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– Tu penses que je vais t’attaquer ? demandai-je en l’observant avec curiosité.
Il inspira lentement.
– Nous devons faire des recherches, d’accord ?
Je hochai la tête en faisant la grimace.
– Mais la bibliothèque publique est exclue, et celle du lycée aussi…
– Oui.
Son expression se fit calculatrice, et mon intérêt s’accrut.
Il s’éloigna autant de moi qu’il lui était possible sans être obligé de crier pour se faire entendre.
– Ce doit être un sacré plan, marmonnai-je.
– Promets-moi juste que tu écouteras mon idée jusqu’au bout avant de t’énerver.
Ses yeux se posèrent brièvement sur le sentier qui menait au parking, comme pour jauger le temps qu’il
lui faudrait pour courir jusqu’à sa camionnette.
Mon sourire se fit menaçant.
– Je le promets.
– Super, dit-il, sans paraître convaincu. Et si nous allions chercher les informations des Gardiens à la
source ?
– La source ?
– Dans leurs livres.
Je fronçai les sourcils.
– Je ne te suis pas.
Il redressa les épaules.
– Nous devons utiliser la bibliothèque de Rowan Estate.
Cette fois, ce ne fut pas le vent qui causa mes frissons.
– Dis-moi que c’est une blague.
– Tu sais bien que non.
– Je ne mettrai pas les pieds là-bas.
– Pourquoi pas ?
– Je n’arrive pas à croire que tu me proposes ça !
Il se rapprocha un peu de moi.
– Écoute, Calla. Mon oncle est toujours en voyage ; il n’est jamais là. Personne ne nous verra, et nous
avons besoin des informations que contient cette bibliothèque. Je ne pense pas que La Guerre de tous
contre tous soit le seul ouvrage qu’il ne veut pas que je voie.
– Et c’est exactement pour cette raison que c’est trop dangereux.
– Bosque ne sait pas que je peux forcer la serrure. Je suis toujours tout seul. L’équipe de nettoyage ne
vient que le mardi et le dimanche. On n’ira pas mardi, et de toute façon tu patrouilles le dimanche.
Personne ne le saurait.
– Je ne sais pas…
– Logan a dit que tu étais censée passer du temps avec moi, pas vrai ? m’interrompit-il.
– Oui, mais…
– Tu ne penses pas que ce serait encore plus louche si je ne t’invitais jamais chez moi ?
– Peut-être, répondis-je en fronçant les sourcils.
– C’est sûr, dit-il avec un grand sourire.
– Tu ne vas pas lâcher le morceau, n’est-ce pas ?
– Non.
Je poussai un soupir.
– Alors, verdict ? demanda-t-il.
– Je suppose que je ferais mieux de sortir ma liste. Je crois que je vais encore y ajouter un acte