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sur elles.
Il s’approcha de ma mère et glissa les doigts dans ses cheveux. Elle pâlit mais ne bougea pas.
– Nous pouvons prendre soin de nous, le rembarrai-je.
– Pas comme un homme pourrait le faire, dit-il, ses doigts descendant sur la mâchoire de ma mère.
Naomi, avec quelles bêtises as-tu rempli la tête de ta fille ? Elle ne va quand même pas donner du fil à
retordre à mon fils, si ?
– Elle fera une bonne compagne, répliqua-t-elle. À la hauteur de ton fils.
Je la dévisageai, ne comprenant pas pourquoi elle ne le repoussait pas. Je connaissais la force de ma
mère ; elle n’aurait peut-être pas pu vaincre Émile dans un combat, mais elle était certainement capable
de le repousser.
– Bonne, en effet. Comme sa mère. Tu es une gentille fille, Naomi. Tu sais rester à ta place. J’ai
toujours trouvé dommage que nous ne soyons pas meilleurs amis.
– Merci, chuchota-t-elle, les mains tremblantes.
– La nuit ne fait que commencer, continua Émile, en posant les lèvres contre son oreille. Elle regorge
de possibilités. Nous pourrions rattraper le temps perdu.
– Comment osez-vous ? m’écriai-je en bondissant sur mes pieds. Éloignez-vous d’elle !
Émile se retourna vers moi en grondant, toutes dents dehors.
– Renier, emmène ta petite chienne à l’étage.
– Je ne vais nulle part ! hurlai-je.
Seules les mains de Ren sur mes épaules m’empêchèrent de me jeter sur lui.
– Père, nous devrions y aller. Il est tard, et nous abusons de leur hospitalité, dit Ren d’une voix calme.
Stephen va bientôt rentrer de patrouille.
– Tu as sans doute raison, rétorqua Émile avec un sourire qui m’évoqua les lumières d’un train fonçant
sur moi à toute vitesse. Je devrais vraiment lui présenter mes respects.
– J’ai beaucoup de devoirs à faire et je dois encore appeler la meute pour organiser notre mission de
demain. Je préférerais y aller maintenant. S’il te plaît.
– Je ne sais pas d’où te vient ton éthique du travail, mon garçon, dit Émile en finissant son verre, avant
de le reposer violemment sur l’accoudoir du fauteuil de ma mère. Ça a été un plaisir, Naomi.
– On se voit demain, lâcha Ren sans me regarder, sortant à la suite de son père.
Ma mère se leva, lissa son chemisier.
– Bon, nous ferions mieux de nettoyer tout ça, lança-t-elle en commençant à ramasser les verres et à les
placer sur le plateau.
– Maman, tu ne vas rien dire du tout ?
– Comment ça, ma chérie ?
– Pourquoi as-tu laissé Émile te traiter comme ça ?
– C’est un mâle alpha, répondit-elle sans croiser mon regard, en continuant à ranger le salon. Ils se
comportent tous ainsi, c’est tout.
– Papa n’est pas comme ça !
– Non, répondit-elle en soulevant le plateau.
Je la suivis dans la cuisine.
– Mais Efron et Lumine apprécient chacun des caractéristiques différentes chez leurs dirigeants.
Lumine encourage une approche stoïque et bien sûr…
– De la finesse, terminai-je à sa place. Comment pourrais-je l’oublier ?
Elle me fit un sourire morne.
– Efron pense qu’il est préférable pour ses alphas d’avoir… une poigne plus ferme.
– C’est comme ça que tu définis leur attitude ? ai-je rugi. Parce que pour moi, Efron et Émile sont deux
gros porcs !