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– Il est entièrement écrit à la main. Comme un journal.
– A-t-il un titre ?
Il l’ouvrit à la première page.
– Les Annales d’Haldis.
Ce titre m’était familier, et j’avais le sentiment que ces livres ne nous seraient pas utiles.
– Et il y a des dates, continua-t-il. 1900 à 1905.
Je sortis un volume de l’étagère du bas.
– Celui-ci est daté de 1945 à 1950.
Je commençai à lire, et ça n’a fait que confirmer mes doutes. C’était une généalogie. L’histoire
complète des meutes de Protecteurs.
– Je ne comprends pas, dit Shay, les sourcils froncés. C’est une liste de noms, presque comme un arbre
généalogique. Et il y a des notes sur les membres de la famille.
– Ça ne va pas nous aider, ajoutai-je en refermant l’ouvrage et en le remettant à sa place. Nous
devrions nous concentrer sur les autres livres de la bibliothèque.
Il me regarda, surpris.
– Qu’est-ce que tu racontes ?
– Ceux-ci ne parlent pas de l’Haldis que nous recherchons.
– De quoi traitent-ils alors ?
– Ce sont les archives des Gardiens sur les meutes des Protecteurs.
– Vraiment ? demanda-t-il en haussant les sourcils.
Je hochai la tête, lui prenant le livre des mains et le rangeant sur son étagère.
– Ferme la porte et verrouille-la.
– Tu ne veux pas les lire ? C’est ton histoire.
– Je connais cette histoire. Et ça ne nous mènera qu’à une dispute.
– Pourquoi ?
– Parce que les articles n’expliquent pas ce qui est arrivé aux meutes, expliquai-je. Ils traitent surtout
de la façon dont elles ont été formées, des maîtres qu’elles auront et des décisions prises dans le passé
par les Gardiens au sujet des couples.
– Des couples ? demanda-t-il en baissant les yeux sur les étagères du bas. Tu veux dire que dans un de
ces livres se trouve l’explication de ton union avec Ren ?
– Oui. Et de toutes les autres unions effectuées dans l’histoire de la meute. C’est un arbre généalogique,
entre autres choses.
Il fixait les livres du regard en remuant les doigts.
– Laisse tomber, Shay.
– Mais…
– Tu ne peux rien y faire. Ça te mettra simplement en colère. Maintenant referme cette bibliothèque.
Il marmonna quelque chose dans sa barbe, mais il s’exécuta.
– Avez-vous un autre ordre à me donner, ô grande alpha ?
– Ne sois pas idiot. On a assez de travail comme ça. Pas la peine de transformer notre séance de
recherches en mélodrame.
– En mélodrame ?
Il me dévisagea puis se jeta sur moi, me prenant dans ses bras. Tout son corps tremblait.
– Shay ?
Il me fallut un moment pour comprendre qu’il riait. Un sourire étira mes lèvres et je me mis à rire moi
aussi. Des larmes coulaient sur mes joues, mon ventre commençait à me faire mal, mais mon sourire
s’élargissait encore. Le son de nos rires rebondissait sur le sol de pierre et résonnait dans l’immense
bibliothèque de Rowan Estate.