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Son pouce caressait le dos de ma main. Mes genoux allaient céder.
Je m’éclaircis la gorge.
– Seuls ?
– Oui. Comme tu m’as laissé tomber, j’ai dû supporter Dax hier à la chasse. Cela dit, la chasse en ellemême
n’a pas été décevante. Il a tué un mâle énorme à lui seul.
– Impressionnant, dis-je en haussant un sourcil.
– C’est sûr. N’empêche que ce n’était pas le partenaire dont j’avais envie. Tu as été tellement occupée
à prendre soin du protégé de Logan ces derniers jours que je n’ai pas pu passer de temps avec toi.
– Sois gentil.
– Je pense juste que nous méritons un vrai rendez-vous, pas toi ?
– Je suppose que si, répondis-je d’une voix forcée, anticipant déjà la réaction de Shay à cette nouvelle.
– Ça ne te plairait pas ? demanda-t-il, son amusement commençant à fondre.
– Non. Je veux dire, si, j’aimerais bien dîner avec toi. Je suis surprise, c’est tout. Je pensais que toute
la meute se rendrait en groupe à la cérémonie.
– Un tête-à-tête me paraît plus tentant, pas à toi ? murmura-t-il en se penchant vers moi.
Il mordilla le lobe de mon oreille. Tous mes muscles se liquéfiaient. J’en lâchai la tige en verre et je
m’accrochai au bord de la table pour ne pas tomber.
Ren s’est redressé, inquiet.
– Est-ce que ça va ?
Je me contentai de hocher la tête, incapable de parler. Il sourit et se pencha sur son manuel.
– Bon, ensuite ? Nous sommes censés avoir une toile à beurre. Où est-elle ?
Alors qu’il la cherchait, j’essayai de me rappeler comment on respirait.
Je restai à bonne distance de l’alpha jusqu’à la fin du cours. Il était d’humeur dangereusement joueuse,
et mes réactions à ses attentions étaient suffisamment erratiques pour que je craigne de renverser du
liquide inflammable et de mettre le feu à notre table.
Alors que j’allais chercher mon déjeuner dans mon casier, après le cours, Shay m’a rattrapée.
– Tu m’accompagnes à la cafétéria ? demandai-je en lui jetant un coup d’œil.
Il donna un coup de pied dans une canette de coca vide, et l’envoya valser bruyamment dans le couloir.
– Ren était amical, aujourd’hui, pas vrai ?
Génial.
– Tu n’es pas obligé de nous espionner.
– Je n’ai pas eu besoin de vous espionner pour le remarquer, dit-il avec mauvaise humeur. Il n’arrêtait
pas de te coller.
Je rougis.
– Mlle Foris n’a rien dit, alors je crois que tu exagères.
– Elle n’oserait jamais. Vous la terrifiez, tous les deux.
Je haussai les épaules. Il avait absolument raison.
Un silence gênant s’installa alors que nous marchions vers mon casier. Je fus soulagée lorsqu’il reprit
enfin la parole.
– Tu veux aller prendre un café ce soir ? Je suppose que la bibliothèque, ce n’est plus possible.
– En effet, mais je ne peux pas.
– Pourquoi ?
– Ma mère organise un truc, marmonnai-je. Pour l’union.
– Oh, dit-il en s’appuyant sur le casier à côté du mien. Quel genre de truc ?
J’aurais voulu me cacher dans mon casier.
– Un truc de filles.
– Ça m’a l’air passionnant, l’entendis-je commenter, même si je m’étais caché la tête dans mon casier.