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– Je pensais que c’était les opposés qui s’attiraient.
– Non, ce sont des bêtises véhiculées par la culture populaire. Si tu étudies vraiment la littérature, et je
parle des bonnes choses, Chaucer, Shakespeare, tu verras que seules les âmes qui se reflètent vraiment
forment de beaux couples. Du moins, si elles arrivent à se trouver.
– Tu parles d’âmes sœurs ? Depuis quand es-tu si romantique ?
– Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas de moi, dit-il d’une voix qui me fit trembler.
Je cherchai un endroit sûr où poser les yeux et je me rendis compte que Cosette était toujours assise,
abandonnée, sur l’autre canapé.
Ren a suivi mon regard.
– Cosette, pourquoi ne vas-tu pas rejoindre les autres ?
Elle se leva aussitôt.
Je fronçai les sourcils, soudain consciente du voile d’obscurité qui nous recouvrait dans ce coin isolé
de la boîte de nuit.
– Ce n’était pas la peine de la renvoyer.
– As-tu peur de te retrouver seule avec moi, Lily ?
Sa voix m’attrapa comme un lasso, m’attirant à lui.
– Je n’ai peur de rien.
– De rien ? C’est impressionnant.
– Tu sous-entends que tu crains quelque chose, toi ?
Ren recula. Mon cœur se serra.
– Oui, une chose, murmura-t-il, si bas que je faillis ne pas l’entendre.
– Une chose ? demandai-je en m’approchant de lui.
Il me regarda. Son expression troublée disparut.
– Disons que c’est mon secret. Je ne le partagerai pas sans quelque chose en retour.
Sa main glissa sur mon épaule, sous ma cascade de cheveux, et il posa ses doigts sur ma nuque. Par une
simple pression, il m’attira à lui et la force de ses bras m’enflamma.
Je me dégageai de son étreinte. Il y avait des Gardiens partout.
– Tu peux garder tes secrets.
J’avais beau désirer qu’il me touche, je ne lui faisais pas encore confiance. J’avais trop entendu parler
de toutes ses conquêtes. D’ailleurs, il savait à quoi s’en tenir. La femelle alpha devait être pure le jour de
l’union. Ce qui signifiait pas de contact rapproché avant la cérémonie.
Comme s’il avait lu dans mes pensées, Ren me fit un sourire espiègle, les yeux fixés sur mes courbes.
– Sois honnête. Tu peux vraiment respirer dans ce truc ?
J’ai planté mes ongles dans le canapé. Fais attention à toi, Ren. Moi aussi je peux jouer au plus
malin.
– Alors, Sabine et toi ?
– Hein ? s’exclama-t-il en se laissant aller contre les coussins, s’enfonçant dans l’obscurité.
– Oh, je vois ! C’est courant, chez les filles Bane, de te sucer le cou ?
– Quoi ? demanda-t-il, le visage tordu par la colère. Non. Efron a un truc pour Sabine. C’est sa
préférée. Il trouve son attitude attirante. Il lui a donné de l’ecstasy quand nous sommes arrivés. Depuis,
elle est un peu, euh… joueuse.
– Oh, d’accord !
Son attitude ? Efron aime les garces venimeuses ?
Il entreprit de passer son bras autour de ma taille.
– Jalouse ?
J’ai refermé mes doigts sur son poignet, empêchant sa main d’avancer.
– Ne sois pas ridicule.