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Même avec la lumière de la lampe de Shay, j’avais du mal à voir, ma vision se brouillait à chaque pas.
Le sol sous mes pieds se mit à tanguer et je trébuchai à nouveau.
– Que se passe-t-il, Calla ? demanda Shay. Tu n’es pas aussi maladroite d’habitude. Tu n’es même pas
maladroite du tout.
– Je ne sais pas.
L’obscurité se mit à tourner et je tombai à quatre pattes.
– Tu es blessée ?
Mes membres tremblaient. J’avais de plus en plus froid.
– Peut-être. L’araignée m’a mordue, mais je ne pensais pas que c’était assez profond pour faire des
dégâts.
– Où t’a-t-elle mordue ? demanda-t-il en s’accroupissant à mes côtés. Montre-moi.
J’ouvris ma veste et je commençai à relever mon T-shirt. Soudain, je me mordis la lèvre, hésitante.
Il se mit à rire.
– Je n’essaie pas de profiter de la situation, Cal. Il faut qu’on voie si c’est grave ou non.
Je hochai la tête et relevai le tissu. La morsure se situait au niveau de la plus basse de mes côtes, sur le
côté droit de mon corps. J’ai tendu le cou, mais je ne pouvais pas bien voir par-dessus mon épaule.
Shay étouffa un cri.
– Que se passe-t-il ? demandai-je en me contorsionnant.
J’aperçus ma chair. La bile me monta à la gorge.
– Comment a-t-elle pu faire ça ? demanda-t-il d’une voix tendue.
Je secouai la tête.
– Mince. Bien sûr… j’avais oublié.
Les tremblements de mon corps s’étaient transformés en convulsions.
– La recluse possède un venin nécrotique.
– Nécrotique ? souffla Shay. Il tue ta chair ?
– On dirait bien. Je me rappelle avoir lu quelque part que les tissus mouraient rapidement.
Je fermai les yeux, prise de nausée.
– Oh, mon Dieu, Cal ! Ça s’étend à vue d’œil, gémit-il. On dirait que le venin te dévore.
J’essayai de sourire, mais je ne réussis qu’à grimacer.
– Merci de cette information. Je me sens beaucoup mieux.
– Pourquoi ne guéris-tu pas ? demanda-t-il, paniqué. Je croyais que le sang des Protecteurs leur
permettait de guérir.
– Mon sang me protège… mais pas de tout. Le venin est traître, et je n’ai jamais été confrontée à celui
d’une araignée ensorcelée. Je ne vais peut-être pas réussir à guérir assez vite sans aide.
– Qu’est-ce qui pourrait t’aider ?
– Un autre Protecteur. Le sang de la meute.
– Peut-on appeler Bryn ? Ou Ansel ?
– À quelle vitesse ça s’étend ?
Il ne répondit pas.
– Alors je suppose que la réponse est non.
Mes bras ne pouvaient plus me soutenir. Je roulai sur le sol de la grotte.
– Calla ! s’écria Shay en me prenant dans ses bras, me serrant contre lui. Je t’en prie, il doit bien y
avoir une solution.
Je secouai la tête.
– Il n’y en a pas. Sors d’ici.
– Non.
– Shay, tu dois quitter la montagne. Si quelqu’un te trouve ici, il te tuera.