste.
De la fumée emplissait la salle, tourbillonnant à nos pieds. Elle s’enroulait autour de moi comme de la
soie chatoyante dans un kaléidoscope de couleurs vives. Elle sentait bon le chèvrefeuille et le lilas. Une
agréable sensation s’est propagée dans tout mon corps.
Un rire musical a attiré mon attention vers les danseuses de l’estrade, qui faisaient des pas rythmés et
synchronisés tout en tournant de plus en plus rapidement, rejetant la tête en arrière et soufflant par leurs
lèvres rouge sang. Un brouillard s’échappait de leurs gorges et flottait vers nous. J’ai observé cette scène
étrange, me demandant s’il n’était pas dangereux d’inhaler le souffle d’un succube.
La musique a ralenti, devenant plus sombre, plus lancinante. Bryn a fermé les yeux ; elle faisait des
ronds sur elle-même, lentement, ses bras dessinant dans les airs des formes élaborées. Ansel la regardait,
fasciné.
Mes paupières se sont closes, mes cils ont caressé mes joues. J’ai laissé la vibration du sol remonter