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Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard

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glaives, vers l’Egypte. Ayant débarqué à Alexandrie, il fut instruit de la mort de son vieil<br />

ennemi. En effet, Pompée s’était lourdement trompé en croyant trouver dans la maison de<br />

Ptolémée un asile sûr. Le roi étant trop jeune pour gouverner, c’étaient ses conseillers,<br />

notamment l’eunuque Pothin et le préfet du palais, chef des armées, Achillas qui dirigeaient le<br />

roy<strong>au</strong>me.<br />

Cicéron contre les triumvirs<br />

Ceux-ci avaient décidé en secret d’éliminer Pompée à son arrivée sur le sol égyptien afin de<br />

s’assurer les faveurs de César. Même si cela apparaissait comme contraire à la loi de<br />

l’hospitalité et à la reconnaissance des services que le général avait rendu <strong>au</strong> père du jeune roi.<br />

Ce sinistre conseil envoya ainsi Achillas et un ancien soldat du fuyard, Septimius, à sa<br />

rencontre. Dès que le grand homme mit pied sur leur chaloupe, ils l’assassinèrent et lui<br />

tranchèrent la tête, pensant faire cade<strong>au</strong> de cet abominable présent à César. « ayant tenu<br />

conseil entre eux, ils expédièrent en secret Achillas, préfet du palais, homme entreprenant et<br />

hardi, et L. Septimius, tribun militaire, avec ordre de tuer Pompée. Ceux-ci allèrent à sa<br />

rencontre avec un air de franchise, surtout Septimius qui était un peu connu de lui comme<br />

ayant eu un commandement dans son armée pendant la guerre des pirates; Pompée entra<br />

dans une chaloupe avec quelques-uns des siens, et là il fut tué par Achillas et Septimius.<br />

Pareillement L. Lentulus fut arrêté par ordre du roi, et mis à mort dans la prison. 1 »<br />

« Comme <strong>au</strong>cun mot aimable ne lui venait de ses compagnons de route, il jeta un regard sur<br />

Septimius et lui dit : « N’as-tu pas été mon camarade à l’armée ? Je crois bien te<br />

reconnaître!» L’<strong>au</strong>tre ne répondit que par un signe de tête, sans rien ajouter ni lui donner<br />

<strong>au</strong>cune marque de déférence. Un grand silence se fit pour la seconde fois, et Pompée, qui<br />

tenait, écrit de sa main sur un petit roule<strong>au</strong>, le texte grec du discours qu’il comptait adresser<br />

à Ptolémée, se mit à le relire…Mais <strong>au</strong> moment où Pompée prenait la main de Philippe pour<br />

se lever plus facilement, Septimius le premier lui passa, par derrière, son épée <strong>au</strong> travers du<br />

corps ; <strong>au</strong>ssitôt après, Salvius et enfin Achillas dégainèrent, et Pompée, ramenant des deux<br />

mains sa toge sur son visage, sans rien dire ni faire d’indigne de lui, poussa seulement un<br />

soupir et subit leurs coups avec fermeté. Il avait vécu cinquante-neuf ans et il mourut le<br />

lendemain du jour anniversaire de sa naissance. 2 »<br />

« Cependant Magnus, sous les coups sonores frappant son dos et sa poitrine, avait conservé<br />

la noble dignité de sa be<strong>au</strong>té <strong>au</strong>guste; son visage ne marquait que de l'irritation contre les<br />

dieux; les derniers instants n'avaient rien altéré de l'expression ni des traits du héros; c'est le<br />

témoignage de ceux qui virent sa tête tranchée. Car le cruel Septimius invente, dans<br />

l'accomplissement même du crime, un crime plus grand encore : il arrache le voile qui<br />

couvrait la face <strong>au</strong>guste de Magnus expirant, il saisit la tête qui palpite encore et place en<br />

travers sur un banc de rameur le cou qui s'affaisse. Alors il tranche muscles et veines, il brise<br />

les vertèbres, longuement; ce n'était pas encore un art de couper une tête d'un coup circulaire<br />

de l'épée 3 » Sa femme et ses enfants parvinrent cependant à s’échapper à la faveur d’un vent<br />

favorable. Le corps du grand homme fut abandonné sur le rivage. Philippe son affranchi et un<br />

vieux romain ayant fait ses premières armes avec Pompée, emportèrent le corps et lui firent<br />

des funérailles dignes de lui.<br />

1 César, La guerre civile, III, CIV, 2, 3.<br />

2 Plutarque, Vie de Pompée, LXXIX.<br />

3 Lucain, La Pharsale, VIII.<br />

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