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LE PREMIER JOUR DE CLASSE DE SHAY DEPUIS SA TRANSFORMATION se déroula sans
incident, même si nous avions frôlé la catastrophe pendant le cours de Grandes Idées. Dès que Ren était
entré dans la salle, Shay s’était tendu, et l’ombre de sa forme de loup avait glissé sur lui, lui hérissant les
poils. J’avais anticipé cette réaction et je le foudroyai du regard jusqu’à ce qu’il se reprenne. À la fin de
la journée, je partageais presque sa conviction que notre expédition à Haldis resterait notre secret.
Cependant, mon optimisme fut de courte durée.
Je sus que quelque chose n’allait pas dès que je franchis la porte d’entrée. L’air ambiant piqua mes
narines et je toussai, submergée par la puanteur des spectres. J’envisageai d’utiliser la porte de derrière
pour éviter de passer devant la cuisine, mais cette idée me vint une seconde trop tard.
– Tiens, ce doit être notre chère petite.
Oh mon Dieu ! ils savent tout. C’est terminé.
Mon cœur s’arrêta de battre. Je n’avais encore jamais entendu cette voix dans ma maison. Lorsque
j’entrai dans le salon, le Gardien était assis dans le fauteuil en cuir de mon père et me souriait.
– Nous t’attendions, Calla, dit Efron Bane. Tu es une jeune fille bien occupée pour rentrer si tard chez
toi. Un soir d’école, qui plus est. J’espère que tu n’es pas sur la mauvaise pente.
Il n’était pas seul. En plus des spectres qui tournoyaient autour de ses épaules, Logan et Lumine étaient
assis sur le canapé. Que font-ils tous là ? J’essayai de penser à tout sauf à la transformation de Shay, ne
voulant pas qu’ils sentent ma peur.
– J’obéis aux ordres, dis-je en regardant Logan, qui hocha la tête. Comme tu l’as demandé.
– Oui, c’est ce que je me suis laissé dire. Notre Ren pense que tu les prends un peu trop au sérieux.
Vais-je devoir arrêter de voir Shay parce que Ren est jaloux ?
– Si j’ai mal compris…
– Non, non. Je sais que tu es l’innocence incarnée, chère Calla, me coupa Logan en riant. Ren se
hérisse à la seule pensée d’un autre mâle t’approchant. Mais il faut le prendre comme il est. Continue
comme ça avec notre garçon.
– Oui, Logan, murmurai-je.
– Voilà, pépia ma mère, tenant un plateau chargé d’un service à thé et de mini scones. Bienvenue à la
maison, Calla. Comme tu le vois, nous avons des invités. Ton père est en patrouille, bien entendu.
Je hochai la tête. Maman n’avait pas l’air inquiète. Peut-être n’avaient-ils pas découvert que leur
araignée avait été tuée, tout compte fait. Mais s’ils n’étaient pas là pour me punir, quelle était la raison de
leur visite ?
Une portière de voiture claqua dehors.
– Tiens, ce sont nos retardataires, s’exclama Lumine en choisissant une tasse en porcelaine.
Encore de la compagnie ?
On frappa à la porte.
– Calla, pourrais-tu aller ouvrir pendant que je sers le thé ?
J’observai les gestes nerveux de ma mère avec une appréhension grandissante. Qui d’autre pourrait
bien venir ?
J’ouvris la porte sur deux hommes. Un que je connaissais bien, et un autre dont j’avais seulement
entendu parler. Dans des termes peu élogieux.
– Tu dois être Calla, dit le père de Ren en prenant le temps de m’observer des pieds à la tête. Eh bien,