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– Je t’en prie, assieds-toi, dit-il sans lâcher ma main, en m’attirant sur le canapé.
J’ai jeté un regard désespéré à Ren, qui avait l’air angoissé.
Lumine toucha son épaule.
– Pourquoi ne vas-tu pas les rejoindre ?
Pour la première fois de ma vie, j’ai éprouvé de la reconnaissance envers ma maîtresse.
Ren s’est assis à côté de moi et je me suis serrée contre lui, essayant de mettre autant de distance que
possible entre Efron et moi, ce qui n’était pas facile étant donné qu’il ne voulait pas lâcher ma main.
– Allons, les enfants, nous gronda Efron. Nous sommes tous là pour prendre du bon temps, n’est-ce
pas ?
Il me rendit enfin ma main, mais se mit à me caresser la clavicule. La tête me tournait.
Efron a un truc pour Sabine. C’est sa préférée.
Je me suis blottie contre Ren. Il a passé son bras autour de moi, lançant un regard assassin à Efron, qui
se contenta de hausser un sourcil.
– Tu ferais bien de ne pas oublier ta place, Renier.
– Et vous feriez bien de ne pas oublier la vôtre, Efron. Laissez-la tranquille, intervint Lumine d’une
voix suave. Calla m’appartient pour un mois encore. Ensuite, si Logan ne voit pas d’inconvénient à ce que
vous badiniez avec sa meute, vous ferez comme bon vous semblera.
– Logan ? demanda Ren en regardant ma maîtresse.
Elle hocha sèchement la tête.
– Oui, répondit Efron en coupant le bout d’un cigare. Il a été décidé que Logan hériterait de la nouvelle
meute. Il vient juste d’atteindre l’âge adulte. Rien ne pourrait me faire plus plaisir ; c’est un cadeau
parfait pour son dix-huitième anniversaire. Mon fils sera votre maître après le rite de l’Union.
– C’est vrai, ajouta Lumine en se penchant vers Efron, allumant son cigare avec une flamme jaillie du
bout de ses doigts. Cependant, cette décision n’était pas la nôtre, mais celle de…
La porte s’ouvrit brusquement, l’interrompant.
Un homme grand et élégamment vêtu entra rapidement. Il avait un bras posé autour des épaules d’un
adolescent à l’air las. Je faillis tomber du canapé. Je dois rêver. Ce n’est pas possible.
Je plantai mes ongles dans la cuisse de Ren.
– Quoi ? murmura-t-il. Oh non, pas encore lui !
Shay Doran parut aussi choqué que nous. Il s’arrêta, nous dévisageant jusqu’à ce que l’inconnu le
pousse en avant et lui désigne un fauteuil en cuir en face du canapé.
– Assieds-toi.
Efron se leva et Lumine s’inclina devant cet homme.
– Puis-je vous servir quelque chose à boire ? demanda-t-elle en lui souriant gentiment.
Il regarda le verre d’Efron.
– Un verre de cognac serait parfait. Merci, Lumine.
Il déboutonna la veste de son costume, s’installant confortablement dans le fauteuil. Je croisai son
regard. Ses yeux étaient d’une nuance argentée inhumaine. Ils transpercèrent mon corps comme une épée.
Mes mains se mirent à trembler.
– Merci de nous avoir invités, Efron, dit-il.
– C’est bien naturel, rétorqua celui-ci en hochant la tête.
Lumine revint avec un verre en cristal rempli de cognac.
– Ah, très bien, lâcha-t-il avant de renifler longuement l’alcool. Très bien, oui.
Les deux Gardiens tournaient autour de cet homme, observant chacun de ses gestes avec attention.
J’examinais leurs mouvements avec une inquiétude grandissante.
L’inconnu se pencha en avant et sourit.
– Renier, Calla, je m’appelle Bosque Mar. Vos familles et la mienne partagent une longue histoire,