Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard
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"Avec ton be<strong>au</strong>-père. 1 "… Sur quoi Pompée grommelait : "Je voudrais bien que Cicéron<br />
passe à l’ennemi ; <strong>au</strong> moins il <strong>au</strong>rait peur de nous ! " 2 »<br />
Cicéron contre les triumvirs<br />
Pendant ce temps les Césariens remportaient des victoires éclatantes. Marseille, qui s’était<br />
déclarée pour Pompée fut prise après un siège de plus de quatre mois. Les habitants « las<br />
enfin de tous les m<strong>au</strong>x qu'ils souffraient, réduits à la dernière disette, deux fois vaincus sur<br />
mer, toujours repoussés dans leurs sorties, affligés de maladies contagieuses c<strong>au</strong>sées par la<br />
longueur du siège et par le changement de nourriture (car ils ne se nourrissaient plus que de<br />
millet vieilli et d'orge gâté, dont ils avaient jadis pourvu les greniers publics en cas de siège);<br />
voyant leur tour détruite, une grande partie des murs renversée, et n'espérant plus de secours<br />
ni des provinces ni des armées qu'ils savaient s'être soumises à César, ils se déterminèrent à<br />
se rendre de bonne foi. 3 » César se montra magnanime laissant la liberté à ses citoyens et leur<br />
permettant de garder leurs murailles ; il leur confisqua néanmoins leurs armes et leur trésor 4 .<br />
En Espagne citérieure, les lieutenants de Pompée, Petreius et Afranius furent défaits à Ilerda<br />
après de durs combats. César fit une nouvelle fois preuve de clémence après sa victoire, se<br />
contentant de licencier les soldats ennemis et leurs chefs sans les punir. Cela parut<br />
particulièrement étonnant <strong>au</strong>x pompéiens étant donné qu’eux-mêmes n’avaient pas fait de<br />
quartier avec les soldats césariens capturés quand ces derniers avaient tenté d’amadouer leurs<br />
troupes quelques semaines plus tôt. « Après cela Pétréius parcourt les rangs en pleurant,<br />
exhortant les soldats, les conjurant de ne point livrer à leurs ennemis et <strong>au</strong> supplice Pompée,<br />
leur général absent, et lui-même. Aussitôt il les assemble dans le prétoire. Là il les invite à<br />
jurer tous de n'abandonner ni l'armée, ni les chefs, de ne pas trahir, et de ne faire <strong>au</strong>cun<br />
traité particulier. Il le jure le premier, Afranius prête le même serment; les tribuns militaires<br />
et tes centurions suivent cet exemple; les soldats viennent ensuite par centuries. On ordonne à<br />
tous ceux qui ont en leur pouvoir quelque soldat de César de le livrer: on les amène dans le<br />
prétoire, et là on les égorge. 5 » Une fois de plus la générosité fut la bonne solution. Loin de<br />
tenter de nuire <strong>au</strong> vainqueur, les soldats et leurs génér<strong>au</strong>x acceptèrent désormais César comme<br />
<strong>au</strong>torité suprême. « Depuis lors, dans tous les différends qu'ils eurent, les soldats prirent<br />
César pour arbitre. Pétréius et Afranius, refusant de payer la solde, sous prétexte que le<br />
terme n'était pas encore échu, et les soldats la réclamant d'une manière séditieuse, on pria<br />
César de prononcer: les uns et les <strong>au</strong>tres s'en tinrent à son jugement. 6 »<br />
En Espagne ultérieure, le dernier des lieutenants de Pompée, Varron après avoir été tenté de<br />
se joindre à César, avait finalement pris les armes. Une fois qu’il ne put plus rien ni pour ses<br />
amis en Espagne citérieure, ni pour les Marseillais, il se retrancha à Gadès espérant faire durer<br />
les combats. Ainsi César serait forcé de rentrer en Italie appelé par des affaires urgentes et luimême<br />
pourrait reprendre l’offensive. Mais « César, bien que plusieurs affaires importantes le<br />
rappelassent en Italie, avait pourtant résolu de ne laisser en Espagne <strong>au</strong>cun reste de guerre;<br />
car il savait que Pompée s'était fait, par ses bienfaits et ses grâces, de nombreux partisans<br />
1<br />
La fille de César avait été mariée à Pompée par alliance politique. La malheureuse mourut en enfantant, quatre<br />
ans avant le début de la guerre civile. On dit que cela rompit le dernier lien unissant Pompée et son be<strong>au</strong>-père.<br />
2<br />
Grimal, Cicéron, p. 311.<br />
3<br />
César, La guerre civile, II, XXII, 1.<br />
4<br />
Marseille perdit cependant sa prédominance dans le sud de la G<strong>au</strong>le <strong>au</strong> profit d’Arles qui soutenait César<br />
depuis longtemps.<br />
5 César, La guerre civile, I, LXXVIII, 1-4.<br />
6 Ibidem, LXXXVII, 2, 3.<br />
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