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– Je sais que ce n’est pas ton style, mais tu es superbe. J’espère seulement que tu peux marcher sous
toutes ces couches de tissu.
– Merci, répondis-je en passant le doigt sur sa cravate. Toi aussi.
– Bon, lança-t-il en plongeant la main dans sa poche. J’ai quelque chose pour toi.
– Quoi ? demandai-je, prise au dépourvu.
Pourquoi me faisait-il un cadeau ? Étais-je censée lui en offrir un moi aussi ?
Il rougit légèrement. Sa nervosité me fit battre le cœur plus vite.
– C’est juste…
Il se tut, s’éloigna de quelques pas puis revint près de moi. Finalement, il plongea ses yeux tendres et
vulnérables dans les miens. Le souffle me manqua quand je vis les émotions mêlées, inhabituelles, sur le
visage de l’alpha. Les mots d’Ansel me revinrent à l’esprit. Il n’est pas aussi sûr de lui qu’il voudrait le
faire croire, surtout quand il s’agit de toi.
Il sortit son poing serré de sa poche. Il prit mon poignet et déplia ma main pour qu’elle forme une
surface plane. Un objet frais tomba au creux de ma paume. Il retira ses doigts et recula comme s’il venait
de me donner une grenade dégoupillée. Je baissai les yeux et retins mon souffle.
Une bague délicate était posée au milieu de ma paume. Un saphir ovale, lisse, poli, scintillait ; la
pierre précieuse était montée sur un anneau argenté, magnifiquement ouvré en forme de tresse. Je regardai
la bague en silence. Ma main se mit à trembler.
Ren gardait toujours ses distances.
– L’anneau est en or blanc, murmura-t-il. Il me fait penser à tes cheveux.
Je détachai mes yeux du bijou et je les posai sur lui. Il me rendit mon regard, interrogateur. J’ouvris la
bouche, mais la boule dans ma gorge m’empêchait de parler. Le tremblement de ma main s’étendit au
reste de mon corps.
La déception envahit ses iris couleur charbon.
– Si elle ne te plaît pas, tu n’es pas obligée de la porter. Je me disais juste que ce serait bien que tu
aies quelque chose avant l’union. D’après mon père, on n’offre habituellement pas de bague, mais je veux
que tu saches que…
Il secoua la tête ; un grognement s’éleva de sa poitrine.
– Peu importe, ajouta-t-il, tendant le bras comme pour me reprendre la bague.
Je refermai rapidement les doigts et plaquai ma main contre ma poitrine. Il cligna des yeux, surpris par
ce mouvement protecteur. Je réussis finalement à m’éclaircir la gorge, même si je ne reconnus pas la voix
qui en sortit, tremblante, voilée.
– Elle est magnifique. Merci.
Il tient vraiment à moi. À nous. Cette soirée se déroulerait peut-être sans encombre, tout compte fait.
Mes yeux se mirent à me picoter et je regardai par terre. Je dépliai lentement mon poing serré et je
glissai la bague à un de mes doigts.
– Je suis désolée de ne rien avoir pour toi.
Il s’approcha de moi et me prit la main, passant le bout du doigt sur la bague.
– Si, tu as quelque chose pour moi.
Bryn réapparut sur la terrasse, accompagnée de Dax.
– C’est l’heure, annonça ce dernier.
Ren hocha la tête ; il posa légèrement ses lèvres sur mon front avant de suivre son bêta dans l’escalier.
– Tu es prête ? demanda Bryn.
Elle me fit un grand sourire, mais je distinguai la note de peur dans sa voix.
– Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne question à poser.
Je regardai la bague à nouveau. Ma place est ici. J’ai toujours su quel chemin m’attendait.
Maintenant je n’ai plus qu’à l’emprunter.