Télécharger ce livre au format PDF - Index of

côté de l’autre, mais à mon grand plaisir, je vis qu’ils avaient réussi à contenir au moins un peu leurs
regards énamourés.
Je trébuchai en voyant Sabine : assise à côté de Mason et de Neville, elle souriait. Mason leur faisait
la démonstration de la façon douteuse dont on pouvait se servir d’une banane, et ils ont tous éclaté de
rire.
– Hé, Cal, dit Ansel lorsque je me suis assise à côté de lui. Ça te dérangerait d’échanger ta pomme
contre une orange ? Tu as pris la dernière quand tu as préparé ton déjeuner.
– D’accord.
Il se mit aussitôt à fouiller dans mon sac.
– Tu te sens mieux, Cal ? demanda Bryn. Tu n’avais vraiment pas l’air dans ton assiette en première
heure.
– Oui, oui, répondis-je. J’ai juste mal dormi. Mais je vais bien.
En voyant Ren s’approcher, je sortis mon sandwich de mon sac d’un geste énervé, tout en essayant de
me rappeler ce que signifiait l’expression « avoir de l’appétit ». Je n’avais pris qu’une bouchée de rosbif
lorsque j’ai entendu une voix familière.
– Salut, lança Shay, qui se trouvait apparemment juste derrière moi. Je me demandais si je pouvais me
joindre à vous.
La bouchée de sandwich se coinça dans ma gorge. Je toussai, et les larmes me vinrent aux yeux. Ansel
me tapa dans le dos jusqu’à ce que je puisse respirer à nouveau.
Je me raclai la gorge et je me tournai vers lui. Non, Shay. Ne fais pas ça. Tu ne comprends pas les
implications de ton geste.
– Est-ce que ça va ? me demanda-t-il.
Il s’exprimait d’une voix sérieuse, mais ses yeux riaient.
– Tu veux t’asseoir avec nous ? dis-je avec une incrédulité grandissante.
Je ne savais pas à quoi il jouait.
– Oui, si ça ne vous dérange pas.
Toutes les conversations cessèrent. Les jeunes loups dévisageaient ce garçon humain qui était assez
courageux, ou assez fou, pour pénétrer dans leur espace social. Je jetai un coup d’œil à la table des
Gardiens, de l’autre côté de la cafétéria. Comme je m’y attendais, Logan avait relevé ses lunettes de
soleil sur son front et suivait cet échange avec attention, une expression paresseuse mais intéressée sur le
visage.
– Bien sûr.
Je clignai des yeux, surprise par la vitesse avec laquelle Ren avait parcouru la distance qui le séparait
de Shay.
– Nous avons tous envie de mieux te connaître, Shay. Je t’en prie, assieds-toi.
Première nouvelle !
Avec un petit sourire en coin, Ren se glissa sur la chaise voisine de la mienne et tira le sac contenant
mon déjeuner devant lui.
– Calla, veux-tu laisser ta place à Shay ?
Shay fronça les sourcils.
– Je peux me trouver une chaise.
– Ce ne sera pas nécessaire, dit Ren d’une voix glaciale, sans me quitter des yeux.
Je ne savais pas à quoi Ren jouait, mais je ne voulais pas le pousser à bout quand Shay était impliqué.
Si je devais rester debout pendant tout le déjeuner, alors qu’il en soit ainsi. J’ai poussé ma chaise vers
Shay.
Des doigts encerclèrent mon poignet. Je tournai brusquement la tête. Les yeux de Ren dansaient avec
une joie sombre. Il m’attira à lui comme si j’étais un vulgaire trophée.