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– En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis. Au moins, je mourrais heureux.
– Tu es infernal, dis-je en plantant mes ongles dans ses épaules. Relève-moi !
– Je ne veux pas décevoir notre public.
– Ils devront faire avec, rétorquai-je, commençant à faiblir à cause de l’afflux de sang dans mon crâne.
Je t’ai dit clairement ce qui se passerait si tu m’embrassais. Je pense que ta main te manquerait.
Il ne me releva que pour me renverser de l’autre côté.
– Tu résous tous tes problèmes par des menaces de violence ?
– Non.
– Menteuse.
Ma tête tournait quand il m’a remise sur mes pieds, mais mon corps me paraissait aussi léger que l’air.
J’éclatai de rire quand il se mit à danser la polka. Neville a secoué la tête, mais il riait lui aussi. La
musique s’est arrêtée. Nev dit quelque chose aux membres de son groupe et ils se lancèrent dans une
reprise punk d’un air de polka.
Shay et moi tournions de plus en plus vite.
– Je t’avais dit que ça marcherait !
Je m’écroulai contre lui, prise de vertige mais heureuse, et je posai la joue sur son épaule. C’est là que
j’ai aperçu Ren. Il se tenait dans l’embrasure de la porte, les yeux fixés sur nous. Il était aussi immobile
qu’une statue de pierre.
Je me dégageai des bras de Shay.
– Je crois que le spectacle est terminé.
– Génial, murmura-t-il en suivant mon regard. Va lui parler.
– Je suis désolée, dis-je en m’éloignant de lui en titubant, encore déséquilibrée par tous ces tours et ces
figures.
– Je sais que tu n’as pas le choix, répondit-il avec un sourire morne. Je vais aller voir Ansel et Mason,
au cas où ils voudraient savoir où j’ai appris ces incroyables pas de polka.
Je me tournai vers Ren, et mon estomac se souleva violemment. Il traversait la piste de danse, et son
expression furieuse réveilla ma mauvaise humeur. Je n’avais rien fait de mal. Je pensai à notre nouvelle
maison, à l’union, ne voulant soudain plus rien faire de ce qu’il m’avait demandé.
– C’était quoi, ça ? rugit-il.
– On essayait simplement de détendre l’atmosphère, dis-je d’une voix calme, en désignant nos tables,
où toute la meute riait. C’était une blague. Regarde notre succès.
– Tu n’aurais pas pu trouver un moyen qui ne nécessite pas que Shay te tripote ?
– Ce n’est pas ce qui s’est passé, répliquai-je sèchement.
Même si c’est ce que j’aurais voulu.
– Bien, dit-il en me prenant le bras. Essaie de ne plus recommencer. Je n’aime pas voir un autre
homme te toucher.
Un autre homme ? Depuis qu’il l’avait rencontré, Ren avait pris soin d’appeler Shay « ce gamin ». La
jalousie le dévorait vraiment.
– Bien sûr, Ren, répondis-je en me dégageant. Mais si tu veux bien m’excuser, j’en ai assez pour ce
soir.
– De quoi est-ce que tu parles ?
– Je m’en vais. J’ai fait ce que tu m’avais demandé. La meute est contente. Maintenant je veux juste
partir d’ici.
– Ne réagis pas comme ça, soupira Ren en repoussant une mèche de cheveux derrière mes oreilles.
Je me sentis infantilisée et repoussai sa main.
– Je ne voulais pas m’en prendre à toi, reprit-il. Tu as raison, ce gamin me tape sur le système. Je
n’aime pas être jaloux. Ce n’est pas ta faute.