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prenait. – Alors tu es un grand fan d’Ève ? – Elle n’a pas eu de chance. Je choisirais sans aucune hésitation l’arbre de la connaissance plutôt que le jardin d’Éden. Je suis allé à l’Éden, ajouta-t-il avec un sourire. C’est très surfait. – Je crois que l’original était mieux que la version d’Efron, marmonnai-je, me cachant à moitié derrière le tronc d’arbre. – Mais, sans parler de la tentation d’entrer par effraction dans sa bibliothèque, je trouvais sa demande ridicule, presque insultante. Nous avons voyagé dans le monde entier, j’ai toujours été confiné dans des dortoirs minables, c’était la première fois que j’entrais dans la maison de sa famille – et voilà qu’il instaure cette règle. J’adore les livres, surtout les livres anciens. Je ne les abîme jamais. Celui-ci a attiré mon attention. Je crois qu’il date du début de l’époque moderne, peut-être de la fin du Moyen Âge, mais il n’y a pas d’indication précise à l’intérieur. – Non, sûrement pas, murmurai-je. – Tu l’as lu ? – Non. Mes mains se remirent à trembler. – Mais tu le connais, dit-il en faisant un pas vers moi. Je lui montrai les dents. – Ne t’approche pas. Et n’approche pas ce livre de moi. Il le retourna pour que la couverture soit face à lui. – Tu en as peur. Pourquoi es-tu effrayée par un livre que tu n’as pas lu ? Puis-je vraiment lui dire la vérité ? Je voyais s’amasser autour de moi les pièces d’un puzzle impossible à assembler. Il ouvrit le livre. Je gémis et il le referma à nouveau. – D’accord, on n’ouvre pas le livre, je comprends. Je voulais seulement te montrer la carte. – La carte ? – Il y en a quatre. Elles paraissent avoir été choisies au hasard, aux quatre coins du globe. C’est dommage que tu ne veuilles pas les voir, ajouta-t-il avec mélancolie, elles sont incroyables. Tu ne peux pas imaginer comme j’ai été surpris de trouver une carte de l’Amérique du Nord dans un livre aussi ancien. Pas étonnant que mon oncle ne veuille pas que je l’abîme ; s’il y a des preuves dans ce livre que les Européens du Moyen Âge avaient exploré l’intérieur du continent, alors c’est du sérieux. Ce texte pourrait valoir des millions. Il le soupesa comme s’il jugeait de sa valeur. Je fis la grimace, attendant qu’il poursuive. – Bien entendu, les noms de lieux ne correspondent à rien d’actuel. Tout est en latin. Mais la géographie est reconnaissable. Lorsque tu m’as trouvé, avec l’ours, je cherchais une grotte. Ça faisait un moment que j’avais envie de faire un peu de spéléologie. Mon sang se figea. Il me regarda en fronçant les sourcils. – La spéléologie, c’est l’exploration des grottes. – Je sais ce que c’est. Tu cherchais Haldis ? Il cligna des yeux, surpris. – Oui, c’est le nom inscrit sur la carte, Haldis. J’aurais voulu partir en courant. – Si tu n’as pas lu ce livre ni vu les cartes, comment en as-tu entendu parler ? J’ai consulté tous les guides de randonnées et les cartes topographiques de la région, et la seule référence à cette grotte se trouve dans le livre de mon oncle. Il a de nouveau posé les yeux sur l’ouvrage. Je sentais qu’il mourait d’envie de l’ouvrir, de revoir les images qu’il venait de décrire.
Sans quitter son visage des yeux, je pris une décision, me demandant quel impact elle aurait sur mon avenir. – Mon travail, le devoir de chacun des Protecteurs ici, est de protéger la Caverne d’Haldis de nos ennemis. Les Chercheurs. Je fixai le titre du livre, une expression en latin. Bellum omnium contra omnes. J’ai fermé les yeux, mais je voyais encore les caractères couleur d’ébène, comme s’ils avaient été gravés à l’intérieur de mes paupières. Les mots interdits ont résonné dans mon esprit. La Guerre de tous contre tous.
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Traduit de l’américain par Julie
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Quant aux sorcières, je ne pense p
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Il souriait toujours, mais il avait
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Un grondement s’éleva de la poit
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Le Gardien aux cheveux dorés parai
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Il me fit un grand sourire. - Non.
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Il paraissait sincère, mais j’é
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