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Un grognement s’est échappé de sa poitrine. As-tu tué l’araignée de Logan ?
Je réfléchis à toute allure, pesant le pour et le contre : mentir ou donner une ébauche de vérité ; lui
raconter toute l’histoire était hors de question.
Non, répondis-je, choisissant le mensonge. Il y avait une odeur répugnante dans la grotte,
dangereuse. Je n’y suis pas restée longtemps.
J’attendis, espérant qu’il me croirait, me demandant avec quelle précision il avait pu suivre ma trace.
Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Il grognait toujours, mais il avait relâché la pression sur mon cou.
Je gémis mais je ne bougeai pas. Je suis désolée, Ren. Je pensais que Logan me punirait. Tu sais que
nous n’avons pas le droit d’y entrer.
Tu es plus courageuse que moi. Ça fait des années que j’ai envie d’y aller en douce.
Il arrêta de grogner et me donna un petit coup de tête sur le museau, m’aidant à me relever. Je n’aime
pas te faire ça, Calla. Je te protégerai toujours, mais tu ne dois rien me cacher. Et les membres de ta
meute non plus. Je parlerai plus tard à Bryn et Ansel.
Je suis désolée. J’étais incapable de le regarder dans les yeux.
Il pressa son museau contre mon épaule.
J’ai besoin que tu me fasses confiance. Tu comprends ?
Oui. Mes membres tremblaient. Qu’est-ce qui a tué l’araignée, à ton avis ?
L’unique autre odeur était celle du loup solitaire. Je suppose que c’est le même que ton groupe et
celui de Dax avez senti dans la montagne. Difficile à croire qu’il a réussi à abattre seul la bête de
Logan – ce loup doit être un sacré combattant.
J’ai repensé à Shay en train de manier les piolets. Comme j’avais admiré son courage, ses talents de
guerrier.
J’essaie seulement de te protéger, Calla , dit Ren en léchant mon museau. Ne prends pas de risques
inutiles. Tu es trop précieuse pour ça. J’ai besoin de toi à mes côtés. Je suis désolé si je t’ai fait mal.
Tu ne m’as pas fait mal.
Je le laissai se frotter contre moi malgré mon humiliation, soulagée qu’il abandonne le sujet.
Sans rien ajouter, il s’enfonça dans la forêt, me laissant seule dans la clairière. Lorsque je fermai les
yeux, je vis Shay, je sentis ses lèvres sur mon bras, les premières étincelles de désir lorsqu’il m’avait
touchée. Je levai le museau. J’avais envie de hurler ma frustration. Je détestais le silence que l’on
m’imposait. Les Gardiens pourchasseraient bientôt les voleurs d’Haldis. Que feraient-ils alors ?