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Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard

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de les convoquer puis de les faire renvoyer 1 . Il semble également probable que l’anecdote<br />

selon laquelle Artémidore de Cnide, un amis de Brutus qui était <strong>au</strong> fait de la conspiration,<br />

intercepta César alors qu’il se dirigeait vers le théâtre de Pompée où s’étaient réunis les Pères,<br />

et lui confia un papier, lui conseillant de le lire seul et promptement car il contenait des choses<br />

d’une extrême importance 2 , soit une réalité historique. Le général tenta plusieurs fois de le lire<br />

mais en fut empêché par la foule de ceux qui l’apostrophaient et entra dans le théâtre, pour la<br />

séance du 15 mars 44, le papier à la main.<br />

Cicéron contre les triumvirs<br />

Le malheureux ne s’était pas rendu compte que, malgré sa clémence, ses quelques excès et la<br />

hantise de la roy<strong>au</strong>té avaient fini par retourner contre lui certains de ses plus fidèles<br />

lieutenants, selon Octave dont les propos sont à prétendre avec une grande circonspection,<br />

Antoine lui-même <strong>au</strong>rait été <strong>au</strong> courant d’une conspiration mais se serait tu. Sans compter<br />

qu’une grande partie du peuple romain avait désormais retiré la confiance qu’ils avaient<br />

<strong>au</strong>trefois confiée <strong>au</strong> conquérant des G<strong>au</strong>les. Les deux sources de méfiances s’additionnant, le<br />

dictateur <strong>au</strong>rait dû comprendre qu’il était menacé. Mais ses succès l’avaient rendu be<strong>au</strong>coup<br />

trop sûr de lui, <strong>au</strong>ssi ne s’attendait-il pas du tout à ce qui allait se produire.<br />

Il entra ainsi seul dans le Sénat, Antoine ayant été retenu par un des conjurés avec ses gardes<br />

devant le théâtre. A peine assis, il vit accourir vers lui des conjurés venus lui demander des<br />

faveurs. Il les repoussa agacé. Mais alors, Tillius Cimber l’agrippa par la toge et lui découvrit<br />

l’ép<strong>au</strong>le, ce qui était le signal convenu. A peine le dictateur s’était il écrié « "C'est là de la<br />

violence" 3 » que Casca, <strong>au</strong>quel le général tournait le dos, se jeta se sur lui et lui porta un coup<br />

juste en dessous de la gorge. Le coup ne fut cependant pas mortel. Aussitôt César se retourna<br />

et saisit l’épée qui venait de le frapper. Reconnaissant Casca il s’écria en latin : « "Scélérat<br />

de Casca, que fais-tu ? " Et Casca, s'adressant à son frère, lui cria, en grec : "Mon<br />

frère, <strong>au</strong> secours ! " 4 » Aussitôt tous les conjurés sortirent leur glaives et le frappèrent<br />

de toutes parts. Tentant de se défendre il se jeta sur le côté en criant. Mais quand il vit<br />

arriver Brutus 5 l’épée à la main « Il dit en grec: "Et toi <strong>au</strong>ssi, mon fils!" 6 ». Lequel pour<br />

cacher son émotion hurla dans la curie le nom de Cicéron 7 . Puis César se couvrit le visage et<br />

supportant les coups, ne bougea plus.<br />

Il reçut vingt-trois coups dont un seul fut mortel. Une fois leur méfait accompli, les conjurés<br />

avaient pour projet de jeter son corps dans le Tibre et de confisquer immédiatement ses biens<br />

avec l’aide du Sénat. Mais la peur d’Antoine et de Lépide, maître de la cavalerie de César, et<br />

1<br />

Plutarque dit également que Brutus confia à César que les Sénateurs avaient décidé de le faire roi. Cela semble<br />

très improbable. Plutarque était en effet trop certain du désir royal de César, ce jugement a depuis été remis en<br />

question par les historiens modernes.<br />

2<br />

Suétone semble plus partisan de la version selon laquelle, c’est un inconnu qui remit à César le papier<br />

qu’Artémidore n’arrivant pas à traverser la foule, lui avait confié. Ce qui expliquerait pourquoi César ne lu pas<br />

tout de suite, non qu’il en fut empêché mais que le fait qu’il fut remis par un citoyen inconnu diminuait son<br />

importance. C’est la version la plus intéressante car elle sous-entend que c’est un ultime mépris de César pour les<br />

citoyens de Rome qui c<strong>au</strong>sa sa perte.<br />

3<br />

Suétone, Vie des douze Césars, César, LXXXII.<br />

4<br />

Plutarque, Vie de César, LXXI.<br />

5<br />

Brutus était, depuis son retour de Grèce, devenu si proche du dictateur, par lequel il avait été adopté, qu’on le<br />

considérait comme l’héritier de César à égalité avec Antoine.<br />

6<br />

Suétone, Vie des douze Césars, César, LXXXII. / Pour répondre à votre question ; oui, « tu quoque mi fili »<br />

c’est du bidon.<br />

7<br />

En effet il représentait la légalité, et la République, <strong>au</strong> nom desquelles les conjurés avaient agi.<br />

77

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