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– Environ six mois, je crois, répondit-il en haussant les épaules.
– Et ça n’a pas posé de problème au reste de ta meute ?
– Pas trop, dit-il, mal à l’aise.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
Il soupira.
– Sabine n’a aucun problème avec ça. Elle a toujours adoré Neville. Et Cosette laisse Sabine penser à
sa place, alors ça ne la dérange pas non plus.
– Alors c’est Dax.
Ren ne répondit pas, mais roula sur le côté et attrapa mon poignet.
– Dax n’est pas d’accord ? insistai-je alors qu’il m’attirait sur le lit.
Mon pouls s’affola.
– Dax pense que c’est trop risqué de laisser Nev et Mason être ensemble. Il voit ça comme une
faiblesse. Une menace pour la meute.
– C’est dommage.
J’étais impressionnée par le calme de Ren. Comment fait-il ?
Mon ventre s’est serré.
Ah oui, il a l’habitude.
– Ça n’a pas d’importance, répliqua-t-il, et je sentis les muscles de sa poitrine se contracter. Dax sait
que je suis l’alpha, et j’ai donné mon accord à Neville. Lui et Mason doivent pouvoir être ensemble si
c’est ce qu’ils veulent.
– Alors nous sommes sur la même longueur d’onde, dis-je, taisant mes doutes.
J’avais l’impression que Dax n’avait pas accepté de bonne grâce l’ordre de Ren.
– En effet, confirma-t-il, son expression se durcissant. Cela ne posera aucun problème.
– Bien.
J’étais si proche de lui que je me demandais si j’allais réussir à me détendre.
– Alors, de quoi voulais-tu me parler ?
– J’ai besoin de savoir que tu vas bien.
Ses yeux et sa voix s’adoucirent.
– Il s’est passé tellement de choses ces derniers temps, reprit-il. Ça a été dur pour nous tous. Mais
c’est toujours différent pour les alphas.
– C’est vrai.
Je retins mon souffle lorsque ses doigts suivirent le contour de ma clavicule.
Il caressa les mèches de cheveux ondulés éparpillés sur mon épaule.
– Je peux être là pour toi, si tu veux bien.
Il tourna son visage vers le mien.
– Qu’est-ce que tu fais ? demandai-je en essayant de m’écarter.
Mais sa main glissa derrière ma nuque. Lorsqu’il chuchota, son souffle caressa mes lèvres.
– Laisse-moi t’embrasser, Calla. Tu ne sais pas depuis combien de temps j’en ai envie. Personne ne le
saura.
Surprise, j’inspirai subitement et mes lèvres s’entrouvrirent. Il posa sa bouche, douce comme du
velours, sur la mienne. Je fermai les yeux. Une centaine d’ailes se mirent à battre dans ma poitrine et dans
tout mon corps. Son parfum me submergeait. Le cuir, le bois de santal, les feux de bois de l’automne. Il
s’écarta, mais seulement pour faire descendre ses lèvres sur mon cou.
J’avais le sang en feu et je tremblais. Est-ce vraiment en train d’arriver ?
Je ne pouvais m’empêcher de penser à Shay dans la clairière. Au moment où je lui avais demandé de
m’embrasser. À l’électricité quand ses lèvres avaient touché les miennes.
Mais c’est ici qu’est ma place. J’ai essayé de chasser ces souvenirs.