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transparente, et à la voir aussi nerveuse, on aurait pu croire que c’était exactement ce qu’elle aurait voulu.
Dax et Neville entamèrent un bras de fer. Même si Dax (vêtu d’un maillot de foot et d’un baggy) était
beaucoup plus costaud que le mince Neville, des perles de sueur apparurent sur son front. Neville, en
noir des pieds à la tête, commença à pousser le bras de Dax vers la nappe. Ren, assis sur le bord de la
table, riait des singeries de ses amis, mais ses yeux se posaient fréquemment sur nous.
J’avalai une bouchée de dinde et de pain blanc.
– Bon, écoutez.
Tous les Nightshade se sont penchés en avant dans un seul mouvement. À part Mason, qui a reculé sa
chaise pour se balancer sur ses pieds arrière et a croisé les bras au-dessus de sa tête. Il a jeté un coup
d’œil aux Bane, puis m’a fait un clin d’œil. J’ai ri.
– Ren nous observe. Soyez cool. Comme Mason.
Les autres membres de la meute ont marmonné des excuses, gênés, et ont essayé de prendre des poses
plus dégagées, avec un succès relatif.
– L’alpha Bane a fait une suggestion intéressante, dis-je en mâchant mon sandwich, ignorant les
protestations de mon ventre noué.
Bryn enroula ses spaghettis autour de sa fourchette.
– Et laquelle ?
– Il veut qu’on commence à sortir ensemble.
Je réprimai une grimace. Ma meute s’efforça de garder sa contenance.
Ansel renversa ses chips de maïs sur la table. Fey fit une moue dégoûtée et jeta un regard incrédule à
Bryn, qui, les joues gonflées, retenait son souffle. Seul Mason resta imperturbable. Il étira les bras avec
paresse, l’air satisfait. Je poussai un grognement sourd et ma meute se reprit.
Bryn parla la première, à voix basse.
– Juste vous deux ? demanda-t-elle d’un ton dubitatif.
J’ai grimacé.
– Non, il veut que nous sortions tous ensemble, lançai-je en désignant toute notre tablée. Nos deux
meutes. Il pense que les Bane et les Nightshade doivent commencer à se mélanger dès maintenant. Avant
l’union.
– Oh, arrête ! s’exclama Fey, livide. Pourquoi subir ça plus tôt qu’on y est obligés ?
Elle déchiqueta une serviette qui avait eu le malheur de se trouver sur son plateau déjeuner.
Mason se balançait d’avant en arrière sur sa chaise.
– Ça pourrait être intéressant.
– Bryn ? demandai-je en me tournant vers elle.
– Quelle est sa motivation ? lança-t-elle en jetant un regard furtif aux Bane.
J’ai suivi son regard. Dax avait l’air penaud, Neville avait tiré sa casquette en tweed sur ses yeux et
rejeté la tête en arrière pour faire une sieste. Ren s’était assis à côté de Sabine, qui se penchait vers lui,
ses lèvres bougeant à toute allure. Cosette hochait la tête en l’écoutant.
– Les mêmes que les miennes, murmurai-je. Efron n’arrête pas de le harceler, et Lumine fait la même
chose avec moi. Elle a amené des spectres chez moi hier soir.
Ma meute s’est hérissée à la mention des gardes de l’ombre.
– D’après Ren, si nous montrons notre obéissance dès maintenant, vous savez, si nous suivons les
ordres avant qu’ils ne soient formulés, alors les Gardiens nous lâcheront un peu.
– Qu’est-ce que tu en penses, toi ? demanda Ansel, qui avait rassemblé ses chips en une pile devant lui.
– Je pense qu’on devrait essayer. Une étape après l’autre. Si ça ne marche pas, on arrêtera et on
attendra l’ordre officiel en octobre.
Mason reposa les quatre pieds de sa chaise par terre.
– Que veux-tu dire par « une étape après l’autre » ?