Télécharger ce livre au format PDF - Index of

UNE GRAND CHEROKEE NOIRE ET RELUISANTE ÉTAIT GARÉE dans notre allée. Je fronçai les
sourcils, me demandant ce que la voiture de Ren faisait encore là. En entrant, j’ai entendu des accords
mineurs de piano qui venaient du salon. Ren était assis à la table de la cuisine. Il s’est levé quand je me
suis approchée.
– Que fais-tu là ? demandai-je, bien plus brusquement que je ne l’aurais voulu.
L’alpha Bane n’était jamais venu chez moi auparavant.
– J’ai discuté avec ton frère pendant un moment, dit-il en jetant un coup d’œil à l’escalier. Et ensuite
j’ai attendu que tu rentres. Tes parents ont dit que ça ne les dérangeait pas.
– Pourquoi ? l’interrogeai-je en posant les mains sur le dossier d’une chaise. Je veux dire, pourquoi
m’attendais-tu ?
– Je voulais te parler.
– De quoi ?
Il regarda à nouveau l’escalier.
– On peut aller dans ta chambre ?
Je me suis mordu la lèvre, prise de vertige.
– Je suppose. C’est un peu le bazar, dis-je en imaginant les montagnes de vêtements entre lesquelles
nous allions devoir naviguer. Laisse-moi en parler avec mes parents, d’accord ?
– Bien sûr.
Je roulai les épaules en arrière, essayant de détendre mes muscles, et je sortis.
Je m’arrêtai dans l’entrée, là où on ne pouvait pas me voir, lorsque j’entendis leurs voix anxieuses. Il
se passait quelque chose.
– Ce garçon est presque un homme, il est bâti comme les meilleurs guerriers, disait mon père. Il n’y a
pas à se faire de souci pour lui. Quant à Calla, elle a toujours été une combattante féroce ; elle se
débrouillera.
– Peut-être, répondit ma mère, mais pourquoi ce changement ? Ni l’un ni l’autre n’ont été prévenus.
C’est une épreuve difficile. Ils sont si jeunes.
– À peine plus jeunes que nous ne l’étions, Naomi. Le but de cette épreuve, c’est de démontrer leur
capacité à se battre en couple, dit mon père dans un tintement de verre. C’est une mise à mort comme une
autre.
– Ce n’est pas vrai, rétorqua ma mère d’une voix tremblante. Elle n’a jamais tué un…
En entendant les mots « mise à mort », je laissai tomber mon sac. Ils se turent en l’entendant heurter le
parquet.
Génial. Inutile de se cacher maintenant. D’un coup de pied, je poussai mon sac vers la cuisine.
Lorsque j’entrai dans le salon, mes parents eurent l’air surpris.
– Bonsoir, Calla, dit ma mère en essayant de reprendre une contenance normale. Nous ne t’avons pas
entendue rentrer.
Mon père se laissa aller contre le dossier de son fauteuil en cuir ; il avait les yeux fermés, mais je
savais qu’il était éveillé. Les notes de Chopin coulaient autour de moi, tel un ruisseau lent lors d’une nuit
sans lune.
– Salut, lançai-je en croisant les mains derrière mon dos. Ren et moi allons discuter un moment à
l’étage.